Quelques aspects de la géographie des Iles Canaries - article ; n°3 ; vol.38, pg 165-204
45 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Quelques aspects de la géographie des Iles Canaries - article ; n°3 ; vol.38, pg 165-204

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
45 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1963 - Volume 38 - Numéro 3 - Pages 165-204
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Manuel de Teran
Quelques aspects de la géographie des Iles Canaries
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 38 n°3, 1963. pp. 165-204.
Citer ce document / Cite this document :
de Teran Manuel. Quelques aspects de la géographie des Iles Canaries. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 38 n°3, 1963.
pp. 165-204.
doi : 10.3406/geoca.1963.1755
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1963_num_38_3_1755QUELQUES ASPECTS
DE LA GÉOGRAPHIE DES ILES CANARIES
par Manuel de Teran г
A proximité du Tropique du Cancer (entre 27°37* et 29°23' de lat
itude N) et du continent africain (115 km entre l'extrémité orientale de
Fuerteventura et le Cap Juby), les Iles Canaries (fig. 1) (sept grandes
et quelques-unes plus petites, avec une étendue totale de 7273 km2)
constituent un archipel de nature volcanique qui surgit de l'océan sans
relation apparente avec le continent voisin, tandis que sa relation avec
les autres îles volcaniques qui jalonnent la dorsale méridienne de l'Atlan
tique est évidente.
Il semble que les Iles, après avoir rompu leurs amarres et fui le conti
nent, aient cherché dans une aventure océanique à se libérer de la rigide
discipline climatique et morphologique du bloc saharien, face auquel, et
par contraste avec la simplicité qui domine dans le profil et l'architecture
générale du continent, leur silhouette se brise, différente d'une île à
l'autre. Les deux îles orientales, celles de Fuerteventura et de Lanzarote,
s'étendent du Nord-Est au Sud-Est, amincies à leurs extrémités, avec
un aspect qui rappelle pour la première celle d'une bombe volcanique
(fig. 2). Celle de Tenerife, la plus vaste et la plus occidentale des deux
îles centrales les plus grandes, a une forme grossièrement triangulaire,
avec un côté plus petit au Sud-Ouest, orientation qui se répète dans l'île
de La Palma, mais avec le petit côté au Nord. L'île de El Hierro forme
aussi une figure à trois sommets, dont les côtés, surtout celui du Nord-
Ouest, s'incurvent en grands golfes ouverts, et les autres, la grande
île centrale de la Grande Canarie et celle de La Gomera, offrent la forme
sensiblement circulaire ou arrondie fréquente dans les îles volcaniques.
Les différences entre les îles tiennent à la proportion dans laquelle
les différentes formations pétrographiques interviennent dans la consti
tution du sol, et à leur altitude. Les points culminants se trouvent dans
les îles de Tenerife (3718 m), de La Palma (2423 m) et de la Grande
Canarie (1950 m). L'altitude s'abaisse ensuite dans celles de La Gomera
(1484 m) et El Hierro (1301 m), et plus encore dans les deux îles orien
tales de Fuerteventura (807 m) et Lanzarote (671 m), et ces différences
d'altitude, jointes à celles de l'exposition par rapport aux vents domi-
1. Traduction de Maurice Le Lannou. ■
166 MANUEL DE TERAN
nants et à celles de la distance au continent, sont un facteur important
de différenciation climatique et végétale.
A l'originalité de leur constitution géologique, faite d'une énorme
accumulation de laves et d'autres matériaux volcaniques, les Iles ajou-
/30e /lO'W.Gr.
/ pLisbonne"^ 1 A cores ^
Madère
/ /^ Casablanca /
г- —
—+ __g^
/ С с*
/ Tindouf '
/ Сап с en
1
"г? Tombouctou о
yOakap
< 0 ' 500 1000 (500 du Cap Vekt Ь 1
km.
Fig. 1. — Croquis de situation de l'archipel canarien.
tent celle de leur climat qui, à cause de leur situation océanique, est plus
humide et moins chaud que celui des terres africaines situées à la même
latitude, celle d'une flore résiduelle de l'ère tertiaire, caractérisée par la
présence de nombreuses espèces endémiques, et celle d'une expérience
humaine qui, commencée au XVe siècle avec leur incorporation à l'Espa
gne, conduisit rapidement à leur hispanisation. 1
1
ILES CANARIES 167 LES
L'archipel, partagé en deux provinces espagnoles (celles de Santa-Cruz
et de Las Palmas), constitue une espèce d'Andalousie atlantique et insu
laire, enchâssée à l'intérieur d'un ensemble de formes culturelles propres
à la Méditerranée ; mais en même temps, par sa situation atlantique, il
fut depuis les premiers jours de la conquête une base pour la projection
de l'Europe vers le continent américain.
il 57 W.
SALVAGES [PORT.,
30*
.ANZAROTE/
:LAPAL
HIERROr --QRWCANARIF 1 J 1
Bojador'
R I О
DE
0 i 50 1 100 150 1 200 250 1 Km. О R О
Fig. 2. — L'archipel des Canaries.
I. — Structure, forme et origine géologique de l'archipel.
Les sept plus grandes îles qui composent l'archipel, malgré leurs
étroits rapports, ne peuvent être considérées comme autant de fragments
d'un immense massif volcanique fracturé, puisque l'on peut observer
dans chacune quelques caractères qui l'individualisent. L'alignement 168 MANUEL DE TERAN
structural le plus continu est celui de direction NE-SO. Cette direction,
parallèle à celle du littoral africain et responsable de l'alignement Fuerte-
ventura-Lanzarote, se répète dans la configuration des autres îles, mais
à côté d'elle en intervient une autre, perpendiculaire, NO-SE, à laquelle
paraît se conformer la côte occidentale des îles de La Palma et de
Tenerife ; sur la signification de ces deux directions, nous insisterons de
nouveau en parlant de la genèse des Iles.
Quant au matériel lithologique, le schéma général pour l'ensemble de
l'archipel est le suivant ; sur un socle précambrien de roches cristallines
s'est accumulée en premier lieu une épaisse couche de diabases et de
basaltes, avec des dykes et des intrusions de roches acides, à laquelle se
superposent, comme résultat d'une seconde phase eruptive, une série
acide (phonolithes, trachytes, et ryolithes), et finalement une série plus
récente de basaltes.
Le socle — c'est un fait de grande importance pour la recherche des
origines — , composé de roches éruptives de profondeur, apparaît à
découvert dans la partie centrale de Fuerteventura, au fond de la cal-
dera de Taburiente de l'île de La Palma et à la pointe de San Marcos
au Nord de Gomera. A Fuerteventura, où il est visible sur la plus grande
étendue, le socle est constitué de syenites, de gabbros et de roches ultra
basiques.
Dans le reste de l'archipel, une épaisse couche de laves basaltiques,
souvent à découvert sur la périphérie des îles, reste dans leur partie
centrale dissimulée par l'accumulation d'une épaisseur plus ou moins
grande de roches acides, sur laquelle se superpose une autre série
basaltique.
La série basaltique ancienne atteint un plus grand développement en
surface dans l'île de El Hierro. Dans celle de Tenerife, les formations
anciennes de basalte deviennent visibles dans la cordillère dorsale et
dans les péninsules terminales de Teno et d'Anaga, tandis que dans le
centre de l'île des trachytes, des phonolithes et d'autres roches de la
série acide ou les basaltes de la série moderne sont le matériel qui const
itue le sol. Dans la Grande Canarie, la série basaltique ancienne se
réduit à la partie occidentale du liséré littoral, le reste de l'île se parta
geant entre les roches acides et les basaltes de la série moderne, laquelle
couvre la plus grande partie de La Palma, de Gomera, et de Lanzarote.
Dans la formation de l'édifice volcanique des Iles se sont succédées
des phases d'activité hawaïenne, strombolienne, vulcanienne et péléenne,
et parmi les formes actuelles il existe une grande variété qui va du cône
simple de cendres aux cônes complexes, cumulo-volcans et strato
volcans.
Les cônes de cendres sont très abondants dans les Iles. Ils appartien
nent parfois au type strombolien, dans lequel se succédèrent des émis
sions de laves et des phases spasmodiques d'explosion, avec lancement
de scories, et d'autres au type vulcanien où prédominent l'activité explo
sive et le lancement des cendres. LES ILES CANARIES 169
Dans l'île de Fuerteventura il existe jusqu'à vingt cônes de type strom-
bolien. Il y en a aussi à Lanzarote. Au Nord-Est de la Grande Canarie
et dans la partie centrale de Tenerife, ils abondent sous la forme de
cônes parasites ou adventifs, ainsi que dans les î

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents