Luxe intérieur
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Extrait de la publication SOMMAIRE Je sais pas trop comment c’est arrivé, mais à un moment mon oncle est mort et on s’est retrouvés dans la merde. Caro faisait du mi-temps pour pas trop lâcher la peitte ,e tquelques coupes à domiclie, mais ça suffisati pas pour tou tpayer, la bouffel ,es couchesl ,’essence pour qu’elle alile au salon qui était à 16 kilomètres. Et puis Krystal était tout le temps malade, mes parents m’on t d tion en a marre, on est trop vieux pour vos conneries, et c’est vrai que mes parents commençaient àf atigue,r avecl eur écran géant, leurs charentaisesj ,amais contents de rien, tristes français de souche, cons et pauvres. Ensutie on es tvenu mef aire chier pour les plantaitons etl a revente —i ly a eu une histoire de délation, les gendarmes sont venus. C’était A mas ortie d’hôptia’j lessayasij uste de mettre enf orme le sidées que ’javai saccumulées durant ce séjouJ .r’avais passé presqu’un ans an sautre chose àf arie que reste rau lti et écoute rce qu ise passati dan smat ête. Au bou td’un moment’j avasi fini par visualiser un ensemble .Ça devait représente rquarante minutes de muisque. Je ne pouvais pa sreteni rplus .Je m’étai sdi tque ça pourra tifaire un album. ’Jétai sdonc conten tde pouvori mer emettre au travai .lMon ambtiion étai tde splu smodestes: t rouver le moyen de conitnuer àf arie del a muisque alor squej e ne pouvais plus être batteu.

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Nombre de lectures 69
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Extrait de la publication

SOMMAIRE

Je sais pas trop comment c’est arrivé, mais à un
moment mon oncle est mort et on s’est retrouvés
dans la merde. Caro faisait du mi-temps pour pas
trop lâcher la peitte ,e tquelques coupes à domiclie,
mais ça suffisati pas pour tou tpayer, la bouffel ,es
couchesl ,’essence pour qu’elle alile au salon qui
était à 16 kilomètres. Et puis Krystal était tout le
temps malade, mes parents m’on t d tion en a
marre, on est trop vieux pour vos conneries, et c’est
vrai que mes parents commençaient àf atigue,r
avecl eur écran géant, leurs charentaisesj ,amais
contents de rien, tristes français de souche, cons et
pauvres. Ensutie on es tvenu mef aire chier pour
les plantaitons etl a revente —i ly a eu une histoire
de délation, les gendarmes sont venus. C’était

A mas ortie d’hôptia’j lessayasij uste de mettre enf orme
le sidées que ’javai saccumulées durant ce séjouJ .r’avais
passé presqu’un ans an sautre chose àf arie que reste rau
lti et écoute rce qu ise passati dan smat ête. Au bou td’un
moment’j avasi fini par visualiser un ensemble .Ça devait
représente rquarante minutes de muisque. Je ne pouvais
pa sreteni rplus .Je m’étai sdi tque ça pourra tifaire un
album. ’Jétai sdonc conten tde pouvori mer emettre au
travai .lMon ambtiion étai tde splu smodestes: t rouver le
moyen de conitnuer àf arie del a muisque alor squej e ne
pouvais plus être batteu.r
A’l hôptia ,ldè sque ’javais repri sconscience ,je ’lavais dit
aux musicien« sJ e crois que vais reste rlà un momentJ .e
ne vasi pas pouvoir continue rMatching Mole.» La vie de
groupel ,e stournées, tout ça pou rmo ic’éta tifin.i En un
sen sc’était libérateu,r mai sc’étai tunel iberté effrayante .
Sanl se smusiciens de talent qui m’avaien taccompagné ,
je n’étai spas sûr de pouvoi rrefaire un disque .

ROCK
BOTTOM
L’ESPACE DU DEDANS
PAR ROBERT WYATT
PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVAIN FESSON, AVEC ’LAIDE DE BERTRAND BURGALAT

s eu lœi louvert ,’jessaie de me connecte r
on compte IGV pour vérifier mon statut
ial .Sur’l écran de moni Phone, un austère
ssage bleu sur fond blanc m’annonce
rreu.r L’uitilsateur n’existe pas» .Mon
ond œi ls’ouvre.J ’appuief rénéitquement
doigt sur l’écran tactile qui finit par me
demander de prouver que je suis un humain :
je dois suivre le contour d’un genre de test de
Rorschach (aujourd’hui en forme de tête de
clownt )out en récitant le poème de Verlaine
qui défile en arrièref-ond .J’accède enfin aux
paramètre sde mon profi ,lpou rconstater
que li’ndice de mon statut social a en effe t
dramaitquement baissé. Pourtant ,aucun de s
paramètrer séel ssu rlesquelsli est calculé n’a
bougé : nombre de contacts enregistrés, types
de produits commandés, services rendus à
la communauté…

CRÔA CRÔA,
TCHIIIITCHIIIP.
CRÔA CRÔA,
HIIIP

Pas de panique, li doi ty avoir un bug .C’est
pas que je soisi nquiet ,mai sli fau tquej e
trouve une solution. Un statut aussi éloigné
du score médian signifie, en gros, que ’ja iété
viré. Je suis tenté d’appeler mon supérieur
direc tmais, d’une par,ti les t6h du matin,
d’autre par,tt ou tmonr éseau professionne l
a été automatiquement supprimé du
répertoire .Une vistie au syndicat de
modéraitons i’mpose.

ôa, tchiiiitchiiip. Crôa crôa, tchiiiitchiiip.

osse ,on ne chois tipa ssa
ne. Avan,tl et sest
spsychotechitants en ressources humaines
empéramen tcolla tià celu ide
d’hu ic’es tla personnailté de
s cesse modifiée enf onciton
ot vide qui fédère mollement
s, consommateurs, cadres et
r ’laplatissement lexical e-voté
par le speitti snvestisseurs
aitona lGlobal Village ,

Je ’lavais beaucoup regardée au cour sde ’lhive,r la
prenant pou run garçon. S ic’éta tiune fille, me
disais-je ,elle serail ta girflriend parfatie. Fine comme
Keith Richards, sombre comme Johnny Thunders,
écorchée et craintive comme… Peu importe comme
qui finalemen.t Ellet raînai talor savec un fils de
bonnef amllie qui jouati du jazz chaque vendredi,
sou s’légide d’un prof de lettre svaguement beat.
Je pensais donc qu’s li’agissati d’un couple de
garçon .sDet outef açon ,i lavait ’lai rbeaucoup moin s
dangereux qu’elle avecs on Burberry .s’Et puis,i ls
n’on tplust raîné ensemble. Enfin, elle,j e ne l’a iplu s
trop vue .Dans unl ycée qu icompte un gros millie r
d’élèves , liarrive de ne pas croiser pas certain s
visages pendant plusieurs semaines.
Unj ou rque’j étais assis dan sle grand hall à côté
du réfectoire ,elle avaif tai tsar éappartiion. Pas de
doute ,c’éta tibien ma direciton qu’elle prena .tiElle
fonçati droit su rmo .iAvant que j’ai pu réalisé ce qu i
m’arriva ,tielle éta tient rain de me parler .Putain ,
oui ,elle me parlati ! Sa voix était incroyablemen t
douce en me demandant cette cigarette que je
n’avai spaJ .se ne me doutais pas qu’une fille pouvai t
avoir cette voix .Ou plutôt : c’est ains iquel e sfilles
parlaient dans mes rêves les plus fous, mais je ne
savai spas que ça exista tidans la réalité. Comme
je n’avais pas de cigarettes, que je ne trouvais rien
à dire de plus qu’un stupide « Désolé, je n’en ai
pas… » e tqu’elle semblai tavoi répuisés e sréserves
d’audace ,elle avait disparu .

Sou sla bruine de ’lautomne rouennail ,saf êtef oraine
bat son plein sur le bord de Seine. Enfants, parents et
casiisère,s les vsiage sse mélangent comme des notes
sur une partition, à peine troublés par la valse des
autos-tamponneuse,s le regard fixe su rle sattractions.
’Jait ou tpotassé,t ou trévisé avant lar encontre ,mais
la barbapapa peine à m’égayer ; interviewer Glass
équivau tà demander audience au tout puissan .tE t
résumel ra vie d’un viei lhomme à quelques questions
– don ton connaîs touvent les réponses àl ’avance,
comme dan sparelile istuation - relève du bachotage
monomaniaque ,celui qu’on pensait réservé à d’autre.s
Lui parler de son intiiation àl a «grande musique» aux
cotés de Nadia Boulange ,relle qui «éduqua» Michel
Legrand, Quincy Jones ou Gershwin ?Trop facile. Les
débuts du jeune Glass à New-York en 1968 avec Music
in the Shape o fa Square,s es parititont sellement
longues qu’elles obligen tles muiscien sàs e déplacer
pour suivre la mesure ?Trop évident ! Son chemin de
croix en tant que plombier puis taxi, pour payer les
factures ? Trop ptitoresque ,allon.s.. A bien y réfléchi,r
la seule vérité qui tienne encore sous la bruine, c’est
une phrase de Glass, figée dans l’espace, lâchée en 1982
au journalsite en mal de quesiton s :«I conisde rmysel f
a sa working muiscian ,moret han an avant-garde
(muiscian )» .La messe est déjà dtie .Car’l œuvre de Glass
est une dérive en perpétuel mouvement, à placer
entrel ar igueu rchaleureuse de Bach e t’lexcentrictié
glacée de Kratfwerk .
Pour qui sonne le glas(s) ? En remontant les trottoirs
dépouillés de Rouenl ,a quesiton m’obsède. Par quel
miracle, quelle alchimie, des monuments tels que
Madr ush parviennent encore à’s érige rcomme des
bloc sindépassable .sDe smesses pour le temps présent ,
san smots, sans parole ,squ iconitnuen telle sausis
d’avancer. Nu ldoute qu’li emportera ce secret dans sa
tombes ,ûremen trejoin tpa rd’autre,sl aissantl ’école
du minimailsme américains an sdescendance. Parce
qu’aujourd’hu,i comme le dti Pasca lComelade ,« la
musique instrumentale n’est pas entendue », que le
mouvemenr tépétiti finitié par Glass, Terry Rliey ou
Steve Reichr essemble désorma sià une manufacture
sur le point

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