Ateliers de vie quotidienne : le plaisir de la table
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Ateliers de vie quotidienne : le plaisir de la table

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MarieOdile FOUCAULT, coordinatrice, etAnne DAUZON, directrice du centre communal d’action sociale de Château Gontier (Interview réalisée le 28 août 2008)
Ateliers de vie quotidienne : le plaisir de la table
ans quel contexte sont nés les ateliers de vie Dquotidienne ? L'idée est née il y a 10 ans à la demande des partenaires sociaux qui étaient à la recherche d'outils spécifiques pour les personnes en réinsertion, qui étaient éloignées de l'emploi et souffraient d'isolement. Il a été proposé de mettre en place ces ateliers afin de lutter contre les exclusions, de favoriser le mieux être, la reconnaissance et la redynamisation des personnes en proposant des actions collectives. Au cours de ces 10 ans, ces ateliers se sont fortement développés. Oui, nous avons, au fil des ans, répondu à la demande des personnes. Aujourd'hui, nous disposons d'une palette d'ateliers proposés chaque semaine : menuiserie, couture, journal, travaux manuels et cuisine. Chaque personne ne peut s'inscrire à plus de 2 ateliers afin de développer son autonomie. Ces ateliers doivent, en effet, être un tremplin vers l'insertion sociale et professionnelle. Il ne s'agit pas de "garder" les participants au sein de ces ateliers mais bien de les aider à accéder à des activités de droit commun (activités sportives, associatives…). Quel est le profil des personnes accueillies ? Depuis 1998, 155 personnes ont participé à ces ateliers. Elles sont orientées par les assistantes sociales du conseil général, la conseillère en économie sociale et familiale du CCAS, l'équipe du centre médicopsychologique, les formateurs de la sauvegarde de l'enfance…, mais le bouche à oreille commence aussi à bien fonctionner. Les participants sont bénéficiaires du RMI, de l'allocation adulte handicapé, de la pension invalidité ou vivent d'emplois précaires. Ce sont des mères de familles ou des personnes seules isolées. Parleznous des ateliers cuisine ? A tour de rôle, chacun propose une recette. Après l'achat des ingrédients, tout le groupe participe à la réalisation du plat. Chacun doit aussi copier la recette pendant la cuisson afin, non seulement de garder une trace écrite, mais aussi de pouvoir en discuter avec ses proches, voire de refaire la recette chez eux. Puis, les participants repartent avec une part du plat ou à certains moments de l'année, le dégustent ensemble. Quels types d’échanges ont lieu lors ces ateliers ? Les questions des mamans tournent principalement autour des enfants « comment les faire manger tel aliment ? Que faire quand ils ne veulent pas déjeuner le matin ? » ; celles
des personnes seules sont surtout orientées sur la façon de cuisiner « comment cuisiner … je n'ai pas envie de cuisiner ». Dans les 2 cas, il est question aussi du coût des denrées. Ayant moimême été formée par le comité d'éducation pour la santé de la Mayenne sur le thème de la nutrition à partir du classeur « A tout prix », je peux aborder avec eux des questions autour de l'équilibre nutritionnel. Depuis 2005, j'insiste sur la consommation des fruits et légumes. Mais il faut prendre garde de ne pas se limiter à délivrer de l'information ; il faut rester sur une notion de plaisir. Au fil des ateliers, je me rends compte que les participants s'autorisent à changer de comportement alimentaire, à goûter de nouveaux aliments comme le fenouil, à réfléchir davantage à leurs achats, à utiliser les restes…. Par ailleurs, ces atelierscontribuent à renforcer le lien social, la confiance en soi et les relatio sein des familles. Il est valoris pour eux de rentrer avec une pa du plat cuisiné en commun et d la faire goûter à leur entourage. Parfois, il m'arrive de me mettre en retrait car des participants sont devenus des personnes ressources. Ces ateliers cuisine ontils évolué au fils des années ?
Oui, il existe aujourd'hui un groupe spécifique qui a pour mission d'écrire un recueil de recettes à partir des expériences vécues. Par ailleurs, 2 fois par an, nous organisons des tables ouvertes, repas auxquels sont conviés les partenaires sociaux. Les participants ont souhaité aussi s'ouvrir vers les autres, en organisant par exemple des après midi goûters dans les maisons de retraite, une dégustation de gaufres dans un centre de loisirs ou en étant présents lors des virades de l'espoir par la préparation d'un pot au feu ou encore lors de l'exposition des 10 ans du CCAS prévue au mois d'octobre 2008..Depuis 2003, des échanges mamans/ enfants autour de la cuisine ont lieu pendant les vacances scolaires en lien avec l'atelier parentalité de l'antenne solidarité. Ces séances permettent d'une part, de créer des liens entre les enfants, mais aussi de valoriser les mamans dans leur rôle de mère. Récemment, les participants ont souhaité la création d'ateliers tournés autour de la santé et du bienêtre. Nous proposons désormais en lien avec les associations existantes des randonnées pédestres, des cours de gymnastique, de yoga, des séances de piscine, de boule bretonne… Au fil des ans, les participants ont investis la vie de la cité. Avezvous été confrontées à certaines difficultés ?
Parfois, certains participants n'ont pas envie de modifier leur comportement alimentaire. Quoi qu'il en soit, ce type d'actions nécessite un travail dans la durée, dont le moteur doit rester le plaisir.„
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