Trois oracles de la Théosophie et un prophète d Apollon - article ; n°4 ; vol.112, pg 568-599
33 pages
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Trois oracles de la Théosophie et un prophète d'Apollon - article ; n°4 ; vol.112, pg 568-599

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1968 - Volume 112 - Numéro 4 - Pages 568-599
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Louis Robert
Trois oracles de la Théosophie et un prophète d'Apollon
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 4, 1968. pp. 568-
599.
Citer ce document / Cite this document :
Robert Louis. Trois oracles de la Théosophie et un prophète d'Apollon. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 4, 1968. pp. 568-599.
doi : 10.3406/crai.1968.1566
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1968_num_112_4_1566COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 568
M. Jacques Heurgon ayant obtenu la majorité absolue des suf
frages exprimés est proclamé élu. Son élection sera soumise à l'appro
bation du Président de la République Française.
M. Louis Robert présente une communication intitulée : « Trois
oracles de la Théosophie et un prophète d'Apollon ».
COMMUNICATION
TROIS ORACLES DE LA THÉOSOPHIE
ET UN PROPHÈTE D'APOLLON,
PAR M. LOUIS ROBERT, MEMBRE DE L' ACADÉMIE.
Dans la riche documentation relative aux oracles grecs, c'est une
bien curieuse collection qui était appelée « la Théosophie » et que
l'on nomme souvent « la Théosophie de Tubingen » d'après le manus
crit le plus étendu. Des manuscrits dans diverses bibliothèques
d'Europe ont conservé des morceaux plus ou moins fragmentaires de
cet ouvrage composé dans le dernier quart du vie siècle de notre
ère. Il était précédé d'un exposé en sept livres de la doctrine chré
tienne, de « la vraie foi », dont il n'est rien resté. Dans la Théosophie,
l'auteur s'appliquait à relever comment la sagesse païenne avait
connu déjà des vérités chrétiennes sur le Démiurge ou la Trinité.
Ces points de contact étaient établis d'après des philosophes ou
d'après des oracles, dont l'origine est rarement donnée, oracles de
grands sanctuaires, puis d'après les oracles sibyllins. Une édition
critique et complète en a été donnée en 1941 àHamburg parHartmut
Erbse sous le titre Fragmente griechischer Theosophien herausgegeben
und quellenkritisch untersucht1. Les oracles dont je traiterai se lisent
déjà sous la même forme à la fin de l'ouvrage de Karl Buresch publié
à Leipzig en 1889 et intitulé Klaros, Untersuchungen zum Orakel-
wesen des spàteren Altertums. Ce courageux et savant explorateur de
la Lydie, mort très jeune, avait découvert aux environs de Magnésie
du Sipyle un oracle d'Apollon Clarien à la ville de Kaisareia Troketta,
révélée par ce texte et pour son nom même et pour son site. Il publia
et commenta cet oracle en un livre2 où il étudiait les oracles de
Claros. Il y joignit un appendice intitulé Xpyjcr(xol tôv 'EXXrjvwcôiv
0e<ôv, pp. 87-126, où il publiait un manuscrit de Tubingen3 décou
vert par Neumann, la partie la plus importante des extraits de la
1. Volume IV des Hamburger Arbeiten zur Altertumswissenschaft, herausgegeben von
U. Knoche, H. Rudolph und B. Snell, 234 p. in-8°. Les trois oracles que j'étudie sont
édités aux pages 172-173, avec l'apparat critique. A la bibliographie de H. Erbse sur
cet ouvrage, p. 1, note 2, ajouter l'article de A. D. Nock, Rev. Et. Ane., 1928, 280-290 :
Oracles théologiques.
2. 134 p. in-8°, Teubner.
3. Exactement la copie d'un manuscrit, lequel fut brûlé à Strasbourg en 1870. TROIS ORACLES DE LA THÉOSOPHIE 569
Théosophie, qui donnait une belle série d'oracles, notamment les
trois nôtres1. Mais déjà ces derniers se lisaient dans le livre de Gustav
Wolff paru à Berlin en 1856, qui reconstituait d'après de multiples
sources un ouvrage de Porphyre en sa jeunesse : Porphyrii de philo-
sophia ex oraculis haurienda librorum reliquiae2, ouvrage resté class
ique comme il le mérite3. Peu auparavant, en 1853, N. Piccolos les
avait fait connaître avec d'autres d'après un manuscrit de Florence,
dont Francesco Del Furia lui avait communiqué la copie4.
L'oracle 22 est ainsi présenté : ôti Ilo7tXqc tm
el GU\L(pèç>ei rapt XPW^X(ÙV s^ «piXorifjiav ns[v\)ca npbç
àTcsxpivaTO oôtcoç. Le consultant avait interrogé au sujet d'une
ambassade à envoyer à l'empereur. La réponse est donnée en quatre
hexamètres.
Le même personnage avait demandé et obtenu l'oracle 23 :
Ôti àXXore Xuirou^évo) t<5 IIo7rXqc obç xai tcov 7rpay(i.àT(j>v èvavTtou(xé-
vcov aÛTto xai ttjç oÙgLglç (Asioufxsvyjç xai tou a-cojxaTOç oôx e5
xai (jiaGstv Çyjtouvti, roxp' oô SuvyjOsit) (3oY)0etaç xuyeïv,
oûtcoç ; « une autre fois, comme Poplas était affligé parce que les
affaires lui étaient contraires, que sa fortune allait diminuant et
que physiquement il n'allait pas bien, et comme il cherchait à savoir
auprès de qui il pourrait trouver secours, le dieu lui répondit ainsi ».
L'oracle tient cette fois en un vers : 'iXàcrxou Ztjvôç (3to<ïa>Topoç
àyXaov 6[X[xa, « Supplie l'œil éclatant de Zeus qui donne la vie ».
Le nom est accentué IIoTcXa dans les divers manuscrits. G. Wolff
a justement IIo7rXa et il a commenté en 1856 : « riouXàç
quidam Archelai familiaris apud Josephum, Bell. Iud. 2, 2, 1. Alias
hoc nomen non repperi ». On n'a rien dit depuis lors à ce sujet5.
Il y a quelques exemples du nom Poplas. A Épidaure, en 224 p. C,
un homme de ce nom, ayant été pyrphoros6, consacrait un autel
d'Artémis Agoraia dans le sanctuaire d'Apollon Maléatas : 'ApTéjxiSoç
'Ayopaiaç, 'IoûXtoç IIo7tXà<; 7cup<pop^<ya<; rb ap' stoç7. L'éditeur,
1. Pages 101-102. Là la numérotation des paragraphes, 21-23, conservée par H. Erbse.
2. 253 p. in-8°. Réimprimé photographiquement à Hildesheim (G. Olms) en 1962.
Nos trois oracles aux pages 238-239 avec les numéros 7, 8 et 9. G. Wolff utilisait un
manuscrit de Florence (copie de F. Del Furia) et un de Naples moins bon, lu par lui-
même.
3. J'en profite pour rappeler et recommander aussi l'ouvrage de G. Wolff, non réim
primé, De novissima oraculorum aetate (56 p. in-4°, Berlin, 1854).
4. Supplément à l'Anthologie grecque. Sur ce livre et sur N. Piccolos, voir ci-après.
Ces trois oracles aux pages 183-185 avec les numéros VII, VIII, IX. Pour Del Furia,
voir p. ix.
5. Le dictionnaire des noms propres de Pape et Benseler enregistrait le nom d'après
Josèphe et d'après une inscription, CIG, 3820 ; voir ci-après.
6. Sur cette fonction, voir Rev. Et. Gr. 1966, 746-748.
7. IG, IV, 405. Le texte était inédit. Pour la date notamment il est dommage qu'on
n'ait pas publié une photographie.
1968 38 COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 570
F. Hiller von Gaertringen, a commenté ainsi le nom : «
cf. Ios. B. Iud., 14 », évidemment d'après le dictionnaire de Pape
et Benseler.
Récemment on a publié une épitaphe de Rome qui donne deux
fois le nom, pour le père et pour le fils : IIotcXS i/iô> Tcar/jp IIo7rXàç
f/,VY)[jnr)<; x*Plv ^0 ÇfaavTi tj', fXYJveç1 rf. L'éditeur, L. Moretti,
explique : « Nomina hypochoristica quae dicuntur, ut IIo7rXàç,
Romae saepius reperiuntur (AyjjrrjTpaç, TefAivôcç, ZcocKfjwcç, etc.) d1.
Parmi les innombrables exemples des noms en -ôcç à l'époque
impériale2, et déjà auparavant, ce qu'il est bon de rapprocher
avant tout, ce sont des cas où cette terminaison hypocoristique
grecque s'ajoute à des noms latins. On a ainsi par exemple
'AvToovôcç, Aovytvàç, OùaXepàç, 'Poucpàç3, Aovyaç4, Ms\i\iciqb, etc.
Mais le rapprochement le plus obvie, c'est celui où la terminaison
s'applique à un prénom latin, à savoir le nom de l'évangéliste Luc,
Aouxaç, qui est attesté à Antioche de Pisidie6 comme à Tégée7.
Comme Aouxaç se place à côté de Aouxioç8, ÏIotcXoç est l'hypoco-
ristique de IloTcXtoç, et non de Ilo7tXi.x6Xaç9.
Le hasard me fait retrouver ce nom dans l'Isaurie avec cette
épitaphe : rio-rcXâç Ouav(oX[i] ôuyarpl aÛTou jx(vrj(X7jç') x(àptv)10

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