Les diaboliques
257 pages
Français
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Description

Des histoires d'une noirceur totale, avec des sujets singuliers, tantôt extraordinaires, tantôt hors du commun, toutes histoires tragiques et cruelles, quand elles ne sont pas tragiquement cruelles. Les Diaboliques sont publiées en novembre 1874. Les exemplaires sont immédiatement saisis et l’auteur est poursuivi pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, et complicité ». Barbey fait intervenir Arsène Houssaye et Gambetta pour éviter le procès. Il accepte de retirer l’ouvrage de la vente et le juge d'instruction conclut au non-lieu. L’œuvre sera rééditée en 1883 avec une préface, ajoutée par précaution.

Informations

Publié par
Publié le 14 janvier 2013
Nombre de lectures 37
EAN13 9782824710549
Licence : En savoir +
Paternité, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait

JU LES AMÉDÉE BARBEY D’ A U REV I LL Y
LES DIABOLIQU ES
BI BEBO O KJU LES AMÉDÉE BARBEY D’ A U REV I LL Y
LES DIABOLIQU ES
1882
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1054-9
BI BEBO OK
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Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.ES DIABOLIQU ES          ,  
M. E. DEN T U , leur premier éditeur, de la bonne grâce avecL laquelle il nous a autorisé à faire entrer cet ouvrage dans les
ŒU V RES COMP LÈT ES de M. J. BARBEY D’ A U REV I LL Y .
L’Éditeur ,
A. L.
A qui dédier cela  ?. . .
J. B. D’ A.
n
1P RÉF A CEDE LA P REMI ÈRE
ÉDI T ION DES DIABOLIQUES
   pr emièr es  !
V Si le public y mord, et les tr ouv e à son g oût, on publiera pr
ochainement les six autr es  ; car elles sont douze , — comme une douzaine
de pê ches, — ces p é cher esses  !
Bien entendu qu’av e c leur titr e de DIABOLIQU ES, elles n’ ont p as la
prétention d’êtr e un liv r e de prièr es ou d’Imitation chrétienne . . . Elles
ont p ourtant été é crites p ar un moraliste chrétien, mais qui se pique
d‘ obser vation v raie , quoique très hardie , et qui cr oit — c’ est sa p o étique , à
lui — que les p eintr es puissants p euv ent tout p eindr e et que leur p eintur e
est toujour s assez morale quand elle est tragique et qu’ elle donne
l’horr eur des choses qu’ elle r etrace . Il n’y a d’immoral que les Imp assibles et
les Ricaneur s. Or , l’auteur de ce ci, qui cr oit au Diable et à ses influences
dans le monde , n’ en rit p as, et il ne les raconte aux âmes pur es que p our
les en ép ouvanter .
and on aura lu ces DIABOLIQU ES, je ne cr ois p as qu’il y ait p
ersonne en disp osition de les r e commencer en fait, et toute la moralité d’un
2Les diab oliques Chapitr e
liv r e est là . . .
Cela dit p our l’honneur de la chose , une autr e question. Pour quoi
l’auteur a-t-il donné à ces p etites trag é dies de plain-pie d ce nom bien sonor e
— p eut-êtr e tr op — de DIABOLIQU ES  ? . . . Est-ce p our les histoir es
ellesmêmes qui sont ici  ? ou p our les femmes de ces histoir es  ? . . .
Ces histoir es sont malheur eusement v raies. Rien n’ en a été inv enté .
On n’ en a p as nommé les p er sonnag es  ; v oilà tout  ! On les a masqués, et
on a démar qué leur ling e . . . « L’alphab et m’app artient, » disait Casano va,
quand on lui r epr o chait de ne p as p orter son nom. L’alphab et des r
omancier s, c’ est la vie de tous ceux qui eur ent des p assions et des av entur es, et
il ne s’agit que de combiner , av e c la discrétion d’un art pr ofond, les ler es
de cet alphab et-là . D’ailleur s, malgré le vif de ces histoir es à pré cautions
né cessair es, il y aura certainement des têtes viv es, monté es p ar ce titr e
de DIABOLIQU ES, qui ne les tr ouv er ont p as aussi diab oliques qu’ elles
ont l’air de s’ en vanter . Elles s’aendr ont à des inv entions, à des
complications, à des r e cher ches, à des raffinements, à tout le tr emblement du
mélo drame mo der ne , qui se four r e p artout, même dans le r oman. Elles se
tr omp er ont, ces âmes char mantes  !. . . Les DIABOLIQU ES ne sont p as des
diableries  : ce sont des DIABOLIQU ES, — des histoir es ré elles de ce temps
de pr ogrès et d’une civilisation si délicieuse et si divine , que , quand on
s’avise de les é crir e , il semble toujour s que ce soit le Diable qui ait dicté  !. . .
Le Diable est comme Dieu. Le Manichéisme , qui fut la sour ce des grandes
hérésies du Mo y en Ag e , le n’ est p as si bête . Malebranche
disait que Dieu se r e connaissait à l’ emploi des mo y ens les plus simples.
Le Diable aussi.
ant aux femmes de ces histoir es, p our quoi ne seraient-elles p as les
DIABOLIQU ES  ? N’ ont-elles p as assez de diab olisme en leur p er sonne
p our mériter ce doux nom  ? Diab oliques  ! il n’y en a p as une seule ici qui
ne le soit à quelque degré . Il n’y en a p as une seule à qui on puisse dir e
sérieusement le mot de « Mon Ang e  ! » sans e x ag ér er . Comme le Diable ,
qui était un ang e aussi, mais qui a culbuté , — si elles sont des ang es, c’ est
comme lui, — la tête en bas, le . . .. r este en haut  ! Pas une ici qui soit pur e ,
v ertueuse , inno cente . Monstr es même a p art, elles présentent un effe ctif
de b ons sentiments et de moralité bien p eu considérable . Elles p our raient
donc s’app eler aussi « les Diab oliques, » sans l’av oir v olé . . . On a v oulu
3Les diab oliques Chapitr e
fair e un p etit musé e de ces dames, — en aendant qu’ on fasse le musé e ,
encor e plus p etit, des dames qui leur font p endant et contraste dans la
so ciété , car toutes c hoses sont doubles  ! L’art a deux lob es, comme le
cerv e au. La natur e r essemble à ces femmes qui ont un œil bleu et un œil noir .
V oici l’ œil noir dessiné à l’ encr e — à l’ encr e de la p etite v ertu.
On donnera p eut-êtr e l’ œil bleu plus tard.
Après les DIABOLIQU ES, les CÉLEST ES. . . si on tr ouv e du bleu assez
pur . . .
Mais y en a-t-il  ?
JU LES BARBEY D’ A U REV I LL Y .
Paris, I ᵉʳ mai 1874.
n
4LE RI DEA U CRAMOISI
Re ally
   ter riblement d’anné es, je m’ en allais chasser le gibier d’ e au
dans les marais de l’Ouest, — et comme il n’y avait p as alor s deI chemins de fer dans le p ay s où il me fallait v o yag er , je pr enais
la dilig ence de øøø qui p assait à la p ae d’ oie du châte au de Rueil et qui,
p our le moment, n’avait dans son coup é qu’une seule p er sonne . Cee p
ersonne , très r emar quable à tous ég ards, et que je connaissais p our l’av oir
b e aucoup r encontré e dans le monde , était un homme que je v ous
demanderai la p er mission d’app eler le vicomte de Brassard. Pré caution pr
obablement inutile  ! Les quelques centaines de p er sonnes qui se nomment
le monde à Paris sont bien cap ables de mer e ici son nom véritable . . . Il
était envir on cinq heur es du soir . Le soleil é clairait de ses feux allentis
une r oute p oudr euse , b ordé e de p euplier s et de prairies, sur laquelle nous
nous élançâmes au g alop de quatr e vig our eux che vaux dont nous v o yions
les cr oup es musclé es se soule v er lourdement à chaque coup de fouet du
p ostillon, — du p ostillon, imag e de la vie , qui fait toujour s tr op claquer
son fouet au dép art  !
5Les diab oliques Chapitr e
Le vicomte de Brassard était à cet instant de l’ e xistence où l’ on ne fait
plus guèr e claquer le sien. . . Mais c’ est un de ces temp éraments dignes
d’êtr e Anglais (il a été éle vé en Angleter r e ), qui, blessés à mort, n’ en
conviendraient jamais et mour raient en soutenant qu’ils viv ent. On a dans
le monde , et même dans les liv r es, l’habitude de se mo quer des
prétentions à la jeunesse de ceux qui ont dép assé cet â

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