Et si je ne sais pas tout ce que j’ai vécu. C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Dit l amoureux éploré, resté caché, étranger, Pendant des mois, Statue derrière la fenêtre, Posant des heures pour voir passer l’élue de son cœur, Quelques instants, Trop timide pour se déclarer, Pour risquer un changement, un refus, une usure du temps. Et si je ne sais pas tout ce que j’ai vécu. C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Je ne sais plus Ce que j’ai fait par amour. J’ai marché par tous les temps. Attendu des bus, des moments, des saisons fait des kilomètres à pieds par tous les temps Pendant ce temps, tout ce temps devenu mon meilleur ami, je t’imaginais Tu m’apercevais Là sur le chemin, Tu me reconnaissais, Enfin. On ne pense pas quand on aime, On rêve, On est léger, on est troublé,
On est un autre, que l’on ne connait pas. Tout à coup, on est à l’intérieur de soi On entend son cœur battre, on sent ses tempes Tap, tap tap
Ces mains moites Cette boule au ventre Ces frissons
C’est nous ça ? Ca gargouille. On serait expert en anatomie ?
Dîtes trente trois
« Trente trois ». Et si je ne sais pas tout ce que j’ai vécu. C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. On est là.
On est bien là sur nos deux pieds Et notre esprit est déjà là-bas, avec toi. On est oiseau,
On vole On devient sourd, On décolle.
Alors te dire ce que j’ai vécu ? A quoi bon ? Je ne le sais pas moi-même, J’avais bien mieux à faire J’ai commencé à vivre, le jour où tu m’as regardé Ce jour- là je suis né.
@juliasmile1 Tous droits réservés Vendredi 8 février 2019
Après avoir lu le poème de Paul Eluard « La courbe de tes yeux »