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Description

La Madolière présente est une compilation de textes pour donner envie au lecteur de découvrir les titres de notre catalogue numérique et papier. Je vous souhaite bonne lecture.
Textes complets et extraits :
Thomas Fluxe - Poupée larsen in "Morts Dents Lames" anthologie hommage à la violence.
Fred Katyn - Mon testament in "Métaux Lourds". Nouvelle complète.
Métaux Lourds est un recueil de nouvelles fantastiques d'horreur.
Amelith Deslandes - Chair et tendre in "Chair et Tendre". Nouvelle complète.
Chair et Tendre est un recueil de nouvelles fantastiques d'horreur.
Marc-Aurèle Guerrier - Extrait du Chapitre 1 de "Sombre Azur" (Roman).
Sombre Azur est un roman policier décalé.
Amelith Deslandes - Chapitre 1 complet de "Les Résidents" (Roman).
Les Résidents est un roman d'horreur.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 28 octobre 2013
Nombre de lectures 590
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Les Éditions La Madolière présentent ...
Catalogue numérique des ouvrages publiés aux Éditions La Madolière
Extraits
Table des matières
Couverture La Madolière présente... Table des matières Lettre aux lecteurs Pénélope Labruyère - Le Parfum d'Ilune Morts Dents Lames -Anthologie - Poupée Larsen Fred Katyn - Mon Testament Marc-Aurèle Guerrier - Sombre Azur Amelith Deslandes - Les Résidents Amelith Deslandes - Chair et Tendre Colophon Copyright
La Madolière et les Nouvelles Technologies Introduction Longchamps le 25 octobre 2012  Avant toute chose, merci à vous lecteur, de prendre le temps de dévorer notre catalogue numérique.
 Notre envie aujourd'hui est de vous permettre d'accéder au fond éditorial de notre jeune maison d'éditions sans ruiner le lecteur ni profiter du travail de l'auteur sans le rémunérer correctement.
 Dans un premier temps, notre maison mettra à disposition des lecteurs numériques les ouvrages déjà publiés en version papier pour le prix public fixe de 4.99€. Dans un souci de transparence, voici comment seront alors utilisé ces 4.99€ : Une part (entre 20 et 50 %) va aux plate-formes de ventes de e-books. Le plus couramment ce prix est fixé par le prestataire de distribution numérique, nous n'avons pas toujours les moyens de négocier ce prix. Si vous voulez savoir combien votre vendeur prend de marge sur le livre que vous achetez, demandez-le lui. Vous serez surpris. Ce qui reste sera partagé à part égal entre l'auteur et l'éditeur.
 Notre but n'est pas de "faire de l'argent" sur le dos des lecteurs (et encore moins sur celui des auteurs), l'engagement premier des Éditions La Madolière a toujours été et restera la promotion d'une littérature différente !
 En espérant que cette mise-en-bouche littéraire vous donnera entière satisfaction en vous faisant découvrir nos ouvrages et nos auteurs. Petite explication sur le contenu : pour chaque anthologue une nouvelle complète tirée de l'ouvrage est offerte, pas de texte coupé au beau milieu chez nous. Pour les romans, le premier chapitre entier vous est offert.  Il ne me reste plus qu'à vous souhaitez une excellente lecture et à vous remercier encore chaleureusement pour votre temps et votre attention.
 Pénélope Labruyère-Snozzi
 Fondatrice des Éditions La Madolière
– — 1 - Le vieux au moignon — –
So boy, welcome to sleep I’m gonna make you, make you, make you bleed Gary Numan« Bleed »
Marc suait sang et eaudans le grand Bazar Égyptien d’Istanbul. Le labyrinthe d’allées, de ruelles, le désorientait depuis plus d’une heure. Il avait renoncé à demander son chemin ; aux deux dernières tentatives, on lui avait proposé des babioles dont il n’avait ni besoin ni envie. Son t-shirt collait à la peau tendue de son ventre, il rêvait d’une bonne douche fraîche. Il se résigna ; il était perdu certes, il ne lui restait plus qu’à attendre la fermeture du marché, alors il lui suffirait simplement de suivre la foule vers l’une des sorties où il hélerait un taxi qui le ramènerait à son hôtel. En attendant, il laissait traîner ses yeux et ses narines sur les étals, les étoffes brodées de fils d’or, les babouches multicolores, les épices aux parfums piquants et exquis. À l’angle de deux allées il fit une pause dans ses pérégrinations et s’affala sur un large pouf. Là il dégusta quelques loukoums en sirotant un thé à la menthe. Pas le meilleur moyen de réduire son taux de graisse ou de sucre, mais la gourmandise constituait pour lui un plaisir simple, lui procurant une profusion de sensations auxquelles il ne résistait jamais. Il laissa fondre le sucre glace du loukoum sur sa langue avant de mâcher la pâte moelleuse et collante de la douceur. L’arôme de la rose emplit son nez puis céda la place à la corrosion du glucose sur l’émail de ses dents.
Tout en savourant le bonbon délicieux, il observait la fourmilière grouillante des passants. Les hommes parlaient fort, discutant le prix pour le plaisir de l’échange, arguties formulées à la va-comme-je-te-pousse, les mains animées de gestes vifs pour endormir l’attention de l’autre, jusqu’à l’accord acceptable où aucune des parties ne perdrait la face. Une femme emmurée dans une burqa passa devant Marc, le bas du vêtement frôla ses chevilles nues. Au moment où le tissu toucha sa peau, le visage derrière la grille de dentelle se baissa vers lui. Troublé de ne pouvoir voir le regard de l’inconnue, il manqua de s’étouffer avec le sucre glace. Alors il se laissa aller à la rêverie, il imagina le marché de nuit, habité par une autre foule, des badauds d’une autre espèce, des assassins en quête de poisons rares, des sorcières à l’affût d’une plante introuvable que quelque aventurier aurait rapportée d’un périple dans le désert. Il termina son verre de thé et chassa ses étranges idées. Il reprit sa marche lente, les échoppes se succédaient, sans logique, là un marchand d’articles de cuisine, ici une épicerie fine. Dans une vitrine, des flacons de parfums attirèrent son attention. Si la plupart n’étaient pas aussi anciens qu’ils voulaient bien le faire croire, l’un d’eux, orné d’entrelacs argentés, semblait authentique. Loin d’être un spécialiste en la matière, il considéra l’objet longuement, détaillant la forme allongée de la bouteille de verre. Ce qu’il connaissait sur le sujet lui venait de sa mère qui les collectionnait depuis aussi loin que pouvait remonter sa mémoire et il venait de fêter son trentième anniversaire. Sa mère en possédait plus d’un millier, de toutes les origines, formes ou tailles. Son plus ancien : une authentique fiole égyptienne évaluée à quelques dizaines de milliers d’euros, une folie consentie par son nouveau compagnon, un marchand d’art. Marc, toujours à l’affût d’un nouveau cadeau pour sa mère réalisa pourquoi cette bouteille-là attirait son attention. Il restait au fond une mince portion de l’essence. Elle raffolait de ce genre de détail. La chance que ce liquide soit d’origine lui paraissait plus que mince, il était tôt pour les emplettes de Noël, mais l’occasion était trop belle. Déjà s’imposait à son esprit le sourire radieux et plein de reconnaissance de sa mère lorsqu’elle découvrirait l’objet. Lui faire plaisir ne constituait pas sa principale motivation, il espérait juste que sa mère soit impressionnée par l’objet, elle qui ne s’esclaffait que devant les cadeaux de Corinne, la cadette de Marc de deux ans.
Le propriétaire de l’échoppe nota l’intérêt du jeune homme et sortit our discuter. Marc cou a court à
tout palabre en indiquant le flacon du doigt et demandant le prix.
Le marchand, un homme âgé au visage découpé par les rides essaya d’orienter le choix de Marc vers une autre pièce.
« Non, non, vous ne comprenez pas, je veux celui-là ! » insista le jeune homme en pointant sa trouvaille. »
Le vieux fit un geste las de résignation de la main droite. À ce moment Marc observa que la gauche lui manquait.
« Si tu veux, si tu veux. »
Le vieil homme pénétra dans la boutique. Voyant que Marc le suivait il se retourna et lui demanda dans un français parfait.
« Vous la voulez vraiment ? »
Le ton de sa voix inquisiteur et menaçant tranchant avec l’apparence inoffensive de l’homme perturba Marc. Le garçon haussa les épaules et essayant de paraître assuré répondit :
« Oui pourquoi ? »
La question lui avait échappé.
Son interlocuteur ne broncha pas, il plongeait ses agates d’ancien, noirs et cernés, dans les yeux du jeune homme, attendant que Marc s’avoue vaincu et quitte la boutique.
« Écoutez, commença ce dernier, c’est juste pour faire un cadeau à ma mère, elle les collectionne. » La confidence n’eut aucun effet sur le vieux marchand qui resta de marbre, ses paupières ne bougeaient pas non plus. Marc se sentait de plus en plus mal à l’aise devant cette immobilité incompréhensible. Il essaya une autre façon. « Vous ne voulez pas la vendre ? Qu’est-ce qu’elle a  de si particulier cette bouteille, c’est rien qu’une vieille bouteille de parfum. »  
L’autre sursauta en entendant le dernier argument.
« Vous êtes un jeune fou ! Cette bouteille n’est pas  ordinaire et je ne vous la vendrai pas. »
Piqué par le discours du vieillard, Marc croisa les bras et imposa sa stature de colosse au vieux qu’il dépassait de près de deux têtes.
« Eh bien, faisons simple voulez-vous, racontez-moi ce qu’elle a de si spécial cette bouteille. Nous sommes peut-être partis sur de mauvaises bases. » Les réflexes d’ingénieur commercial revenaient au galop, le trentenaire en oublia presque la chaleur du lieu, l’humidité chargée de transpiration et de poussière. Il décida qu’il ne quitterait pas la boutique sans connaître les raisons du refus du monsieur et encore moins sans la bouteille. Une petite voix au fond de son esprit lui suggérait une ruse du vendeur pour lui faire payer plus, soit, pourquoi pas, ajoutez un peu de mystère à une babiole et vous en ferez un souvenir, une pièce rare, un trésor, que le nigaud payera trois fois son prix ordinaire. La technique aussi vieille que le commerce, fonctionnait, autant en user. Et Marc, qui n’avait rien de mieux à faire qu’entendre un bon baratin, pouvait camper là. Laisser le vieux lui raconter son histoire, si cela le gratifiait d’avoir une oreille attentive, s’il s’imaginait avoir affaire au premier touriste venu, il allait être surpris. Voyant que Marc ne semblait pas près de s’en aller il plissa les yeux et commença. « C’est que vous voyez, la bouteille ne vient pas seule. Elle est maudite, enfin, c’est ce qu’en dit le parchemin qui se trouve dans la boîte où elle est rangée normalement. »
Voilà ! On y arrivait, l’argument choc, le boniment de camelot à l’attention du crédule. Marc en aurait presque ri, il s’abstint, conservant sa mine inexpressive autant qu’il put, écoutant l’homme poursuivre son récit rocambolesque.
« Le message révèle que la bouteille enferme une créature malfaisante, emprisonnée là pour protéger les hommes de son influence démoniaque. »
Marc avala sa salive pour ne pas exploser de rire. Après un instant, il constata que l’homme croyait à son baratin et l’envie de rire lui passa. Il nota que le vieux frottait le moignon senestre nerveusement, comme si la blessure lui venait de la bouteille elle-même. En parler le mettait mal à l’aise.
Le jeune homme sentait que le vieux marchand n’avait pas tout dit, il demeura silencieux, attendant la suite mais une fois de plus, la surprise le cueillit.
« Laissez-moi vous montrer quelque chose. »  
Et le vieillard se retira derrière un rideau que Marc pensait être une étoffe à vendre.
Les minutes lui parurent interminables, à tel point que le jeune homme se demanda si l’autre reparaîtrait un jour. Quand il revint enfin, il tenait dans la main une boîte en bois sombre finement sculptée.
L’homme balaya de son moignon les babioles qui encombraient son comptoir et posa le coffret dont le poids heurtait son bras droit. Il caressa son muscle endolori avec le vestige de sa main gauche en grimaçant.
Marc se pencha pour observer les bas-reliefs découpés dans le bois, à présent, il savait avec certitude que le vieux n’allait pas lui lâcher le tout sans en exiger un prix plus que conséquent. Il se demanda si le bonheur de sa mère méritait un tel sacrifice. La curiosité maladive dont il souffrait cependant depuis l’enfance le clouait au petit coffre et à sa mystérieuse bouteille de parfum, il voulait tout en connaître. Sur le couvercle, l’ouvrage figurait deux personnages enlacés dans une position qui lui rappelait lesShunga japonais les plus osés. Pourtant quelque chose dans l’attitude du couple le gênait.
« Ne vous trompez pas, ils ne font pas l’amour, le vieil homme tira une loupe de sous une pile de papier, regardez avec ça. »
Ce que Marc découvrit le laissa perplexe. La gravure proposait une chose contre-nature, ça ne lui sauta pas aux yeux immédiatement, il ne trouva la source de sa contrariété qu’après une longue minute à détailler les menus traits des deux amants. Selon l’artiste, la femme pénétrait l’homme. En y regardant de plus près, les cheveux de l’amante aussi jouaient un rôle dans l’acte, ils s’enroulaient autour du corps du malheureux au visage déformé par la souffrance. La finesse des détails était saisissante, pour un peu Marc crut voir les personnages de la fresque bouger. Les expressions faciales lui parlaient de douleur et de plaisir. La femme affichait un sourire méchant et des yeux emplis de malice. Le jeune homme s’émerveilla de la précision appliquée à l’œuvre. Il décolla son attention de l’objet et se redressa pour faire face au vendeur. « Stupéfiant ! Magnifique, j’ignore où vous avez trouvé ça, mais je le veux ! » Marc aurait voulu tempérer son enthousiasme mais l’excitation envoya valdinguer son flegme commercial. La fascination restait seule maîtresse à bord de ses émotions. La boîte l’appelait, ses mains en devenaient presque douloureuses de ne plus la tenir. Une fièvre inconnue prenait racine dans les nœuds de ses intestins, il se sentit pris de vertiges. Il essuya la sueur qui coulait sur son nez et tenta laborieuse- ment de reconstituer sa superbe. Lorsqu’il eut recouvré un semblant de contrôle sur lui-même il fourra ses mains dans les poches de son bermuda et attendit une réaction chez son interlocuteur. Le vieux marchand ne changeait pas d’attitude. « Je n’aurais pas dû vous montrer tout ça. Ce flacon  est dangereux. » Il avança sa vieille main vers la boîte. Alors qu’il l’ouvrait, un morceau de parchemin usé se déroula et sauta hors du coffre tel un diable à ressorts. Le commerçant voulut l’attraper mais Marc s’en saisit. Sa vivacité ne lui fut d’aucun secours. Le bout de ce qu’il prit d’abord pour du papier épais filochait sur les côtés. Le temps, dans son ouvrage patient et destructeur, avait noirci çà et là les traces de pliages et les caractères inscrits dessus, à moitié effacés,
restaient indéchiffrables pour lui. «Vous l’avez lu ? » demanda Marc en rendant, dépité, le morceau de papier. Alors qu’il récupérait le parchemin, le vieillard secoua la tête. « Non mais je sais ce qu’il dit, le coffret a appartenu à un ami qui s’est suicidé peu après me l’avoir confié. Il m’avait dit que le parchemin mettait en garde contre une créature malfaisante enfermée dans la bouteille par un sorcier au moyen-âge. Lui l’avait traduit, mais il a refusé de me donner la traduction, il a exigé que je mette le coffret en lieu sûr et que je n’ouvre la bouteille sous aucun prétexte. À sa mort, j’ai décidé de le vendre, je ne peux pas garder un tel objet de malheur, mais maintenant, j’hésite à vous le vendre. À moins que... » Il laissa sa phrase en suspens. Son regard s’abîma dans le compartiment vide de la boîte, tapissé de velours rouge rongé par le temps. Marc se pencha pour capter son attention, mais le vieillard restait plongé dans sa contemplation absente. « À moins que ? » demanda le jeune homme.  Le marchand sortit de sa rêverie solitaire et considéra le garçon avec des yeux pleins de tristesse et de circonspection. Il rangea le parchemin dans la boîte et y ajouta le flacon de verre qu’il coucha avec autant de précautions que lui permettait sa main valide, non sans avoir au préalable vérifié que le bouchon était solidement arrimé au goulot. « À moins que vous ne me promettiez de ne jamais ouvrir la bouteille. Jamais, ni vous ni aucune autre personne. » Marc brûlait d’envie de posséder le coffret et son contenu singulier. Il promit, jura, sachant par avance que le vieux ne racontait cela que pour le faire dépenser quelques livres turques de plus. Toutefois le commerçant hésitait encore quant à la vente. Il fit répéter la promesse par Marc plusieurs fois et finit par livrer un prix.
« 400 livres ! Vous plaisantez ? 400 livres pour une bouteille de parfum vide, une boîte en bois fabriquée en Chine et un bout de papier illisible ! »
Marc manqua s’étouffer de rire. Le vieux avait tenté le coup, après tout, c’était de bonne guerre, une bonne histoire de magie, Istanbul porte de l’Orient des mystères. Un peu plus et le vieux marchand lui sortait la lampe renfermant le génie d’Aladin ! Le jeune commercial calma son hilarité et offrit cinquante livres au marchand. « 350 ! Seul un fou voudrait d’un tel fardeau ! » C’était parti, Marc connaissait la technique par cœur, son boulot de tous les jours, négocier des tarifs. À ce jeu-là, on l’appelait le Requin, ses collègues maudissaient sa réussite et son salaire commissionné mirobolant. Sa présence à Istanbul : un cadeau d’entreprise pour bons résultats commerciaux. Trois ans qu’il explosait les quotas, trois ans que le vide s’était fait autour de lui aussi. Si au départ les hommes et les femmes qui travaillaient dans son département l’avaient admis au sein de leur petit cercle, son arrogance les lassa et bientôt il se retrouva seul à son office, seul le soir. À vrai dire, Marc s’en fichait bien. À ses yeux, ils n’étaient qu’une bande de ploucs sans ambition, des commerciaux à la petite semaine, faisant le minimum pour toucher le salaire minimum à la fin d’un mois de travail minimum. « 100 ? Cash ! » Le vendeur secoua la tête et commença à faire mine de ranger la boîte. Là aussi il connaissait bien la technique, faire croire à l’acheteur que finalement, il vaut mieux garder son bien que de le brader. Marc sortit son portefeuille et en tira 50 € en billets de 10 qu’il compta devant le vieillard en les posant sur le comptoir. Il savait l’offre plus que généreuse considérant l’objet de la vente. Maintenant le vieillard savait aussi que les 5 billets n’étaient pas les seuls occupants du portefeuille de Marc. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le Parfum d'Ilune
Pénélope Labruyère
Roman
176 pages
ISBN Papier : 978-2-917454-20-6
Prix public : 15€
ISBN Epub (sans DRM) : 978-2-917454-21-3
ISBN PDF (sans DRM) : 978-2-917454-22-0
Prix public : 4.99€
Poupée larsen
Mathieu Fluxe
InMORTS DENTS LAMES-Anthologie hommage à la violence
Larsen(s)(n.m.): Distorsion parasite qui prend naissance lorsque l'émetteur amplifié (exemple : haut-parleur) et le récepteur (exemple : microphone) d'un système audio sont placés à proximité l'un de l'autre. Le son émis par l'émetteur est capté par le récepteur qui le retransmet amplifié à l'émetteur. Cette boucle produit un signal qui augmente progressivement en intensité jusqu'à atteindre les limites du matériel utilisé, avec le risque de l'endommager ou même de le détruire.
La peur de la douleur est pire que la douleur elle-même. Un jour, un type a rendu l’âme en pleine chirurgie dentaire. Il a tellement flippé que son cœur a cramé pendant l’intervention. On l’entendait hurler dans tout le service. Plus tard, l’infirmière a reconnu qu’elle avait oublié de lui préciser que l’opération se faisait sous anesthésie locale... Aujourd’hui, je tremble à mon tour à la simple idée de sentir les prémisses de la souffrance. Les signes précurseurs arrivent, toujours les mêmes : des brûlures aux articulations, poignets, chevilles, coudes, genoux, et la sensation persistante d’avoir la mâchoire coincée dans un étau. Un signal prophétique pour m’annoncer que je vais en baver.
Sous la seule lumière jaunâtre du lampadaire collé à ma fenêtre, la glace dans la baignoire prend des airs d’icebergs dans un océan de formol. Je m’y suis plongé dès les premiers picotements sous ma peau. Le froid endort les nerfs de surface. Pas sûr que cela suffise, mais ça devrait m’aider à tenir le choc. Je cale un morceau de cuir entre mes dents. Ma montre indique 23 h 22 et dans une minute le calvaire va commencer.
Pendant une expérience, un chercheur en psychologie a demandé à des volontaires d’associer un type et une intensité de douleur à des photographies. Les images provenaient en fait d’acteurs et d’actrices X en pleine action. Souffrance, plaisir, différentes sensations, mêmes visages. Dans le jargon, on appelle ça des pornfaces. C’est devenu mon mantra secret pour faire face : imaginer une de ces icônes d’extase falsifiée pour détourner mon attention du supplice. À cet instant je prends les traits de lapornface #7 : pas par-là chéri. Je ressens la première lacération sur la droite de ma poitrine, à quelques centimètres du téton. La chair se scinde sans aucune intervention extérieure, comme animée d’une volonté indépendante, laissant une trace verticale et sanglante. Le flux implacable de substance P pulvérise toutes les strates de ma conscience. Pornface #19 : comme ça c’est bon.À peine le temps de souffler que la découpe reprend là où elle s’est arrêtée, chirurgicale. La ligne part maintenant à l’horizontale, si profonde qu’elle entame l’os. Ça continue comme ça pendant une minute, sans pause, avec un rythme métronomique. À la fin, mon torse ressemble à une pièce de viande fraîche sur laquelle un boucher aurait joué au morpion. Le sang sur la glace s’est figé en une sorte de gelée morbide. J’ai serré le cuir si fort que je crois que je me suis pété une dent. Comment peut-elle supporter ça ? Je m’extirpe de la baignoire et me traine jusqu’au miroir. Mes extrémités sont si froides que mon sens du toucher est engourdi. J’ai la démarche de Neil Armstrong, incertain de l’existence du sol sous mes pieds. Seule la souffrance demeure, surnaturelle. Dehors, une voiture de pompier s’est plantée devant mon immeuble. La sirène me vrille les oreilles. Baigné par la lumière bleue intermittente, le sang sur mon reflet parait noir. La symétrie révèle le message gravé sur ma peau : LOSER. La garce. Pas de trace, c’était la limite que nous avions fixée. Je décide de contrattaquer sans attendre. J’attrape le bijou sur le bord du lavabo : un anneau d’acier ouvert terminé à chaque extrémité par une petite boule. Je le passe par un des trous dans mon oreille. Je sais qu’il n’est pas conçu pour ça, mais e ne me sens as encore rêt à le lisser à travers
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