Poèmes pour un deuil

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Des poèmes illustrés de photographies
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29 novembre 2016

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1 204

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Paternité, pas d'utilisation commerciale, pas de modification

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

14 Mo

Isabelle CALLIS-SABOT
Poèmes pour un deuil
Poésies : Isabelle CALLIS-SABOT Photographies : Isabelle CALLIS-SABOT
Au-delà des soupirs
Je n'ai pu t'adresser un regard, un sourire, Tu es partie trop vite et sans me prévenir… Immense est mon regret. Je voudrais te le dire Au-delà du chagrin, au-delà des soupirs. Ta mort hante ma vie. Pour combler ton absence Sans cesse je remue de précieux souvenirs. Je trouve un réconfort en trompant ma souffrance Au-delà du chagrin, au-delà des soupirs. Mes plus tendres pensées vont vers toi dès l'aurore, Je t'appelle et te parle avant de m'endormir, Et bien étrangement ta voix me berce encore Au-delà du chagrin, au-delà des soupirs.
Passant par le chemin des vignes Passant par le chemin des vignes, Étonnée, ne te voyant pas, Je recherchai un geste un signe, L'ombre ou la trace de tes pas. Je m'inquiétai, et mon errance Me conduisit loin des coteaux ; Je découvris un grand silence, Un cimetière et un tombeau. Mais aux confins du vide étrange Je t'aperçus, te promenant Le cœur en paix, parmi les anges, Dans les jardins du firmament.
Je cueillerai pour toi Je cueillerai pour toi les fleurs de mon jardin, Ce ne sera vraiment qu'un modeste bouquet, Sur ta tombe en pleurant j'irai le déposer… Je cueillerai pour toi les fleurs de mon jardin. Je cueillerai aussi la rosée du matin, La tristesse d'un jour qui s'éloigne sans toi, Un souvenir lointain qui revient et s'en va… Je cueillerai aussi la rosée du matin. Je cueillerai enfin les larmes de mes yeux, J'en ferai un collier de perles de chagrin, Et je te l'offrirai dans son plus bel écrin… Je cueillerai enfin les larmes de mes yeux.
ChagrinLa vie qui m'entraîne M'éloigne de toi ; Je cache ma peine Et mon désarroi. Aux joies de l'enfance Je ne songe plus ; Je pleure l'absence Le temps révolu… Et souvent je blâme Tous ces souvenirs Où seule mon âme Se plaît à souffrir.
Absence L'année s'est écoulée, me laissant bien songeuse, Les mois ont défilé, si rapides si courts, Pourtant la vie s'étire et l'espace se creuse Nous séparant, hélas, un peu plus chaque jour. À l'encontre du temps, en retour, en arrière, Je m'efforce d'aller, j'essaie de revenir. Il me reste ce soir le triste anniversaire Pour empêcher l'oubli, pour mieux le contenir. Tu m'offres cependant la chance inespérée De te voir apparaître au milieu de mes nuits ; Mais ta visite est brève alors, désemparée, Je m'accroche en pleurant au rêve qui s'enfuit.
Je pense à toi Je pense à toi, quand je regarde l'horizon, À l'heure où le soleil disparaît sous la brume, Laissant à l'infini le rêve ou l'amertume… Et par-delà le temps, par-delà les saisons, Au moment où le jour se glisse dans la nuit, Où la terre s'endort, où la brise s'envole, Tandis que chaque fleur referme sa corolle, Mon cœur oublie le monde et te cherche sans bruit.
Deuil Je souffre en silence Je tais mes soupirs, Je sens ta présence Dans mes souvenirs. L'été est torride Morne et déprimant, La maison est vide Et triste…Et pourtant La vie continue, Alors il faudra Que je m'habitue À vivre sans toi.
Au temps de la Toussaint Au temps de la Toussaint, quand tous les cimetières S’ornent soudain de chrysanthème et de bruyère, Et qu’ainsi embellis, joliment colorés, Ils donnent à la mort comme un air de gaieté ; Quand auprès des caveaux, des tombes familiales Éclairés par la douce lumière automnale, L’on revient, chaque année, prier, se recueillir…  Je suis triste et mon cœur ne cesse de souffrir :  Quelque part tu attends, en un lieu insolite,  Esseulée, loin des tiens, sans jamais de visite.  Et pour le Souvenir, toi qui aimais les fleurs,  Vois-tu je n’ai rien d’autre à t’offrir que mes pleurs.
Philippe J’oublierai les conflits, j’oublierai la discorde, Les tourments, la rupture et les espoirs déçus, En dépit du chagrin, des larmes qui débordent, J’oublierai les rancœurs et les malentendus. J’oublierai le néant, les années de silence, Tout ce temps gaspillé, cette incompréhension, En dépit de mes pleurs et de ma peine immense, J’oublierai la douleur, le fiel, les dissensions. Je ne conserverai que les belles images, Les plus doux souvenirs, les plus tendres moments, Les bonheurs insouciants peuplant notre jeune âge, Nos rires, nos secrets, et nos rêves d’enfant.  Isabelle  30 octobre 2012
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