Les conditions des établissements maritimes sur la côte de Provence dans l Antiquité - article ; n°203 ; vol.36, pg 413-435
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Les conditions des établissements maritimes sur la côte de Provence dans l'Antiquité - article ; n°203 ; vol.36, pg 413-435

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Description

Annales de Géographie - Année 1927 - Volume 36 - Numéro 203 - Pages 413-435
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1927
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Armand Bérard
Les conditions des établissements maritimes sur la côte de
Provence dans l'Antiquité
In: Annales de Géographie. 1927, t. 36, n°203. pp. 413-435.
Citer ce document / Cite this document :
Bérard Armand. Les conditions des établissements maritimes sur la côte de Provence dans l'Antiquité. In: Annales de
Géographie. 1927, t. 36, n°203. pp. 413-435.
doi : 10.3406/geo.1927.8965
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1927_num_36_203_8965LES CONDITIONS DES ÉTABLISSEMENTS MARITIMES \
SUR LA COTE DE PROVENCE DANS LANTIQUITÉ * |
I. — La Rkgiox naturelle et ses voies d'accès
Lorsque, venant de l'Est, les navigateurs grecs pénétraient dans
le bassin occidental de la Méditerranée en longeant la côte européenne,
la mer qui s'ouvrait devant eux leur offrait des conditions nouvelles
de navigation et d'établissement. Dans ce grand demi-cercle qui
part de Rhegium pour aboutir aux Colonnes d'Hercule, les îles côtiè-
res étaient rares jusqu'à l'archipel toscan, puis manquaient absolu
ment à TOuest de Marseille ; les îles du large (Corse, Sardaigne,
Baléares) étaient trop massives, ou trop distantes les unes des autres
pour servir de relâches ; les accidents du rivage étaient d'une ampleur
inconnue dans les parages de l'Archipel ; les golfes ensablés et les
plaines insalubres couvraient par endroits des espaces considérables,
et le navigateur risquait de les longer en vain pendant 50, 100 km.,
parfois plus, sans trouver la relâche de la nuit.
De bonne heure, les périples indiquèrent aux marins les côtes à
bons ports, yjóoci.'. suXítjLsvoi (Pseudoskylax), où exercer en tout repos le
cabotage, et les côtes sans ports ou à ports rares, y/>p*r- ía:';-i£voí>
сггослГетх' A-.IJ.Í7'. (Strabon). Cette distinction servit de point de départ
pour une division du littoral en régions naturelles, division fonda
mentale qui est la même chez tous les géographes anciens, et où
des considérations ethniques viennent presque toujours se joindre
à la détermination de la nature de la côte, car ces deux facteurs se
confondent souvent dans la pratique.
Nulle part dans ce bassin occidental de la Méditerranée, le con
traste entre la côte favorable et la côte défavorable aux débarque
ments n'apparaît plus clairement qu'en Gaule. Comment ne pas être
frappé par les 250 km. de mer libre, de plages nues et d'étangs, qui
vont de l'embouchure du Rhône au pied des Pyrénées, après qu'on
a suivi sur une distance égale, depuis le pied des Alpes, une côte riche
en caps, en îles, en ports, en calanques, en abris ?
La plupart des auteurs anciens- ont noté cette importance du
Rhône comme limite géographique : ils avaient reconnu que la côte
plate commençait au Rhône ; mais il est plus difficile de voir quelle
1. Cet article est le résumé de la première partie d'un diplôme d'études soutenu — \-
à la Faculté des Lettres de Paris en juin 1926. Il élait déjà composé lorsque a parul'ou- \
vrage de Mr Michel Clerc, Massalia, Histoire île Marseille dans Г Antiquité, t. I, Des '*
origines jusqu'au IIIe siècle avant J.-C, Marseille, 1927.
2. Pseudoskylax, § 3 et 4. — Avienus, Ora Marilima, IV, 607-610. ANNALES DE OGRAPHIE 414
était pour eux la limite orientale de la Gaule rocheuse Les textes
dont nous disposons datent tous une époque récente où les divi
sions administratives établies par les Romains étaient si bien
implantées on avait perdu le souvenir des divisions naturelles
adoptées par les gens de mer la frontière du Var que mentionnent
Strabon et Pline1 est que la limite romaine entre Italie et la
Narbonnaise Par contre auteur du Pseudoskylax qui écrivait dans
la seconde moitié du ive siècle av J.-C. nous conservé ancienne
division des marins et sans distinguer entre Italie et la Gaule il fait
une seule région de toute la côte entre le Rhône et Arno2
Il ne suffisait pourtant pas une côte fût rocheuse pour elle
se prêtât la colonisation et la fréquentation du commerce La
proximité trop immédiate de la montagne dominant la mer en
abrupt empêchait parfois les étrangers de trouver les sites de villes et
les plaines cultivables ils cherchaient était le cas en Espagne
pour la Bastétanie3 était aussi le cas pour notre côte rocheuse
Strabon avait remarqué que le caractère trop montagneux de la par
tie orientale du pays ligure la rendait peu favorable aux débarque
ments Aussi distingue-t-il deux régions du Rhône Monaco une
côte bons ports de Monaco la Tyrrhénie pas de ports mais
Seulement des abris étroits et des mouillages ôöï
ïäïëéù
Plus abrupte que la Provence la Rivière de Ligurie en distin
gue encore par orientation des massifs qui la constituent La mon
tagne proven ale se présentait en chaînons parallèles la côte en cir
ques fermés enserrant des plaines ou des golfes baies de la Ciotat et
de Bandol golfes de Grimaud et de Fréjus Les Alpes Maritimes au
contraire en comprenant dans cette appellation toutes les Alpes de
Ligurie suivent la direction générale du plissement alpin dans sa
partie occidentale Les massifs plongent dans la mer perpendiculai
rement orientation de la côte Les rivières Roya Nervia Stura
Impero Neva Arma etc. suivent la même direction formant entre
les différentes chaînes autant de sillons parallèles qui peuvent de
venir des routes de pénétration vers intérieur Cette facilité des
communications entre la côte et arrière-pays avait pour consé
quence de mettre les ports situés au débouché des vallées dans la
dépendance directe des montagnards la Rivière italienne fut le
refuge de la civilisation ligure la région où une époque très
STRABON IV 178 IV 1-3 PLINE III
Le texte altéré qui nous est parvenu serait de peu intérêt pour nous si on ne
pouvait pas établir avec certitude il faut lire aux et du Pseudoskylax
au lieu de ôéï Sur cette correction et pour la justification de la date de rédaction
du Pseudoskylax nous pensons faire paraître prochainement un article
STRABON III 156 III
ID. IV 202 IV LA COTE DE PROVENCE DANS ANTIQUIT 415
avancée les indigènes restèrent les maîtresmalgré les efforts des Phé
niciens des Grecs et des Romains pour établir1 la con
quête romaine du ne siècle aucun port servit de colonie un
peuple maritime ni Gênes que Strabon appelle en deux passages un
emporium ligure2 ni même la grande rade de Luna qui restait
entre les mains des Tyrrhéniens3 Tous les mouillages étaient au con
traire des villes fortes de tribus ligures tels Albenga capitale des
Ingauni ou Albium Intemelium capitale des Intemelii4
Entre la côte bons ports qui était la côte des Comptoirs et la
côte sans ports la côte indigène Monaco est pour Strabon la limite
des deux régions5 était en effet le dernier comptoir en allant de
Marseille vers Est mais ce est pas une véritable limite géogra
phique Si dès le Var le paysage présente des caractères physiques
nouveaux on reste encore pendant une trentaine de kilomètres dans
une zone de transition la Roya seulement commence la grande
bande de terrains eocenes qui avec des interruptions se poursuit
Arno Historiens et géographes se sont toujours accordés
pour faire de la Roya une frontière politique et une limite naturelle
Les voies accès Les routes maritimes La côte des Comp
toirs de par sa position géographique devait attirer attention
des navigateurs faisant saillie entre le golfe du Lion alors plus
creusé aujourdhui et le golfe de Gênes tous deux inhospitaliers
bien que pour des causes différentes elle offrait des refuges et des
débarcadères commodes elle était aboutissement un faisceau
de routes maritimes
Trois surtout étaient importantes La plus fréquentée était alors
de direction Est-Ouest Italie en Occident au long du rivage On
voit hui encore les tartanes relâcher Nice Toulon ou Mar
seille en allant Italie en Espagne ou inversement Il en était de
même dans Antiquité De bonne heure Tyrrhéniens et Grecs plus
tard Romains se rendirent en longeant la côte vers cette fabuleuse
Espagne dont les mines or et argent celles de Turdétanie ou
même celles des Pyrénées avaient pas égales pour leur teneu

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