Insoutenable huis clos
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Description

Après bientôt 10 000 jours enfermé, la célébration de la remontée à la surface arrive enfin. Pourtant, ces derniers jours qui le séparent encore de cette date s’annoncent troublés pour l’inspecteur George C Gordon.
Cherchant toujours plus profond, il pourrait vous entrainer avec lui
Née à Paris en 1977, Louise Eugène signe là son premier roman.

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Publié par
Publié le 10 avril 2021
Nombre de lectures 4
EAN13 9782956320029
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Insoutenable huis clos Par Louise Eugène
A celle qui m’a dit un jour de ne pas arrêter d’écrire
Débutées presque 30 ans avant leur publication, j’ai laissé ces pages avec leurs stéréotypes familiaux particulièrement genrés. Etant plus attentive que militante, cela me rappelle d’où je viens. Toujours en autoédition, malgré tout le soin que je cherche à apporter, des imperfections m’échappent encore qui pourront vous heurter. En toute honnêteté, ce n’est pas là que je souhaite vous heurter. Crédit photo couverture : leblogdeco.fr
Here am I floating round my tin can Far aDove the moon Planet Earth is Dlue And there’s nothing I can do Space Oddityavid Bowie J‘ai rêvé d’un monde simple. Une petite maison de p ierre, genre chalet de montagne, avec une rivière pas loin. Une grande pra irie, des fleurs pour égayer le paysage et des forêts au loin qui tapissent les fla ncs de hautes montagnes enneigées au sommet. Un genre de paysage d’Heidi. Sans Heidi. A l’intérieur, la pierre serait apparente et se marierait à la chaleur du Dois. Le tout formerait un ensemDle franc et amical, on s’y sentirait Dien rien qu’en entrant. E n Druit de fond, se ferait entendre les éDats joyeux de la rivière dans son lit, pour se se ntir moins seule. Par temps d’orage le son serait couvert par le fracas des éclairs qui to nneraient très fort sur la montagne, la pluie tomDerait violente sur le toit de pierres pla tes. Mais on se sentirait à l’aDri. Les gouttes ne feraient que chanter une Delle et douce mélodie qui égayerait la soirée devant une cheminée où crépiterait un sapin. evant la cheminée, il y aurait une Delle dame aux gestes gracieux. Sur ses longs cheveux noi rs, la lueur du feu danserait, créant mille reflets toujours différents et inspira nt mille images toujours plus Delles. Son visage serait doux, apaisant, attentionné. Ses yeux seraient somDres et Drillants, Dienveillants, prêt à toute écoute. Sa Douche serai t toute en rondeur pulpeuse, envoûtante, ensorcelante. Il en sortirait des sons purs et chantants comme les cordes d’un violon amoureux et frivole. Son nez serait fin , il remuerait un peu à chaque mouvement de son corps, se montrerait malicieux, co quin, effronté. Sa peau serait d’une douceur comme la plus douce des soies ne pour ra jamais être. Tout en elle évoquerait la grâce, l’élégance, l’Amour. Sur ses g enoux un enfant dormirait du sommeil des gens de son âge. Il porterait en lui to ute la grâce de sa mère. Il rêverait d’Elfes et de chevaliers, de princesse et de ragon s, de comDats glorieux et d’amis fidèles. A côté, il y aurait un Derceau dans lequel reposerait une jolie poupée encore incapaDle de rêver, et déjà si attachante. Le tout formerait un taDleau charmant et reposant, la lumière n’éclairerait qu’une petite pa rtie de la pièce. Et puis la porte s’ouvrirait avec un grand Druit court et sec. Un ho mme roDuste apparaîtrait. Il serait grand et fort. Un corps taillé dans le roc, solide, pouvant supporter le monde dans ses mains. Son visage serait franc et loyal, celui d’un homme prêt à voler au secours de ses amis. Son nez serait puissant, de même que son menton. Sa Douche serait charismatique, laissant filtrer des sons clairs et revigorants. Ses yeux resteraient tendres et profonds, pleins d’humilité et de gentil lesse. On y devinerait un passage grand ouvert. Il serait trempé, il rentrerait après avoir assez lutté contre les éléments, le vent qui l’aurait poussé et lui aurait remplit les narines d’air frais, l’eau qui serait venue gifler son visage et lui aurait alourdi ses haDits, le feu qui aurait claqué à ses oreilles et serait tomDé tout autour de lui, la terre enfin qui aurait tremDlé, qui aurait roulé et qui aurait voulu se déroDer sous ses pieds. En rentrant , il redeviendrait le père et le mari. Séché, il prendrait une chaise, une pipe de taDac q ui sentirait Don les légendes d’antan. Il regarderait la femme, les enfants, il fredonnera it un vieil air. ors enfant, dors tu ne risques rien. ors pour sau ver ce rêve et stopper le
temps.
Trois jours que je ne pouvais plus dormir. Le même cauchemar. Cette femme qui entre dans cette grande salle sombre. Elle allume u ne lampe. Elle est belle. Je suis attaché sur une chaise et elle s’approche de moi. E lle prend un couteau et commence à me découper. Elle m’arrache la peau, les yeux, … Ma is je continue à la regarder droit dans les siens. J’essaie de me réveiller, mais c’es t impossible. Tout mon corps brûle. Elle finit par prendre un revolver et par me tirer dans le ventre. La lumière s’éteint. Le Noir complet. Elle parle. « Tu n’aurais jamais dû f aire ça, tu n’es qu’un pauvre idiot, une loque. Tu croyais pouvoir me toucher, comme ça, san s risque. Non, il fallait que tu meures ainsi mon chou. C’est dommage, t’avais une b elle queue. Mais tu l’as cherché. T’es comme les autres, un obsédé qui ne pensait à r ien d’autre qu’à me toucher avec tes salles pattes. Crève ! » Dans ses yeux, une lue ur foudroyante, une espèce de grand feu que seul mon sang peut éteindre ou plutôt apais er. Elle s’approche. Je sens son souffle dans mon cou. Je pénètre maintenant dans so n être, j’approche peu à peu de ce feu, je souffre, je brûle, j’hurle, je me réveil le en sueur, trempé de haut en bas, dehors la lune se couche et on aperçoit les premièr es lueurs du soleil au loin derrière l’horizon immaculé qui se détache sur le ciel teint é de rouge et de rose. Je me réveillais. Une nouvelle journée commençait, sans s ommeil, sans soleil. Je n’aimais pas ces cauchemars, ils annonçaient toujours de mau vaises nouvelles. Et ils m’empêchaient de dormir, ce qui était embêtant dans mon métier, on faisait beaucoup plus d’erreur. 2 février de l’année 7 du troisième cycle. Ça faisa it bientôt 10 000 jours que nous étions enfermés là. Et bientôt nous allions pouvoir sortir. Pour célébrer cette date des 10 000 jours, de grandes fêtes se préparaient dans toute la Citée. Chacun prendra part aux festivités. Pour qu’au lendemain de cette date charnière nous puissions retrouver enfin la Surface. 10 000 jours enfermés. Quelques j ours encore à tenir. Je ne savais pas si j’y parviendrais. Depuis le matin, les hauts parleurs annonçaient de leur voix douces l’événement. Mais pour moi, il n’y avait pas d’allégresse. J’étais trop las pour me réjouir. 10 000 jours. J’étouffais trop. Je n’av ais pas envie de fêter ces jours interminables passé au fond de ce trou. 10 000 jours déjà que l’on avait fait péter la surf ace de la planète. 10 000 jours qu’on s’enterrait dans ces caves. 10 000 jours qu’o n ne voyait plus le soleil que par l’intermédiaire de vitraux visuels. Ça maintenait l e moral qu’ils disaient là-haut, ou plus en bas. Celui qui avait remplacé les anciens grands du vieux monde tombé, il les avait vite remplacés. Il avait essayé de mettre au point des lois pour qu’on pût rester ensemble, en paix, pour que l’on pût communiquer et survivre. Mais comment rester Hommes quand on se prenait pour des taupes. J’aurai s donné tout ce que j’avais pour pouvoir ressortir et respirer au grand air, sentir le vent dans mes cheveux, le soleil qui chaufferait ma peau et qui m’éblouirait, entendre l e vrai doux gazouillis des oiseaux, sentir l’herbe humide sous mes pieds nus, pouvoir c rier, sauter, courir en tous sens et sans raison, sans souci d’économiser l’air… Je sent ais bien que cette journée serait impossible. Déjà je sentais une boule d’angoisse qu i gonflait dans ma poitrine. Même sans être tout à fait claustrophobe on finissait pa r suffoquer dans ce trou. Un bruit familier. Le robot de ménage se réveillait lui aussi. C’était l’heure de se lever. Une sonnerie douce, l’odeur d’ersatz de café et de pain grillé. On était quand même mieux ici que tout à fait mort. Allez debout. Trente pompes, même si c’était interdit, une bonne douche fumante. Je remettais ce tte combinaison qui permettais d’économiser l’air en réduisant le besoin de respir er de la peau, et aux couleurs de la police de la zone ZDH 94. Encore une journée à devo ir faire respecter ces lois inventées.
On était en plein hiver dehors, mais sorti de mon l ogement, il faisait une douce chaleur printanière. Les haut-parleurs lançaient qu elques conseils pour la journée, rappelaient les grandes festivités avant le retour à la Surface, puis faisaient place à une douce petite musique planante avec des cris d’oisea ux en bruit de fond. Je marchais jusqu’au centre de contrôle de la zone. J’y rejoign ais mon bureau d’inspecteur, le grade qui était indiqué sur mon badge. Inspecteur George C. Gordon, matricule 04328ZA, j’avais le droit de porter une matraque pour me déf endre, toutes les autres armes avaient été proscrites et détruites. Je me retrouva is dans mon bureau. Pas de nouveau délit à signaler pour l’instant. Pas d’enquête séri euse. Notre travail avait été grandement réduit grâce à la sélection des habitant s de la zone. La zone ZDH 94, zone où ne pouvait circuler que les personnes titulaires des permis verts « toutes circulations », autrement dit, les personnes parfai tement équilibrées psychologiquement, ayant un quotient intellectuel s upérieur à 100 et blanc. Après tout, c’était sans doute pareil partout ailleurs. Les dél its constatés étaient faibles au regard des anciennes lois. Parfois il y en avait un qui fa isait du sport, un autre qui fumait, parfois, il y en avait un qui oubliait de prendre s a dose de tranquillisant et qui voulait sortir. Pour un inspecteur, le travail était assez rare et je ne m’en plaignais pas. La zone ZDH 94 était une zone privilégiée. Lors de la remontée à la surface de la terre, nous serions les premiers sortis et nous aid erions les autres en réorganisant une vie terrestre. C’est pourquoi nous étions la zone d es savants qui étaient seuls capables d’étudier la vie que nous retrouverions une fois de hors. Les espèces animales ou végétales avaient-elles survécu ? Avaient-elles sub i des mutations ? Leurs recherches s’auréolaient d’un mystère presque inquiétant, mais nous étions dans la zone ZDH 94, rien n’était dangereux. Une silhouette familière apparaissait derrière la p orte en verre. Le commissaire m’apportait les enquêtes du jour, ça risquait d’être palpitant. ntes qui ont disparu et ilSalut Jo, une dure journée t’attend. Il y a des pla faut les retrouver. Boulot difficile patron. Encore un nostalgique de l ’extérieur qui veut un peu de verdure chez lui. on l’article 044 duC’est un bien public qui est nécessaire à tous. Sel nouveau code, il mérite la peine capitale pour avoi r kidnappé ce trésor, propriété de la République. C’est un peu cher, mais le règlement a été étudié… Vous l’avez dit, alors cessez ce sentimentalisme dé passé. Tout a été étudié pour le bien de tous. Notre bien aimé Présid ent Lewis veille sur nous en attendant notre glorieuse Résurrection sur la Surface de notre chère Terre. Nous y vivrons tous heureux et en paix . Et tous ceux qui s’y opposeront devront être châtiés. Lewis nous aime to us, et c’est à contre cœur qu’il est obligé de punir les coupables… Etc., c’était le discours qu’on entendait à longueu r de temps dans les hauts parleurs, le commissaire me le répétait en quasi-in tégralité tous les matins ’hôtel des savants. Il… Vous devrez également aller voir Franz Kurzel à l menace de ne pas prendre sa dose tranquillisante. V ous devrez aller le résonner. C’est très important. La dure journée du représentant des forces de l’ord re allait commencer. Je commençais par aller enquêter sur le rapt honteusem ent perpétré sur la personne de mademoiselle Caoutchouc, plante verte de son état e t domiciliée à l’entrée du square San Marco. J’allais donc étudier les bandes d’enreg istrement des caméras de
surveillance du parc où les sages hommes venaient j ouer aux enfants de l’avenir. J’y découvrais un homme qui pendant le temps du rep os était venu subtiliser la plante. Je prenais la bande et la faisais analyser par des ordinateurs de la République. J’obtenais le nom et l’adresse de la personne. Je d emandais alors à deux agents de la force publique de m’accompagner pour aller arrêter le coupable et libérer la victime pour la rendre à la société. Nous retrouvons la personne à son travail, il était secrétaire du bureau 27 chargé des études scientifiques qui m’échappaient dans leu r véritable nature. Mais je n’avais pas à contredire les décisions du Président Lewis s ur le choix de ses sujets de recherche. Et je n’avais pas que ça à faire non plu s. Je demandais donc au matricule 01437CO de m’accompagner jusque chez lui, pour véri fier que la plante y était bien. La tête de cet homme, abattue, désespéré avec ce rictu s dérisoire provoqué par les tranquillisants que tout membre du monde se devait d’absorber pour supporter d’être enfermé sans pouvoir respirer le bon air frais du d ehors. Dehors, un mot devenu tabou, interdit de le prononcer. On ne sort plus de chez s oi, on vaque à ses occupations publiques, on va travailler… Interdit de penser deh ors, de respirer dehors, interdit de parler du temps d’avant, de parler d’oiseaux, de fo rêts, de savanes, de landes, de collines, de montagnes… de météo. D’extérieurs. Rie n de ce qui pourrait ressembler à autre chose que du béton, de la lumière blafarde, d es lampes électriques ou des portes métalliques. On ne parlait plus de nos vies d’avant , d’ailleurs qui s’en souvenait, qui se rappelait d’un véritable coucher de soleil sur la p lage, d’une grande ville scintillante, flamboyante dans une myriade d’étoiles dont on ne s avait plus si c’était le ciel ou son reflet. Non, on avait oublié et il valait peut-être mieux… Un bruit me tirait de mes pensées, un collègue qui venait taper à ma porte. Bonjour 04328ZA… L’inspecteur Tyron qui venait me dire qu’il avait a rrêté un dangereux ennemi de la société qui fumait le soir chez lui pour tromper son ennui. Il était gentil ce Tyron, mais il n’arrivait pas à se rappeler que je m’appelais G eorge. Il était content de lui, il se sentait sauveur de l’humanité, il espérait avoir un e promotion et pouvoir se rapprocher du Président en devenant secrétaire ou sous-fifre. Il finit par partir, sûr de mon soutien dans sa demande de mutation pour servir encore plus le peuple de la République. Je terminais d’enregistrer mon rapport. Quand je l’ava is remis aux gardes pour purger sa peine de réhabilitation, l’homme que j’avais arrêté avait pleuré tout à l’heure. Je n’avais pas vu quelqu’un pleurer depuis longtemps, ça m’ava it fait un choc. Comme un souvenir, un visage de femme flou qui pleure, qui c rie et qui disparaît. Un doux visage, j’ai ressenti une impression étrange. Je devenais p eut-être malade, c’est peut-être un sentiment, mot oublié lui aussi. Je ne savais même plus ce que cela voulait dire exactement, c’était devenu comme une insulte, une m aladie, comme débile ou cancer, dont le sens réel se perdait dans la nuit des temps , des temps d’avant. Je reprenais le fil de ma journée en rendant visite au chercheur de l’institut d’anticipation sur les mutations et troubles généti ques, le grand Franz Kurzel. Un robot de surveillance me fit attendre à l’entrée et vérif ia mon matricule et ma pupille. La grande porte blindée s’ouvrit sur un couloir sombre et profond, sur lequel donnaient des portes éclairées par une lumière blafarde et d’où p rovenaient çà et là des murmures glacés et monocordes d’un ordinateur de recherche q ui lançait les résultats sur une étude sans doute très poussée. Un secrétaire au sou rire figé s’approcha et me demanda de le suivre. Je passais en revue différent s bureaux d’étude où des hommes en blouse blanche restaient suspendus aux résultats de leurs expériences avant de les commenter et d’en tirer des conclusions pour faire d’autres expériences et tenter de
savoir ce qui aurait pu arriver aux autres espèces vivantes restées à la Surface. Bureau 132, un homme la tête dans les mains, pensif, lutta nt contre le poids de pensées trop lourdes pour lui, incapable de les porter plus long temps. Ses cheveux blonds semblaient perdre de leur éclat, ils étaient devenu s ternes, presque gris. Il devait avoir plus de quarante ans et pourtant, comme les jeunes gens de la société, il ne devait pas se souvenir des temps anciens. Le secrétaire lui mu rmura quelques choses à l’oreille. Il se retourna, il portait encore le sourire des gens obéissants, mais ses yeux étaient vides. Je me demandais s’il me voyait. Une lueur s’ alluma en même temps qu’un rire sarcastique, puis tout s’éteignit. Son sourire étai t comme une grimace, un rictus affreux qui déformait tout son visage apparemment si doux. Il se leva de son bureau et me demanda de le suivre chez lui. Il m’entraîna jusqu’ au bout du couloir bordé de cellules d’étude pleines de savants chercheurs partis à la d écouverte du monde. Un silence d’hôpital régnait dans ce long couloir où la blouse blanche de mon guide s’illuminait à chaque porte éclairée avant de retourner à l’obscur ité où elle n’émettait qu’une faible lueur terne. J’avançais sans savoir où j’allais, co mme l’impression de ne plus m’appartenir et d’être entraîné vers un endroit où on ne veut pas aller. Nous arrivâmes à un ascenseur éclairé par une faible lampe électri que, insuffisante pour que l’on puisse distinguer correctement le visage de son voi sin. Celui du professeur prenait une allure effrayante avec son rictus figé et ses yeux vides. La sensation fut encore plus forte quand la lueur terrible accompagnée de ce rir e sardonique revinrent avant de disparaître de nouveau. Une longue descente commença, le temps semblait s’ê tre arrêté. Nous n’échangions toujours aucune parole. Enfin, la cabi ne s’immobilisa et la porte s’ouvrit sur un autre grand couloir. Le professeur m’entraîn a de nouveau dans ce long couloir où tous les 10 pas on voyait une porte de chaque cô té avec un numéro inscrit en anciens caractères. sants ? tentais-je pourPourquoi ne voulez-vous plus prendre vos tranquilli reprendre confiance. Un long silence suivit ma question. On arriva enfin à la porte LXXI. Il posa sa main sur la porte, une plaque sensible s’éclaira et le contour de la main du professeur se dessina, une caméra sortie du mur et scruta le v isage du professeur pendant de longs instants interminables. Identification établie, vous pouvez entrer n° 43127 AD. La porte s’effaça, laissant place à l’appartement d u professeur. Une grande pièce d’un blanc immaculé, du sol au plafond. Un ca napé gris devant la vidéoscope. Un vitrail visuel par lequel on voyait une petite barr ière blanche donnant sur une verte prairie avec au loin de hautes montagnes blanchies au sommet. Le vent soufflait dans un arbre sur la gauche, ses feuilles dansaient dans le vent. Une porte ouverte donnait sur une petite chambre blanche. Une porte fermée à gauche devait donner sur la pièce d’hygiène, sans doute blanche elle aussi. Un petit robot apparu. Bienvenue chez vous n°… bip bip professeur Franz Ku rzel, puis-je vous débarrasser ? Voulez-vous un café ? Vous me demandiez pourquoi je ne voulais plus prend re mes tranquillisants tout à l’heure. Voilà une partie de la réponse. Mais vous ne comprendriez pas, vous ne savez pas ce que l’on fai t ici. Non, vous ne pouvez comprendre… Une sorte de soupir suivit ses p aroles. Vous n’appréciez plus d’être enfermé, mais alors de mandé un congé spécial pour aller sous la grande bulle et profiter d’une cure de lumière
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