ARTS N° 417 du 26 juin 1953
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Description

Découvrez avec ce journal intégral de la revue "ARTS N° 417" et admirez enfin les grandes actualités sérieuses de cette époque du 26 juin 1953.
Vous allez pouvoir découvrir a la une de ce journal datant de 1953, les sujets notoires des actualités de l'époque :
-LOUVRE
-DUFY
-LE BAROQUE A L'ORANGERIE
-LES TROIS MOUSQUETAIRES ONT GAGNE LA GUERRE PAR R. DUMAY
-LOEWY.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 26 juin 1953
Nombre de lectures 20
EAN13 3607910116547
Langue Français
Poids de l'ouvrage 22 Mo

Extrait

Comment visiter la nouvelle exposition des peintures du louvre
DUFY au Musée d'Art Moderne — Le Baroque à l'Orangerie
Spectacles
SS3 E
140, Faubour g Saint-Honor é - ELY. 21-1 4 Du 2 6 juin a u 2 juillet 1953. - N° 417 . -3 0 franc s
LES BONS SENTIMENTS MENENT LE MONDE
LŒWY Les trois Mousquetaires PROPOSE
UNE ONT GAGNÉ LA GUERRE !
Nous avons prétendu, l'année der- ne, c'est mainteni r dan s la NOUVELLE nière, et non sans raison, que Raymond par Raymond DU MAY nui t toute une littérature
Qmnav était le fil» d'Alexandre Dumas, Cette démission de la criti-©a le voit bien encore dans ce
qua, si souvent constatée, a textè qui figurera en tête du Livre pendan t lesquels Louis-Phi- d'être lu après sa mor t que TRILOGLE pou r première cause son sou-d'Alain Guéri» : La vie d'Alexandre
lippe fu t héroïque, M. Guizot de son vivant ? En 1890 était-Dumas raconfec par Alexandre, qui va ci cle trop bien faire. Elle
agréable, M. Thiers désinté- on plus intelligent qu'en paraître chez René Julliard. Ajoutons souffre encore d'avoir ignoré
ressé ; ce furen t les mois de 1840 ? Pourtant , c'est un fai t : qu'on attend de Raymond Dumav le Beauté - Confort Baudelaire et Rimbaud . Ce
troisième volume des aventures de Fan- la Comète pendan t lesquels le il vau t mieux être u n auteu r sont de bons sentiments, mais nie : Les Amours de Fannie. triste vin blanc des banlieues posthume qu'un « auteu r à nous savons qu'il ne fau t pas Utilité fu t servi dans des pichets succès ». Ce dernier qualifi- leur accorder trop de crédit.
d'étain, les paysans savaient catif, appliqué à un roman -
Les critiques donnent d'autres lire, les policiers ne poursui- N jeune hommo- français dé-cier. est l'un des plus
péjoraisons pour expliquer le mépris U barque en Amérique en vaient que Milady, les cor- ratifs qui soient. (En revan -
: 19 :'HISTOIRE de Franc e silencieux dans lequel ils tien- ... , ® déçu par le désordre, donniers ne rapetassaient che, il est éiogieux lorsqu'il passe rapidemen t .sur l'an nent le roman d'aventures. En 1 incoherence, les disproportions que des bottes de sept lieues, s'agit de théâtr e où u n écri- premier lieu, Ils lui reprochent L 1844. Mon manue l de des accessoires de cette vie ultra et on dit que les chevaux des vain qui accumule les de donner une idée fausse de la moderne dont il avait tant rêvé, l'école primaire n e la men - diligences n e descendirent « fours » paraî t suspect). On vie. Evidemment. Mais alors rebuté par les formes irrationnel-tionne pas. en témoignant quelles sont les grandes œuvres jamai s au-dessous du triple les des nouvelles machines, des s'est étonné de la hargn e que hautemen t de ce mépris qu'on où l'on p"ut trouver une repré galop. Personne (enfin, pres- engins mêlés à la vie quotidien-Sainte-Beuve manifest a long-a pour le bonheur et le roma n seniation de la vie qui soit jus-que personne...) n.e s'enri- ne — depuis le tram jusqu'à temp s contre Balzac, c'est que d'aventures. J'imagine bien te ? Est-ce « La Princesse de 1 aspirateur — il décide de céder chissait, mais personne (ça. ses œuvres, au lieu de rester Clèves o ? « La Chartreuse de que les gros ouvrages des spé- a son goût du perfectionnement c'est sûr) n e s'ennuyait. à leur place — entr e les Parme » ? « Les Qaves du Vati-cialistes doivent être moin s et, afin de suivre sa vocation,
main s des critiques — traî - can » ? « La Condition hu et de déclarer la guerre au règne discrets, eux qui transformen t maine s> ? Peut-être... naien t dan s les salons et dan s du « tarabiscoté ». Il allait attein-la course la plus monoton e
les cabinets de lecture. Et dre un double but : favoriser d'u n pays en un e suite de Malheur ou succès Mais qui osera prétendre que la vente des objets industriels lorsque Stendhal, quinze an s ces livres sont des miroirs plus « tournant s s> si serrés que fabriqués en masse à l'époque en après sa mort, commença à fidèles de la réalité que le jour-nos rois, nos républiques et les rendant plus attrayants et, Constatons avec mélancolie nal que j'ai sous les yeux, ce triomphe r cle l'indifférence, nos révolutions ont l'air de se en même temps, jeter les bases que les historiens de la litté- « Parisien Libéré » où six cent le même Sainte-Beuve n e succéder comme dans une d'une nouvelle esthétique,. ratur e ne témoignent pas mille Français voni chercher manqu a pas de jeter l'alar- Autre-fois, aux grandes époques course de Six Jours, où n'ap - chaque jour'leur ration de vie: pour cette anné e exception- me : « Prene z 'garde "1 • D'au - de la sobriété, l'esthétique des paraî t jamai s le septième... Il viols, enlèvements, actes de dé-nelle, de plus d'intérêt que les objets usuels était intimement liée tres que nous vont le lire, et vouement, martyres d'enfants, n'est pas de repos pour les historiens tout court. Aux à leur utilité. Une colonne, une je n e réponds plus de rien. » traits d'héroïsme, règlements de peuples bien nés. uns, il manquai t la guerre, voûte, une coupole, une clé, un C'est que notr e littérature est comptes entre bandes rivales,
En ce temps-là, selon M. couteau n'étaient réellement, aux autre s un livre ennuyeux. honnêtes gens bernés, criminels conçue comme ces armées beaux que s'ils remplissaient avec acquittés, hauts personnages Guizot, la Franc e s'enrichis- On célèbre rituellement sud-américaines : rien que efficacité leur rôle. En cela, compromis... La panoptic complè j sait ; elle s'ennuyait selon M. l'échec des « Burgraves ». des généraux et des colonels ! l'esthétique traditionnelle et l'es-te du parfait romancier d'avende Lamartine . Ce qui n'est considéré comme le signe le qui peuvent montre r leurs turcs figure dans chaque numé- t.étique de Raymond Loewy se re-pas contradictoire, mais plu- plus évident de la renaissance joignent. breveté d'Etat-Major . Qu'un ro. Il n'y a sruère qu'un endroit
tôt complémentaire. Année classique, mais la conquête de Mais tandis que l'esthétique peti t lieutenan t se présent e où il risque de ne pas faire son
sans histoire, 1844 faillit être vingt millions de lecteurs par d'autrefois était statique, la con-beurre, c'est précisément dans le suivi d'une troupe de fan -
ception de la beauté de Loewy une anné e san s histoires. les Mousquetaires apparaît roman-feuilleton, parce que là. tassins, ce n e peu t êtr e que est basée sur le dynamisme ca-i 1 faut, respecter la vraisem-Mais Fhomme politique aveu - comme u n hasard sans im- pour tente r un coup d'état. blance ! ractéristique de notre époque, glé par l'argen t et le poète portance. Sainte-Beuve
conc'est-à-dire sur les possibilités de aveuglé pa r la politique se sacre ses articles à Ponsard, Il est même très nécessaire déplacement des objets à travers
trompaien t tous les deux. et à Casimir Delavigne. que cette vraisemblance soit ré l'espace ou l'eau. L'inconnu n'est pas Sous leurs yeux fermés, il se L'Académie ge réjoui t de confortante. Un grand roman Loewy découvre que la vie
mod'aventures, et c'est là un des produisit tou t simplement u n compter dan s son sein u n derne, qui l'enchante et. le trans-secrets de la réussite de Dumas, miracle. Un miracle, c'est porte d'enthousiasme, est déparée, écrivain d'autan t d'avenir doit ctre optimiste. Optimiste Multiple visage de Brasseur : auteur et interprète de Grisou (1035). (Photo Lipnisky.) alourdie stupidement, par un toujour s ce que les grands, que M. Molé. Duma s n'était le nouveau extérieurement, mais aussi in- nombre affolant de nouveaux homme s ne voient pas. J'ai plus rien. Ou plutô t : il térieurement. Parce que l'opti- objets qui prennent une place beau cherche r : la Franc e n e n'étai t plus qu'un traître. misme. c'est la chaleur. Cest la Notre critique, qui n e lit pas de premier plan dans la vie de fu t unanim e ni sous Sain t vie. L'angoisse, l'inquiétude, l'ab- tous les jours et qui ne répondent Après avoir eu beaucoup de roman s d'aventures, est surde, conduisent naturellement Louis, ni sous Jeann e d'Arc, à aucune des exigences de son d'ambition, Duma s se résigna aventureuse. Elle ne cherche au suicide. Par bonheur, ni les ni sous Robespierre, n i sous sens esthétique. Us n'ont pas été à l'ambition : il voulut être Pierre Brasseur: plus, ou rarement , 

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