Un aspect de l Agriculture Préhistorique. Les meules à grain néolithiques (Beauce et Gätinais) - article ; n°3 ; vol.7, pg 225-242
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Un aspect de l'Agriculture Préhistorique. Les meules à grain néolithiques (Beauce et Gätinais) - article ; n°3 ; vol.7, pg 225-242

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Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1968 - Volume 7 - Numéro 3 - Pages 225-242
André NOUEL,
Un aspect de l'agriculture préhistorique, les meules à grain néolithiques (Beauce et Gâtinais).

Depuis de nombreuses années, l'A. s'est attaché à composer un inventaire des meules à grain de type néolithique et des molettes correspondantes, pour le vaste territoire qui s'inscrit autour de la courbe de la Loire moyenne et au Sud du Bassin parisien (Beauce et Gâtinais surtout). Il constate que les meules y sont particulièrement nombreuses (plus de 100 ont été repérées), et les molettes encore plus. Un inventaire très précis est présenté, comprenant 140 communes, accompagné d'une carte de répartition.
Ces faits soulignent l'importance des cultures céréalières dès l'époque néolithique et de la diffusion correspondante des grains, de la farine et du pain. Les régions riches en meules sont des régions agricoles, qu'il ne faut plus décrire sous l'aspect de vastes forêts, comme on l'a fait autrefois. Cette étude fait connaître un chapitre jusqu'alors peu connu de l'agriculture préhistorique.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 72
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Abbé André Nouel
Un aspect de l'Agriculture Préhistorique. Les meules à grain
néolithiques (Beauce et Gätinais)
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 7, fascicule 3, 1968. pp. 225-242.
Résumé
André NOUEL,
Un aspect de l'agriculture préhistorique, les meules à grain néolithiques (Beauce et Gâtinais).
Depuis de nombreuses années, l'A. s'est attaché à composer un inventaire des meules à grain de type néolithique et des
molettes correspondantes, pour le vaste territoire qui s'inscrit autour de la courbe de la Loire moyenne et au Sud du Bassin
parisien (Beauce et Gâtinais surtout). Il constate que les meules y sont particulièrement nombreuses (plus de 100 ont été
repérées), et les molettes encore plus. Un inventaire très précis est présenté, comprenant 140 communes, accompagné d'une
carte de répartition.
Ces faits soulignent l'importance des cultures céréalières dès l'époque néolithique et de la diffusion correspondante des grains,
de la farine et du pain. Les régions riches en meules sont des régions agricoles, qu'il ne faut plus décrire sous l'aspect de vastes
forêts, comme on l'a fait autrefois. Cette étude fait connaître un chapitre jusqu'alors peu connu de l'agriculture préhistorique.
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Nouel André. Un aspect de l'Agriculture Préhistorique. Les meules à grain néolithiques (Beauce et Gätinais). In: Revue
archéologique du Centre de la France. Tome 7, fascicule 3, 1968. pp. 225-242.
doi : 10.3406/racf.1968.1471
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0035-0753_1968_num_7_3_1471UN ASPECT DE L'AGRICULTURE PREHISTORIQUE
Les meules à grain néolithiques (Beauce et Gâtinais)
par André Nouel
Depuis quelque temps, je suis frappé d'avoir à enregistrer, au
cours de mes recherches en Beauce et dans le Gâtinais, un nombre
croissant de meules à grain et de molettes correspondantes. Sans doute
le fait du grand nombre de ces pierres aménagées avait déjà frappé
le préhistorien blésois E. Florance dans le précieux inventaire dont il
sera parlé plus bas, établi pour le Loir-et-Cher et publié en 1923. C'est
à peu près le seul auteur à s'être préoccupé de cette question dans son
secteur.
Pour ma part, j'ai signalé un certain nombre de ces objets dans
les études suivantes : Collections préhistoriques concernant la Beauce,
Bull. Soc. dunoise, n° 260, 1956-1957. Inventaire des découvertes néo
lithiques dans le Loiret (Natur. Orléanais, 1959) et dans le Gâtinais
(Bull. Natur. Vallée Loing, 1959). Mais depuis la parution de ces courtes
études, les observations se sont multipliées.
En publiant le présent inventaire, je poursuis un double but :
d'abord éclairer un point peu connu des origines agricoles de la vaste
plaine qui s'étend au sud de la région parisienne (spécialement la
Beauce et le Gâtinais), — et ensuite signaler aux agriculteurs l'existence
des meules à grain, afin de les amener à ne plus les détruire comme on l'a
fait trop souvent. Combien de meules ont été brisées dans l'intention
d'en débarrasser les terres, ou bien dans le but de paver la cour d'une
ferme.
I. — Les meules.
Dans son ouvrage l'Archéologie préhistorique... en Loir-et-Cher,
II, Période néolithique, (Bull, de la Société d'Histoire Naturelle de
Loir-et-Cher, n° 17, 1923, p. 249 à 255), E. C. Florance étudie les meules
préhistoriques et les molettes ou broyeurs. les situe à l'époque
néolithique jusqu'à leur remplacement par des mortiers qu'il attribue
à l'âge du bronze et surtout à l'âge du fer. L'auteur décrit parfaitement
les meules, dites dormantes, qui sont généralement plus longues que
larges, légèrement incurvées au centre, et assez épaisses, faites en roches
variées, et dont le plus grand nombre vient de la région (au sens large).
Elles ont de 20 à 50 cm de longueur et de 10 à 25 cm de largeur. C'est
dans leur cuvette que les grains des céréales étaient écrasés à l'aide
des molettes.
Quant aux molettes, Florance leur attribue une longueur presque
toujours égale à la largeur des grandes meules. Il ajoute qu'il ne faut pas
les confondre avec les petites molettes arrondies, plates ou sphériques,
qui auraient été employées, dit-il, (et il le répète au Tome IV, Bull. n° 19,
1926, p. 383) dans des mortiers creux aux âges suivants et ne pouvaient
servir sur les grandes meules néolithiques. C'est ici que je me sépare 226 ANDRÉ NOUEL
nettement de la pensée de Florance. Quand on rencontre, sur une station
néolithique, un bon nombre de meules dormantes, celles-ci sont toujours
accompagnées de molettes de petites dimensions (entre 5 et 15 cm
de diamètre environ) par ex. à Ouzouer-le-Marché, Verdes, St-Cloud,
Préfontaines, etc. Ces molettes, contrairement à ce qu'en dit Florance,
sont parfaitement adaptées à l'écrasement du grain sur une large meule.
J'en ai fait plusieurs fois l'expérience.
Si ces molettes plus ou moins sphériques étaient complémentaires
des seuls mortiers creux, ces mortiers devraient se rencontrer en
nombre là où les molettes abondent. Or, à Préfontaines, après 40 ans
de recherches, je constate que ces molettes se rencontrent par centaines ;
j'y ai trouvé un bon nombre de meules dormantes et pas un seul
mortier, tel que le définit Florance. D'ailleurs je doute fort que ces
mortiers à cuvette ronde qu'il décrit soient de l'époque gauloise, et je
doute encore plus qu'ils soient de l'Age du bronze.
Ainsi quand Florance sépare les petites molettes des meules dor
mantes, comme si elles n'étaient pas le complément les unes des autres,
c'est une pure vue de l'esprit, un a priori insoutenable. Ceci n'enlève
rien au mérite de Florance qui a eu la patience de tenir la comptabilité
de ces divers objets.
Les formes des meules sont souvent rectangulaires ou carrées,
parfois ovales, incurvées plus ou moins (la concavité est d'environ
de 2 à 6 cm). La plupart sont en grès, grès fin qui peut être assez lisse
ou granuleux : elles paraissent venir de la région parisienne ou du grès
roussard du Perche. Resterait à préciser leur origine exacte et les
courants commerciaux qu'elles supposent.
Il ne faut pas confondre la meule avec le polissoir à main qui est
fait pour aiguiser les tranchants de haches : celui-ci est poli comme du
marbre, la meule est rugueuse comme une toile émeri. Il faut encore
moins confondre la meule dormante avec le mortier creux de Florance
qui présente une cuvette hémisphérique profonde, creusée dans la pierre
et souvent ornée de deux ou quatre anses. En revanche, on rencontre
parfois sur le même bloc de pierre deux faces a destination différente :
l'une est une meule, l'autre porte une cuvette de polissoir, voire même
une rainure (ex. à Préfontaines, Baigneaux, Verdes, Egreville).
Ainsi le mobilier de la hutte néolithique pouvait comprendre soit
les deux outils séparés (meule et polissoir), soit un seul bloc de grès
sur lequel les deux fins étaient associées. On peut imaginer que la même
masse de pierre servait à la fois à l'ouvrier qui aiguisait sa hache
avant de partir au travail et à la fois à la ménagère qui préparait la
farine de son pain sur la meule.
L'invention de la meule à grain n'est pas le fait de notre région.
Il faut en chercher beaucoup plus loin l'origine. Déchelette, dans son
Manuel d'Archéologie préhistorique (T. 1, 2e éd., 1928, p. 345) figure
une statuette égyptienne écrasant le grain sur la meule. Elle date de
la me dynastie (vers l'an 3000). Le même auteur dit que nous connais
sons par un grand nombre d'exemplaires les meules primitives néoli
thiques, et en donne des exemples et des figures. Gérard Bailloud, dans
« Le Néolithique dans le Bassin parisien », (1964), signale l'existence
de plusieurs stations du Rubanné récent (vieux néolithique d'environ
3000 à 3500 ans avant J.-C.) avec meules en grès ou en meulière et
broyeurs correspondants (ex. p. 42, 46, 53) ; de même dans le Chasséen
du bassin parisien (IIIe millénaire ; ex. p. 112, 115, 118, 120). Chose
curieuse,

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