L’Accent dans le gaëlique du Munster
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L’Accent dans le gaëlique du MunsterJoseph LothRevue de Phonétique 3, 317–343 (1913)L’ACCENT[1]DANS LE GAELIQUE DU MUNSTEROn peut poser comme règle pour l’irlandais, depuis l’époque historique, quel’accent est sur la première syllabe. Cette loi s’appliquait en vieil irlandais à tous lesmots formant une unité réelle à l’époque du vieux-celtique (mots simples en ycomprenant le verbe, composés nominaux, sans excepter l’infinitif et les[2]participes) . En revanche, des composés relativement récents lui échappent.Actuellement, seul, le dialecte de Munster, dans une certaine mesure, semble avoirinnové en ce qui concerne les voyelles longues anciennement atones et restéestelles dans les autres dialectes. Les grammaires de l’irlandais moderne, à ce sujet,sont souvent inexactes ou peu précises. C’est ainsi que dans une grammaireejustement appréciée, l’Irish Grammar of the Christian Brothers (4 éd., p. 7, 13), onlit que dans les mots dérivés de deux ou plusieurs syllabes, en Munster, l’accent estsur la terminaison ou la seconde syllabe. Les Simple lessons on Irish d’O’Growneyne sont pas plus exactes à ce sujet.Pedersen a résumé ce que l’on sait de plus certain sur l’accent du Munster dans saVergleichende Grammatik der keltischen Sprachen (I, p. 262, Rem., § 167) : « Ledéplacement de l’accent (en faveur de la voyelle longue non accentuée) a pris enMunster un grand développement. Une description détaillée des phénomènesmanque encore et les conditions de ce ...

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L’Accent dans le gaëlique du Munster Joseph Loth Revue de Phonétique 3, 317–343 (1913)
L’ACCENT [1] DANS LE GAELIQUE DU MUNSTER
On peut poser comme règle pour l’irlandais, depuis l’époque historique, que l’accent est sur la première syllabe. Cette loi s’appliquait en vieil irlandais à tous les mots formant une unité réelle à l’époque du vieux-celtique (mots simples en y comprenant le verbe, composés nominaux, sans excepter l’infinitif et les [2] participes) . En revanche, des composés relativement récents lui échappent. Actuellement, seul, le dialecte de Munster, dans une certaine mesure, semble avoir innové en ce qui concerne les voyelles longues anciennement atones et restées telles dans les autres dialectes. Les grammaires de l’irlandais moderne, à ce sujet, sont souvent inexactes ou peu précises. C’est ainsi que dans une grammaire e justement appréciée, l’Irish Grammar of the Christian Brothers(4 éd., p. 7, 13), on lit que dans les mots dérivés de deux ou plusieurs syllabes, en Munster, l’accent est sur la terminaison ou la seconde syllabe. LesSimple lessons on Irishd’O’Growney ne sont pas plus exactes à ce sujet.
Pedersen a résumé ce que l’on sait de plus certain sur l’accent du Munster dans sa Vergleichende Grammatik der keltischen Sprachen(I, p. 262, Rem., § 167) : « Le déplacement de l’accent (en faveur de la voyelle longue non accentuée) a pris en Munster un grand développement. Une description détaillée des phénomènes manque encore et les conditions de ce déplacement, dans le détail, ne sont pas claires (non seulement la voyelle longue mais encore l’allongement par position peut le provoquer ; c’est ainsi que-acha la valeur d’une longue ;marcách, cavalier, [3] mais gén.márcaigh: cf. Molloy, p. 12 ; Henebry, p. 8 et suiv.). »
r Les observations du D Henebry dans son consciencieux travail sur les sons de [4] l’irlandais du Munster sont, en général, judicieuses, mais trop sommaires et, sur certains points, peu précises. J’ai profité d’un séjour de sept semaines à Ballingeary, dans le nord-ouest du comté de Cork, pour faire à ce sujet quelques recherches. Mes observations sont loin d’être complètes, mais telles qu’elles, elles élucident, je crois, les points les plus importants du problème. Elles seront facilement complétées par les savants irlandais du pays.
Ma principale autorité est M. Tadhg O’Shea, qui enseigne le gaëlique à Ballingeary et quelques hameaux voisins, avec autant de dévouement que de compétence. Je ne saurais trop le remercier de sa complaisance et, parfois, de sa patience que j’ai mise assez souvent à l’épreuve. Le gaëlique est sa langue maternelle ; il le parle parfaitement, et sa connaissance du vocabulaire est très étendue. Il est natif d’Aghina, à quelques lieues de Ballingeary. J’ai contrôlé sa prononciation, au point de vue de l’accent, par celle de M. J. Crowley, natif des environs du Glengariffe, non loin de Ballingeary, homme de 55 ans qui ne connaît guère la langue littéraire mais parle parfaitement le gaëlique populaire, sa langue maternelle. Il habite aujourd’hui Youghall, comté de Cork. Je n’ai constaté que de rares et peu importantes différences.
Enfin j’ai revu mes collections de mots avec mon savant collègue, le Prof. Bergin, natif de Cork, qui possède à fond le dialecte du Munster. Ses observations m’ont évité plus d’une inexactitude dans ma transcription et m’ont aussi amené à éliminer des mots qui n’étaient pas à leur place ou des formes douteuses.
L’accent du Munster ne paraît différer de celui des autres provinces que par l’attraction exercée par une voyelle longue. Il y a lieu de distinguer entre la longue ancienne constatée en vieil irlandais, simple ou diphtongue ; lalongue nouvelle par contraction, etla longue par position. Si l’accent se porte sur la longue ancienne,quelle que soit la place de la longue, il n’en est pas toujours de même pour la longue par contraction, ni surtout pour la longue par position. Il y a donc à considérer la nature de la longue, et sa place dans le mot, J’examine d’abord l’action de la longue dans les mots simples, puis dans les mots composés par préfixe et les composés nominaux.
Comme je l’indique à la fin de cette étude, l’accentuation du Munster comparée à celle des autres provinces a une portée beaucoup plus grande qu’on ne l’a cru. Il se peut que la solution des problèmes qu’elle soulève modifie les idées reçues au sujet de la nature de l’accent en vieil-irlandais et puisse contribuer à jeter une certaine lumière sur le problème aujourd’hui encore si obscur de l’évolution de l’accent en celtique. Les langues brittoniques se séparent, en effet, nettement des langues gaëliques en ce qui concerne l’accent. Il est certain, d’après les emprunts er e latins, que l’accent dans les langues brittoniques, du i au iv siècle de notre ère, [5] était sur la pénultième du mot brève ou longue. En gaulois , l’accent paraît avoir eu [6] plus de liberté que dans le celtique insulaire : l’antépénultième peut porter l’accent aussi bien que la pénultième et peut-être que la dernière. Il y a malheureusement en ce qui concerne les noms de lieu gaulois, à compter avec l’influence latine.
Les signes dont je me suis servi pour la transcription phonétique sont, en général, ceux qui sont ordinairement employés dans laRevue de phonétique. Comme j’ai à indiquer l’accent dans tous les mots cités, j’ai adopté pour les voyelles ouvertes et fermées les signes en usage dans beaucoup de revues sous les voyelles (ǫ =o ouvert ; =o fermé). Pour les spirantes, les palatales, les nasales, les sons mouillés, j’emploie les signes de laRevue:ĉ,ĝsont des spirantes gutturales ;̬c,g ̬ sont des occlusives palatales,est unnmouillé ;ãest unanasal ;öindique le son eufrançais.
Pour figurer une voyelle décolorée atone analogue à l’edans français petit, je fais usage d’un petite. J’emploie rarement le signeə(schwa) dont on me paraît avoir abusé. Je n’en use que lorsque la voyelle est extrêmement réduite et assimilable à un son de transition. Pour la terminaison non accentuée,-ach oùaun son prend intermédiaire entreǫetö, j’emploieo eaccolés mais non réunis.
Poureje l’ai figuré par final, , c’est-à-direeCette notation n’est pas fermé. parfaitement exacte. Ce son se rapproche dee(efrançais dansle petit), mais se distingue cependant nettement deafinal, qui lui se figure assez exactement pare o uö très bref. Le sonest net, quand un fermé iprécède accentué [7] immédiatement :Díẹ(Día., Dieu)
N’ayant nullement l’intention de faire une étude minutieuse de la phonétique du Munster, j’ai réduit les signes phonétiques au strict nécessaire.
Les sons irlandais sont extrêmement variés et souvent d’une notation difficile. Les Irlandais ont à leur disposition un clavier double et complet de sons ; le clavier guttural et le clavier palatal, sans compter des sons intermédiaires. De même qu’ils ont des voyelleslarges(a,o,u) et des voyellesminces(e,i), ils ont deux catégories de consonnes correspondantes. Toute consonne irlandaise peut êtrelarge ou mince. En règle générale, une consonne irlandaise estlargequad elle précède ou suit immédiatement une voyellelarge; elle estmince, quand elle précède ou suit [8] immédiatement une voyellemince. Une autre source de variété pour les consonnes irlandaises, c’est ce qu’on a appelé l’aspirationce que dans la et grammaire savante on appelleadoucissement. Dans l’articulation de la consonne, l’occlusion est plus lâche, la bouche plus ouverte. Toutes les consonnes simples entre voyelles ou entre voyelles plusuouv; toutes les occlusives, ainsi quem,s,̯u entre voyelles etl,r,n, y sont soumises. Dans les nombreux cas de liaisons syntactiques, c’est-à-dire lorsque deux mots sont intimement unis par le sens et la prononciation, les consonnes initiales sont traitées comme les consonnes [9] médianes et soumises à l’adoucissement dans des conditions analogues .
D’une façon générale, je n’ai pas distingué par des signes particuliersr,l,m,n. La voyelle qui les accompagne suffit, en effet, à indiquer leur nature. Il y a dialectalement des exceptions. En Munster,rinitial suivi d’une voyelle palatale ne [10] se distingue pas d er large ourd’une voyelle gutturale . En dehors d’un suivi doublennflanqué de voyelles palatales et de certains groupes de consonnes dans [11] la même situation, par exemplet plusn, ou-nd-, il n’y a plus à Ballingeary de sons qu’on puisse appeler proprementmouillés :n dansneam, ciel, n’est pas [12] mouillé : c’est unn mince oun. réduit, qui paraît alvéolaire L mince est unl alvéolaire ; parfois, devant le groupevoyelle palatale plusvoyelle, la première devenant semi-voyelle,lse rapproche delmouillé :l̬ um(liom), avec moi ; de même i fl uĉ(fliuch) mouillé, humide. Dans ces cas,l,n,r me paraissent voisins del,n,r [13] mouillés réduits ensituation adoucie.dans les autres dialectes
Je distinguecvélaire parq:qilā́ n(cuileán), jeune chien ;qiŝlán(caisleán), château.
En dehors de ces cas où, dans la prononciation, la consonne vélaire est suivie d’une voyelle palatale, je conservec ; si lecpalatal, le est c est distingué par le signe ordinaire̬c; de même pourgPour palatal. g ettvélaires, suivis de voyelles u palatales, je les distingue en leur accolant au-dessus de la ligne un petitu:teršạĉ (tuirseach), fatigué. J’indique assez rarement le caractère palatal det : cependantbon-āt̬ (bunáit), principale résidence, fondation. En dehors de ces cas, je ne distingue par aucun signet d ;c g ;p b suivis de voyelles d’arrière (a,o,u) ; il en est de même pourt d,p b, suivis de voyelles palatales ; la voyelle qui les suit est une indication suffisante.
Pour caractériser certains sons de transition, j’emploie une voyelle réduite au-i i dessus de la ligne à la droite de la consonne :mú n ̬tó r(múinteóir) professeur. Il va sans dire querici est palatal, même légèrement mouillé, mais j’entends final nettement un élément palatal entre la voyelle longue etr. Pour certaines consonnes pour lesquelles le signe palatal ordinaire ne me paraissait pas suffisant, j’ai i employé le même artifice :drif úr(deirbhshiur), sœur.
I. – Accent das les mots simples.
[14] A. –Accent dans les mots qui ont une voyelle longue en vieil irlandais : l’accent est sur la longue, en général, quelle que soit sa place dans le mot.
[15] a) dérivées en-ā́ n:emḗnd(amadán), un fou –màontén̄ĉ(manntachán), qui a i les dents ébréchées – O’Sùleƀá n (nom propre : O’ Súilleabháin) –clieƀ̄ń (cliabhán), berceau –əlab́̄ƀnmuet – (balbhán), bé̄ng (beagán), un peu, peu – [16] ql̄́njeune chien – (cuileán) bén̄re etbrā́ n (biorán), épingle, un rien –bredạn (bradán), saumon –išq̄́lnchâteau – (caisleán), pǫrt̄́ncrabe – (portán), erạ́̄n (arán), pain –n̄́pcu(cupán), coupe –̄́nl(oileán), île –n̄cś̄h(scáthán), mirroir, à côté descehā́ n(scathán), buisson –m̄ŕān(mórán), beaucoup –awrā́ n(abhrán), poème, chant –bǫĉtā́ n(bochtán), un pauvre.
b) Dérivés en-ín:capeńīl(capaillín), petit cheval ; –laneƀī́n(leanbhín), petit enfant ; cąlī́n(cailín), fillette ; –gertī́n(guirtin), petit champ ; –trehī́n(troighthín), petit pied ; nyītńtante; – (aintín), spalpī́n (spailpín), journalier, laboureur errant; –crūšcī́n (crúiscin), cruche ; –cábī́nvieux chapeau; – (cáibín), drōlī́n (dreoilín), roitelet ; – bǭrhī́n(bóithrín), petit sentier ; –trāʰnī́n(tráithnín), brin d’herbe ; –crīƀī́n(craoibhin), petite branche.
[17] [18] c) Dérivés en-ó̦ g:̬nįfǵ̄(fuinneóg), fenêtre ; –fwīn̬š̄ǵ(fuinnseóg), frêne ; – [18] ceś̄g (casóg), veston ; –š́gfwi (fuiseóg), alouette :ən išó̦ gfhuiseóg), (an l’alouette.
[19] d) Dérivés en: qīnl ̄ọ́ iró̦ ir (coinnleóir), chandelier ;dlīdǫir (dligheadóir), homme ́ i i i de loi, –rmú ntǭ́ (múinteóir), professeur ; –āęršo r(aidhbheirseóir), l’adversaire (le i[20] diable) ;slānehǭ́ r;(slánuightheóir), le sauveur
e) Noms divers :šc̬ebǭl(sgioból), grenier ; –nįmĺ̄(muineál), cou ;cahī́r(cathaoir), [21] siège ; –en̄́lhaleine ; – (anál), cimā́ dgarder, protéger ; – (coimeád), d̄́hlę (leithéid), espèce, sorte, de cette sorte ; –mecāntoeĉt(macántacht), honnêteté ; – escā́ noeĉ(luasc ̄ạ́ nach), instable, remuant ; –slā́her(soláthar), provisions, aller aux i i provisions ; –felā́ nsain, salubre ; – (folláin), crṓ n (coróin), couronne (pièce de i monnaie), règne d’un roi ; –ūlṓ d(umhlóid) humilité.
Lorsque le mot accentué sur la longue reçoit une syllabe de plus par dérivation, cette syllabe eût-elle une voyelle longue également, l’accent ne paraît pas changer de place :begā́ nī̀n(beagáinín), un petit peu ; –calī́nī(cailínidhe). fillettes ; –rǫhā́ nīn (rotháinín), petite roue.
Lorsque deux voyelles longues se suivent dans un dissyllabe, les deux paraissent à l’oreille, à peu près également accentuées. Elles exigent, de fait, sensiblement le même effort de prononciation. Il m’a cependant semblé que la finale était quelque i[22] peu avantagée, ce qui m’a déterminé à l’accentuer (ūló d,scāhā́ n,trāʰhnī́n, etc ).
Dans le cas d’un allongement par position de la voyelle de la première syllabe, on est également embarrassé : c’est ainsi que pourūmpọouōmpọ(iompodh), action de tourner, et autres cas du même genre, Henebry (Sounds, p. 9, note) est d’avis ue l’accent rinci al est sur la remière s llabe. Pour moi, les deux s llabes, au
point de vue de l’accent, me semblent au même niveau. Je serais même porté à donner la préférence à la dernière, au moins dans la plupart des cas :pārdún.
Dans le cas où un dissyllabe ayant une voyelle longue dans chaque syllabe s’accroît par dérivation d’une syllabe à voyelle longue, l’ancienne finale devenue pénultième me paraît légèrement diminuée :̬īnb̄gcā(cábóigín), vieux-chapeau, rustre.
Les mots empruntés ayant une voyelle longue (ou allongée) se comportent comme e[23]e les mots indigènes :qīnšī́ s (coinsías), conscience ; –pl̄́r(peiléar), pilier ; – pālā́ spalais ; – (pálás), śāl̄s (sólás), satisfaction, consolation ; –bagū́ n (vieux-françaisbacōn), lard ; –garsū́ n(garsún), garçon ; –cabáštẹ(cabáiste), choux ; – clā́št etclā́ štẹ (coláiste), collège ; –perṓštẹ (paróiste), paroisse ; –ọráštẹ (oráiste).
B. –Accent dans les mots où il y a une voyelle longue par contraction.
Il y a lieu de faire une catégorie à part pour le cas où la contraction a pour résultat de terminer le mot par une voyelle longue : c’est le cas pour-aighe,-uighe,-ighe,-aidhe,-uidhe,-idhe donnantī final, et pourughadh,-bhadh,-mhadh donnant. Dans cette catégorie où la contraction est assez récente, dans les dissyllabes, l’accent est sur la dernière, à moins que la voyelle de la première syllabe ne soit [24] elle-même longue par contraction :ə gōnī, (i gcomhnuidhe), habituellement. L’oreille est également impuissante à distinguer nettement où est l’accent principal, lorsque la voyelle de la première syllabe est allongée par un groupement de consonnes :stawmpwī (stampaidhe), timbres-poste ;šīmplī (simplidhe), simple, niais. Dans les trisyllabes de cette catégorie, l’accent est sur la première syllabe quand la voyelle de cette syllabe est longue :díanī̀ (déidheanaighe : le déidheanaighe, dernièrement, récemment. Cette catégorie, mise à part, on peut poser comme règle, que l’accent est sur la voyelle contractée.
a) Terminaisons en-aigheacht,-uigheacht,-igheacht,-aidheacht,-uidheacht,-idheacht, contractées en-īĉt :ŕītĉ (aeraidheacht), promenade d’agrément, divertissement en plein air ; –ànəƀī́ĉtbestial, brutal ; – (ainmhidheacht), c̬ ạnī́ĉt (ceannuigheacht), action d’acheter ; –cǫšīĉt(coisidheacht), voyage à pied, aptitude à bien marcher ; –qīnī́ĉt (cuimhnigheacht), se rappeler ; –fǫsī́ĉt (fosuigheacht), terre à pâture ; –īqī́ĉt(iocaidheacht), tenir une ferme ; –marqīĉt (marcaidheacht), aller à cheval ; –šc̬ ìalī́ĉt(scéalaidheacht), conte, récit, action de raconter.
b) Contraction de-mhn-,-m-, intervocaliques :bihū́ noeĉvoleur, (bitheamhnach), malfaiteur ;brehū́ nes (breitheamhnas), jument, décision du juge ; –calūnoeĉ (cailleamhnach), qui perd ; –fǫlū́ noeĉ (follamhnach), qui soutient ; –š ̬cęnū́noeĉ (sceinneamhnach), qui s’agite, étourdi ; –rū́noeĉ (oireamhnach), opportun, convenable ; –c̬ ąnū́ loeĉt (ceanamhlacht), affection ; –cesū́ loeĉt (cosamhlacht), ressemblance ; –ū́ltr̄foeĉt (fortamhlacht), force ;fląhū́ nes (flaitheamhnas), i royaume, domination ; –gąlū́ nt (geallamhaint), promesse, apparence (pour le ̬ i[25]i temps, par exemple) ; –llęšc̬ ū́  (leisceamhail), paresseux, indolent ; –fạrū́ l i (fearamhail), viril ; –bąnū́ l (beanamhail), comme une femme, modestement ; – e i diəg sū́ ldévot ; (diadhasamhail), ìagəsū́ loeĉt (éagsamhlacht), diversité, i différence ; –lānū n (lánamhain), couple marié ; –dąrūd (dearmhad), oubli ; –talū́ n(sugha talmhan), fraises.
c) Contractions diverses :bənūsorigine, fondement ; – (bunadhas), bənū́ soeĉ (bunadhasach), primitif, qui est à l’origine ; –̬carū́ ĉ (cearrbhach), joueur de profession ; –šąrū́ s(searbhas), amertume ; –arū́ r(arbhar), blé ;galū́ n(gealbhan), ̬ moineau ; –bąrī́ngâteau, pain ; – (bairghean), bawrī́n (bainríoghain), reine ; – mwirī́n(muirighin), fardeau, famille nombreuse à nourrir ; –fątī́s(faithchios), peur ; – i dǫlī́s(doilgheas), affliction, chagrin ; –cūntū́ ī rt(contabhairt), doute, risque ; génit. cuntūrʰe(contabhartha) ; –inīen(inghean), fille ; –əymd̄(imtheochad), je m’en irai re (1 pers. du fut. ind.) ; –dəlū́ r(duilleabhar), feuillage.
d) Contractions enetfinal :
a ) (-aighe,uighe,-ighe,-aidhe ;-uidhe,-idhe,-ghede voyelle (précédé irrationnelle) :stǫqīplur. de (stocaidhe), stoca, bas, chaussette ; –pąqī (peacaidhe), péchés ; –gąlī, gén. degealach, la lune ; –tąsī́(tasuighe), chaud ; – ̬ Córqī, Cork, génitif : nom. sg.Córqįg (Corcaigh) ;prātī́pommes de (prátaidhe), terre ; –pāštī́ (pastaidhe), enfants ; –bāištī́ (baistighe), ondées de pluie ; – [26] šīmplī(simplidhe), simple, un peu niais ; –sərī́(suirghe), action de courtiser ; – ẹ rī́he , lever, se lever ; – éir d rənī́ deireannai he ,lə deireannai he,
récemment ; –cǫmərīprotection. Mais (comraidhe), ə gônī (i gcomhnuidhe), habituellement ; dīanī: (déidheanaighe) le déidheanaighe, dernièrement ; peut-êtrespmīwtw̃(stampaidhe), timbres-poste.
b) Contraction de :-ughadh,-bhadh,-mhadh enū :bęrū́(bearbhadh), bouillir ; – bąlū́(bailiughadh), ramasser, économiser ; –àhərū́(athrughadh), changer ; –fįsərụ́ (fiosrughadh), s’informer ; –mąhəlūdéfaillir, faiblir ; – (meathlughadh), baləƀū́ ̀ (balbhughadh), faire taire, rendre muet ; –qīnū́(cuimhniughadh), rappeler.
Dans les adjectifs numéraux, où la contraction se fait en, l’accent est sur la première syllabe, en exceptantrū́ą̬cquatrième : (ceathramhad), trī́ū (tríomhadh), cūgū (cúigmhadh), cinquième ;šḗū (sémhadh), sixième ;šąĉtū (seachtmhadh), ̬ septième ;ǫĉtū (ochtmhadh), huitième ;n̄́uneuvième. On (naomhadh), ́ remarquera que dans tous ces cas, ou la voyelle de la première syllabe est longue par nature, ou elle est suivie du groupeĉtqui provoque l’allongement par position. De plusufinal est abrégé fréquemment, l’adjectif numéral précédant le substantif. C’est le fait qui se produit aussi pourlong final, quand un adjectif uni étroitement par le sens et la prononciation suit :calīnī, fillettes, maiscalī́nī óge, jeunes filles (cailīnidheoucailíní óga).
C. –Accent sur la longue par position.
La seule catégorie importante est celle des noms en-aĉ(-ach,-each). D’après le témoignage des langues brittoniques, ce suffixe représenterait le plus souvent un vieux-celtique-ācŏ-s -ācā, -ācŏ-n. On pouvait donc se demander, si la présence de l’accent, dans des conditions particulières, il est vrai, sur ce suffixe n’était pas un reste d’une ancienne accentuation, n’était pas due à l’influence de la longue ancienne. L’analogie suffisait à faire rejeter cette hypothèse. Toutes les longues finales du vieux-celtique, en effet, apparaissent déjà abrégées en vieil-irlandais, ce [27] qui était une conséquence de l’accentuation sur la première syllabe . Il est donc sûr qu’à l’époque du vieil-irlandais, en Munster comme ailleurs,-āco-a été abrégé en-ach. L’allongement est donc postérieur. Il est dû uniquement à la présence de la spirante gutturale sourde à la fin du mot. Ce qui le prouve le plus clairement, c’est que ce suffixe -ach représente non seulement une terminaison à voyelle longue, vieille-celtique, mais même des terminaisons à voyelle brève. L’irlandaisbrollach pourbron-lach, qui a tous les sens du latinsinusest, en effet, identique au gallois [28] bron-llech. Or le gallois avait l’accent sur le deuxième terme et a très, estomac sûrement conservé l’ancienne quantité. La syllabe-achayant été allongée, l’accent s’y est porté comme sur les longues d’origine secondaire du vieil-irlandais, mais à une époque relativement récente. De toutes les syllabes à voyelle nouvellement longue, c’est-achqui exerce sur l’accent l’action la plus faible, comme nous allons le voir : elle n’attire l’accent que dans les dissyllabes, et encore, lorsque la voyelle de la syllabe précédente est brève et ne subit pas d’allongement par position. L’action de l’accent se montre aussi dans la qualité de la voyelle-ach. Si-ach est accentué,agarde sa qualité et devient simplement plus fermé ; si-ach n’est pas accentué,adevient un son difficile à déterminer : c’est un son entreǫ etö: je l’ai [29] figuré par petitoaccolé à petite.
1º. –achdans les mots de plus de deux syllabes : l’accent est sur la première syllabe
ágerhoeĉvindicatif – (agarthach), áheroeĉchangement – (atharrach), bágeroe (bagarach), menaçant –báheloeĉ (bathalach), hutte, maison mal construite – brǫheloeĉ(brothalach) très chaud, brûlant, en parlant de la température) –cogelhoeĉ ̬ (coigealtach), économe –cáradoeĉ (caradach), amical –pǫhernoeĉ (putharnach), action de souffler –rágernoeĉ(ragairneach), inconstant –rīəĉtenoeĉ, (ríachtanach), une personne nécessiteuse –SásenoeĉAnglais – (Sasanach), clágernoeĉ (clagarnach), pluie battante –ŕdenoeĉdernier, tard. – (deireannach) Erenoeĉ (Eireannach), Irlandais –gąnesoeĉ (geanasach), modeste –gebeloeĉ (giobalach) ̬ ́ ̬ déguenillé, déchiré (en parlant des vêtements) –męgeloeĉ (meigeallach), barbu, ̬ barbu comme un bouc –mogeloeĉluxuriant (en parlant de cheveux), (mogallach), touffu –mǫrsenoeĉ(mursanach), tyrannique –scrupeloeĉ(scrupalach), scrupuleux.
2º. – mots de deux syllabes portés a trois par une voyelle de résonnance : l’accent est sur la première syllabe
ə ə ár moeĉbelliqueux – (armach), bác loeĉ (baclach), grand nombre de gens – ə bǫl goeĉampoule, pustule ; id. (adjectif) : qui a un gros ventre – (bolgach), c dəroeĉ, amical –, caidreach c le oeĉi uant, each , i uants. armé de  cail ́
ə c̬ ąl goeĉtrompeur – (cealgach), ng̬ąceloeĉ (ceanglach), lien, attache –c̬ areboeĉ ́ cearbach), en guenilles, galeux –cǫlegoeĉ(colgach), pointu –cráhəroeĉ(crathrach), fondrière –criəʰroeĉ (criathrach), marais –dąləƀoeĉ (dealbhach), beau –dąləgoeĉ (dealgach), épineux –dąrəƀoeĉsûr, que l’on peut prouver – (dearbhach), rtə́oeĉ (eitreach), sillon ; ancien adjectif : sillonné fíacəloeĉqui a de grandes (fiaclach), dents –gáləroeĉ, (galrach) malade (adj. et subst.) –gąrəboeĉcouvert (gearbach), ̬ de croûtes –gǫbəloeĉ(goblach), bouchée –lęrəgoeĉ(leargach), en pente, à pente ́ [30] rapide –lįbəroeĉ(liobrach), aux lèvres épaisses –mąscəhoeĉ(meascthach), qui se mêle facilement –mǫcəloechtroupeau de porcs – (muclach), níaƀəroeĉ (niamhrach), brillant –tǫləgoeĉ(tolgach), orgueilleux. Cf. plus bas 3º. ́
3º. – accent dans les dissyllabes en-ach, avec premier terme a voyelle longue : l’accent est sur la première syllabe
A. –Dissyllabes à voyelle longue par nature (ou diphtongue ancienne) ou par contraction ou par position dans la première syllabe:
[31] a )longue par nature :fręəhoeĉ, couvert de bruyère – (fraochach) giagoeĉ ́ ̬ (géagach), qui a des branches –gnī́ƀoeĉactif – (gniomhach), íạscoeĉ (iascach), poissonneux –líəhoeĉ (líathach), pâle, blême –lū́ boeĉ(lúbach), qui plie, au moral, subtil –šc̬ íaƀoeĉ (scíamach), beau –əńrboeĉ (braonach), humide, qui tombe goutte à goutte (se dit aussi des larmes) –bríagoeĉ (bréagach), menteur, e mensonger –ī́loeĉ (aoileach), fumier –ẹ́ noeĉfoire, assemblée – (aonach), ā́roeĉ (árach), garantie, secours –bíətoeĉ(biadhtach), qui nourrit (les pauvres), hospitalier bī́goeĉ(bíodhgach), vigoureux (en parlant de la voix) –búəcoeĉ(buacach) qui a la a a tête haute, fier –́bcoeĉ (caobach), grossier, gauche –ćloeĉ (caolach),linum a silvestre, jeune plant –clúəsoeĉqui a l’oreille paresseuse – (clúasach), rcśoeĉ (craosach), avide –fúədoeĉ (fuadach), action de piller, d’enlever de force – a scúəboeĉbalaie, qui brosse – (scuabach), qui t ęƀoech (taobhach), latéral, qui a ́ des côtés (au moral ; qui a du goût, de l’inclination pour) –tī́šoeĉ(taoiseach), chef, ə commandant –tṓr moeĉ (tórmach), accroissement –túətoeĉ (tuatach), rustique, gauche –úəloeĉ(ualach), fardeau –úənoeĉ(uamhnach), craintif.
b)dissyllabes à voyelles longues par contraction(et vocalisation de consonnes) : šū́ loeĉ(siubhlach), voyageur (au sens adj. : rapide) –tī́loeĉ (teimhleach), obscur – qī́loeĉchaume – (coinnleach), min-ū́ roeĉcruche – (min-iubhrach), gīloeĉ ̬ (geimhleach), tenu en esclavage –cū́ doeĉ(cumhdach), action de couvrir –šáwroeĉ (seabhrach), courageux, vigoureux –mẃloe (meabhlach), trompeur –nī́noeĉ (neimhnach), venimeux –cáwloeĉ tī (cabhlach tighe), maison vide –gáwloeĉ (gabhlach), fourchu –máwntoeĉ(manntach), qui a les dents ébréchées.
c)dissyllabes à voyelle allongée par position:qī́ltoeĉ(coillteach), boisé –õmploeĉ (amplach), avide –g ̄ą́ rcoeĉoisillon – (gearrcach), šlīn̬ toeĉardoises, (slinnteach), ̬ tuiles.
B. –Dissyllabes avec groupe de consonnes :
a)précédant -ach:L’accent est sur la première syllabe: (dans la plupart des cas, la voyelle de la première syllabe est semi-longue).
i bląĉtoeĉvache à lait – (bleachtach), ̬lccąoeĉ (cailcach), crayeux –fląscoeĉ ́ ́ ́ (fleascach), jeune homme –yroeĉayant de gros doigts de pied – (laidhreach), ĺĉtoeĉ(lochtach), fautif –mángoeĉ(meangach), subtil, trompeur –fǫlʰoeĉ (foltach), ̬ ́ chevelu –scǫlʰoeĉ(scoilteach), bois qui se fend –šąsc̮oeĉ(seascach), vache stérile ́ ́ ̬csśoe̬c(seascach), abondant en joncs –tǫĉtoeĉ(tochtach), silencieux –trǫscoeĉ ́ ́ (troscach), qui jeûne –úĉtoeĉ(uchtach), sein –ū́ ltoeĉ(Ultach), homme d’Ulster.
Il semble qu’il y ait flottement pour les groupes-rt-,-rc-:bąrtoeĉactif – (beartach), ́ [32] fǫrtoeĉactif, énergique – (feartach), gǫrtoec (gortach), qui a faim –stalcoeĉ ́ ́ (stalcach), raide, entêté. Mais :scertáĉ(scairteach), fourré, taillis –portáĉ etpertáĉ (portach), marais –fǫrcáĉ(forcach), fourchu –mercáĉ(marcach), chevalier, qui va à cheval –gelcáĉ(giolcach), espèce de roseaux qui pousse dans un marais. ̬
u On peut citer encoretoeršąĉ(tuirseach), fatigué ; mais ici le groupe consonantique ́ est particulier : il se peut que-rš-n’ait pas la même influence qu’un groupe où entre une explosive. b )groupe de consonnes en tête du mot :l’accent est aussi sur la première
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