Project Gutenberg's Le vicomte de Bragelonne, Tome II., by Alexandre Dumas
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Title: Le vicomte de Bragelonne, Tome II.
Author: Alexandre Dumas
Release Date: November 4, 2004 [EBook #13948]
Language: French
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Alexandre Dumas
LE VICOMTE DE BRAGELONNE
TOME II
(1848 — 1850)
Table des matières
Chapitre LXXII — La grandeur de l'évêque de Vannes
Chapitre LXXIII — Où Porthos commence à être fâché d'être venu
avec d'Artagnan
Chapitre LXXIV — Où d'Artagnan court, où Porthos ronfle, où
Aramis conseille
Chapitre LXXV — Où M. Fouquet agit
Chapitre LXXVI — Où d'Artagnan finit par mettre enfin la main sur
son brevet de capitaine
Chapitre LXXVII — Un amoureux et une maîtresse
Chapitre LXXVIII — Où l'on voit enfin reparaître la véritable
héroïne de cette histoire
Chapitre LXXIX — Malicorne et Manicamp
Chapitre LXXX — Manicamp et Malicorne
Chapitre LXXXI — La cour de l'hôtel Grammont
Chapitre LXXXII — Le portrait de Madame
Chapitre LXXXIII — Au Havre
Chapitre LXXXIV — En mer
Chapitre LXXXV — Les tentes
Chapitre LXXXVI — La nuit
Chapitre LXXXVII — Du Havre à Paris
Chapitre LXXXVIII — Ce que le Chevalier de Lorraine pensait de
Madame
Chapitre LXXXIX — La surprise de mademoiselle de Montalais
Chapitre XC — Le consentement d'Athos
Chapitre XCI — Monsieur est jaloux du duc de Buckingham
Chapitre XCII — For ever!
Chapitre XCIII — Où sa Majesté Louis XIV ne trouve Melle de La
Vallière ni assez riche, ni assez jolie pour un gentilhomme du
rang du vicomte de Bragelonne
Chapitre XCIV — Une foule de coups d'épée dans l'eau
Chapitre XCV — M. Baisemeaux de Montlezun
Chapitre XCVI — Le jeu du roi
Chapitre XCVII — Les petits comptes de M. Baisemeaux de Montlezun
Chapitre XCVIII — Le déjeuner de M. de Baisemeaux
Chapitre XCIX — Le deuxième de la Bertaudière
Chapitre C — Les deux amies
Chapitre CI — L'argenterie de Mme de Bellière
Chapitre CII — La dotChapitre CII — La dot
Chapitre CIII — Le terrain de Dieu
Chapitre CIV — Triple amour
Chapitre CV — La jalousie de M. de Lorraine
Chapitre CVI — Monsieur est jaloux de Guiche
Chapitre CVII — Le médiateur
Chapitre CVIII — Les conseilleurs
Chapitre CIX — Fontainebleau
Chapitre CX — Le bain
Chapitre CXI — La chasse aux papillons
Chapitre CXII — Ce que l'on prend en chassant aux papillons
Chapitre CXIII — Le ballet des Saisons
Chapitre CXIV — Les nymphes du parc de Fontainebleau
Chapitre CXV — Ce qui se disait sous le chêne royal
Chapitre CXVI — L'inquiétude du roi
Chapitre CXVII — Le secret du roi
Chapitre CXVIII — Courses de nuit
Chapitre CXIX — Où Madame acquiert la preuve que l'on peut, en
écoutant, entendre ce qui se dit
Chapitre CXX — La correspondance d'Aramis
Chapitre CXXI — Le commis d'ordre
Chapitre CXXII — Fontainebleau à deux heures du matin
Chapitre CXXIII — Le labyrinthe
Chapitre CXXIV — Comment Malicorne avait été délogé de l'hôtel du
Beau-Paon
Chapitre CXXV — Ce qui s'était passé en réalité à l'auberge du
Beau-Paon
Chapitre CXXVI — Un jésuite de la onzième année
Chapitre CXXVII — Le secret de l'État
Chapitre CXXVIII — Mission
Chapitre CXXIX — Heureux comme un prince
Chapitre CXXX — Histoire d'une naïade et d'une dryade
Chapitre CXXXI — Fin de l'histoire d'une naïade et d'une dryade
Chapitre LXXII — La grandeur de l'évêque de Vannes
Porthos et d'Artagnan étaient entrés à l'évêché par une porte particulière, connue des seuls amis de la maison.
Il va sans dire que Porthos avait servi de guide à d'Artagnan. Le digne baron se comportait un peu partout comme chez lui.
Cependant, soit reconnaissance tacite de cette sainteté du personnage d'Aramis et de son caractère, soit habitude de respecter ce
qui lui imposait moralement, digne habitude qui avait toujours fait de Porthos un soldat modèle et un esprit excellent, par toutes ces
raisons, disons-nous, Porthos conserva, chez Sa Grandeur l'évêque de Vannes, une sorte de réserve que d'Artagnan remarqua tout
d'abord dans l'attitude qu'il prit avec les valets et les commensaux.
Cependant cette réserve n'allait pas jusqu'à se priver de questions, Porthos questionna.
On apprit alors que Sa Grandeur venait de rentrer dans ses appartements, et se préparait à paraître, dans l'intimité, moins
majestueuse qu'elle n'avait paru avec ses ouailles.
En effet, après un petit quart d'heure que passèrent d'Artagnan et Porthos à se regarder mutuellement le blanc des yeux, à tourner
leurs pouces dans les différentes évolutions qui vont du nord au midi, une porte de la salle s'ouvrit et l'on vit paraître Sa Grandeur
vêtue du petit costume complet de prélat.
Aramis portait la tête haute, en homme qui a l'habitude du commandement, la robe de drap violet retroussée sur le côté, et le poing
sur la hanche.
En outre, il avait conservé la fine moustache et la royale allongée du temps de Louis XIII.
Il exhala en entrant ce parfum délicat qui, chez les hommes élégants, chez les femmes du grand monde, ne change jamais, et
semble s'être incorporé dans la personne dont il est devenu l'émanation naturelle. Cette fois seulement le parfum avait retenu
quelque chose de la sublimité religieuse de l'encens. Il n'enivrait plus, il pénétrait; il n'inspirait plus le désir, il inspirait le respect.
Aramis, en entrant dans la chambre, n'hésita pas un instant, et sans prononcer une parole qui, quelle qu'elle fût, eût été froide en
pareille occasion, il vint droit au mousquetaire si bien déguisé sous le costume de M. Agnan, et le serra dans ses bras avec une
tendresse que le plus défiant n'eût pas soupçonnée de froideur ou d'affectation.
D'Artagnan, de son côté, l'embrassa d'une égale ardeur. Porthos serra la main délicate d'Aramis dans ses grosses mains, et
d'Artagnan remarqua que Sa Grandeur lui serrait la main gauche probablement par habitude, attendu que Porthos devait déjà dix fois
lui avoir meurtri ses doigts ornés de bagues en broyant sa chair dans l'étau de son poignet. Aramis, averti par la douleur, se défiait
donc et ne présentait que des chairs à froisser et non des doigts à écraser contre de l'or ou des facettes de diamant.
Entre deux accolades, Aramis regarda en face d'Artagnan, lui offrit une chaise et s'assit dans l'ombre, observant que le jour donnait
sur le visage de son interlocuteur.Cette manoeuvre, familière aux diplomates et aux femmes, ressemble beaucoup à l'avantage de la garde que cherchent, selon leur
habileté ou leur habitude, à prendre les combattants sur le terrain du duel. D'Artagnan ne fut pas dupe de la manoeuvre; mais il ne
parut pas s'en apercevoir.
Il se sentait pris; mais, justement parce qu'il était pris, il se sentait sur la voie de la découverte, et peu lui importait, vieux condottiere,
de se faire battre en apparence, pourvu qu'il tirât de sa prétendue défaite les avantages de la victoire.
Ce fut