Faire ce qui marche
Dans le commerce, l'arrogance est ce qu'il y a de pire. En Bourgogne, « certains viticulteurs prennent la grosse tête... et ne font plus visiter leur chaix... », me raconte un sommelier de Chailly en Armançon, avant de montrer les splendides caves voutées de « Patriarche » à Beaune (depuis 1780) avec les grands crus, Clos Vougeot, ou Vosne-Romanée. Un vin de Bourgogne qui selon Philippe Leclerc, propriétaire viticulteur de 7 hectares à Gevrey-Chambertin, se vend de mieux en mieux et de plus en plus cher. « Avec 80% à l'export... je n'arrive plus à livrer ». Sean Connery est un de ses fidèles... Oui mais comment développer ? Un demi-hectare s'est vendu récemment 1,2 million ! Le groupe Castel (propriétaire de Nicolas) qui vient de racheter « Patriarche » a des réseaux pour développer l'international. Mais encore faudrait-il produire en quantité. L'une des autres marques du groupe, le Kriter connait un développement spectaculaire. Ce n'est pas du champagne ni du Crémant de Bourgogne, mais un vin mousseux qui marche. Les viticulteurs de Bourgogne ne doivent pas s'endormir sur leurs lauriers. Au-delà des grands crus, il y a de la place pour des vins de qualité à des prix raisonnables tels que les pratiques Drouhin ou un Georges Duboeuf dans le Beaujolais. À Gevrey-Chambertin, le château médiéval racheté par un fonds d'investissement devrait se transformer en prestigieux centre de promotion du vin de Bourgogne. Un peu comme le fait avec succès le Château de Bergerac.