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Informations
Publié par | Oliv94 |
Nombre de lectures | 15 |
Licence : |
En savoir + Paternité, pas d'utilisation commerciale
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Langue | Français |
Extrait
Dames qui tant braves, écoutez la tempête,
Dont le ciel éclatant menace votre tête,
Et s'il y a encor lieu de conversion,
Quittez vos vanités et ces bombances folles,
C'est à vous qu'Isaïe adresse ses paroles,
Si vous êtes au moins des filles de Sion.
Bourgeoises de Sion au superbe parage,
Qui marchez le col droit, avec un oeil volage
Et les pieds frétillants, maniés par compas,
Comme le baladin, quand la harpe fredonne
Ou le jeune poulain, que l'écuyer façonne,
Les cordes aux jarrets, aux ambles et au pas.
Voici que le Seigneur prononce de sa bouche :
La taigne rongera, dit-il, jusqu'à la souche
Les rameaux égarés de vos perruques d'or.
Et de votre poitrine allongeant l'ouverture,
Je mettrai tout à nu jusques a la ceinture
Votre honte au soleil, s'il vous en reste encor.
Le temps s'en va venir, changement bien étrange,
Qu'on vous verra trotter, deschaux(*) parmi la fange,
Pour ses grands échafauds de patins haut montés.
Et lors, sous vos lassis à mille fenêtrages,
Raiseaux et points coupés et tous ces clairs ouvrages,
Ne se bouffiront plus sur vos seins éhontés.
Je vous arracherai de la tête pelée
Les lunettes d'émail et l'ovale emperlée
Qui vous font rayonner le front de toutes parts.
Je romprai vos étuis, vos boîtes, vos fioles
Et la cendre et les pleurs dont fondrez toutes molles
Seront vos eaux de nef, vos poudres et vos fards.
L'or qui vous flotte aux bras en cent tours de chaînettes
Et qui vole sur vous en tant de pampillettes,
Chassé par la cadence en Babel s'enfuira :
Vos atours les suivant et vos pendants d'oreilles
Et ce qui à Thamar vous fait sembler pareilles,
Votre laideur pour masque assez vous servira.