L expédition arctique russe de 1905 - article ; n°93 ; vol.17, pg 238-267
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L'expédition arctique russe de 1905 - article ; n°93 ; vol.17, pg 238-267

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Description

Annales de Géographie - Année 1908 - Volume 17 - Numéro 93 - Pages 238-267
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1908
Nombre de lectures 94
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Edouard Blanc
L'expédition arctique russe de 1905
In: Annales de Géographie. 1908, t. 17, n°93. pp. 238-267.
Citer ce document / Cite this document :
Blanc Edouard. L'expédition arctique russe de 1905. In: Annales de Géographie. 1908, t. 17, n°93. pp. 238-267.
doi : 10.3406/geo.1908.18228
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1908_num_17_93_18228GÉOGRAPHIE RÉGIONALE. 238
L'EXPÉDITION xVRCTIQUE RUSSE DE 1905
L'expédition russe de 1905 à l'Eniseï (Ienisseï)2 a eu une grande
importance et a marqué l'ouverture d'un courant commercial pos
sible, par voie de mer, entre l'Europe et le Nord de l'Asie. En même
temps, elle a commencé à constituer, sur l'Eniseï et une partie de
ses affluents, une navigation fluviale à vapeur qui assure des secours
et des points de repère aux trafiquants venant d'Europe, ainsi que des
relations suivies, pendant la belle saison, entre les divers points
habités le long du fleuve.
I. — ESQUISSE HISTORIQUE DE LA QUESTION MARITIME.
Nous ne reprenons pas ici le récit de la découverte historique de
l'embouchure de ГОЬ' (Obi), de celle de l'Eniseï, de la Novaia Zemlia
(Nouvelle-Zemble), de l'île de Vaïgatch et des côtes de la mer de Kara.
On trouvera ailleurs ces détails.
Nous plaçant uniquement au point de vue des relations maritimes
entre l'Europe et l'Extrême-Nord de l'Asie par cette voie, nous
dirons que ces relations n'étaient pas sans précédent au commence
ment du dernier siècle. Bien avant cette époque, des navigateurs russes
et norvégiens, dont l'histoire ne nous a pas conservé les noms, avaient
atteint cette côte sur de grandes barques, soit dans un but de pêche,
[1. Le signataire de cet article, M' Edouard Blanc, a été étroitement associé
à cette expédition, conçue par le prince Hilkov, dont il fut pendant une quinzaine
d'années le collaborateur. Dès la fin de 1905, Mr Blanc exposait brièvement à la
Société de Géographie les objets et les motifs déterminants de cette entreprise
(voir Annales de Géographie, XV' Bibliographie 190-ï, n° 1044). Depuis, le Ministère
des Voies de communication a imprimé la relation du voyage : Sever naïa morskaïa
expeditsiia \iinisterstva Pouleï Soobchtcheniia na rêkou Eniseï v 1000 godou (Izda-
nie Oupravleniia Vnoutrennykh vodnykh pouteï i chosseïnykh dorog) [L'expédi
tion maritime du Nord envoyée à l'Eniseï en 1905 par le Ministère des Voies de
communication (Édition de la Direction de la Navigation intérieure et des Routes)].
S.-Peterbourg, Tip. Ministerstva Pouteï Soobchtcheniia, 1906. Jn-S, 94 p., 18 pi.
carte et phot. Ce rapport a été mis à contribution dans le présent article. — Pour
suivre l'itinéraire, on pourra se reporter à la petite carte hors texte, avec car-
•ton de l'Eniseï, qui accompagne le rapport de Jules de SHOKALSKY(Les recherches
des Russes de la route maritime de Sibérie, dans Report of the Sixth International
Geographical Congress held in London, 1895, London, 1896, p. 239-216) ou à la
grande carte publiée dans les Petermanns Mitteilungen, XLII1, 1897, pi. ix. (N. d.
1. R.V]
[2. Vous transcrivons l'e russe par e, même au commencement des mots : Eniseï,
Eni^eïsk. C'est la seule dérogation notable que nous ayons apportée au système
de transcription exposé par Mr D. Aïtokf {Annales de Géographie, VI, 1897, p. 14-22)
et adopté dans notre publication depuis cette époque. (N. d. 1. R.)] L'EXPÉDITION ARCTIQUE RUSSE DE 1903. 239
soit dans un but commercial. L'existence des vestiges de l'ancien vil
lage de Mangazeia, situé à l'embouchure de la rivière Taz, dans le
golfe de l'Ob', en est la preuve. L'abandon de cette route au début de
du xviii8 siècle eut pour cause l'établissement, par le Gouvernement
russe, de taxes fiscales qui empêchèrent les entreprises commerc
iales d'être rémunératrices dans ces régions.
Quoi qu'il en soit, on avait perdu de vue cette voie commerciale
jusqu'au xixe siècle, lorsque deux Russes, tous deux originaires des
provinces septentrionales, MM™ Sidorov et Sibiriakov, entreprirent
résolument de la ressusciter et firent dans ce sens une active propa
gande. Mais leurs idées se heurtaient aux opinions régnantes, qui repré
sentaient la mer de Kara , comme une glacière infranchissable.
P. P. Krusenstern, en 1862, avait vainement tenté d'atteindre l'em
bouchure de l'Eniseï à travers la mer de Kara. Cet insuccès ne décou
ragea pas Mr Sidorov, qui, jusqu'à 1874, continua à préconiser la route
dont il s'agit.
En 1874, le capitaine anglais Wiggins traversa la mer de Kara et
atteignit l'embouchure de l'Ob'. En 1875, Nordenskjôld, sur le
« Proven », prit la même route et atteignit l'estuaire de l'Eniseï. La
même année, le « Proven » put rentrer sain et sauf en Norvège. -
En 1876, Nordenskjôld de nouveau, sur l'« Ymer », et Wiggins,
sur la « Temza », atteignirent l'Eniseï, mais cette fois avec des mar
chandises. L' « Ymer », dans le cours de la même année, put rentrer
en Europe. La « Temza » dut hiverner.
En 1878-1879, Nordenskjôld accomplit, sur la « Vega », son
célèbre périple de l'Asie. Non seulement il atteignit, à travers la mer
de Kara, les côtes de la Sibérie et l'embouchure de l'Eniseï, mais
dépassant cette longitude, il doubla la presqu'île de Taïmyr et gagna
le détroit de Bering, pour rentrer en Europe en contournant par l'Est
le continent asiatique.
Après le voyage de la « Vega », il y eut, jusqu'en 1890, à travers la
mer de Kara jusqu'en Sibérie, cinq voyages de Wiggins, six de Dall-
mann, et plusieurs de capitaines inconnus. A partir de 1891, il n'y en
€ut plus, jusqu'au moment où commencèrent les travaux réguliers
du Service hydrographique, organisés par le Gouvernement russe.
En effet, ce qui faisait la grande difficulté de ces voyages, c'était
non pas seulement la présence des glaces, mais surtout l'imperfection
des cartes, l'absence de points de repère et le manque de manuels de
navigation.
En 1893, le prince Hilkov, récemment placé à la tête du Départe
ment des chemins de fer, fit appel à l'expérience du capitaine anglais
Wiggins, pour organiser, en vue du ravitaillement et de l'approvisio
nnement du Chemin de fer transsibérien, alors en construction, une
expédition maritime par la voie de l'Eniseï. Elle fut placée sous le 240 GÉOGRAPHIE RÉGIONALE.
commandement du lieutenant Dobrotvorskîi1. Cette expédition attei
gnit l'embouchure de l'Eniseï, remonta le fleuve et parvint à la ville
d'Eniseïsk, où elle débarqua un tiers de son chargement, composé de
» rails. Les deux autres tiers avaient été noyés à l'embouchure du
fleuve, à Gol'tchikha, où ils furent repêchés l'été suivant et d'où ils
furent envoyés à pied d'œuvre.
En 1891, sur la proposition de l'aide de camp général Tchihatchev,
l'empereur Alexandre III prescrivit d'entreprendre l'hydrographie
systématique des cotes de l'océan Glacial et de commencer cette
œuvre par les golfes de l'Ob' et de l'Eniseï, qu'il considérait comme
la partie la plus immédiatement utile. A cette époque, les cartes de
ces côtes, reproduites par les atlas européens, dataient encore du
règne de l'impératrice Anna Ivanovna, c'est-à-dire du xvine siècle.
Les instructions, fort judicieuses, données par Tchihatchev, pres
crivaient d'aller vite, de ne pas s'attarder aux détails, vu l'énorme
développement des côtes, la rareté de la population et la brièveté de
la saison de travail, mais d'établir, avec la plus grande rapidité pos
sible, des cartes pouvant assurer la sécurité de la navigation jusqu'à
l'embouchure des fleuves Eniscï et Ob'. Ces cartes devaient attribuer
des noms aux golfes, aux baies et à d'autres points de repère ou
points de relâche capables de donner abri aux navires.
Le tracé de l'Eniseï a été relevé dès les deux premières années.
Puis il a été dressé un atlas du fleuve, depuis son embouchure

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