Conseil diététique aux diabétiques
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Conseil diététique aux diabétiques

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dossier enseignement
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CONSEIL DIÉTÉTIQUE AUX DIABÉTIQUES*
Le conseil diététique aux diabétiques a profondément changé ces vingt dernières années. Il constituait jusqu’alors une suc-cession d’interdits et de restrictions, justifiant le terme de « régime »(comme on parle d’un régime carcéral), excluant le sujet diabétique de beaucoup d’activités conviviales, en fai-sant même un être à part dans la cellule familiale. Le conseil diététique à un sujet diabétique, de nos jours, lui confère une valeur exemplaire, la diététique du diabète étant, à peu de choses près, celle recommandable à un sujet non-diabétique du même âge, du même sexe, ayant la même activité physique et soucieux de se garder en bonne santé. De paria, en quelque sorte, le sujet diabétique devient un modèle, ce qui est un changement radical. Ce disant, le médecin prescripteur doit savoir qu’il a peu de chances d’être compris s’il tente soit d’imposer un changement radical, massif, des habitudes alimentaires, soit s’il demande au patient des sacrifices sur ses habitudes, intenables sur le long terme, soit encore s’il se complait dans un discours « nutritionnel », alors que le discours ne peut être que concret sur les aliments avec une connaissance allant jusqu’à celle des marques et des pro-duits trouvés sur les étagères des supermarchés. Le conseil diététique doit être progressif, choisissant un point d’impact à modifier; cet élément doit être expliqué, réexpliqué, sa compréhension vérifiée, son observance ou non constatée au fil des consultations. Un point étant acquis, un nouvel élément pourra alors être éventuelle-ment abordé. Si l’on devait résumer en quelques mots les caractéristiques du conseil diététique à un sujet diabétique, nous dirions : – pour un diabétique de type1, que l’essentiel est de comprendre que diététique et schéma insulinique che-minent « enchaînés l’un à l’autre de façon indissociable », voulant dire par là que l’on ne peut comprendre la diété-tique qu’à la lumière du schéma insulinique et que, à l’opposé, on ne peut comprendre le schéma insulinique qu’à la lumière de la diététique ;
Centre de diagnostic, Hôtel-Dieu, 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75004 Paris.
Correspondance : Gérard Slama, à l’adresse ci-dessus. Email : gerard.slama@htd.aphp.fr
e * Conférence donnée dans le cadre de la 48Journée annuelle de nutrition et de diététique, le vendredi 25 janvier 2008. 152
Gérard SLAMA
– pour un diabétique de type2, que l’essentiel est un régime suffisamment hypocalorique pour entraîner, au mieux, une perte pondérale modérée mais soutenue ; – dansles deux cas, le régime doit être globalement pauvre en graisses saturées, riche en fibres, évitant les apports glucidiques massifs au cours d’un même repas.
Bref aperçu historique
Le mérite d’avoir, le premier, compris et proposé un abord scientifique au conseil diététique du diabétique est Apollinaire Bouchardat. Ce pharmacien, puis médecin diabétologue, a démontré dans les années 1870 (il était un contemporain de Claude Bernard) que la glycosurie était augmentée après les repas et en particulier après la prise de produits amylacés ; il démontrait également que la réduction drastique des prises glucidiques entraînait une négativation de la glycosurie ; il conseillait donc aux méde-cins de prescrire une telle réduction suivie d’une réintro-duction progressive des glucides dans l’alimentation jusqu’à ce que la glycosurie réapparaisse, déterminant ainsi pour chaque sujet un « seuil de tolérance glucidique ». Le but du régime était bien sûr de maintenir le sujet en deçà de son seuil de tolérance. Il alla même jusqu’à pres-crire à ses patients une autosurveillance urinaire de la gly-cosurie grâce au lait de chaux, leur permettant ainsi de se maintenir idéalement au-dessous de ce seuil. Avant lui, tout et son contraire avait été proposé dans la diététique du diabète : – unrégime enrichi en lipides ; – unrégime enrichi en protéines ; – unrégime enrichi en alcools divers ! – etmême un régime… enrichi en glucides. Tout ceci bien sûr sans aucune base scientifique. Les conséquences des constatations d’Apollinaire Bou-chardat ont perduré jusqu’à un passé récent, comme cela a été souligné dans l’introduction, puisque la réduction glucidique a constitué pendant très longtemps la base de la prescription diététique aux diabétiques. Outre ces aspects restrictifs, quasi-punitifs, le régime selon Apolli-naire Bouchardat avait comme inconvénient d’être très riche en lipides, donc potentiellement athérogène.
Cah. Nutr. Diét., 43, 3, 2008
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