Zevaco pardaillan 9 fin de pardaillan
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Extrait

Michel Zévaco LA FIN DE PARDAILLAN Les Pardaillan – Livre IX 1926 – Tallandier, Le Livre national n°551 Grand roman de drame et de l’amour Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits » Table des matières I RUE SAINT-HONORÉ ..........................................................5 II AUTOUR DU PILORI SAINT-HONORÉ........................... 13 III LA DAME AUX YEUX NOIRS SE FAIT CONNAÎTRE....26 IV LA MARCHE À LA POTENCE..........................................34 V COMMENT FINIT L’ALGARADE......................................44 VI LE ROI...............................................................................63 VII D’ANCIENNES CONNAISSANCES ................................79 VIII PREMIER CONTACT.................................................... 88 IX OÙ L’ON VOIT ENCORE INTERVENIR LA DUCHESSE DE SORRIENTÈS .................................................................106 X LANDRY COQUENARD....................................................115 XI CONFIDENCES .............................................................. 133 XII LA FORTUNE SE PRÉSENTE ...................................... 146 XIII LES PETITS SECRETS DE LANDRY COQUENARD.. 159 XIV VALVERT SE MONTRE HÉSITANT ............................171 XV REVIREMENT ...............................................................188 XVI LA DÉCLARATION ..................................................... 202 XVII OÙ ALLAIT LA PETITE BOUQUETIÈRE.................. 213 XVIII MAMAN MUGUETTE............................................... 219 XIX L’ABANDONNÉE .........................................................235 XX LES AUDIENCES PARTICULIÈRES DE LA DUCHESSE DE SORRIENTÈS ............................................252 XXI PARDAILLAN REPARAÎT ........................................... 261 XXII FAUSTA ET CONCINI ................................................270 XXIII PARDAILLAN SUIT ENCORE FAUSTA................... 291 XXIV LE DUC D’ANGOULÊME ET FAUSTA.................... 298 XXV LE DUC D’ANGOULÊME ET FAUSTA (suite)...........318 XXVI UN INCIDENT...........................................................326 XXVII PARDAILLAN ET FAUSTA......................................336 XXVIII LÉONORA GALIGAÏ............................................... 361 XXIX CONCINI....................................................................375 XXX ODET DE VALVERT...................................................401 XXXI ODET DE VALVERT (suite) ...................................... 412 XXXII LE CONDUIT SOUTERRAIN ................................. 430 XXXIII LE PÈRE ET LA FILLE...........................................454 XXXIV LA PETITE MAISON DE CONCINI........................466 XXXV LA PETITE MAISON DE CONCINI (suite) ............ 483 XXXVI LA PETITE MAISON DE CONCINI (fin) ...............494 XXXVII AUTOUR DE LA MAISON ....................................520 XXXVIII LA SORTIE ...........................................................529 XXXIX UN INCIDENT IMPRÉVU......................................545 XL DE CONCINI À FAUSTA ...............................................565 XLI L’ALGARADE DE LA RUE DE LA COSSONNERIE.... 591 – 3 – À propos de cette édition électronique................................ 603 – 4 – I RUE SAINT-HONORÉ Une matinée de printemps claire, caressée de brises folles parfumées par les arbres en fleur des jardins du Louvre proches… C’était l’heure où les ménagères vont aux provisions. Dans la rue Saint-Honoré grouillait une foule bariolée et affairée. Les marchands ambulants, portant leur marchandise sur des éven- taires, les moines quêteurs et les aveugles des Quinze-Vingts, la besace sur l’épaule, allaient et venaient, assourdissant les pas- sants de leurs « cris » lancés d’une voix glapissante, agitant leurs sonnettes ou leurs crécelles. À l’entrée de la rue de Grenelle (rue J. -J. Rousseau) moins animée, stationnait une litière très simple, sans armoiries, dont les mantelets de cuir étaient hermétiquement fermés. Derrière la litière, à quelques pas, une escorte d’une dizaine de gaillards armés jusqu’aux dents : figures effrayantes de coupe-jarrets d’aspect formidable, malgré la richesse des costumes de teinte 1sombre. Tous montés sur de vigoureux rouans , tous silencieux, raides sur les selles luxueusement caparaçonnées, pareils à des statues équestres, les yeux fixés sur un cavalier – autre statue équestre formidable – lequel se tenait à droite de la litière, contre le mantelet. Celui-là était un colosse énorme, un géant comme on en voit fort peu, avec de larges épaules capables de 1 Rouan : cheval dont les crins sont noirs et la robe formée de poils rougeâtres et de poils blancs. – 5 – supporter sans faiblir des charges effroyables, et qui devait être doué d’une force extraordinaire. Celui-là, assurément, était un gentilhomme, car il avait grand air, sous le costume de velours violet, d’une opulente simplicité, qu’il portait avec une élégance imposante. De même que les dix formidables coupe-jarrets – dont il était sans nul doute le chef redouté – tenaient les yeux fixés sur lui, prêts à obéir au moindre geste ; lui, indifférent à tout ce qui se passait autour de lui, tenait son regard constam- ment rivé sur le mantelet près duquel il se tenait. Lui aussi, de toute évidence, se tenait prêt à obéir à un ordre qui, à tout ins- tant, pouvait être lancé de l’intérieur, de cette litière si mysté- rieusement calfeutrée. Enfin, à gauche de la litière, à pied, se tenait une femme : costume pauvre d’une femme du peuple, d’une irréprochable propreté, teint blafard, sourire visqueux, âge imprécis : peut- être quarante ans, peut-être soixante. Celle-là ne s’occupait pas de la litière contre laquelle elle se tenait collée. Son œil à demi fermé, singulièrement papillotant, louchait constamment du côté de la rue Saint-Honoré, surveillait attentivement le va-et- vient incessant de la cohue. Tout à coup elle plaqua ses lèvres contre le mantelet et, à voix basse elle lança cet avertissement : – La voici, madame, c’est Muguette, ou Brin de Muguet, comme on l’appelle. Un coin du lourd mantelet se souleva imperceptiblement. Deux yeux larges et profonds, d’une angoissante douceur, paru- rent entre les plis et regardèrent avec une ardente attention celle que la vieille venait de désigner sous ce nom poétique de Brin de Muguet. C’était une jeune fille de dix-sept ans à peine, une adorable apparition de jeunesse radieuse, de charme et de beauté. Fine, – 6 – souple, elle était gentille à ravir dans sa coquette et presque luxueuse robe de nuance éclatante, laissant à découvert des chevilles d’une finesse aristocratique, un mignon petit pied élé- gamment chaussé. Sous la collerette, rabattue, garnie de den- telle, d’où émergeait un cou d’une admirable pureté de ligne, un large ruban de soie maintenait devant elle un petit éventaire d’osier sur lequel des bottes de fleurs étaient étalées en un dé- sordre qui attestait un goût très sûr. L’ œil espiègle, le sourire relevé d’une pointe de malice, le teint d’une blancheur éblouis- sante, capable de faire pâlir les beaux lis qu’elle portait devant elle, la démarche assurée, vive, légère, infiniment gracieuse, elle évoluait parmi la cohue avec une aisance remarquable. Et d’une voix harmonieuse, singulièrement prenante, elle lançait son « cri » : – Fleurissez-vous !… Voici Brin de Muguet avec des lis et des roses !… Fleurissez-vous, gentilles dames et gentils sei- gneurs ! Et la foule accueillait celle qui se donnait à elle-même ce nom de fleur, frais et pimpant : Brin de Muguet, avec des sou- rires attendris, une sympathie manifeste. Et à voir l’empressement avec lequel les « gentilles dames et les gentils seigneurs » – qui n’étaient souvent que de braves bourgeois ou de simples gens du peuple – achetaient ses fleurs sans mar- chander, il était non moins manifeste que cette petite bouque- tière des rues était comme l’enfant gâtée de la foule, une ma- nière de petit personnage jouissant au plus haut point de cette chose inconstante et fragile qu’on appelle la popularité. Il est certain que ce joli nom : Brin de Muguet – qui semblait être fait exprès pour elle tant il lui allait à ravir – ce nom que d’aucuns abrégeaient en disant simplement Muguette, voltigeait sur toutes les lèvres avec une sorte d’affection émue. Il est certain aussi qu’elle devait faire d’excellentes affaires, car son éventaire se vidait avec rapidité, cependant que s’enflait le petit sac de – 7 – cuir pendu à sa ceinture, dans lequel elle enfermait sa recette à mesure. Derrière Brin de Muguet, à distance respectueuse, sans qu’elle parût le remarquer, un jeune homme suivait toutes ses évolutions avec une patience de chasseur à l’affût, ou d’amoureux. C’était un tout jeune homme – vingt ans à peine – mince, souple comme une lame d’acier vivante, fier, très élégant dans son costume de velours gris un peu fatigué et faisant son- ner haut les énormes éperons de ses longues bottes de daim souple, moulant une jambe fine et nerveuse jusqu’à mi-cuisse. Une de ces étincelantes physionomies où se voyait un mélange piquant de mâle hardiesse et de puérile timidité. Il tenait à la main un beau lis éclatant et, de temps en temps, il le portait à ses lèvres avec une sorte de ferveur religieuse, sous prétexte d’en respirer l’odeur. Il est certain qu’il avait acheté cette fleur à la petite bouquetière des rues. À voir les regards chargés de pas- sion qu’il fixait sur elle, de loin, on ne pouvait se tromper : c’était un amoureux. Un amoureux timide qui, en toute certi- tude, n’avait pas encore osé se déclarer. La mystérieuse dame invisible, qui se tenait attentive der- rière les mantelets légèrement soulevés de sa litière, ne remar- qua pas ce jeune homme. Ses grands yeux noirs d’une angois- sante douceur – tout ce que nous voyons d’elle pour l’instant – se tenaient obstinément fixés sur la gracieuse jeune fille et l’étudiaient avec une sûreté qui, avec des yeux comme ceux-là, devait être remarquable. Après un assez long examen, elle laissa tomber à travers le man
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