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Publié par | La-Plume-De-Stileex |
Publié le | 30 novembre 2018 |
Nombre de lectures | 4 |
Langue | Français |
Extrait
Lagalèreencadeau
Chapitre1:Audébut!
ͲAhurissant!
Cemotquejeneconnaissaispointm'échappaalorsmêmequejem'approchaisprogressivementde
cescollinesondoyantescouvertesdemaisonsinfinies,enchevêtréesaupieddefilsinterminablesqui
sautaientdepoteauenpoteau.
Moi,sivil,tropignorantpourconnaîtrel'originedecemondeàpart,melaissaipetitàpetithapper
danslesméandresdesruesgrouillantesdevoituresfumantes.J'entendaisbienlàlamêmelangue
quecelledechezmoi,maistoutsemblaitdifférent.PourquoidonccesgensͲlàs'agglutinaientainsi?
OùdoncrangeaientͲilsleurbétail?Leurcourétaitminuscule,parfoisinexistante.Etlorsquejevoyais
degrandesmaisons,ellesétaientcloîtréesderrièredehautesmuraillesquinepermettaient
sûrementpasdesaluerlevoisin.AvaientͲilsdoncunautrerituelpourleursdébutsdejournée.
M'avançantencoreplusprofonddanscettecité,bringuebalantsouslabâchedéchiréedu404de
mononclequiservaitàtransporterlemaniocséché,jequittaipourlapremièrefoismacampagne
natale.SestrenteͲcinqcasesauxtoitsdechaumen'avaientrienàvoiraveccesimmenses
constructionsquialternaientavecdepetitescasesdebriquescasséesetdetôlesrouillées.
Etpuisj'aperçuscettecollinecoifféedecetteimmenseconstruction,dontletoittrèspentuétait
surmontédudrapeauquis'élevaitégalementdevantnotreancienbureaudecirconscription.Je
sentisàcemomentͲlàquejetombaisamoureux,toutenéprouvantundégoûtirrépressibleà
l'encontredecetteatmosphèrefrénétiqueinsupportable.CommentpouvaitͲonvivreainsialors
mêmequ'onestenveloppédescourbesirrésistiblesdecetteville.L'enviedeseblottirentreles
vallonsnepouvaitêtreréfrénée,maisunefoisdedans,lachaleuraimantequ'ellesemblait
promettrenemeparvintjamaisjusqu'aucœur.
Cedontj'étaissûr,c'étaitlefaitquecettefollecitéauxallurespudibondesvenaitdemehapper.Par
sesmilletentations,elletenaitàmeretenir,etpourtant,sessouilluresm'ontsuscitéunhautͲleͲcœur
aupremiercontact.Quelétaitdonccetamourquis'offraitàmoi?Cettepouilleusesavaitsefaire
belle.Seslambeauxscintillaientàdenombreuxendroitsetm'entraînèrentinexorablementdansdes
antresbarbouillés.
Semblablesàunebatailledéjàperdue,mesenviesderetrouvermesraciness'évanouissaientaufur
etàmesurequelavilledesmille,cettereineauxalluresmisérables,m'attiraitverselle.Parsesjeux
interminablesdeclinsd'œiletdedédain,jetombaidansuntourbilloninterminabledesensations
contradictoires.
Chapitre2:Etpuis!
ͲUnpeud'argentpourmangers'ilvousplaît!Oudutravailsivousenavez!
Voilàbientôtmillejoursquej'erraidanslesruessalesdeTana,millefoisquejevoguaisdetravailen
travailsanstrouverdequoinourrirmoncorps.Etpourtantmoncœurserepaissaitencoredes
brasillementsdesestrésors.
Jemesouvinsencoredecejouroù,ployantsouslepoidsincommensurabledemonfardeauporté
depuisAndravoahangyjusqu'àAnkorondrano,jememisàrêverdecesmaisonsauxmillevictuailles
exposées.Leshommesetlesfemmesquiosaientyrentrerroulaienttousdansdesublimescarrosses,
bienmoinsnocifsquelescarcassesmétalliquesquinoustrimballaientparfoispourallerchercherdu
charbondebois.FallaitͲilêtrenéquelquepartpourpouvoirjouirdecesbouchéesàl'aspectdiapré.
Moiquisuispeuàpeutombédanslapanade,jememisàcroirequel'entréedecesbâtimentsdont
lesvitrescapturentlesoleilmeseraitunjourpossible.
Onavaitlesrêves,medisaittoujoursundemescongénères,pourfaireconcurrenceauxplusnantis,
ceuxͲlàquiavaientlachanced'oublierleurfaim.Secrètement,jenourrissaiscerêved'abandonner
mapetitecaseencartonpourdesmursbiensdurs,commecellesquej'avaisautrefois,simes
mémoiresnemetrahissaientpas.J'osaiségalementimaginerunventrepleinunefoisparjour.
Commecefutambitieux.
Tandisquemondoscriaitcontrelestorturesquem'infligeaientlestonnesdemarchandisesque
j'avaisàdéplacerpourmesustenteruntantinet,jenepouvaismedéfairedelapassionquejeportais
pourcettevillequin'étaitpaslamienne,maisquimefitsienneparcelienindéfectiblequ'ellecréa
pernicieusement.PourquoiluifallaitͲilmettrecôteàcôtelamisèreetl'opulence?EtquefallaitͲil
poursortirdelagéhenne?Milleconseilsmeparvinrent,milletentationségalementquiconsistaità
volerlebonheurdesautres.Maisjen'yprêtaipasattention,parpeurpeutͲêtre.Oupargentillesse.
Parcequeoui,j'étaisgentil,bienloindelafuribonderiequianimaitdenombreusesgens.Onme
reprochad'ailleursmacandeur.Onmeditplusd'unefoisquec'étaitlasourcedemesdéboires,mais
jem'étaistoujoursditquejeneferaisjamaispartiedeceuxquioseraientplanteruncouteaudansla
chairdelabelleauxdouzecollines.J'étaissûrementl'undesraresàpenserainsi.Jel'aimaistrop,ma
cité.
Chapitre3:Parlasuite!
ͲQu'ilestbienjoli,cherMonsieur,cemiroirauxalouettes!
Onmeproposaunjour,alorsquej'étaisentraindetaillerlesfleursquiornaientlejardind'une
maisondebriquesrougespatinéeparlesdécennies,untravailquimepermitdemangerdelaviande
parmespropresmoyens.Pourunefois,jen'allaispasquémanderlesrestesqueladamequihabitait
danslaruedemacasenepouvaitpasvendreàcesnoctambulesgavésàl'éthanol.Onmefitramener
unpaquet,untoutpetitquejepouvaisteniràboutdebras.Onmedemandaainsidemerendre
dansunsplendideimmeubleenverrequidominaitunlacornéd'unange.Leconducteurdeleur
rutilantcarrosseétaitͲilpeutͲêtremaladepourqu'ondaignemeconfierunetâcheaussiimportante,
moiquinesavaisqu'enleverlesmauvaisesherbesquelquesjoursparan.
Moi,guenilleuxetauverbemalhabile,misducœuràaccomplirmamission,celuideprononcerun
seulmotàl'arrivéedevantlegéantdeverreetdepierre.J'avaispeurdemefairerepousser,mais
grandfutmonétonnementlorsqu'onm'emmenaàl'intérieurdecetteconstructionogresque.Ony
étaitbienloindemesruesjonchéesdemoultdétritusetoùilfallaitsejouerdescoudesavecles
ordurespourtrouveruneplacepours'asseoir.Ici,toutsemblaitavoiréténettoyéàgrandeeauet
ornéparͲdessustoutavecdesobjetsneufs.J'apprisplustardqu'ilyavaitdesdizainesdegensqui
s'affairaientaunettoyagequotidiendulieu.Jeremislepaquet,etonmeremitsilencieusementune
sommed'argentquinem'étaitjamaispasséesouslamaindepuisquematêtefutconsciente.Je
m'évertuaialorsàrevenirsurmespaspourremettrel'argent,maisgrandefutmasurpriselorsquele
maîtredelamaisondebriquesetauxtoitsdetuilesmeditquec'étaitmacompensationpourla
tâcheaccomplie.
Uneprochainelivraisoneutlieuquelquesjoursplustardducôtédelacollinedusavoir,làoùlesgens
savantspuisaientdesconnaissancesquiétaienthorsdelaportéedemacompréhension.Delà,jevis
lasplendeurdelacollinedominéeparlePalaisdelaReined'uneautremanière.Toutencomptant
l'argentquejereçusdenouveau,etquejesavaismien,jeprisdenombreusesminutesàcontempler
sansbougercesmilliersdemaisons,dontcertainesrespiraientl'ancienneté.J'essayaialorsde
devinerlesscènesdeviequisedéroulaientdanslacollined'enface.Voirlesrideauxvoleteraugré
devents,admirerlesdamesquiétendentleurlingeoutoutsimplementselaisseréblouirparlesoleil
renvoyéparlesfenêtresétaitcesplaisirsdelaviequ'onn'achetaitpas.Maintenantquejepouvais
désormaisacheterquelquechose,jenepusmerésoudreàdépensermesariarys.Jepoursuivisalors
cesloisirsdegenspauvresquimepermirentd'admirerlavilledanssadégoûtantesplendeur.Jeme
souvinsdecesfoisoùjepassaidesnuitssouslesarcadesd'Analakely,avecsesjolismagasinsquise
parfumaientàl'urine.Lavieétaitainsi,pleinedecontradiction.
Alorsqueleslivraisonssesuccédèrentetquemapocheseremplit,jedécidaidegardermaviede
pariasurlesbordsderue.Ilmefuteneffetdifficiledechoisircequejedevaisacheter.Jem'abstins
alorsdedépenser.Quelquesbilletsdisparurentbiendanslanourriture,maismaviefrugaleme
maintintloindesdépensesinutiles.Pourrécompenseàmesefforts,jemecontentaidecesrêvesque
mepromettaientlesjolisendroitsquejedécouvrisaufuretàmesure.Unefois,jemeprisàcoucher
prèsd'unmagnifiquetempled'Ambatonakanga.Sespierresalignéesétaientd'unebeautéirrésistible
etlebacàordureencontrebasm'offritunabripourlecontempleràsouhait.Unautrejour,alorsque
malivraisonseterminaparuneautrepoignéedebillets,jem'assisfaceàlagareetmemisà
attendrequelagrandeaiguilledel'immensehorlogeaccomplisseuntourcomplet.J'aimaibienle
toitarrondidecebâtiment.
Chapitre4:Etdonc!
ͲVoicidoncleprixdevosefforts,m'annonça