La bataille
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Description

Voyagez en lisant le poème "La bataille" écrit par André LEMOYNE et publié en 1864. Ce poète de France est né en 1822, mort en 1907. "La bataille" de LEMOYNE est un poème classique faisant partie du recueil Paysages de mer et fleurs des prés. Profitez de ce poème en le découvrant sur cette page. Et n’oubliez pas que vous pouvez télécharger gratuitement en format PDF le poème La bataille et l’imprimer depuis chez vous !
Avec le poème de LEMOYNE, vous pourrez faire une fiche ou bien comprendre la signification des paroles du poète qui a écrit "La bataille".

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1864
Nombre de lectures 4
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale
Langue Français

Extrait

La bataille

À Léo Joubert.

Là-bas, vers l'horizon du frais pays herbeux
Où la rivière, lente et comme désoeuvrée,
Laisse boire à son gué de longs troupeaux de boeufs,
Une grande bataille autrefois fut livrée.

C'était, comme aujourd'hui, par un ciel de printemps.
Dans ce jour désastreux, plus d'une fleur sauvage,
Qui s'épanouissait, flétrie en peu d'instants,
Noya tous ses parfums dans le sang du rivage.

La bataille dura de l'aube jusqu'au soir ;
Et, surpris dans leur vol, de riches scarabées,
De larges papillons jaunes striés de noir
Se traînèrent mourants parmi les fleurs tombées.

La rivière était rouge : elle roulait du sang.
Le bleu martin-pêcheur en souilla son plumage ;
Et le saule penché, le bouleau frémissant,
Essayèrent en vain d'y trouver leur image.

Le biez du Moulin-Neuf en resta noir longtemps.
Le sol fut piétiné ; des ornières creusées ;
Et l'on vit des bourbiers sinistres, miroitants,
Où les troupes s'étaient hardiment écrasées.

*

Et lorsque la bataille eut apaisé son bruit,
La lune, qui montait derrière les collines,
Contempla tristement, vers l'heure de minuit,
Ce que l'oeuvre d'un jour peut faire de ruines.

Pris du même sommeil, là gisaient par milliers,
Sur les canons éteints, les bannières froissées,
Épars confusément, chevaux et cavaliers
Dont les yeux grands ouverts n'avaient plus de pensées.

On enterra les morts au hasard... et depuis,
Les étoiles du ciel, ces paisibles veilleuses,
Sur le champ du combat passèrent bien des nuits,
Baignant les gazons verts de leurs clartés pieuses ;

Et les petits bergers, durant bien des saisons,
En côtoyant la plaine où sommeillaient les braves,
Dans leur gosier d'oiseau retenant leurs chansons,
Suivirent tout songeurs les grands boeufs aux pas graves.

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