Aux confins de la plaine et du Pays d’Auge, dans une librairie Amie, Guillaume Landemaine et François Tonniac se sont rencontrés en 1992. Leur amitié s’est construite pierre après pierre laissant le mortier sécher, pour moins de Solitude. A la poésie,la peinture, la littérature, l’ART, s’ajoutent leur goût des plats mijotés et des Grands crus, même si je vous l’accorde, ils se rincent la bouche avec des Crus plus modestes non sans plaisir. Cela commence autour d’une assiette, d’une bouteille, et la peinture de Guillaume Landemaine pénètre la plume François Tonniac et ses mots transpercent sa palette. Au départ, il y a le livre, le pain et le Vin, ses formes envahissent sa page et ses cris déchirent sa toile.
Je sais un temps de l’ennui plus hermétique que les mots.
Et un divertissement de grand chemin jusqu’à ce
que les mots s’annulent...!
Ce mensonge paradoxal qui murmure les impostures.
Ne meurs pas, toi, mon frère de doute !
Si tu crois, comme moi à l’authenticité des silences.
TU ES PERDU
AUTANT QUE
NOUS TOUS
Il n’y a pas de rédemption à mentir,
Tu traînes ta triste condition comme tout le monde,
Un lyrisme du désespoir, comme moi...
Tu devrais te taire... et tu continues à vivre
Faussement, pour voir
Comme moi.
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Une ligne une seule Comme le sillon d’une vie L’opiniâtreté d’un pas particulier qui se détourne des faux chemins. PEU IMPORTE L’ESTHETIQUE
La poésie est plus morte que ses mots Décomposée, autopsiée, ses viscères m’arrachent des cris de fou. J’aimerais jouer ce jeu mais tout me sépare de la mise en scène.
Les impostures sont limpides et crues, les mise à nu de pacotille et les aveux d’égos dégueulasses. Mais l’indignation ne sait pas se dire... UNE REVOLTE SANS VOIX N’EST RIEN. Il reste à finir son temps, à espérer la mort en scène pour convenir d’un regard. Nous désignerons le jour du silence définitif inventé comme un mensonge poétique.
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Tache sur la conscience
La mauvaise foi est ébriété, ivresse
Plus que...
Mots sans fond, si mensongers !
Au mentir-vrai, les parasites. Mais peu importe... LA VIE EST MENSONGE
A INVENTER
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littérature qui m’éloigne de la véritéC’est la La mort vient plus vite que les mots.
Je voudrais une corne de vérité pour le flanc meurtri des authentiques qui meurent sans souffle ! Je ricane à la place de pleurer
Au lieu de me plaindre je me tais ! HERMETIQUE comme une pierre... Mais quand on se penche sur les pierres dans le courant des rivières... On les entend sangloter comme des muets Avec des soubresauts de vivants.
La cité est engloutie, se noye de bruits, d’échos sans forme, sans fond. Tout se perd, se dilue, sauf la voix, le murmure pour qui sait tendre l’oreille. Avant d’attendre la mort, j’ai LA PATIENCE DES PIERRES... La cascade des mots murmure comme une prière Imperceptiblement MA REVOLTE.
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Pas d’amarres, pas d’attaches,
des souvenirs au fil de l’eau... Pour toute
conscience.
Qui sait, comme moi, comme l’immédiateté
tient lieu de mémoire ?
Existe-t-il ce lieu ?
Jen’oublie jamais le bout de mon verre
où tu pends !
Je t’aime plus que toi-même !
C’est mon éthique à nu.
Nos souvenirs sont figés, nos mémoires ont éclaté
comme nos espoirs communs.
Mais... Reste la vie
LA VIE SANS COMMENTAIRES
LA VIE AUX PIEDS DU NEANT
L’URGENCE.
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Entre les lignes
Souffrent nos maigres mots et soupire la limite
de notre esthétique plus malade que nos idées.
D’accord! Prononçons la mort des vieilles idées
qui divisent.
Sacrifions nos idéaux, rasons la cave ! Mais pas le vin !
LE VIN C’EST DU SANG
La dernière excuse, la raison ultime du dernier fou !
Parce qu’il ne faut pas sombrer.
La vie est belle à ceux qui pérorent
à ceux qui brillent de turpitudes.
Mais sous les sourires pointe la mort...
Pardonnez-moimais je n’ai rien à offrir
pas de miroir à tendre que des mots
nus qui tremblent sous la pluie
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qu’une main lyrique qui ne serre que le vide des âmes. Mon cœur est mort depuis longtemps sous des gravats compliqués et universels ! Je n’ai rien à donner que des tripes ET DE L’EMOTION !
Les éclairs de lucidité sont durs à vivre. Là d’où nous venons, nous n’avons rien à espérer. La chopine de dépit noye les velléités. Les mains sont fermées comme les lèvres... L hermétisme des grands fonds est volubile ’ pour les muets. Ceux qui crient encore ont enrayé une parole qui ne devait pas se perdre. C’est trop tard, TOO LATE. C’est tout. VOIR LE DERISOIRE N’EST PAS PARLER !
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C’est l’idée qui me met à genou
des idées plurielles dépassées, caduques, compassées.