"Le Vrai Visage Des Sirènes" ~Tome I ~ Origines
8 pages
Français

"Le Vrai Visage Des Sirènes" ~Tome I ~ Origines

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Description

Août 1992, Nouvelle-Zélande. Un enfant est découvert à l’article de la mort au beau milieu d’un échouage de baleines et sauvé in extremis par un groupe d’écologistes. Tous les efforts déployés par les autorités gouvernementales pour retrouver la trace de sa famille se soldent par un échec. Adopté par un couple d’étrangers, il grandit sur une petite île de l’Adriatique et garde tous ses secrets.
Jusqu’à ce que, vingt-huit ans plus tard, Ava — trentenaire en mal de vivre — débarque sur son île et le perce à jour, malgré elle.
Liées par le secret, ces deux âmes désenchantées se voient dès lors contraintes de dépasser leurs a priori et de composer avec leurs différences. Ensemble, ils lancent dans une quête de vérités qui les mènera à l’autre bout du monde, pour le meilleur et pour le pire...

Informations

Publié par
Publié le 22 avril 2020
Nombre de lectures 53
EAN13 978-2-491938-
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

ÉLÉONOR BLÉMAND
LE VRAI VISAGE DES SIRÈNES I ~ Origines ~
© Éléonor Blémand ISBN :978-2-491938-03-1 Dépôt légal : avril 2020
LE DÉBUT DE LA FIN
J-0
Voilà, c’est îni. Clap de în. Rideau. On m’a toujours répété que lorsque ma dernière heure aurait sonné, tout le îlm de ma vie déîlerait sous mes yeux. Mais pour le moment, la seule chose qui me vient, c’est le visage pâle et ridé de ma grand-tante Suzie. Une femme exécrable, qui a, sans l’ombre d’un doute, rendu ce monde meilleur en le quittant. Étrangement, je me souviens pourtant avoir eu de la peine le jour de son enterrement. Je pense même avoir été la seule de la famille à verser des larmes sincères au cours de la cérémonie.
La veille de sa mort, Maman m’avait emmenée lui rendre visite. Voyant les années déîler, celle-ci commençait à désespérer de voir la vieille passer l’arme à gauche, et ces visites mensuelles n’avaient pour réel but que de s’assurer d’être couchée sur le testament. Au grand dam de ma mère, Suzie semblait en meilleure forme que jamais, ce jour-là. Pendant plus d’une heure, entre deux remarques cinglantes, elle nous parlait de son club de lecture, de son club de jardinage, et autres activités en tous genres qui rythmaient un quotidien bien rempli. Elle nous exposait même avec îerté le plan de la pièce montée monumentale qu’elle prévoyait de présenter au concours annuel de pâtisserie de sa ville. Cette année, c’était sûr, elle allait gagner. Du moins, c’est ce qu’elle croyait. Du haut de mes neuf ans, j’ai écouté Maman se désoler sur tout le chemin du retour que, je cite, « cette vieille peau n’ait même pas la décence de crever ». Le lendemain, elle était exaucée ! Et quelques jours plus tard, nous étions tous réunis autour du corps sans vie de Tante Suzie. La pauvre femme n’avait rien vu venir. En début de soirée, elle s’était installée dans son fauteuil pour entamer un nouveau tricot et s’était assoupie pour la dernière fois de sa vie. À présent, elle était allongée là, inerte, le teint blafard et le visage îgé dans une expression neutre. J’ai songé qu’elle ne
înirait jamais son tricot et je ne sais pas pourquoi, ça m’a fait pleurer. Après le décès de tante Suzie, je me suis souvent demandé ce que ça faisait de mourir. Est-ce que ça faisait peur ? Est-ce que ça faisait mal ? Et surtout, qu’y avait-il après ? La mort m’a terriîée des années durant. J’avoue qu’il m’est aussi arrivé, dans les heures les plus sombres, de la désirer. Mais maintenant, je sais qu’il n’y avait înalement pas de quoi en faire tout un plat. Ça ne fait pas peur, ça ne fait pas mal ; en fait, ça ne fait plus rien du tout. C’est comme si je ottais, dans le silence et le noir. Ni lumière au bout du tunnel, ni grosse voix à qui confesser mes péchés. De toute façon, que pourrais-je bien avoir à expier comme péché, si ce n’est celui d’avoir attendu trop longtemps pour vivre pleinement ? Oui, je me souviens avoir été triste pour Suzie, mais en cet instant, je ne le suis pas pour moi. Je ne regrette rien, car j’ai connu ces huit derniers mois plus de bonheur que bien des gens en cent ans. Vous non plus, ne soyez pas triste pour moi, car je pars avec la certitude d’avoir été aimée au moins une fois, et même si j’ai dû en payer le prix fort, chaque seconde en valait la peine. Si j’avais su...
Peut-être aurais-je dû, moi aussi, consigner nos aventures dans de petits carnets. Il m’aurait plu que quelqu’un puisse un jour découvrir cette histoire. Mon histoire. Celle d’une femme aux espoirs déçus et aux désirs révolus, qui venait chercher la paix dans un coin de paradis, et qui y a trouvé bien plus que ça…
* * *
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« Le Vrai Visage des Sirènes » d’Éléonor Blémand
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