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Nombre de lectures 96
Langue Français

Extrait

Lecture contrauctoriale : synthèse par Sophie Rabau
Prouver le mouvement en marchant
Pour faire le bilan de cette semaine contrauctoriale, on pourrait reprendre la formule d’Arnaud
Welfringer : « prouver le mouvement, en marchant ». De fait – et c’est le premier résultat,
aussi modeste soit-il, de nos travaux – l’hypothèse de la lecture contauctoriale, que nous nous
étions donnée à titre d’hypothèse heuristique, s’est révélée productive au sens, d’abord, où
elle a donné lieu à des exercices de lectures fructueux,
– Arnaud Welfringer sur La Fontaine,
Laurent Zimmerman sur Baudelaire, Matthieu Vernet, plus généralement, sur la notion
d’oeuvre dans son rapport au discours péritextuel de l’auteur --
au sens, ensuite, où elle a
permis de revenir sur ses propres lectures ou celles des autres, pour les interroger dans
l’optique d’une opposition à l’auteur – Marc Escola sur Pascal, Laure Depretto sur les lectures
stendhaliennes de Bellemin-Noel et Dubois, Jean-Louis Jeannelle sur les « lectures
militantes » --
quitte d’ailleurs à en critiquer la pertinence, comme l’a fait Marielle Macé à
propos de ce qu’elle nomme la lecture allégorique : lire autrement n’est pas lire contre. Notion
productive également en ce qu’elle permet de s’interroger non plus sur la lecture mais sur
l’écriture : les exposés de Julia Peslier et de Oana Painaté montrent à cet égard que
l’expérience d’écriture s’accompagne d’une tentative de mise à mort de l’auteur de
l’hypotexte, ou plus généralement d’une manière de figurer l’auteur, qui peut se décrire
comme une lecture contrauctoriale accompagnant le geste d’écriture ; toujours du côté de
l’écriture, Caroline Raulet-Marcel relit l’effort de certains écrivains romantiques pour
interdire la lecture proauctoriale de leurs oeuvres.
Enfin, l’hypothèse de la lecture
contrauctoriale a permis un travail théorique, soit qu’on la mette en perspective avec les
lectures qui de Benjamin à la déconstruction se sont opposées, plus qu’à l’auteur, au texte
(Jean-Marie Grassin), soit qu’on y voit l’occasion de retravailler la figure de l’auteur (l’auteur
compris comme lecteur, dans l’exposé de Sophie Rabau), de proposer une nouvelle notion
critique qui remet en question l’idée comme d’auteur comme source contraignante et unfiante
de l’interprétation, le désauteur (Laurent Zimmerman), ou encore d’interroger à nouveau frais
le lien entre écriture et critique, comme lorsque Florian Pennanech analyse le travail de
démotivation – d’ordinaire appliqué à l’hypertextualité—à l’oeuvre dans certaines lectures
contrauctoriales.
La variété même de ces résultats nous a obligé, toutefois, à interroger constamment la
typologie qu’il nous fallait proposer de ce que nous nommions lecture contrauctoriale, mais
aussi à essayer de penser ce qui peut faire l’unité de la notion.
Typologie
En introduction, avaient été proposés des tableaux à double entrée dont la fonction était de
proposer une première description du paysage contrauctorial.
Il s’agissait évidemment et de remplir ces tableaux et d’en troubler la belle ordonnance.
On s’était d’abord demandé dans la colonne verticale ce contre quoi on lisait, quand on lisait
contre l’auteur : on peut lire contre un discours d’intention de l’auteur (par exemple Bellemin-
Noel contre le projet déclaré de Stendhal pour
Armance
), contre l’oeuvre elle-même en tant
qu’elle témoigne ou semble témoigner d’une intention auctoriale (par exemple contre le projet
Baudelairien tel qu’il semble inscrit dans l’organisation de son oeuvre, ou contre les options
politiques d’un auteur telles qu’on les dégage de son oeuvre), contre un discours auctorial
postérieur à son oeuvre (si l’on se propose par exemple de prendre en compte les
commentaires de Joyce livrés après la publication d’
Ulysses
). Il est encore possible de
s’attaquer à la personne même de l’auteur ou à la figure qu’il laisse transparaître de lui : Les
romanciers romantiques étudiés par Caroline Raulet-Marcel s’attaquent ainsi à l’image que
leurs oeuvres donnent d’eux, et pervertissent la lecture de curiosité « pro auctoriale » qui
peut
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