Le Festin du Corbeau
350 pages
Français
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Description

« Après cette longue journée pendant laquelle il l’avait croisée sans oser lui parler, malade de rage et d’impuissance en l’écoutant s’épancher et se livrer, et ce, depuis cette rencontre fortuite en un lieu qu’il n’aurait jamais imaginé, il foulait, à nouveau et à vive allure, le sable durci et détrempé par la pluie. Ce soir, pourtant, il fut intrigué par un son inhabituel, et lorsqu’il baissa le volume, ses interrogations trouvèrent, immédiatement, leur réponse...Concentré à l’extrême, il put, soudainement, entendre une femme crier au loin, déchirant le silence et le projetant, dès lors, dans l’inconnu... »
Marina CARRIEU s’attache à décrire la reconstruction d’un homme et des personnes qu’il croise, au travers de sa rencontre accidentelle mais salvatrice avec une femme en plein désespoir. Il n’en fallait pas plus pour libérer sa rage et provoquer en lui cet électrochoc qui lui manquait tant, jusqu’à la fin, surprenante...

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 27 décembre 2018
Nombre de lectures 3
EAN13 9782950028006
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Le Festin du Corbeau
Marina CARRIEU
Copyright © 2018 VERGNES Violaine ― VIO18 Table des matières

Première Partie ........................................................... - 5 -
Chapître 1 ................................. - 7 -
Chapître 2 ............................... - 15 -
Chapître 3 ................................ - 23 -
Chapître 4 .............................. - 31 -
Chapître 5 ............................... - 41 -
Chapître 6 ................................ - 51 -
Chapître 7 - 57 -
Chapître 8 ............................... - 69 -
Chapître 9 ................................ - 79 -
Chapître 10 ............................. - 89 -
Chapître 11 - 97 -
Chapître 12 ........................................................... - 103 -
Chapître 13 - 109 -
Chapître 14 ........................... - 119 -
Chapître 15 ................................ - 131 -
Chapître 16 ........................... - 143 -
Chapître 17 - 157 - Chapître 18 ........................................................... - 173 -
Chapître 19 - 183 -
Deuxième Partie ..................... - 189 -
Chapître 1 ............................................................. - 191 -
Chapître 2 - 203 -
Chapître 3 - 209 -
Chapître 4 ............................................................. - 219 -
Chapître 5 - 231 -
Chapître 6 - 239 -
Chapître 7 ............................................................. - 247 -
Chapître 8 - 261 -
Chapître 9 - 269 -
Chapître 10 ........................................................... - 277 -
Chapître 11 - 285 -
Chapître 12 ........................... - 297 -
Chapître 13 ................................ - 309 -
Chapître 14 ........................... - 317 -
Chapître 15 - 329 -
Chapître 16 ........................................................... - 339 -




Première Partie








1


Il rentrait de son travail, le soir, vers 17h45, après un
long moment dans les embouteillages, en ruminant sans
cesse ses échecs. Il se sentait pieds et poings liés, prisonnier
de ses propres choix : il détestait sa vie...
Il retrouvait sa grande maison qu’il avait reçue en
héritage, au décès de sa mère. Elle était bien trop grande pour
lui, mais sa proximité avec l’eau lui conférait un sentiment de
liberté et de bien-être non négligeable. L’intérieur était
sombre et l’éclairage limité aux quelques lumières
indispensables.
- 7 - Il aimait l’hiver, saison pendant laquelle il pouvait
profiter des belles vagues s’écrasant sur la digue toute
proche, mais aussi de l’absence de touristes sur la plage. D’ici
quelques mois, des monticules de corps dénudés la
recouvriraient et il devrait attendre une heure très tardive,
pour espérer ne croiser personne lors de son sport.
Il avait pour habitude de faire son jogging le soir, sur
cette plage, la musique à fond dans les oreilles, sa playlist
dédiée à la course en boucle, empli du courage nécessaire
pour courir de longues heures, sans entendre sa respiration
ni le battement de son cœur...Ne plus s’entendre penser ni
réfléchir, ne plus s’entendre ressasser ni enrager...Qu’il fasse
chaud, froid, soleil ou pluie comme ce soir, il courait ; la
course agissant, ainsi, sur lui, comme une drogue : son
échappatoire.
Après cette longue journée pendant laquelle il l’avait
croisée sans oser lui parler, malade de rage et d’impuissance
en l’écoutant s’épancher et se livrer, et ce, depuis cette
rencontre fortuite en un lieu qu’il n’aurait jamais imaginé, il
foulait, à nouveau, à vive allure, le sable durci et détrempé
par la pluie.
Ce soir, pourtant, il fut intrigué par un son inhabituel,
et lorsqu’il baissa le volume, ses interrogations trouvèrent,
immédiatement, leur réponse...Concentré à l’extrême, il put,
soudainement, entendre une femme crier au loin, déchirant
le silence et le projetant, dès lors, dans l’inconnu...
Il s’immobilisa, le corps en alerte, et regarda
l’horizon : les ombres, les lumières, la lune qui brillait comme
jamais avec sa lueur qui se reflétait doucement et dansait
au- 8 - dessus des vagues, les lumières des réverbères visibles à
l’infini qui dessinaient magnifiquement la baie de pointillés
jaunes, rouges et orange et quelques voitures qui rendaient
ce tableau mouvant et hypnotisant. Un couple marchait,
calmement, au loin...Tout à coup, à quelques centaines de
mètres de lui, une silhouette retint son attention. Incertaine,
d’abord, cette vision se précisa, au fur et à mesure qu’il
reprenait sa course, plus rapide encore, jusqu’à elle. Elle
pénétrait dans la mer...
Il hurla en sa direction, mais son appel fut étouffé
par les flots. Après avoir parcouru la distance paraissant
interminable, il arriva enfin au bord de l’eau, tenta de la
distinguer et la vit s’enfoncer. Sans prendre le temps de se
questionner sur les raisons de son geste ni même sur son
efficacité et certain qu’elle finirait par se noyer, il n’hésita pas
un seul instant à y entrer pour rattraper cette ombre.
Surmontant l’engourdissement de son corps, il réussit à
avancer vite. L’eau l’éclaboussait et donnait de la résistance,
le sel piquait ses yeux, le vent giflait sa face, mais il ne fallait
pas qu’elle disparaisse, et les vagues la recouvraient déjà. Il la
vit alors avancer le buste et s’abandonner à une délivrance
qu’elle seule espérait...Les vagues balayèrent immédiatement
son corps...
Lui, continua jusqu’à atteindre son but, bravant les
vagues et le froid, et une fois assez proche, l’attrapa par les
vêtements et l’extirpa enfin de l’eau. Retenue dans sa
tentative et ramenée sur le sable par une force invisible puis
maintenue solidement, elle ne comprit pas ce qui se passait,
toussa pour cracher l’eau de ses poumons et se débattit en
hurlant et frappant, encore et encore.
- 9 - ― Laissez-moi ! hurla-t-elle.
Il se sentait, dès à présent, responsable d’elle, mais
elle, déterminée à aller jusqu’au bout, réussit cependant à se
libérer après avoir donné des coups de pieds et mordu au
sang. Il grimaça de douleur avant de réaliser qu’il l’avait laissé
partir et la vit se mettre à courir vers l’eau le plus vite
possible. Pour éviter qu’elle atteigne son but, il la bouscula,
la faisant tomber au sol, et tandis qu’elle se mettait à ramper
dans une tentative désespérée, il put enfin lui saisir les jambes
puis presser sa taille et la soulever d’un coup. Il la ramena sur
la berge, près des rochers et la serra autant qu’il le pouvait
pour ne plus la lâcher. Il fut surpris de sa force, et bien qu’il
fût épuisé par les efforts qu’il avait dû fournir, il savait qu’il
devait, coûte que coûte, l’empêcher de s’enfuir à nouveau.
En attendant qu’elle se calme et espérant que tous
ses efforts ne soient pas vains, il continua de recevoir
patiemment ses coups et à lutter contre elle.
Il lui demandait sans cesse si elle allait bien, tentant
de croiser son regard pour la ramener à la réalité, mais il
n’obtint aucune réponse, aucun regard non plus. Juste des
gémissements...
― Chut ! Chut ! murmura-t-il, ça va allait...
Exténuée, elle finit par lâcher prise et s’effondra en
larmes dans ses bras. Elle le serra fortement à son tour, le
laissant désemparé face à cette étreinte et incrédule face à ce
qu’il venait de vivre ; il garda, un instant, les bras le long du
corps, n’osant pas la toucher puis, bravant sa gêne, finit par
l’enlacer et se réchauffer à son contact.
- 10 -

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