ARTS N° 541 du 09 novembre 1955
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Description

Faites un retour en arrière avec ce journal intégral de la revue "ARTS N° 541" et lisez des dizaines d'années après les titres de l'actualité de cette époque du 09 novembre 1955.
En exclusivité venez découvrir en une de cette édition de 1955, les sujets clés des nouvelles à la une de cette l'époque :
-COMMENT ONT APPREND LE FRANCAIS AUX POLYTECHNICIENS
-DOUBLE VUE AU SALON D'AUTOMNE PAR J. LAURENT ET CL. MARTINE
-UTRILLO MON AMI PAR ED. HEUZE.

Informations

Publié par
Publié le 09 novembre 1955
Nombre de lectures 17
EAN13 3607910113669
Langue Français
Poids de l'ouvrage 21 Mo

Extrait

COMMENT ON APPREND LE FRANÇAIS AUX POLYTECHNICIENS (page 7)
» t
é »
i . * .
140, Faubour g Saint-Honoré. - ELY. 21-14. Du 9 a u 15 novembre 1955. — N° 541. - Prix : 4 0 francs.
DOUBLE VUE UTRILLO MON AMI
au Salon d'Automne par Edmond HEUZÉ
EPUIS plus d'un demi Nié par les uns, chassé par par Jacques LAURENT siècle nous étions amis- les autres, exploité par tous, il
Compagnons d'aventure D vivait seul, toujours seul,
end'une époque rude. Les artis- tre une mère préoccupée
tes, tout à la fois enviés et d'Art et une grand-mère si-et Claude MARTINE méprisés vivaient en solitai- lencieuse. Jamai s il ne connut
res. Nous étions en plei- cette tendresse dont
cepenne bataille impressionniste. Se dant il semblait avide, non
Sieste », rappelle avec application C. M. : Le Salon d'Automne 1955 lancer dans la bagarre équiva- plus que la chaleur nécessaire
a eu un placeur : Chapelain- qu'il fu t d'autres règles de com- lait à un suicide. Chacun de à ceux dont la solitude fait
position et qu'on les enseignait Midy. Il est organisé. Il est classé. nous en avait accepté le ris- d'e' : des parias. Cela tenai t
aux Beaux-Arts. Ses personnages Il n'est pas chargé. C'est un délice que. Nous avions, en moyenne, sans doute à. ce que, marqué
pour l'esprit comme pour les jam - sont couchés, debout, groupés, en entre quinze et dix-sept ans. du sceau du génie, il n e
compremier plan, en second plan. A bes. De salle en salle, on a une Notre foi était si grande que prenait personne et personne
côté de lui Raymond Guerrier impression d'ensemble. Cela di- souffrir pour ce que nous con- ne le comprenait.
s'insurge et met à ma l un « Pay -minue le plaisir de découvrir une sidérions comme notre raison Craintif, il fuyait
systématisage de Provence », aux beaux toile entre trente toiles hétérogè- de vivre était la juste rançon quement tout ce qui lui pa -
bruns jaunes, pa r une grossière que nous devions à l'Art-nes mais élimine le sentiment raissait turbulent. La solitude
tête de paysanne en gros plan. qui prévalait, autrefois, quand on Le plus pur d'entre nous, le était pour lui une sorte de
plus timide était sans contre-sortait du Salon d'Automne : un bonheur. Il pouvait rêvasser J. L. : Fougeron pousse de plus
total ahurissement. Le Salon dit Maurice Utrillo. Jamais il tout à son aise. Pâle, émacié, en plus loin la plaisanterie. Dan s
d'Automne, naguère, ne différait n e se mêla à nos extravagan- le chapeau cabossé, sa longue les marchés, on vend des motifs
ces non plus qu'à nos mani-pa s trop du Salon des Arts Ména- silhouette étique le faisait peints sur canevas et destinés à
gers, de la Foire à la Ferraille, qui festations tapageuses. Grand, ressembler à quelque bandit de être brodés par des ménagères
dismince, presque maigre, ombre ont leurs adeptes- Cette fois-ci, la Calabre, à moins que ce posant de quelques heures de
loidégingandée, il fuyait silen-c'est un musée. soit à une sorte de Don Qui-sirs. C'est exactement ce qu'il
cieux et rapide nos cris et nos chotte, qui vivrait en un nous offre. Et cela s'appelle « Le J. L. : Inconvénient des musées
chants. Déjà il était autre... monde inconnu de nous. Jardi n de Touraine »• La Tou-où les salles sont réparties selon C'est peut-être pour cela Cet étrange homme n'était raine vue de l'atelier de Walt Dis-les écoles : il n'est pas facile de
que je recherchais sa tendre point fait à la mesure com-ney. Il se dégage de ce que je retrouver un peintre à sa manière, amitié. mune. Rien de ce qui nous viens de dire que c'est un e toile puisque ce système des
apparenteLa vie de certains êtres intéressait ne semblait avoir engagée. ment s le fait voisiner avec qui lui est si mystérieuse qu'en pour lui d'importance. Son ressemble. J'avais mes raisons C. M. : En regard, les bleus de ce jour de tristesse où je art. sorte de confession, ne se pour chercher les toiles d'Anny Claude Schurr, avec sa « Nature perds tout à la fois, mon am i rattache à aucune école. In -Fougery et de Nelly Cely, je n'y ai morte au x poissons », les tons et le témoin de notre jeunes- différent à toute théorie, il pas réussi. J'ai trouvé pourtan t clairs des « Citrons » de Jules se, je me demande si vraiment ignorait tout du monde de la un anniversaire à souhaiter : ce- Cavailles, la « Matinée à Men- j'ai senti tout ce qu'il repré- peinture. A l'inverse de sa lui de la pendule du Grand Palais, ton » du cliarmant Terechkovitch sentait de grandeur farouche mère Suzanne Valadon, Mau-dont le mécanisme intérieur est redonnent 'confiance en la cou- et de beauté. rice Utrillo fréquenta peu les l'ornement involontaire d'une des leur. Si je fais appel à mes sou- artistes. salles et qui fu t construite pour le J. L. : Voici une salle gouver- venirs je me sens bien misé- Comme camarade, il eut Palais de l'Industrie en 1855, com- née pa r deux toiles placées face rable. ' Quizet, disparu récemment, me le précise une carte de visite Une question se pose à mon à face « Cabanes en Camargue » puis André Utter, qui devint de métal. et « Nature morte de juin ». D'un esprit. L'ai-je suffisamment son beau-père et dont j'étais
C. M. : Michel-Henry a le pré- regard, on a reconnu un Yves aimé ? Protégé ? Soutenu aux l'ami intime. La vie rue
Corcieux avantage de se trouver dans Brayer et un Chapelain-Midy, Il heures où il était attaqué par tot, où les orages succédaient
la salle I, en entran t à gauche. tous ? ne fau t qu'un regard aussi pour au x orages, n'était guère faite
O n a l'œil san s préjudice pour découvrir un Carzou, un « Venise > Je ne connais pas de vie pour une âme fragile, Maurice
trouver du mérit e à ses « Ra- qui éclaire froidement... plus atroce que la' sienne. Nul était un grand enfant, tout
guse > et « pubrovni k ». d'entre-nous n'eut à gravir un bouleversait son esprit-C. M. : chaleureusement... calvaire plus rude. J. L. : Mon irruption au Salon Suite en page 9 J L. : la salle, crée un espace d'Automne a été un peu brutale. et l'équilibre entre des masses se-Le jour baissait. Il fallait lutter
reines et des hérissements. C'est de vitesse avec lui- Des peintres un beau tableau. Le peintre est en me cachaient leurs toiles, occupés train de vaincre, chez Carzou, le
qu'ils étaient encore à les épous- décorateur. Depuis quelques an -seter. Je suis tombé sur line toile nées, nous assistons peut-être aux de Michel Rodde, « Composition à
débuts d'un grand peintre. la fille blonde ». qui est, en effet, Souvenirs d'enfance C. M. : La grande « Mariée » de
une composition. Rodde s'offre Jean Pollet, blanche et rose et à
les plaisirs destructeurs de l'abs- peine grise, est émouvante. Le traction, mais il recompose le peintre, interrogé, avoue qu'en
efmonde ensuite jusqu'à le rendre fet il vient de se marier. Voilà par Marie LAURENCIN cousin germain du mond e des fi- une anecdote mais elle rappelle
guratifs. De Rodde, on passe faci- que la couleur n'est pas exempte
lement... de sentiment. Nous avons rencontré au Sa-A préoccupaient de lutter contre C. M. : A Max Papar t dont « La c J. L. : La fatigue m'a vite pris. lon de l'Enfance, deux prome- l'ignorance. Femme au pigeon » n'est que peu neuses intéressées : Marie Lau-J'ai encore remarqué u n patien t Maman est morte quand femme, le pigeon, peu pigeon puzzle persan, rouge sur fond rencin et Elise Jouhandeau j'avais dix-huit ans, et elle mais dont les jaunes, qui sont le L'occasion était belle de leur de-rouge, « Les Zinias » d'Harry Se- choisissait encore mes robes sujet de la toile, sont agréables. mander d'évoquer « leur plus guela et je me suis rappelé l'his- elle-même. Mon goût de l'in-J. L. : Et l'on aboutit, dans la beau souvenir d'enfance ». toire de France enfantine où on dépendânee, on le voit, était salle des abstraits, à un tableau racontait comment Henri IV, pour soumis à un e bien curieuse qui se détache des autres, celui de toute vengeance, obligea son; UAND je songe à mon Paul Chariot, « L'Après-midi Comment le dessinateur américain Steinberg imagine la vie de palace gros cousin de Mayenne à une enfance, m a mère m'ap-d'été ». Sauf une trace jaune, Qépuisante prom'enade dans un parait d'abord, une c'est une toile strictement bleue parc. C'est que les musées et les femme très instruite, qui

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