Dans l Orient bolivien. Notes sur les provinces de Chiquitos et de Velasco - article ; n°91 ; vol.17, pg 71-78
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Dans l'Orient bolivien. Notes sur les provinces de Chiquitos et de Velasco - article ; n°91 ; vol.17, pg 71-78

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Géographie - Année 1908 - Volume 17 - Numéro 91 - Pages 71-78
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1908
Nombre de lectures 107
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

J.-B. Vaudry
Dans l'Orient bolivien. Notes sur les provinces de Chiquitos et
de Velasco
In: Annales de Géographie. 1908, t. 17, n°91. pp. 71-78.
Citer ce document / Cite this document :
Vaudry J.-B. Dans l'Orient bolivien. Notes sur les provinces de Chiquitos et de Velasco. In: Annales de Géographie. 1908, t. 17,
n°91. pp. 71-78.
doi : 10.3406/geo.1908.18208
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1908_num_17_91_1820871
DANS L'ORIENT BOLIVIEN ,
NOTES SUR LES PROVINCES DE CHIQUITOS ET DE VELASCO
(Photographies, Pl. II-V)
Les deux provinces boliviennes de Chiquitos et de Velasco (dépar
tement de Santa Cruz), que nous avons parcourues du mois d'août au
mois de décembre 1906, s'étendent de 19° à 14° lat. S (fig. 1). La pre
mière est le prolongement septentrional du Chaco et envoie ses eaux
au rio de Plata. La seconde donne naissance aux premiers affluents de
la rive gauche du Guaporé, ou Itenes, dont les eaux vont à l'Amazone.
Malgré sa situation au centre du continent, à plusieurs milliers de
kilomètres de distance de l'Océan, cette région est remarquablement
basse. Son altitude varie de 110 m. à Puerto Suarez, sur le Paraguay,
à 400 m. à San Ignacio. C'est en vain qu'on y chercherait entre les
bassins des deux grands fleuves une ligne de hauteurs. On peut
même dire avec raison qu'ils communiquent entre eux, le Jaurú et
les autres affluents du haut Paraguay ayant avec ceux du haut Gua
poré une commune origine dans les marécages qui s'étendent des
deux côtés de la frontière, en Bolivie et au Brésil, Un canal de 120 à
150 km. de longueur, reliant le Jauni au Guaporé, depuis Salitre jus
qu'à Ponte, permettrait le passage de chaloupes à vapeur pouvant
remorquer des embarcations à fond plat portant S0 à 60 t., et éta
blirait une communication fluviale continue de l'embouchure de la
Plata à celle de l'Amazone, a travers toute l'Amérique méridionale.
Alcide d'Orbigny1, qui parcourut et étudia une grande partie de
cette région pendant son séjour en Bolivie, de 1830 à 1833, en a donné
une description géographique et géologique d'une vérité et d'une pré
cision auxquelles ceux qui sont venus après lui ne peuvent que rendre
hommage.
D'une façon générale, c'est une grande plaine, accidentée seul
ement par de petites chaînes montagneuses, qui dominent de 800 m. au
maximum le pays environnant. Dans la province de Chiquitos, elles
sont régulièrement alignées du NW au SE. Les plus importantes sont
- 1. Voir surtout :' Alcide d'Orbigxy, Voyage dans l'Amérique méridionale (9 vol.
in-f°, Paris, 1833-18 П), III, 3' partie : Géologie (Ш2), p. 181-199; VIII, pl. IX. 72 GÉOGRAPHIE RÉGIONALE.
les Serranias de San José, de Santiago et de Sunsas, ces deux der
nières séparées par la vallée où coule le Tucavaca. La structure en est
identique : elles laissent apercevoir à la base le soubassement de
roches cristallines, gneiss et phyllades, qui constituent à ГЕ du Para
guay le grand plateau brésilien. Sur ces roches, dont les plus anciennes
sont fortement relevées, reposent en discordance des grès plus ou
moins déchiquetés, de couleur le plus souvent rouge pâle, con
sidérés comme dévoniens et carbonifériens. Ces grès, qui parais
sent horizontaux, ont cependant, comme l'a montré d'Orbigny, un
pendage qui explique que l'un des versants de ces Serranias soit plus
abrupte que l'autre. Dans la chaîne de Santiago, la plongée des cou
ches gréseuses est vers le S, et l'escarpement est tourné vers leN.'
Dans la chaîne de Sunsas, au contraire, d'Orbigny a noté un léger
plongement vers le NE. Les Brésiliens appellent « trombas » les
parois souvent verticales que forment les escarpements gréseux. La
de' Santiago se continue au SE, dans la direction du ParaSerrania
guay, par les massifs du Motacú, du Yacadigo et de l'Urucum, où l'on
voit affleurer les gneiss. La plaine, dans toute cette région qui corres
pond à peu près à la province de Chiquitos, est généralement formée
de sables.
Plus au N, dans la province de Velasco, la couverture de grès ou
de sable manque le plus souvent, et les roches cristallines apparaiss
ent. Les gneiss y couvrent de grandes étendues, recouverts par en
droits de poudingues ferrugineux. Dans toute celte région, la décomp
osition du sol donne presque partout naissance à des argiles. C'est
la région imperméable, par opposition à la région des grès, qui laisse
au contraire filtrer les eaux. Le sol y est moins régulier. Quand il n'est
pas décomposé, le gneiss y forme de petits mamelons trop pauvres en
humus pour que les arbres s'y développent. Là également se dressent
de petites chaînes. Celle de San Lorenzo, alignée du N\V au SE, est un
monticule de gneiss de 400 m. de haut, couvert sur ses pentes de
blocs éboulés. Mais les accidents les plus importants sont au N, entre
le rio Paraguá et le Guaporé. Là s'élèvent la Serrania de Ricardo
Franco, ainsi nommée en mémoire du colonel portugais qui l'explora
à la fin du xviii8 siècle, et la Serrania de Caparûs, qui s'abaisse progres
sivement vers le N et se termine sur la rive gauche du Guaporé par
des chaînons isolés. Plus au S, aux sources de l'Alegre et de l'Agua-*
pehy, est la Serrania de l'Aguapehy. Toutes ces hauteurs sont consti
tuées par des roches cristallines, mais sur la rive droite du haut Para
guay les grès reparaissent, couronnant de petites buttes, ou« cerros »,
de 200 à 300 m., entre lesquels le fleuve, à chaque crue, forme des
lagunes et des marécages.
C'est, en effet, la caractéristique de toute cette région que les inon
dations qui, périodiquement, en couvrent les parties basses. L'année L'ORIENT BOLIVIEN. 73 DANS
cepción SAN San Miguel IGNACIO @ / o SarvMiIgo Cuatro ©Sta.Ana ffernuiiios ^ i
San Rafael
Fig. 1. — Carte des provinces de Chiquitos et de Velasco. .GÉOGRAPHIE RÉGIONALE.' 74
divise en effet en deux saisons bien marquées : la saison sèche, s'y
d'avril à octobre, correspondant à la température la plus basse, avec
des pluies rares, de fréquents et .brusques « surazos », forts vents
de S, amenant en quelques heures un abaissement de température de
20° C, et la saison humide, durant tout le reste de l'année, avec des
pluies torrentielles, de courte durée, il est vrai, tombant presque
chaque jour dans l'après-midi, avec une température très élevée et
une chaleur suffocante de jour et de nuit1.
Ces fortes précipitations produisent des effets différents sur les
sols de sable et d'argile. Dans la province de Chiquitos, la végétation
est basse, pauvre, en comparaison de celle, des grandes forêts tropi
cales. C'est bien le prolongement du Chaco. Les cours d'eau, rares,
sans importance, coulent sur de faibles distances pour disparaître
dans les sables. Le rio Tucavaca, appelé aussi Otuquis, est la seule
rivière digne d'être mentionnée. Son débit, mesuré pendant la saison
sèche, il est vrai, ne dépasse pas 250 1. par seconde au village de Tuca
vaca. Ses eaux n'atteignent pas le Paraguay et se perdent par evapo
ration et infiltration. De cette sécheresse, qui provient du sol, il
résulte que l'agriculture est loin d'être florissante à Chiquitos. Les
rares « estancieros » établis dans des oasis clairsemées vivent souvent
dans la plus grande misère.
Dans la province de Velasco, au contraire, le sol argileux fournit
souvent une bonne terre végétale, très propre à l'élevage et à la cul
ture de tous les produits tropicaux. La végétation devient exubérante*
Mais les cours d'eau, dans ce pays sans pente, couvrent pendant la sai
son des pluies d'immenses étendues. Ce sont les « curiches », qui se
dessèchent par evaporation pendant la saison sèche, et laissent un
fond boueux, craquelé, véritable obstacle pour la circulation. Dans
ces marécages, les termitières, énormes, s'élevant jusqu'à 2 m. et
3 m. de hauteur, forment de véritables îlots, généralement boisés2.
Viennent les premières pluies, et, du jour au lendemain, le « curiche »
se remplit, forme un lent cours d'eau, couvert de touffes épaisses de «'
plante

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents