La ville d Euhippè en Carie - article ; n°4 ; vol.96, pg 589-599
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1952 - Volume 96 - Numéro 4 - Pages 589-599
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Louis Robert
La ville d'Euhippè en Carie
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 96e année, N. 4, 1952. pp. 589-
599.
Citer ce document / Cite this document :
Robert Louis. La ville d'Euhippè en Carie. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
96e année, N. 4, 1952. pp. 589-599.
doi : 10.3406/crai.1952.10020
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1952_num_96_4_10020-
589
COMMUNICATION

LA VILLE d'eUHIPPÈ EN CARIE,
PAR M. LOUIS ROBERT, MEMBRE DE L'ACADÉMIE.
La ville d'Euhippè n'est connue que par un très petit nombre
de documents. Parmi les auteurs grecs est seul à la mentionner
Etienne de Byzance, qui écrit simplement : JZvUm\, ôfjnoç Kaçiaç-
6 oIxtjtooq T&vwnevç. Le lieu était donc en Carie, mais, d'après ce texte,
nous ne pourrions savoir si c'était une ville ou un village, et nous
ignorons la valeur et la date de la source où a puisé Etienne de
Byzance. A la fin de son chapitre sur la Carie, Pline, N.H., v, 109,
énumère les villes du conventus iuridicus d'Alabanda : longin-
quiores eodem foro disceptant Orthosienses, Alindienses, Euhippini,
Xystiani, Hydissenses, Apolloniatae, Trapezopolitae, Aphrodisienses
liberi1. Pline utilise ici une source administrative augustéenne, une
liste des villes de la province d'Asie, et il est assuré ainsi que, sous
Auguste, Euhippè était une ville. Les manuscrits portent alidienses
seu hippini, mais la correction Euhippini, faite dès le début du
xixe siècle2, est tout à fait certaine3. Elle s'appuie aussi sur la
numismatique. Il existe en effet des bronzes avec l'ethnique Evirenécov,
qui assurent qu'Euhippè fut une ville pendant tout le temps de ce
monnayage. Les uns sont des monnaies autonomes, que l'on date
du ne ou du Ier siècle av. J.-C. ; les impériales portent les effigies de
Trajan, Lucilla, Commode, Julia Domna, Caracalla et Maximin.
Elles sont très rares, même dans les grands médailliers4. Le Pégase
des bronzes autonomes atteste, je crois, que la ville faisait partie
de la confédération des Cariens à l'époque hellénistique, la Confédé
ration Chrysaorienne.
On n'a — heureusement, étant donné le petit nombre des docu
ments — guère tenté de fixer le site d'Euhippè. Ce sont surtout les
numismates qui ont eu à se poser la question et à risquer des suggest
ions. « Probablement près d'Alabanda », disait Head en 18975.
1. Sur cette liste, cf. L. Robert, Villes d'Asie Mineure, 157 sqq. ; sur son ordre, J. etL.
Robert, La Carie, II, chap. iv ; voir ci-après, p. 590 et 597.
2. Elle est bien antérieure à Detlefsen ; on la trouve déjà dans VAsia Minor de Cramer
en 1832 ; cf. Villes d'Asie Mineure, 157, note 6.
3. Malgré la contradiction de C. Mùller, dans son lamentable commentaire à Ptolémée
(éd. Didot), p. 824, ad Alinda : « Euhippini de conj. Detlefsen ; vix recte » ; il y voit,
«emble-t-il, une traduction du nom carien Alinda, rattaché à un *ala, ïjhioS.
4. Je ne donne pas ici de références, car je publierai ailleurs le corpusculum des monn
aies d'Euhippè. Dans la littérature numismatique et dans les musées dont j'ai fait
venir des moulages, je connais environ une vingtaine d'exemplaires.
5. BMC Caria, p. lu. Sur la carte, il met le nom d'Euhippè, avec un point d'interro
gation et sans lieu précis, dans le Nord de la plaine d'Alabanda, vers Cumah. Il a dû
s'inspirer de l'ensemble du texte de Pline {conventus d'Alabanda), tout en ne s'y confor
mant pas (longinquiores). 590 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Imhoof-Blumer a conjecturé1 que la ville était dans le voisinage
des petites villes de Kys, de Xystis et d'Hydisos, entre les fleuves
Harpasos et Marsyas, c'est-à-dire dans le fouillis de montagnes
du centre de la Carie, entre Tabai et Stratonicée2. Il se fondait sur le
groupement des villes dans le passage de Pline et sur le rapproche
ment de bronzes de Kys, qui ont les mêmes types que des bronzes
d'Euhippè : tête d'Artémis au droit et carquois au revers3. Cet avis
a été copié par L. Bûrchner4, rapporté par R. Kiepert5, adopté
par Head en 191 16. Mais la liste de Pline n'a pas de valeur topogra
phique précise ; elle ne prétend pas à un ordre géographique parmi
les villes du conventus d'Alabanda, et une étude exacte montre que
le mot même longinquiores est ici sans valeur7. Quant au rappro
chement des types de villes différentes pour leur localisation, c'est
un procédé utile à l'occasion, mais c'est assez rarement un argu
ment8, et, dans ce cas, les types de la tête d'Artémis et du carquois
ne sont pas assez originaux, ni ailleurs ni spécialement en Carie9 ; ce
peut être une question que l'on se pose, une hypothèse que l'on ne
soutiendra pas et que l'on abandonnera facilement. En définitive,
les cartes de géographie historique n'indiquent pas, même approxi
mativement, le site d'Euhippè.
Cet été, il est entré au musée de Smyrne — dont j'ai préparé avec
ma femme le catalogue des inscriptions, qui sera publié aussitôt
après celui du musée de Stamboul — une inscription qui permet de
localiser Euhippè. C'est Ahmet Dônmez, assistant au musée et
commissaire du Service des Antiquités dans mes fouilles de Claros
depuis trois ans, qui, averti de la découverte d'une inscription, est
allé la chercher et l'a apportée au musée, en même temps qu'une
tête de femme. La pierre a été trouvée au village de Dalama, sur la
1. Kleinasiatische Mùnzen, I (1901), p. 128.
2. Hydisos est citée là sans doute par négligence, comme si elle était à la ruine de
Kapraklar, voisine de Kys ; mais Imhoof-Blumer savait bien, ibid., p. 135, que ce site
devait être celui d'Hyllarima, ce qui est tout à fait assuré aujourd'hui, et qu'Hydiso» être plus proche de la mer. Cette dernière ville est en effet dans une autre région,
au Sud de Mylasa ; voir ci-après p. 598, note 2.
3. Loc. cit. : « aus dieser [texte cité de Pline] Gruppierung der Stâdte und der grossen
Aehnlichkeit zweier kleiner Kupfermùnzen von Kys und Euhippe », à Kys Zeitschrift
fur Num., XIII, 71, 1 et à Euhippè BMC Caria, 98, 1.
4. Paulg-Wissowa, s. v. Euippe (1907). Bûrchner cite encore Hydisos parmi les voisines.
La monnaie attribuée là à Hadrien est de Trajan, comme l'avait vu Imhoof-Blumer.
5. Formae Orbis Antiqui, VIII, commentaire p. 7. Il supprime justement la mention
d'Hydisos. ' 6. Hisloria Numorum2, 617.
7. Voir l'analyse faite dans La Carie, II, chapitre iv (Apollonia de la Salbakè), para--
graphe 1 .
8. Cf. provisoirement Annuaire du Collège de France, 1951-1952, p. 219.
9. Imhoof-Blumer, loc. cit., p. 127, n° 1, notait aussi, sans en tirer argument, que le
type d'Hécate d'un bronze d'Euhippè sous Trajan « est semblable à celui de Stra
tonicée » ; ce n'est pas étonnant, puisque le culte d'Hécate à Stratonicée était le plu»
célèbre de la Carie, et même sans doute de l'Asie Mineure. LA VILLE D EUHIPPÈ EN CARIE 591 592 COMPTES RENDUS DE f ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
bordure sud de la vallée du Méandre, à peu près à mi-chemin entre
Aydin et Nazilli, presque en face de la ville antique de Nysa. Ces
pentes de la montagne qui borne au Nord le massif carien sont, là
comme à l'Ouest vers Koçarli, et à l'Est vers Yenibazar et Ortas,
couvertes d'oliviers et égayées par de nombreux villages entourés
de vergers. Dalama est à l'entrée d'un vallon qui, par un col situé
à 232 mètres, puis par une descente où un cours d'eau se fraie pas
sage dans un étroit ravin, mène, au Sud-Ouest, à la plaine d'Alabanda.
Cet itinéraire a été très peu suivi. Car la grande voie de pénétration
dans la partie occidentale de la Carie, l'accès à la belle plaine d'Ala
banda, c'est, en venant de la vallée du Méandre, la vallée du Mar-
syas, le moderne Çine Çay, juste en face de Tralles (Aydin) ; ce fut
toujours la route des caravanes et des courriers de l'empire ottoman,
c'est la route moderne des camions et des autobus. On a quelques
descriptions plus ou moins détaillées du p

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