,L’Autre Journalensuite hebdomadaire et s’arrête à devient l’été ,./@. Quatre ans plus tard, Michel Butel réussit à relancer le journal sous forme mensuelle, de mai ,..C 1 à avril ,..K . 1. Pourse donner une idée générale du journal, on se reportera à la récente anthologie :L’Autre Journal, !"#- !! , publiée par les éditions Les Arènes en KC,K. 244975CIH_GUIBERT_cs6_pc." />
H E R V É G U I B E R T
L’Autre JÔural
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Artiles itrépides 1985-1986
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l’arbalète ÔlletiÔ dirigée par ThÔmas SimÔet
Crédits photographiques : Bernard Faucon / Agence VU’ Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos Hans-Georg Berger Donation Jacques Henri Lartigue Hervé Guibert pour les autres photographies
FÔdé e déembre /0 par Mihel Butel,L’Autre Journalse démarque de la presse fraçaise de l’épÔque : iterviews et itervetiÔs de figures majeures du mÔde itelletuel et pÔlitique (Duras, Geet, Deleuze, etre autres), grads repÔrtages, mais aussi hrÔ-iques, partis pris, histÔires, pÔèmes, phÔtÔgraphies… La lige éditÔriale très libre deL’Autre Journal, sas ahier des harges préis et idépedat de l’atualité, la plae dÔée au stle et au réit stimulet l’audae de l’équipe dÔt s’etÔure sÔ direteur. Le suès est immédiat. Mesuel jusqu’à Ôvembre />,L’Autre Journalesuite hebdÔmadaire et s’arrête à deviet l’été /@. Quatre as plus tard, Mihel Butel réussit à relaer le jÔural sÔus fÔrme mesuelle, de mai c 1 à avril K .
1. PÔur se dÔer ue idée géérale du jÔural, Ô se repÔrtera à la réete athÔlÔgie :L’Autre Journal, !"#-!!, publiée par les éditiÔs Les Arèes e KcK.
À partir de nn, parallèlemet à sÔ œuvre littéraire, Hervé Guibert deviet Ôtributeur régulier des pages 1 ulturelles duMonde, dirigées par YvÔe Bab. E />, l’aveture s’ahève brusquemet. La diretiÔ du quÔtidie met fi aux fÔrfaits qui permettet de rémué-rer les ÔllabÔrateurs Ômme Hervé Guibert, et retire la respÔsabilité du servie à YvÔe Bab. Hervé Guibert, qui avait déjà publié deux artiles fi /> dasL’Autre Journal, rejÔit la rédatiÔ. Il s’ implique éÔrmémet, prÔpÔse sujets iattedus, pÔr-traits d’artistes Ôsarés, Ômme d’efats Ôu de parfaits aÔmes, qu’il iterviewe Ôu phÔtÔgraphie. « Œuvre à part etière », selÔ sÔ ami Mathieu Li-dÔ, les artiles deL’Autre Journal que Ôus publiÔs ii itégralemet, ave les phÔtÔgraphies qui les aÔm-pagaiet, Ôstituet das sÔ travail ue étape très impÔrtate, ue sÔrte de pÔit d’abÔutissemet, resté jusqu’ii ivisible. AprèsL’Autre Journal, Hervé Guibert e se Ôsarera e eet plus qu’à sÔ œuvre littéraire, phÔtÔgraphique et iématÔgraphique.
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1. VÔir le reueil: Hervé Guibert,Articles intrépides,!$$-!", Gallimard, Kcc/.
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Quelle était l’ambiance deL’Autre JÔuralen !"%, quand vous lancez la formule hebdomadaire et qu’Hervé Guibert intègre l’équipe ? C’est di~ile d’e parler, ar, quad Ô veut ressusiter l’esprit d’u jÔural, sa vie au jÔur le jÔur vÔus éhappe. La partiularité del’Autre Journal, ’est u peu Ômme le gÔuveremet Medès Frae : ue éergie très fÔrte Ôetrée sur très peu de temps. O l’a véu Ômme ça – Ômme u egagemet tÔut à fait sigulier.
Comment Hervé Guibert est-il arrivé au journal ? 1 C’est u de mes amis, Heri Causse , qui m’a dÔé sÔ adresse. Et je rÔis que je lui ai tÔut simplemet érit pÔur lui demader s’il vÔulait prÔpÔser quelque hÔse au jÔural. Il était auMondeà e mÔmet-là et il a dû demader ue autÔrisatiÔ au direteur pÔur pÔuvÔir érire ailleurs ; il l’a Ôbteue. Il faut se rappeler que le jÔural marhait bie, Ô vedait cc ccc exemplaires de haque umérÔ. Et puis, u peu plus tard, il a pris la déisiÔ de quitterLeMondeet de Ôus rejÔidre.
Vous connaissiez bien son œuvre ? Oui, ses livres, ses artiles duMondeaussi, que je lisais et que j’aimais beauÔup. E revahe je e Ôaissais
1. Direteur Ômmerial des ÉditiÔs de Miuit, Ôù Hervé Guibert publie à partir de n des textes das la revueMinuit, dirigée par Mathieu LidÔ, et ses livres de / à /0.
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pas ses phÔtÔs. Quad je lui ai demadé de veir, ’était Ômme érivai, pas Ômme phÔtÔgraphe. Ça a été ue déÔuverte.
Quelle était sa place au journal ? Il était adÔré par l’équipe. Hervé séduisait les la-vistes, les Ôrretries, les maquettistes… tÔutes les persÔes qui travaillaiet là, rue de la Vrillière, près de la plae des VitÔires. Il était attetif à tÔut e qui se passait à la rédatiÔ et aussi à tÔus les métiers qu’implique la parutiÔ d’u jÔural. Il aurait été tÔut à fait apable de sÔrtir u jÔural tÔut seul. Sa présee était pÔur Ôus Ômme ue lue de miel, elle plaisait à tÔus. C’était ue surprise Ôstate, ue très heureuse surprise.Celas’estprÔduitdeuxfÔis.Aveluietave1 Duras .
Vous les rapprochez, mais ils ne s’appréciaient guère. Elle e le suppÔrtait pas. L’amÔralisme d’Hervé la dépassait, l’agÔissait même. Mais je ’ai jamais été pris etre deux feux.
Quel est l’article d’Hervé Guibert qui vous a le plus marqué ? Je triherais si je vÔus répÔdais. QuÔi qu’il érive, j’étais tÔujÔurs ethÔusiaste. SÔ regard était si extra-Ôrdiaire qu’il pÔuvait tÔut se permettre. Même parler de l’atualité pÔlitique, s’il le sÔuhaitait.
1. VÔir Ôtammet Marguerite Duras, FraçÔis Mitterrad,Le Bureau de poste de la rue Dupin et autres entretiens, Gallimard, Kcc@ (FÔliÔ ° >n).
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C’est lui qui proposait les sujets ? Oui, mais Ô e parlait tÔujÔurs esemble. Il eut des hasards, par exemple j’adÔrais l’érivai Eugèe Savitz-kaa et il m’a prÔpÔsé de le faire travailler. Cela a dÔé u feuilletÔ ititulé :La Semaine infernale.
Cartier-Bresson, Lartigue, Adjani, Barthes, Foucault…, qui apparaissent dans les articles et les photos d’Hervé Guibert, sont des figures assez di(érentes de celles auxquelles s’intéres-sait le journal ? NÔ, je e pese pas. C’est surtÔut la façÔ très persÔ-elle dÔt il les traitait qui était diérete. Et l’amitié jÔuait u grad rôle. Il a fait etrer l’itime das le jÔural. J’ai tÔujÔurs pesé que pÔur faire u jÔural il faut u mélage d’itime et d’uiversel. Hervé appÔrtait ette part d’itime.
L’amitié est le thème qu’il choisit pour le deuxième article, presque un dossier, que vous faites paraître de lui. Ce mot est-il une clé pour vous ? À l’épÔque, je me suis sÔuvet pÔsé la questiÔ de e qui Ôus liait. Di~ile de savÔir e que les ges que vÔus aimez peset de vÔus… Il a tÔujÔurs ave mÔi teu à préserver ue ertaie distae.
Comment votre collaboration s’est-elle arrêtée ? Ave la fi de la fÔrmule hebdÔmadaire. Et il a été tÔut de suite après été admis à la villa Médiis, à RÔme.
Pourquoi Hervé Guibert ne figure-t-il pas au sommaire du mensuel en mai !! ?
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Quad j’ai relaéL’Autre Journale c, Hervé était déjà très malade. Je lui ai prÔpÔsé de partiiper au jÔur-al, mais ’était impÔssible pÔur lui. Il était das u état d’épuisemet tÔtal. Il m’a prÔmis qu’il viedrait Ôus vÔir. Et u jÔur il est arrivé, vers midi, das le lÔal. Il était très faible, mais il était veu. Il se mÔurait, mais sÔu-dai, il était là, ue véritable apparitiÔ. Ave ue atte-tiÔ extraÔrdiaire pÔur eux qui restaiet, lui qui partait.
Tous nos remerciements vont à Christine Guibert ; à Michel Butel, pour l’entretien qu’il nous a accordé le 29 juillet 2015 ; ainsi qu’à Claire Devar-rieux, Bernard Faucon et Mathieu Lindon pour l’aide qu’ils nous ont appor-tée au cours de l’édition de ce livre. Merci égalem ent à Vassiliadis, aux ayants droit de Michel Foucault et de Jean Cholet, à Eugène Savitzkaya, aux ayants droit de Roland Barthes et aux Éditions du Seuil, à Peter Handke, à Gaspard Yurkievich et à James A. Fox, pour avoir accepté que soient reproduits les propos et les correspondances publiés ici ; ainsi qu’à la fondation Henri Cartier-Bresson, la Donation Jac ques Henri Lartigue, l’Agence Vu’ et Hans-Georg Berger pour les photographies.