S’il est vrai que les amoureux Sont partout et toujours heureux En germinal comme en brumaire C’est qu’il n’est pas d’effroi pour eux Car ils ont foi dans la chimère.
S’ils aiment les sentiers ombreux Et la paix des soirs vaporeux Et la nature, auguste mère S’ils sont rêveurs et langoureux C’est qu’ils adorent la Chimère.
On se rit de leurs songe-creux Mais ici-bas les amoureux De nos jours, comme aux temps d’Homère Sont peut-être les seuls heureux : Car c’est le bonheur - la Chimère.