Les Misérables
398 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
398 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Tome 1. Ce roman, un des plus populaires de la littérature française, a donné lieu à de nombreuses adaptations au cinéma. Victor Hugo y décrit la vie de misérables dans Paris et la France provinciale du xixe siècle et s'attache plus particulièrement aux pas du bagnard Jean Valjean qui n'est pas sans rappeler le condamné à mort du Dernier Jour d'un condamné ou Claude Gueux. C'est un roman historique, social et philosophique dans lequel on retrouve les idéaux du romantisme et ceux de Victor Hugo concernant la nature humaine. L'auteur lui-même accorde une grande importance à ce roman et écrit en mars 1862, à son éditeur Lacroix : « Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal, de mon œuvre ». Jean Valjean, un ancien forçat condamné en 1796, trouve asile, après avoir été libéré du bagne et avoir longtemps erré, chez Mgr Myriel, évêque de Digne. Il se laisse tenter par les couverts d'argent du prélat et déguerpit à l'aube. Des gendarmes le capturent, mais l'évêque témoigne en sa faveur et le sauve. Bouleversé, Jean Valjean cède à une dernière tentation en détroussant un petit Savoyard puis devient honnête homme. En 1817 à Paris, Fantine a été séduite par un étudiant puis abandonnée avec sa petite Cosette, qu'elle a confiée à un couple de sordides aubergistes de Montfermeil, les Thénardier. Elle est contrainte de se prostituer...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 66
EAN13 9782824710730
Langue Français

Extrait

V ICT OR H UGO
LES MISÉRABLES
T ome 1
Fantine
BI BEBO O KV ICT OR H UGO
LES MISÉRABLES
T ome 1
Fantine
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1073-0
BI BEBO OK
w w w .bib eb o ok.comLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
Except where otherwise noted, this work is licensed under
h tt p : / / c r e a ti v e c o m m on s . or g / l i c e n s e s / b y - s a / 3 . 0 /
Lir e la licence
Cee œuv r e est publié e sous la licence CC-BY -SA, ce qui
signifie que v ous p ouv ez lég alement la copier , la r e
distribuer , l’ env o y er à v os amis. V ous êtes d’ailleur s
encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok. ’ , p ar le fait des lois et des mœur s, une
damnation so ciale cré ant artificiellement, en pleine civilisation, desT enfer s, et compliquant d’une fatalité humaine la destiné e qui est
divine  ; tant que les tr ois pr oblèmes du siè cle , la dégradation de l’homme
p ar le pr olétariat, la dé ché ance de la femme p ar la faim, l’atr ophie de l’
enfant p ar la nuit, ne ser ont p as résolus  ; tant que , dans de certaines régions,
l’asphy xie so ciale sera p ossible  ; en d’autr es ter mes, et à un p oint de v ue
plus étendu encor e , tant qu’il y aura sur la ter r e ignorance et misèr e , des
liv r es de la natur e de celui-ci p our r ont ne p as êtr e inutiles.
Haute ville-House , 1862.
n
1T OME I
F AN T I N E
2liv r e I
U N JUST E
3CHAP I T RE I
M. MY RI EL
 1815, M. Charles-François-Bienv enu My riel était é vê que de
Digne . C’était un vieillard d’ envir on soix ante-quinze ans  ; il o c-E cup ait le sièg e de Digne depuis 1806.
oique ce détail ne touche en aucune manièr e au fond même de ce que
nous av ons à raconter , il n’ est p eut-êtr e p as inutile , ne fût-ce que p our
êtr e e x act en tout, d’indiquer ici les br uits et les pr op os qui avaient cour u
sur son compte au moment où il était ar rivé dans le dio cèse . V rai ou faux,
ce qu’ on dit des hommes tient souv ent autant de place dans leur vie et
surtout dans leur destiné e que ce qu’ils font. M. My riel était fils d’un
conseiller au p arlement d’ Aix  ; noblesse de r ob e . On contait que son pèr e ,
le réser vant p our hériter de sa char g e , l’avait marié de fort b onne heur e ,
à dix-huit ou vingt ans, suivant un usag e assez rép andu dans les familles
p arlementair es. Charles My riel, nonobstant ce mariag e , avait, disait-on,
b e aucoup fait p arler de lui. Il était bien fait de sa p er sonne , quoique
d’assez p etite taille , élég ant, gracieux, spirituel  ; toute la pr emièr e p artie de
4Les Misérables Chapitr e I
sa vie avait été donné e au monde et aux g alanteries.
La ré v olution sur vint, les é vénements se pré cipitèr ent, les familles
p arlementair es dé cimé es, chassé es, traqué es, se disp er sèr ent. M. Charles
My riel, dès les p r emier s jour s de la ré v olution, émigra en Italie . Sa femme
y mour ut d’une maladie de p oitrine dont elle était aeinte depuis
longtemps. Ils n’avaient p oint d’ enfants. e se p assa-t-il ensuite dans la
destiné e de M. My riel  ? L’é cr oulement de l’ancienne so ciété française , la
chute de sa pr opr e famille , les tragiques sp e ctacles de 93, plus effrayants
encor e p eut-êtr e p our les émigrés qui les v o yaient de loin av e c le gr
ossissement de l’ép ouvante , fir ent-ils g er mer en lui des idé es de r enoncement
et de solitude  ? Fut-il, au milieu d’une de ces distractions et de ces affe
ctions qui o ccup aient sa vie , subitement aeint d’un de ces coups my
stérieux et ter ribles qui viennent quelquefois r env er ser , en le frapp ant au
cœur , l’homme que les catastr ophes publiques n’ébranleraient p as en le
frapp ant dans son e xistence et dans sa fortune  ? Nul n’aurait pu le dir e  ;
tout ce qu’ on savait, c’ est que , lor squ’il r e vint d’Italie , il était prêtr e .
En 1804, M. My riel était curé de B. ( Brignolles). Il était déjà vieux, et
vivait dans une r etraite pr ofonde .
V er s l’ép o que du cour onnement, une p etite affair e de sa cur e , on ne
sait plus tr op quoi, l’amena à Paris. Entr e autr es p er sonnes puissantes,
il alla solliciter p our ses p ar oissiens M. le cardinal Fesch. Un jour que
l’ emp er eur était v enu fair e sa visite à son oncle , le digne curé , qui aendait
dans l’antichambr e , se tr ouva sur le p assag e de sa majesté . Nap olé on, se
v o yant r eg arder av e c une certaine curiosité p ar ce vieillard, se r etourna,
et dit br usquement  :
― el est ce b onhomme qui me r eg arde  ?
― Sir e , dit M. My riel, v ous r eg ardez un b onhomme , et moi je r eg arde
un grand homme . Chacun de nous p eut pr ofiter .
L’ emp er eur , le soir même , demanda au cardinal le nom de ce curé ,
et quelque temps après M. My riel fut tout sur pris d’appr endr e qu’il était
nommé é vê que de Digne .
’y avait-il de v rai, du r este , dans les ré cits qu’ on faisait sur la pr
emièr e p artie de la vie de M. My riel  ? Per sonne ne le savait. Peu de familles
avaient connu la famille My riel avant la ré v olution.
M. My riel de vait subir le sort de tout nouv e au v enu dans une p etite
5Les Misérables Chapitr e I
ville où il y a b e aucoup de b ouches qui p arlent et fort p eu de têtes qui
p ensent. Il de vait le subir , quoiqu’il fût é vê que et p ar ce qu’il était é vê que .
Mais, après tout, les pr op os aux quels on mêlait son nom n’étaient que
des pr op os  ; du br uit, des mots, des p ar oles, moins que des p ar oles, des
palabres , comme dit l’éner gique langue du midi.
oi qu’il en fût, après neuf ans d’épiscop at et de résidence à Digne ,
tous ces racontag es, sujets de conv ersation qui o ccup ent dans le pr emier
moment les p etites villes et les p etites g ens, étaient tombés dans un oubli
pr ofond. Per sonne n’ eût osé en p arler , p er sonne n’ eût osé s’ en souv enir .
M. My riel était ar rivé à Digne accomp agné d’une vieille fille ,
mademoiselle Baptistine , qui était sa sœur et qui avait dix ans de moins que
lui.
Ils avaient p our tout domestique une ser vante du même âg e que
mademoiselle Baptistine , et app elé e madame Magloir e , laquelle , après av oir
été la servante de M. le curé , pr enait maintenant le double titr e de femme
de chambr e de mademoiselle et femme de char g e de monseigneur .
Mademoiselle Baptistine était une p er sonne longue , pâle , mince ,
douce  ; elle ré alisait l’idé al de ce qu’ e xprime le mot « r esp e ctable »  ; car il
semble qu’il soit né cessair e qu’une femme soit mèr e p our êtr e vénérable .
Elle n’avait jamais été jolie  ; toute sa vie , qui n’avait été qu’une suite de
saintes œuv r es, avait fini p ar mer e sur elle une sorte de blancheur et
de clarté , et, en vieillissant, elle avait g agné ce qu’ on p our rait app eler la
b e auté de la b onté . Ce qui avait été de la maigr eur dans sa jeunesse était
de v enu, dans sa maturité , de la transp ar ence  ; et cee diaphanéité laissait
v oir l’ang e . C’était une âme plus encor e que ce n’était une vier g e . Sa p
ersonne semblait faite d’ ombr e  ; à p eine assez de cor ps p our qu’il y eût là un
se x e  ; un p eu de matièr e contenant une lueur  ; de grands y eux toujour s
baissés  ; un préte xte p our qu’une âme r este sur la ter r e .
Madame Magloir e était une p etite vieille , blanche , grasse , r eplète ,
affairé e , toujour s haletante , à cause de son activité d’ab ord, ensuite à cause
d’un asthme .
A son ar rivé e , on installa M. My riel en son p alais

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents