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Trop menu le fil casse, scènes de la vie russeI. TourguenefRevue des Deux Mondes T.34, 1861Trop menu le Fil casse, scènes de la vie russePERSONNAGES.ANNA VASSILEVNA LIBANOF, quarante ans.VVEARRVA ANRICA OIVLAANEVOVNAN,A s aM fOillRe,O dZixO-Fn,e upfa arennst.e de Mme Libanof, quarante-cinq ans.Mlle BIENAIMÉ, gouvernante de Vera Nicolaevna.VELUAGDÈINMIER  APNEDTRRÉOITVICTHC HG OSRTASNKII,T aZIuNtrEe,  vuoni svioni, sviinn, gvti-nsigxt -ahnuist. ans.ILVeA cNa pPitAaiVnLeI TTCCHH OMUOKUHKAHINNOEF, ,t rcoiinsqièuamnet ev oainssi.n, trente ans.UUNN  DMAOIMTREES TDIQHUOET.EL.(La scène se passe chez Mme Libanof. — Le théâtre représente la grande sallesduur nlee  rsiaclhoen ,h aà bgitaauticohne;  tsrouirs l ep ojartredsi ns. ou vLreenst , mauur fso snod nst uor rlnaé ss adllee  àp omrtraanitgse. r, à  dSruori tleesdeecvoanntd,  pulanen,  tuan bplee tict obiullvaerrdte.  d eD jaonusr nuan ucx,o inu,n  unpiea gnroa nedt e qhuoerlloqguee s mfuaruatlee.uils.  AuGORSKI, entrantIl n’y a personne. Tant mieux... Quelle heure est-il?... Neuf heures et demie. C’estaujourd’hui le jour décisif... Oui,... oui. (Il s’approche de la table et prend un journal.)Voyons les nouvelles... (Moukhine sort de la salle à manger. Gorski se retournevivement.) Tiens... Moukhine! Par quel hasard? quand es-tu arrivé?MOUKHINE.Cette nuit, mais j’ai quitté la ville à six heures. Mon postillon s’est égaré...GORSKI.Tu connais donc Mme de Libanof?MOUKHINE.Je viens ici pour la première fois. C’est au bal du gouverneur qu’on m’a présenté àMme de Libanof, comme tu rappelles; j’ai dansé avec sa fille, et cela m’a valul’honneur d’une invitation. (Regardant autour de lui.) La résidence est belle!GORSKI.Je le crois bien ! la première maison de la province ! Il fait bon vivre ici... C’est unagréable mélange que cette existence campagnarde à la russe et cette vie dechâteau à la française... Tu en jugeras. La maîtresse de la maison est veuve etriche. Sa fille...MOUKHINE, l’interrompant.Sa fille est charmante?...GORSKI.Ah!... (Après un court silence.) Ouï.MOUKHINE.
Comment se nomme-t-elle?GORSKI.Vera Nicolaevna... Sa dot est magnifique.MOUKHINE.Bah! cela m’est égal. Je ne suis pas un épouseur.GORSKI.Tu n’es pas un épouseur, mais tu as la mine d’un prétendu.MOUKHINE.Serais-tu jaloux par hasard?GORSKI.Encore ! Causons donc en attendant que ces dames descendent pour déjeuner.MOUKHINE.Dis-moi d’abord quelle sorte de maison est celle-ci,... quelles gens l’habitent...GORSKI.Ma défunte mère a détesté Mme Libanof pendant vingt ans au moins... Il y a donclongtemps que nous nous connaissons. Mme de Libanof, née Solotopine (tel est lenom inscrit sur ses cartes de visite), est une brave femme qui jouit de la vie et enlaisse jouir les autres. Le général Monplaisir s’arrête chez elle en passant. Si sonmari n’était pas mort jeune, elle eût fait son chemin. Elle est un peu sentimentale, unpeu enfant gâté; elle accueille son monde sans trop de réserve, sans trop deprévenance... Il faut lui savoir gré de ne pas parler du nez et de ne pas faire trop demédisances. Elle tient sa maison en bon ordre, et régit elle-même ses biens. C’estune tête politique. Une de ses parentes, Mme Morozof, Varvara Ivanovna, vit auprèsd’elle. C’est une femme assez bien élevée, veuve aussi, mais pauvre. Elle estméchante, et elle déteste sa bienfaitrice; mais cela importe peu. Il y a encore unegouvernante française qui fait partie de l’établissement, sert le thé, soupire aprèsParis, aime le petit mot pour rire, et roule mélancoliquement ses petits yeux... àl’adresse des arpenteurs et des architectes, qui lui font la cour. Comme elle ne jouepas aux cartes, et que le boston n’est agréable qu’à trois, on s’est affublé en sonhonneur d’un capitaine en retraite, un certain Tchoukhanof, qu’on tient à demi-ration.Il a de grandes moustaches et un air de matamore, ce qui ne l’empêche pas den’être au fond qu’un très humble courtisan. Toutes ces personnes sont de la maisonet n’en sortent pas; mais Mme de Libanof a beaucoup d’autres relations... Il meserait impossible de me les rappeler toutes... Parmi les visiteurs les plus assidus, ilfaut compter le docteur Gutmann. C’est un joli garçon, à favoris soyeux, qui n’entendpas grand’chose à la médecine, mais qui baise avec attendrissement les mainsd’Anna Vassilevna... Cela plaît assez à la veuve, qui a de jolies mains, un peu troppotelées, mais blanches. et les doigts retroussés du bout...MOUKHINE, avec impatience.Mais tu ne dis rien de la fille?GORSKI.Patience donc! Que te dirai-je de Vera Nicolaevna? Je ne sais vraiment rien d’elle.Qui peut se vanter de connaître une jeune fille de dix-huit ans? Elle fermente encorecomme un vin nouveau, mais elle fera sans doute une femme charmante. Elle estfine et spirituelle, elle a du caractère, un cœur tendre, et ne demande qu’à vivre. Ellese mariera bientôt.
Avec qui?MOUKHINE.GORSKI.Je n’en sais rien,... mais elle ne restera pas longtemps fille.MOUKHINE.Cela s’entend. Un riche parti...GORSKI.Oh ! ce n’est pas parce qu’elle est riche !MOUKHINE.Et pourquoi donc?GORSKI.Parce qu’elle a compris que la vie de la femme ne commence que le jour de sesnoces, et qu’elle veut vivre. Écoute... Mais quelle heure est-il?MOUKHINE.Il est dix heures.GORSKI.Dix heures,... j’ai encore le temps. Écoute bien. Nous sommes en guerre ouverte,Vera Nicolaevna et moi. Sais-tu ce qui m’a fait accourir ici ventre à terre hier matin?MOUKHINE.Comment veux-tu que je le sache?GORSKI.Un jeune homme de ta connaissance a l’intention de demander aujourd’hui sa main.MOUKHINE.Et qui donc?GORSKI.Vladimir Petrovitch Stanitzine, ex-lieutenant de la garde, un de mes bons amis.Imagine-toi que c’est moi-même qui l’ai introduit ici. Ce n’est pas tout : je l’aiprécisément introduit pour qu’il épouse Vera Nicolaevna. Ces un homme d’un espritmédiocre, bon, modeste, paresseux, sédentaire. Elle ne peut trouver un meilleurmari, et elle le sait bien. Je suis un ancien ami de la famille, et ne veux que son.neibMOUKHINE.Tu es donc accouru ici au galop pour être témoin du bonheur de ton protégé?GORSKI.Tout au contraire... Je suis venu pour mettre obstacle à ce mariage.
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