Notes de titulature et de prosopographie byzantines. A propos de trois membres de la famille Rogerios (XIIe siècle) - article ; n°1 ; vol.22, pg 184-198
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Notes de titulature et de prosopographie byzantines. A propos de trois membres de la famille Rogerios (XIIe siècle) - article ; n°1 ; vol.22, pg 184-198

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Description

Revue des études byzantines - Année 1964 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 184-198
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Lucien Stiernon
Notes de titulature et de prosopographie byzantines. A propos
de trois membres de la famille Rogerios (XIIe siècle)
In: Revue des études byzantines, tome 22, 1964. pp. 184-198.
Citer ce document / Cite this document :
Stiernon Lucien. Notes de titulature et de prosopographie byzantines. A propos de trois membres de la famille Rogerios (XIIe
siècle). In: Revue des études byzantines, tome 22, 1964. pp. 184-198.
doi : 10.3406/rebyz.1964.1324
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1964_num_22_1_1324NOTES DE TITULATURE
ET DE PROSOPOGRAPHIE BYZANTINES
A PROPOS DE TROIS MEMBRES DE LA FAMILLE ROGERIOS
(xne siècle)
Avant que l'on puisse songer sérieusement à l'édition du Répert
oire général des principales familles byzantines, il faudra pendant
longtemps encore publier nombre de notices prosopographiques parti
culières, car, faute d'une étude systématique préalable des lois régis
sant l'ordre des préséances, les erreurs d'identification ont été, sont
et seront encore fréquentes. C'est la raison pour laquelle nous nous
sommes efforcés de découvrir ces lois. A cet égard l'analyse des listes
de présence des synodes s'est révélée particulièrement fructueuse (1).
C'est à une nouvelle application de ces lois que nous ferons appel
dans le présent article où nous avons groupé trois hauts dignitaires
appartenant à la famille byzantino-normande des Rogerioi (Roger) (2).
(1) Cf. mes articles dans li.E.B. XVII, 1959, 115; XIX, 1961, 277-279; XXI, 1963, 179-
198.
Rappelons quelques-unes des lois en vigueur au χ 1 1 e siècle :
1° un(e) lils (lille) ne porte pas le prénom de son père (de sa mère);
2° souvent l'aîné(e) des petits-fils (petites-filles) porte le prénom du grand-père (de la
grand-mère) ;
3° sous les Comnènes le jeu des prénoms est extrêmement réduit;
4° les patronymes des descendants des maisons alliées à la dynastie disparaissent, en
général, à la première et deuxième génération au profit des Comnènes, mais aux générations
suivantes ils réapparaissent, avec ou sans le patronyme des en même temps que
réapparaissent les prénoms en usage dans ces familles;
5° au sein menu; de la dynastie des Comnènes un certain nombre de personnages, dont
quelques-uns issus de porphyrogénèles, portent le patronyme de la dynastie préeédenl.e,
c'est-à-dire le nom de famille de l'impératrice Irène Doukaina, femme d'Alexis Ier, fonda
teur de la dynastie des Comnènes;
6° sur le plan des liens de parenté — l'empereur étant toujours pris comme centre — il
existe un ordre rigoureux, de meine que sur celui de la titulature;
7° l'ordre des préséances des plus hauts dignitaires de la cour impériale dépend de la
titulalure et de la parenté (celles-ci étant intimement liées);
8° toute anomalie apparente dans l'ordre des préséances doit pouvoir s'expliquer par un
ordre de prééminence.
(2) Nous rencontrons dans les sources byzantines les graphies suivantes : 'Ρογέρης, 'Ρωκέρης,
Ρογέριος, 'Ρωγεριος [ν. g. Alexiade, éd. Leib I, 52, 55; Π, 14-16, 51, 55; III, 101, 117, 120,
138; NéosHell.,V, 1908, 396; VII, 1910, 26, 33-35, 131; VIII, 1911, 129, 133, 134; XV, 1921, !.. STIERNON : TROIS MEMBRES DE LA FAMILLE ROGERIOS 185
Nous nous poserons à leur propos une triple question. Le césar Jean
Roger et le césar Jean Dalassène sont-ils des personnes distinctes
ou identiques? Quelle est l'identité des parents a"1 Anne Comnène,
fille d'une césarissa et d'un césar? Le sébaste Andronic Roger est-il
fils du césar Jean Roger?
1. Jean Dalassène-Roger, césar
Afin de mener à bien notre démonstration, nous partirons de la
légende métrique d'une bulle de la Collection Lichacev, non complète
ment déchiffrée par le premier éditeur et attribuée par le R. P. V. Laur
ent, sans contestation aucune, au césar Jean Dalassène (3), digni
taire qui, selon l'éminent sigillographe, se donne, dans deux poésies,
pour époux de Marie Comnène, nièce de Manuel I (1143-1180).
Voici le texte de cette légende :
Τον Λαλασηνον δεσπότην Ίωάννην
τον εύτυ/ή καίσαρα Παρθένε σκέποις.
Quant aux deux poésies dont parle V. Laurent, mais dont il omet de
nous indiquer les références, elles ont été publiées dans le Néos Hellè-
nomnèmôn (4). La première porte comme titre :
Εις εικόνα της ύπεραγίας Θεοτόκου κοσμηθεΐσαν παρά του καίσαρος
κυροΰ Ιωάννου του Δαλασσηνοΰ άπό τών κοσμίων της συζύγου αύτοΰ της
πορφυρογέννητου κυράς Μαρίας της Κομνηνής.
Il s'agit, par conséquent, d'un texte votif composé pour une image
peinte représentant la Théotokos. Le césar Jean Dalassène orna cette
image des bijoux de sa femme, la porphyrogénète Marie Comnène.
Quelle était cette porphyrogénète?
On ne connaît, sous les Comnènes, que trois Marie porphyrogénètes,
à savoir :
1° la fille cadette d'Alexis I, qui fut la femme du panhypersébaste
Nicéphore Euphorbènos-Katakalon (δ);
371; L. Sterxbac.h « Nicolai Calliclis Carmina », dans Bozprawy Akademii Umiejelnosci.
Wydzialu Filolog. Serya II, t. XXXVI, Cracovie, 1903, n. XXXII, p. 40-42, 65-67; R. Can-
tarkli.a, Poeti Bizantini, vol. I, Milano, 1948, 176, 177; vol. II, 206-208; Papadopoulos-
Kkramf.tïs, Analekta Hierosolt/mitikès Stachi/ologias, II, 367; J. Kinnamos, éd. Bonn, 36-38,
178; V. Latrent, Bulles métriques, n° 529.)
(3) Y. Lai rent. n° 72Ί.
ί-Ίι T. Y1II, 191 1, 21, 28, 29.
\'j) Typikon d'Irène Duukaina ^- MM Y, 375, 376 ^ />(; 127, oui. 1092 C et, 1093 B. REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES 186
2° la fille aînée de Jean II, qui fut la femme du césar Jean Roger (6) ;
3° la fille de Manuel I, qui fut tout d'abord fiancée, en 1163,
à Alexis-Béla (7), puis plus tard, en février 1180, mariée au césar
Renier de Montferrat (8).
De ces trois Marie, seule la fille de Jean II répond aux précisions
données par le premier des deux poèmes; elle seule, en effet, peut se
glorifier de la couronne de son grand-père (Alexis I), de son père
(Jean II) et de son frère (Manuel I) : Ή παπποπατράδελφον αύχοϋσα
στέφος (9). Le césar Jean Dalassène est donc le mari d'une sœur de
Manuel I et non comme l'écrivait V. Laurent, d'une nièce. La question
est de savoir maintenant si le césar Jean Roger, mari également de
Marie, sœur de Manuel I, est identique ou non au césar Jean Dalassène,
car, de deux choses l'une : ou bien Marie a épousé successivement
Dalassène et Roger (ou vice versa), ou bien ces deux personnages
n'en forment, en réalité, qu'un seul. Or, d'une part J. Kinnamos nous
raconte dans sa Chronique que la mort de Marie, femme du césar Jean
Roger survint pendant la première expédition de Manuel I Comnène
contre Maçoud (1144-1145) (10) et d'autre part, Jean Dalassène,
dans le poème susmentionné, pleure lui aussi la mort de sa femme en
ces termes :
Ή πορφυρανθής σύζυγος μου Μαρία
καν νυν άπανθη πορφυρόχρουν ώς ρόδον
δρεφθεΐσα χεφί, θανάτου ξί,φηφόρου
και θλίψεως άκανθαν έμβαλουσά μοι... (11).
Il est impossible, par conséquent, d'admettre que Marie eût deux
maris successifs en la personne de Jean Roger et de Jean Dalassène,
puisque, comme nous venons de le voir, chacun d'eux déplore la mort
de la même femme. Jean Roger et Jean Dalassène sont, il faut en
convenir, identiques (12).
Notons d'ailleurs — et cette remarque pourrait servir pour d'autres
(6) J. Kinnamos, 36, 37; synode de 1147 = Allatius, De Eccl. Occid. atque Or. perpétua
consensione, Cologne, 1648, 683 = Rhalli et Potli, V, 307; synode de 1166 = PG 140,
col. 253 Λ.
(7) J. Kinnamos, 215; N. Choniatès, 147.
(8) N. Chômâtes, 222; Guillaume de Tyr, dans Her. Hist. Crois. Hist. Occid. I, 1067.
(9) Néos Hell. VIII, 1911, vers 8.
(10) J. Kinnamos, 36-38.
(11) op. cit., vers 10-13.
(12) Cette identification a déjà été faite par Mme VVittek, mais la preuve en est restée
inédite, cf. Byzantion, XXI II,!,1953, 139, note 4 (M. Mathieu, Cinq poésies byzantines des
X1K et XIIIe siècles, n. îv. — L'Épitaphe du sébaste Roger). STIERNON : TROIS MEMBRES DE LA FAMILLE ROGERIOS 187 L.
cas — que le patronyme « barbare » Rogerios n'est utilisé que dans
les textes qui n'éman

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