Roman illustré en phase d'écriture et en quête d'éditeur. Habeas corpus: « sois maître de ton corps » Premier d'une saga de neuf tomes, le linceul de la vierge revient sur les événements qui feront des neufs des immortels, ou plutôt des voleurs de corps. Sous une forme biographique nous voyagerons à travers les confessions de l'un d'entre eux. Arpentant souvenirs et digressions, nous découvrirons ainsi trois mille ans de mythes et de réalités d'une uchronie tout juste inspirée de notre monde. Quelques nouvelles viendront compléter çà et là le récit de leur regard extérieur. Le linceul de la vierge commence donc dans une société pré antique dans la peau d'un du clan royal de l'Auroch... Pour plus d'information veuillez me contacter par mail à l'adresse suivante: pablomasia@gmail.com
1HABEAS CORPUS
Version en cours d’écriture destinée provisoirement à la publication internet.
Tous droits réservés à l’auteur : Pablo MASIA.
Prière d’excuser grammaire et orthographe.
2ANNEXE :
DRAMATIS PERSONAE
VERIANS
Clan Royal de l’Aurochs
Phyraël : Roi des rois, seigneurs des clans, souverain du Midi, majesté de l’Aurochs
Eliamaël : Reine de l’Aurochs, mère du roi Phyraël et du prince Keraël
Keraël : Prince de l’Aurochs, jeune frère du roi Phyraël
Clans sous tutelle de l’Aurochs
Ocelot
Alrik : Garde royal
Merik : recrue de la garde royale
Loïrik : recrue de la garde royale
Corbeau
Lug : Conseiller du Roi des rois, précepteur du prince Keraël
Munin : Conseillère de l’Eshaeba, préceptrice du prince Prisyas
Renard
Sagil : Archidruide, mère des jumeaux Mattil et Silhil
Mattil : Druide, jumeau de Silhil
Silhil : Druide, jumelle de Mattil
Perril : Goupil
Lièvre
Baba : Nourrice royale
Clan Majeur de la Gorgone
Immyas : Roi Gorgone, Eshaeba, souverain de l’archipel de Bratt, Capitaine de l’E ncre
pourpre.
Prisyas : Prince Gorgone
Cipyas : Capitaine Gorgone, premier prétendant au trône de Bratt
Ihékyas : Capitaine Gorgone, quatrième prétendant au trône de Bratt
Velyas : Assassin, Onzième prétendant au trône de Bratt
Clan Majeur du Koda
Zarech : Roi Koda, Grand Lion, souverain sous la montagne.
Silbyrech : Reine Koda, mère de Zarech
Clan majeur du Grand Cerf
Enaïs : Princesse du Grand cerf, Diamant du nord, souveraine des glaciers.
Clan sous tutelle du Grand Cerf
Serpentaire
Sylla : Musicienne royale
Clan Banni du Loup
O’loïc : Souverain banni, père des Loups, fils de Fenrir, petit-fils de Piana
O’fenn : Porte parole du père des Loups, Oracle de l’Ami
O’nihi : Gardienne du sang
3BARBARES
Khans
Qujingaï Khan : Chef de guerre Khan, tyran des steppes
Inariens
Ankseth: Grand Pharaon, lumière d’Inar, source de tout
Basset : La Reine Bâtisseuse, Maîtresse du Culte, mère d’Ankseth
Saptis : Dieux à tête de chacal, gardien du monde des morts
Cerques
Pline:Not able puis esclave
Hypollia : Femme de Pline
Zter : Dieu des dieux, dieu de la foudre.
Poesion : Dieu des mers
Hyrd
Chasim : Marchand naviguant dans la mer de Possé
Tousehman : Mathématicien de génie
4INTRODUCTION
5 - On a encore trente minutes avant d’embarquer. Tu m’accompagnes edutn yfree? Demanda-
t-elle en sautillant sur place avec un sourire qui en disait long sur l’implication de ma carte de
crédit dans ses prochaines acquisitions.
- Si tu le permets, je vais plutôt allez désaltérer ma vieille carcasse dans ce café pe ndant que
tu dilapides la fortune familiale en parfums et sacs à main.
- Bien, comme tu veux, s’impatienta-t-elle. Mais ne comptes pas sur moi pour rester as sise à
tes côtés alors que vingt-deux heures de vol nous attendent jusqu’en Vériannie. Elle s’apprê ta
à partir puis se retourna promptement en effectuant une pirouette grac :ie usJe te laisse m es
affaires.
Elle exécuta alors un magistral tour de passe-passe après m’avoir menotté grâce à ses
paquets, elle escamota le portefeuille confortablement installé dans la poche intérieure de ma
veste en m’aveuglant d’un baiser sonore et triomphal. Le vacarme assourdissant du décoll age
d’un avion de ligne sembla souligner sa victoire tandis qu’elle disparaissait dans la foule sans
demander son reste, me laissant seul avec l’amère impression de m’être fait rouler. Je me
fendis d’un soupir faussement agacé puis j’entrepris de rejoindre le café avec mon préc ieux
chargement sur le dos. Je m’installais donc à une petite table ronde et métallique donna nt sur
la baie d’embarquement. Le ballet chaotique des monstres d’acier avait captivé mon attention
lorsqu’un jeune serveur vint déposer mon scotch on the rocks .
- Et pour la demoiselle, qu’est ce que ça sera ?
La demoiselle… en effet, une somptueuse jeune femme d’une vingtaine d’année
s’était installée à ma table à mon insu et m’observait une cigarette à la main. Je la rec onnus
évidement au premier coup d’œil. Malgré un corps délicat émanait d’elle cette force rare qui
trahissait une conscience aigue, une lumière sourde presque palpable.
- Une eau gazeuse s’il vous plaît, commanda-t-elle d’une voix douce bien que ponc tuée
d’accents épicés.
Elle portait une lourde veste en cuir noir ouverte sur une robe légère de grenat
profond. Un fard ébène annonçait des yeux en amandes et entre ses cils battants régnaient
deux éclats de jade. Elle me narguait de ce sourire familier, celui de Sylla, plus tendre , la tête
légèrement décalé sur son axe de quelques millimètres vers la droite. Manifestement ell e était
fière de son petit effet.
- Tu vieillis. Souffla-t-elle entre deux bouffés langoureuses. A croire que la paterni té aura eu
raison de tes dernières forces.
- C’est exactement ce que j’étais en train de me dire. Je deviens gâteux avec l’âge et Sylla
ne manque pas une occasion de me le faire remarquer.
- Sylla, elle souligna ce nom en soupesant toute la nostalgie qui l’accompagnait. T u as été
parfait avec elle.
- Quel piètre père, je n’ai jamais pu résister à son sourire. A ce sourire. Mais j’imagine que tu
n’es pas là pour m’entendre rêvasser. Je devine que cela concerne notre voyage…
Elle se campa fermement sur sa chaise puis jaugea les alentours à la reche rche de
curieux.
- Je voulais simplement te prévenir, je sais pourquoi ils t’appellent. Je sais se que tu vas
trouver là bas. Et…
Elle tira à plusieurs reprises sur sa cigarette en faisant rougeoyer son extrémi té, puis
glissa dans un triste nuage :
- et il faut que tu t’y prépares.
- Ainsi tu ne nous accompagnes pas. Concluais-je.
6 - Non, j’influencerais ton choix, assurément. Ne fronce pas les sourcils comme çà, ce la te
donne l’air grave... Écoute-moi.
- Je t’écoute, répondis-je d’une voix monocorde au diapason de ma déception.
- Tu vas trouver là bas la cause de tout ça, et il viendra le moment où tu devras prendre une
décision. Elle sortit de son sac à main un somptueux ouvrage en cuir relié. Tiens, pre nds ce
livret, et fais le point sur tout çà. Fais le point sur ta vie.
- Sur ma vi ?e Demandais- je surpris par la singularité de sa requête et la gravité de son
propos.
- Oui sur toute ta vie, insista-elle.
- Toute…
- Toute.
Sa chevelure juvénile inondait ses épaules dans une cascade auburn et de longue s
mèches coulaient sur son visage en appuyant son expression. Évidemment je ne perceva is pas
l’ampleur de la découverte qui m’attendait, mais je pouvais lui faire confiance. Je cons idérais
enfin le cahier qu’elle avait fini par déposer sur le rebord de la table. Le parfum puis sant du
cuir couvrait presque l’odeur aseptisée de l’aéroport et des fragrances de tabac. Gravés s ur sa
couverture trônait ces deux motsHabe as Corpus : ce corps t’appartient. Elle l’ava it
confectionné, comment ne pas reconnaître son style, cet humour cynique. Deux juges parés de
verts étudiaient consciencieusement les expressions qui défilaient tour à tour sur mon visage.
Son regard courait sur mon épiderme le long de sillons creusés par le temps et révei llait des
blessures toutes justes oubliées.
- Bien, finis-je par accorder en me saisissant du manuel.
Elle m’avait eu.
Après un instant d’hésitation je finis par fourrer le document dans mon attaché-c ase.
Elle me sourit encore, gravement, sincèrement, affublant son visage d’une triste fatal ité
étrangère ordinairement à une si jeune personne. Notre serveur arriva en replaçant avec
vigueur les chaises abandonnées par une famille pressée à la table voisine. Le crisse ment du
métal nu contre le carrelage javellisé me fit grincer les dents. Une seconde plus ta rd, il me
tendait l’addition d’une main et essuyait son front suant de l’autre. Elle… elle avait dispa ru.
Sans avoir le temps de m’en étonner je réglais la note avec la ferraille que Sylla ava it bien
voulu m’épargner. Sylla qui d’ailleurs réapparut les bras chargés de paquets estampés de
marques plus prestigieuses les unes que les autres. Elle prit place avec grand fracas, dressant
un rempart de marchandises devant elle et enfin installée, elle poussa un soupir fé lin, le
masque du devoir accompli accroché sur la figure. Elle aperçut la bouteille d’eau gaze use au
porte de sa muraille puis s’en saisit sans réfléchir, en bu une lampée puis esquissa un second
sourire.
- Comment as-tu deviné ? C’était exactement ce dont j’avais envie, demanda-t -elle
négligemment.
Je haussai les épaules sans conviction, machinalement, puis je me perdis à nouve au
dans la contemplation du trafic en proie aux affres de la nostalgie.
L’embarquement se passa sans encombre malgré l’air consterné des hôtes ses
de bord à la vue de tous nos bagages à main. Sylla avait rouspété sur l’utilité de prendre des
places en première classe si l’on ne pouvait bénéficier pour autant d’un traitement de fave ur.
Avion comme bateau avaient tous deux le désagréable désavantage de quitter à un moment ou
un autre la terre ferme et ceci avait le don de m’irriter. Je gardais bonne figure pour éviter les
sempiternelles moqueries de ma progéniture, mais au moment du repas, je préférai lui céder
7mon dessert. Le pudding, cet amalgame gélatineux de sucres colorés, m’hypnotisait au
rythme flasque de ses ondulations tant et si bien que je ne pus me résoudre à lui fai re un sort.
Ma fille glucophage ne s’embarrassa pas de ces considérations artistiques.
Elle s’endormit une dizaine de minutes plus tard emmitouflée dans sa
couverture, des écouteurs en équilibre instable sur ses oreilles tandis que se reflétait da ns ses
lunettes une comédie grand public. Son insouciance égoïste me blessait presque, personne ne
me rassurerait. La cabine était plongée dans une obscurité superficielle troublée ça et là par de
faibles luminaires, auréoles bienveillantes pour ceux qui comme moi ne trouvaient pas le
sommeil. J’entrepris de rejoindre le fond de l’appareil pour me dégourdir les jambe s, mais
surtout dans l’espoir de trouver un dernier remontant. Deux autres âmes hantaient en silence
le sanctuaire des inso