Trésors et circulation monétaire dans le Rouergue antique - article ; n°1 ; vol.16, pg 145-156

Bourgeois Ariane

Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1983 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 145-156
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DE_NARBONNAISE
• Publié le: 01 janvier 1983
• Nombre de lectures: 85
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Ariane Bourgeois
Trésors et circulation monétaire dans le Rouergue antique
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 16, 1983. pp. 145-156.
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Bourgeois Ariane. Trésors et circulation monétaire dans le Rouergue antique. In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome
16, 1983. pp. 145-156.
doi : 10.3406/ran.1983.1228
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1983_num_16_1_1228:
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ET CIRCULATION MONÉTAIRE TRÉSORS
DANS LE ROUERGUE ANTIQUE
permettent resteraient Les trésors très de saisir incertains. de monnaies d'une Si manière l'étude antiques individuelle précise (1) sont et précieux concrète d'un dépôt pour un certain monétaire le numismate nombre est fructueuse, et de l'historien, faits qui, on peut puisqu'ils sans aussi eux,
tirer des enseignements d'inventaires régionaux, à condition de connaître avec certitude les
circonstances de chaque découverte, son importance numérique, la composition et la date d'abandon
de chaque ensemble. Or dans le département de l'Aveyron, qui coïncide assez bien avec le territoire
antique des Rutènes, une telle recherche se révèle intéressante pour la période gauloise, et au
contraire fort décevante pour l'époque impériale romaine, à cause de plusieurs facteurs malheureux
qui s'ajoutent les uns aux autres.
(1) Avant tout, nous tenons à remercier de leur aide MM. Louis Balsan et Alain Vernhet, qui connaissent si bien le matériel
aveyronnais; M. Michel Labrousse, ancien directeur des Antiquités historiques de Midi-Pyrénées; M. Xavier Loriot et Mdle Claude Brenot.
Nous avons formulé les quelques réflexions qui forment l'essentiel de cet article en dressant, à la demande de la Société Française
de Numismatique, la liste des trésors antiques du département de l'Aveyron, dans la perspective d'une refonte générale des livres d'Adrien
Blanchet sur les monnaies gauloises et les trésors romains (infra dans cette même note, la bibliographie : voir Blanchet 1 et Manchet 2).
L'annonce de cette entreprise faite à l'échelon national se trouve dans un article de deux des initiateurs de cette refonte des « Blanchet »,
J.P. Callu et X. Loriot, Trouvailles isolées de monnaies d'or en Gaule Romaine premières estimations [résumé], BSFN 35, 1980, p. 781-784
(voir en particulier les deux derniers paragraphes de cet article). Les deux premiers tomes de ce Corpus des Trésors monétaires antiques
de la France (titre abrégé en TAF) sont parus Poitou-Charente et Limousin (Paris, 1982); Nord et Pas-de-Calais (1983). L'Aveyron prendra
place, comme il se doit, dans le volume consacré au Midi-Pyrénées, dont la plus grande partie incombe à M. Michel Labrousse. Nous
sommes consciente que le présent article n'est qu'une courte approche qui mériterait d'être approfondie, peut-être dans un cadre
géographique plus large, comme on le tente pour l'instant à propos des monnaies d'or isolées (voir notamment les travaux de J.P. Callu
efX. Loriot, art. cit.; voir aussi J.C. Richard, Un aureusde Claude à Lattes et les trouvailles de monnaies d'or antiques dans le département
de l'Hérault, BSFN, 35, 1980, p. 789-793; également J.C. Richard, M. Nogué et G. Rancoule, Découvertes de monnaies d'or antiques dans
le département de l'Aude, Actes du LV Congrès de la Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon (Castelnaudary
1981), Montpellier, 1983, p. 65-71; enfin J.C. Richard et D. Fabrié, Le statère celtique de Saint-Alban sur Limagnole et les découvertes
de monnaies d'or en Lozère, BSFN, 1983, p. 326-328, ces trois articles pour des départements voisins du nôtre). Voir Annexe /(Les monnaies
d'or isolées).
En annexe II de notre article (infra; voir aussi tableau VI a et carte VI b), nous ajoutons la liste très succincte des trésors, sans les
précisions qui seront au contraire indispensables dans le Corpus des trésors. Les trois trésors de monnaies d'or (douteux) ont leur place
plutôt dans cette liste que dans Y Annexe I.
Pour la bibliographie, réduite au minimum, nous avons utilisé les abréviations suivantes (pour les revues nous suivons le système
de V Année Philologique) :
a) Revues régionales : MSLAv : Mémoires de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron (t. 1 en 1837-1838). — PVSLAv :
Procès-Verbaux de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron (t. 1 en 1836-1858). — RHR : Revue historique du Rouergue.
b) Revues nationales Inf. Arch. Gallia : Gallia, Informations archéologiques. — BCTH : Bulletin archéologique du Comité des
Travaux Historiques.
c) Livres et articles Albenque 1, 2, 3... : Alexandre Albenque, Inventaire de l'Archéologie gallo-romaine du département de
l'Aveyron, Rodez, 1947 (le chiffre cité est celui attribué par A. Albenque à chaque référence de son catalogue). — Blanchet 1 : Adrien
Blanchet, Traité des monnaies gauloises, Paris, 1905 (réédité en 1971). — Blanchet 2 : A. Blanchet, Les trésors de monnaies romaines et
les invasions germaniques en Gaule, Paris, 1900. — Bosc .L.C.P. Bosc, Mémoire pour servir à l'histoire du Rouergue, 1. 1, 1797. — Labrousse :
Michel Labrousse, Histoire du Rouergue, Toulouse, 1979. — Soutou 1 : André Soutou, Monnaie d'or et céramique estampée de la grotte
du Boundoulaou, Cne de Creissels, Aveyron, Ogam, 16, 1964, p. 355-60. — Soutou 2 : A. Soutou, Monnaies gauloises à la croix du dépôt
de la Loubière, Maleville, Aveyron, Ogam, 17, 1965, p. 61-78. — Soutou 3 : A. Soutou, Contribution au classement chronologique des
monnaies pré-romaines du Languedoc, 18, 1966, p. 267-288. — 4 : A. Remarques sur les monnaies gauloises à la croix,
Ogam, 20. 1968, p. 101-127. A. BOURGEOIS 146
Mis à part quelques références et articles fort utiles, en général récents, les sources bibliogra
phiques anciennes sont très insuffisantes et médiocres, car leurs auteurs s'appuyaient le plus souvent
sur des « on-dit » non vérifiés, d'origine douteuse, ou encore ils ont signalé en une ou deux lignes
une trouvaille, dont le matériel était immédiatement dispersé : seuls sont alors notés l'objet
remarquable par sa valeur, une monnaie d'or par exemple, ou le grand nombre d'exemplaires. En
outre les érudits d'autrefois se sont recopiés l'un l'autre, en modifiant éventuellement la localisation
de telle ou telle découverte, si bien qu'il y aurait parfois un risque de croire à des trouvailles multiples
là où il n'y en a qu'une. Dresser un catalogue même succint des trésors monétaires de l'Aveyron est
faire la liste de ces incertitudes !
Il est d'autre part impossible de reconstituer, comme cela a été fait avec succès dans d'autres
régions de France, le moindre des trésors romains, une fois les monnaies disséminées entre des
collections privées locales ou plus lointaines, ou bien détruites, ou encore perdues. La situation des
trouvailles de monnaies gauloises est un peu différente car elles se sont produites sous le second
Empire, moment où l'on portait une attention particulière aux antiquités celtiques nationales : nous
les connaissons relativement bien, même si le matériel a en grande partie disparu (2).
Certains cantons de l'Aveyron semblent plus riches que d'autres en « trésors » monétaires : ceux
de Rodez et de Villefranche de Rouergue sont les mieux pourvus en apparence {infra fig. VI). Cela
s'explique en partie par les conditions de peuplement et d'activité antiques — Segodunum était déjà
la capitale, et vers l'Ouest on exploitait des mines d'argent importantes —, mais aussi par le fait que
les sociétés savantes de ces deux villes ont été ou sont fort actives, et donc à même de recueillir et
de publier les renseignements nécessaires. Ces deux régions ont également été favorisées par
l'existence de collectionneurs-numismates-archéologues, bien souvent d'origine aristocratique, qui
ont rassemblé des collections à partir du matériel local et sont, grâce à leurs dons, à l'origine des
musées du département (3). Evidemment cela ne signifie pas que le reste du Rouergue ait été en
dehors des circuits monétaires : des fouilles récentes ont donné la preuve du contraire, même si on
n'a pas trouvé de vrais trésors monétaires.
Hormis quelques exceptions, les trésors découverts l'ont été au siècle de