Marchons voulez-vous ? Marchons tranquillement. Linspiration viendra et guidera nos pas. Les mots suivront.
Avant de vous rencontrer,je pensais que je nétais que chair gelée. A jamais. Javais soigneusement tout verrouillé.Mon cœur, mon corps, ma tête : trois éléments séparés, autonomes. Chacun tirant sa couverture à soi sans jamais se rejoindre. Un corps sans âme, une tête sans squelette, un cœur vidé de son sang, une automate. Voilà ce que jétais devenue à force de volonté
Je croyais naïvement quen misolant, je ne souffrirais plus ; que je serais hors datteinte. Oui je croyais fermement cela. Me couper de tout, ne plus rien sentir. Je me contentais juste de nourrir ce petit corps et de le protéger du froid, dêtre polie, transparente C ‘était apparemment simple, plus simple
Sauf que la vie ce nest pas ça. Sauf que cette engourdissante torpeur ne ma pas évité de ressentir ce frétillement Cette force viscérale qui sagite et surgit du fond de nous. Aucun contrôle possible : linstinct de vie !
Une fois que vous avez poussé votre premier cri, vous ne pouvez y échapper. Vous avez beau lenfouir au plus profond de vous même, le bafouer, le maltraiter, faire comme sil nexistait pas il revient toujours à la charge : il est venu pour ça le bougre !
Cette force qui nous anime malgré nous tant que nous respirons. Pourtant jai tout fait pour le verrouiller au fond de ce corps. Le renier, cétait ne plus sentir la douleur. Jai bloqué une fonction
dans mon cerveau. Je lavais déconnecté, du moins cest ce que je croyais jusquà aujourdhui
Mon corps tremble près de vous, je frémis rien quà lidée du contact de votre peau. Cest comme si quelque chose se dénouait à lintérieur de moi. Comme si peu à peu les rouages se remettaient en marche, lentement pas à pas. Je vous repousse pour prendre ma respiration, veuillez men excuser Javais oublié cette sensation. Vous me donner le vertige Mais cest délicieux. Cest terrible et ça me fait peur.
Désolée, ma réaction est démesurée, je sais. Veuillez bien men excuser. Jassocie encore le plaisir avec le danger, lamour avec la violence. Jai bien compris que ce nest pas cela, mais ça vient de loin, je ny peux rien. Jessaie doublier mais chaque fois la cicatrice suinte, mes blessures saignent
Penser à vous mest très doux. Nos rendez-vous me remplissent dimpatience. Durant nos longues promenades votre voix menveloppe et je vois enfin le paysage prendre forme. Cest un plaisir de partager ces moments. Il mest très difficile de retenir mon envie de me blottir contre vous mais dès que je sens votre souffle je reste tétanisée. Japprécie vos tentatives pour mapprocher. Votre main qui cherche la mienne, vos yeux qui glissent sur les miens. Votre regard me trouble plus que je ne voudrais lavouer Votre délicatesse me touche.
Du temps, laissez moi un peu plus de temps sil vous plaît, je reviendrai. Je vous le promets, je reviendrai.