Mia à l école des princesses
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Description

Mia à l'école des princesses (et des princes) Chapitre un : Découverte « Mia, ta mère et moi avons à te parler ma chérie. » C'est par ces mots que le roi invita sa fille à pénétrer dans le vaste bureau ovale, d'où il réglait consciencieusement les affaires afférentes au royaume, et recevait les doléances de ces sujets. Mia s'avança avec appréhension. Cette convocation n'était pas dans les habitudes de ses parents, en effet, d'ordinaire, lorsqu'ils avaient quelque chose d'important à lui dire, ils attendaient l'heure du repas pour converser autour de la table. L'ambiance y était plus détendue, et propice à l'échangede sujets sérieux. « Ne t'inquiète pas, poursuivit-il en constatant l'air soucieux de sa fille, il n'y a là rien de facheux, et je suis sûr que lorsque tu nous auras écouté, tu te rangeras à notre avis. » « Tout cela est bien mystérieux, songea t-elle, où veulent-ils en venir ? » Ce fut sa mère de sa voix douce et mélodieuse qui reprit les pourparlers. Elle décida d'aller droit au but. « Monenfant, tu sais que plus tard, il te reviendra la lourde charge d'administrer le royaume, c'est ton destin. » La fillette était pendue aux lèvres de sa mère, et attendait la suite avec impatience. C'est pourquoi, nous voudrions que tu intègres une académie royale, on t'y enseignera tout ce que tu dois savoir afin de devenir une vraie princesse. » Mia regarda ses parents interloquée. « Une académie royale ! Mais où ? Quand ? Combien de temps vais-je devoir rester ?

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Publié le 14 juin 2016
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Langue Français

Extrait

Mia à l'école des princesses (et des princes)
Chapitreun:
Découverte
« Mia, ta mère et moi avons à te parler ma chérie. » C'est par ces mots que le roi invita sa fille à pénétrer dans le vaste bureau ovale, d'où il réglait consciencieusement les affaires afférentes au royaume, et recevait les doléances de ces sujets. Mia s'avança avec appréhension. Cette convocation n'était pas dans les habitudes de ses parents, en effet, d'ordinaire, lorsqu'ils avaient quelque chose d'important à lui dire, ils attendaient l'heure du repas pour converser autour de la table. L'ambiance y était plus détendue, et propice à l'échange de sujets sérieux. « Ne t'inquiète pas, poursuivit-il en constatant l'air soucieux de sa fille, il n'y a là rien de facheux, et je suis sûr que lorsque tu nous auras écouté, tu te rangeras à notre avis. » « Tout cela est bien mystérieux, songea t-elle, où veulent-ils en venir ? » Ce fut sa mère de sa voix douce et mélodieuse qui reprit les pourparlers. Elle décida d'aller droit au but. « Mon enfant, tu sais que plus tard, il te reviendra la lourde charge d'administrer le royaume, c'est ton destin. » La fillette était pendue aux lèvres de sa mère, et attendait la suite avec impatience. C'est pourquoi, nous voudrions que tu intègres une académie royale, on t'y enseignera tout ce que tu dois savoir afin de devenir une vraie princesse. » Mia regarda ses parents interloquée. « Une académie royale ! Mais où ? Quand ? Combien de temps vais-je devoir rester ? » Les questions se bousculaient dans sa tête. Son père la rassura. « Ne t'inquiètes pas, tout se passera bien, je suis sûr que tu t'y plairas beaucoup. » Mia finit par se laisser convaincre, après tout, ce serait l'occasion de rencontrer d'autres enfants de son âge surement tout aussi perdue qu'elle. Elle fit donc contre mauvaise fortune bon cœur et le soir même en informa son amie Lilas. « Tu vas me manquer, dit cette dernière, j'espère que tu reviendras vite. » Les deux amies s'embrassèrent et se promirent de s'écrire le plus souvent possible.
Le grand jour arriva. Mia angoissée, n'avait pas fermé l'oeil de la nuit.
Pour commencer, l'école était si loin qu'il lui fallait prendre le bateau, trois jours de mer lui avait-on dit, jamais elle n'avait entreprit un tel voyage, et seule de surcroit. Il paraissait que le voilier était immense, qu'il pouvait faire dix fois le tour du monde sans s'arrêter ! Il devait être presqu' aussi grand que leur château. La calèche princière, menée par quatre somptueux alezans, les conduisit jusqu'au port. On avait chargé sur le toit malles et coffres en bois, contenant robes et accessoires nécessaires à la vie quotidienne d'une princesse digne de ce nom. En arrivant sur le quai, Mia fut ébahie par le spectacle s'offrant à ses yeux. Un fabuleux trois mâts aux lignes majestueuses était amarré à quai. Une multitude de badauds curieux se pressait pour admirer cet incroyable et gigantesque armature de bois. Mia regarda autour d'elle. Il y avait foule ! Une foule multicolore et bigarrée, composée d'enfants comme elle, de vieillards venus dire au revoir à des membres de leur famille, des couples, des amis préparant déjà leurs prochaines retrouvailles. La jeune princesse se demandait, si parmi eux, se trouvaient comme elle d'autres futures élèves de l'école. Les malles, et autres encombrantes bagageries, s'amoncelaient un peu partout, gênant le passage et la circulation. Un homme se présenta au bas de la passerelle, et d'une voix de stentor, invita les passagers à monter à bord. Tout ce petit monde se mit en rang, attendant patiemment son tour pour embarquer. Mia bouillait d'excitation. Lorsqu'elle aurait posé ses malles, elle partirait à l'assaut de ce grand navire. Leur tour arriva enfin, et accompagnée de son père, ainsi que d'un valet, elle prit possession des lieux. Sa mère, trop émotive, avait préféré rester au château. La séparation avait été difficile, et assortie d'une foule de recommandation en tout genre, avec la promesse d'écrire au moins une lettre par semaine. Sur ce, la reine lui avait souhaité un agréable voyage. A présent, accoudée au bastingage, la fillette admirait la vue. D'un côté, le quai, au loin, la ville dominait le paysage, et elle pouvait même apercevoir les montagnes se dessiner en transparence. Elle courut vers le bord opposé, là, se déroulait à perte de vue, une immense étendue d'eau bleue marine. « Mia, viens, nous allons mettre tes bagages dans ta cabine. » Arrachée à sa contemplation, elle alla rejoindre son père. La « chambre » qu'on lui avait allouée, était située sur le pont supérieur, c'est à dire au dernier étage. De là, elle surplombait tout l'océan. La cabine était petite mais fonctionnelle, un lit à baldaquin en bois sombre et luisant, était encastrée dans un des murs de la pièce. Le coin toilette se résumait à une vasque en porcelaine assortie d' un broc d'eau et diverses fournitures de toilette. Les malles furent
ouvertes, les robes et les jupons soigneusement rangées, puis, vint le temps de la séparation. Le roi serra longuement sa fille dans ses bras, en lui faisant promettre à son tour de le tenir au courant de ses activités. Un membre d'équipage frappa à la porte, et leur annonça que les visiteurs devaient séance tenante quitter le navire, car celui ci allait bientôt larguer les amarres. Une dernière accolade, et le roi, suivi de son domestique, rejoint le quai pour se mélanger à la foule des au revoirs. Accoudés à la balustrade du pont, les passagers agitaient mains et mouchoirs en signe d'éphémères adieux. A terre, les marins s'affairaient à dénouer les épais cordages des bites d'amarrage, tandis qu'on levait du fond des eaux troubles, une colossale ancre en métal. « C'est la première fois que tu montes sur un bateau ? » l'interpella une voix fluette dans son dos. Mia se retourna, perdue dans sa rêverie, elle ne s'était pas rendu compte que chacun avait regagné « ses appartements ». Ils étaient trois sur le pont, elle, la petite fille qui venait de lui adresser la parole, et le garçon qui se tenait à ses côtés.
« Je m'appelle Loreleï, et voici mon frère Sacha. » Ce dernier esquissa un sourire timide à l'attention de Mia. « Bonjour » dit-elle « Toi aussi tu vas à l'école des princesses ? reprit Loreleï, nous venons du royaume de Sarcovia, et toi ? » « Je vais aussi à l'école, je viens de Gergovie. » Les présentations ainsi faites, les enfants échangèrent longuement leurs expériences respectives. Le temps passa si vite qu'il fut bientôt l'heure de se restaurer. Le grand air creusait l'appétit, et Mia avait une faim de loup. Tout en bavardant, ils avaient exploré chaque recoin du bateau, des combles au pont supérieur, en passant par la salle « des machines »et les extraordinaires roues qui tournaient sans cesse, faisant avancer le navire. Mais l'endroit qu'ils préféraient tous, était la proue, là où le vent leur fouettait le visage, où les vagues venaient s'écraser contre la coque, en un bruit fracassant.
Le diner se déroula dans une spacieuse salle à manger, au plafond élégamment mouluré. De grands lustres en cristal, éclairaient la pièce, d'une lumière douce et harmonieuse. Des serveurs en livrée impeccablement brossée, leur servirent des mets délicats et parfumés, ils se régalèrent. Cette première journée avait été éprouvante, et les trois amis aspiraient plus que tout à une bonne nuit de sommeil. Malheureusement, elle fut de courte durée, car une violente
tempête se leva soudainement, et Mia, malgré la fatigue accumulée, sentit avec force, les roulements du bateau sur les vagues. Cela tanguait avec tant d'intensité, que la fillette crut à plusieurs reprises, que le navire allait chavirer. Elle entendait les cris des membres d'équipage qui s'agitaient au dehors, et se pelotonna au fond de son lit. Les jours suivants se déroulèrent sans heurts, le soleil brilla, et la mer calme, ressemblait à un long ruban de soie bleue. « Regardez ! J'aperçois quelque chose ! » Mia et Sacha accoururent, et regardèrent dans la direction indiquée par Loreleï. Au loin, une bande de terre brune se détachait sur l'horizon brumeux. Emerveillés, ils contemplaient le point de départ de leur nouvelle vie. « Nous allons bientôt accoster, veuillez rejoindre vos cabines. » La voix du garçon d'équipage résonna sur toute la surface du bateau. Chacun s'éxécuta attendant les
prochaines instructions. Des marins jetèrent l'ancre, tandis que des employés du navire, passaient de chambre en chambre, trainant devant eux de grands chariots de fer, afin d'y charger les bagages des passagers. Mia rejoint le pont, et y retrouva Loreleï et Sacha. Ensemble, ils descendirent la passerelle. Un homme de haute stature, vêtu d'un uniforme noir, chemise blanche et chapeau haut de forme, s'avança vers eux. « Bonjour, dit-il en se découvrant la tête, je m'appelle Hector, je suis chargé de vous conduire à l'académie royale, si vous voulez bien me suivre. » Ayant décliné son identité, il les invita à monter à monter dans une calèche estampillée aux armoiries de l'école, un aigle royal enchassé dans un losange. Ils s'assirent sur de confortables banquettes de cuir rouge, les parois et le toit étaient recouverts de tenture de velours verte, il se dégageait une atmosphère à la fois sobre et luxueuse. Hector prit place à côté du cocher. Ce dernier fit claquer son fouet d'un coup sec, et les chevaux se mirent en route. Les enfants ne perdaient pas une miette du paysage qui défilaient sous leurs yeux. Sacha, le nez collé à la vitre, scrutait chaque point de l'horizon, mais pour l'heure, seuls les champs de tournesol habillait une vallée d'une infinie platitude. « Nous sommes presque arrivés, annonça Hector, regardez , nous apercevons les grilles
de l'école. » En faite d'école, un imposant château surgit au milieu des prés et des champs de maïs. Hector leur expliqua brièvement, que le cœur de l'académie était situé dans le bâtiment central. Là, avait lieu les cours, l'étude, on y avait également installé les cuisines et la grande salle de réfectoire dans laquelle les pensionnaires prenaient leurs repas. Les bâtiments adjacents, étaient quant à eux dévolus à l'internat proprement dit. Les
chambres étaient pour la plupart individuelles, Mia savaient déjà qu'elle ne partagerait pas la sienne. L'aile de droite était réservée aux garçons, tandis que celle de gauche abritait les dortoirs des filles. L'ensemble des bâtiments formaient un U. Loreleï et son petit frère avait du se résoudre malgré leur souhait, à faire « chambre à part ». La voiture franchit l'enceinte de l'école, et traversa un majestueux parc arboré et remarquablement entretenu. L'herbe rase, mettait en valeurs les bosquets touffus, rosiers, buissons d'aubépines, et autres compositions florales parfaitement taillés. Les chevaux effectuèrent un virage à cent quatre- vingt degrés, et vinrent se poster devant le perron en pierre et ses deux colonnes surmontées de lions en granit rugissant. Hector
sauta à terre et leur ouvrit la portière. D'un geste courtois de la main, il les pria de descendre. Les enfants s'éxécutèrent timidement . Le majordome gravit les quelques marches d'un pas alerte, et poussa les deux battants en bois massif de la porte d'entrée. S'écartant pour les laisser passer, ils s'introduisirent dans un hall de forme circulaire, illuminés de nombreux candélabres et chandeliers en argent, dont la lumière se reflétait dans un sol de marbre immaculé. Une femme d'âge mur, petite et replette, les cheveux grisonnants remontés derrière la nuque en un chignon serré d'où s'échappaient quelques mèches rebelles, s'approcha d'eux. « Bienvenue à l'école, je suis Myriam, votre gouvernante, suivez moi, je vais vous montrer vos chambres. » Elle avait un visage jovial, et il se dégageait d'elle une telle bonhomie, les enfants se sentirent tout de suite à l'aise. Ils montèrent un escalier aux marches recouvertes d'un épais tapis de velours rouge, et arrivèrent sur le palier du premier étage. On y avait disposé deux guéridons sur lesquelles étaient posées des vases remplis de fleurs fraichement cueillies. Myriam les guida vers un étroit couloir, le long des murs étaient accrochés des tableaux représentant les pères fondateurs de l'école, ainsi que les élèves s'étant distingués de par leurs qualités morales et intellectuelles. Myriam s'arrêta devant une des portes donnant accès aux chambres, et sortant de sa poche une minuscule clé, se tourna vers Mia. « Vous voici chez vous Mademoiselle, dit-elle en l'insérant dans la serrure, vos bagages ont été défaits, vos robes et manteaux rangés et pliés dans l'armoire prévue à cet effet. Si vous voulez bien vous donner la peine d'entrer, le dîner sera servi à dix neuf heures dans la grande salle à manger au rez de chaussée, nous vous y attendrons. Pour le moment, je vous conseille de vous reposer » acheva t-elle en poussant doucement Mia à l'intérieur. Restée seule, la fillette commença son inspection des lieux. A sa grande surprise, la
chambre s'avérait plutôt spacieuse. Un imposant lit à baldaquin était installé contre le mur, l'armoire était si large qu'elle aurait facilement pu contenir le double de ses vêtements. Dans un coin, trônait un ravissant bureau en acajou assorti d'un fauteuil de même facture. La chambre possédait également son propre cabinet de « commodités » simple et fonctionnel, meublée d'une jolie petite coiffeuse surmontée d'un miroir ovale . Ayant fait un rapide tour des lieux, elle décida de suivre les conseils avisés de la gouvernante, et s'allongeant sur son lit, céda à une sieste réparatrice bien méritée. La sonnerie stridente d'une cloche l'arracha à son sommeil. Comme convenu, Mia se
rendit dans la salle de restauration, où elle retrouva Loreleï et Sacha. Tous les élèves étaient rassemblés, à peu près une trentaine, des groupes avaient commencé à se former, faisant connaissance, partageant leurs impressions, leurs envies. Myriam et Hector apparurent sur une estrade faisant face au reste de la salle, un homme à l'aspect sec et revêche, engoncé dans un étroit costume noir les accompagnait. Il se présenta comme étant le directeur de l'école. Monsieur Bonin, c'était son nom, les invita à s'asseoir. Des tables rondes étaient disposées à travers la pièce, et les enfants, obéissants, prirent place en silence. Il prononça un discours de bienvenue, reprenant dans les grandes lignes, le règlement de l'école, les horaires à respecter, uniformes impeccables en toute occasion, endroits formellement interdits d'accès... « Il est temps à présent de faire connaissance avec vos professeurs », Trois hommes et deux femmes s'avancèrent, alignés les uns à côtés des autres. Le directeur commença les présentations , en désignant la personne située la plus à droite. « Voici monsieur Pinson, votre professeur de maintien, puis mademoiselle Martin, qui vous enseignera les règles de savoir vivre, et les bonnes manières, monsieur Alphonse, votre professeur de sport, monsieur Papon et madame Rose se partageront les matières générales, indispensables à la culture et à la vie en société. » A son tour, chaque professeur prit à la parole pour détailler plus en profondeur son rôle au sein de l'établissement. Les nouveaux écoliers furent conviés à partager un buffet garni de petits fours et de toutes sortes de patisseries colorées, ainsi que de boissons sucrées.Mia et ses amis ne se firent pas prier pour faire honneur à ces appétissantes préparations culinaires. Tout en savourant de minuscules gateaux fourrés à la framboise, elle examinait les autres élèves, essayant de se faire une idée précise de chacun d'entre eux. Une jeune fille blonde,à peine plus agée qu'elle , s'approcha de leur groupe. Contrairement aux autres enfants, qui semblaient perdus dans un endroit qu'ils découvraient pour la première fois, elle évoluait de façon aisée et sure d'elle, comme si elle était la maitresse des lieux. Elle s'arrêta devant Mia, et la dévisagea longuement
avant de prendre la parole. « Je m'appelle Anita, tout le monde sait qui je suis, mon arrière grand-père a fondé cette académie, je suis ici comme chez moi » et sans attendre de réponse, elle tourna les talons et s'éloigna, laissant Mia et ses amis pour le moins interloqués. « Ne vous inquiétez pas, elle est comme ça avec tout le monde, leur souffla une voix fluette à côté d'eux. Mia se retourna, regarda attentivement la nouvelle venue, d'emblée, elle la trouva sympathique. « Moi, c'est Eléonore » dit-elle en leur tendant la main. Elle avait un visage avenant, couvert de tâches de rousseur, deux grands yeux bleus rieurs qui vous fixaient intensément. En cet instant, un large sourire illuminait cette charmante physionomie. « Elle est très prétentieuse, et persuadée d'être la reine de l'univers » poursuivit-elle en singeant une moue hautaine qui les fit rire aux éclats. De loin, Anita leur jeta un regard suspicieux. « Les cours débuteront demain à neuf heures précises, tonna le directeur d'une voix forte , d'ici là, je vous invite à découvrir notre magnifique parc, et à faire plus ample connaissance. » Des applaudissements retentirent, et chaucun parti de son côté dans une ambiance conviviale et détendue.
Le lendemain, Mia se réveilla de fort bonne humeur, oubliée les inquiétudes et les appréhensions des jours passés. Comme promis, elle avait rédigé une longue lettre à l'attention de ses parents, leur détaillant le périple de son voyage, les amis avec lesquels elle avait déjà fait connaissance, ainsi que ses impressions sur l'école. Elle n'oublia pas Lilas, qui devait attendre impatiemment de ses nouvelles. La petite princesse revêtit son uniforme qu'elle trouva bien strict, une jupe plissée bleue marine, assorti d'un gilet de même teinte, une chemise blanche parfaitement repassée où ne subsistait pas le moindre pli, et pour compléter l'ensemble , une paire de mocassins noirs vernis et cirés, surmontée d'une boucle d'argent étincelante. Elle brossa ses longs cheveux, et les noua en un chignon haut et serré, ainsi que le stipulait le règlement intérieur de l'école. Un dernier coup d'oeil dans le miroir, elle était prête. Tenant fermement son cartable dans une main, elle se dirigea d'un pas décidé et volontaire vers la salle où devait se tenir sa première leçon de la journée. Il s'agissait du cours de maintien de monsieur Pinson. « Bonjour Mia, tu as passé une bonne nuit ? » s'enquit Eléonore dés son arrivée.
« Oui, excellente, et toi ? » « Je ne sais pas, il me semble avoir entendu des bruits de pas, surement un chat égaré. » Elle n'eut pas le temps d'en dire plus, car déjà, monsieur Pinson leur intimait l'ordre de rentrer en classe, et de regagner leur place en silence. Mia et Eléonore s'assirent côte à côte, derrière un pupitre en bois, à l'intérieur duquel, elles rangèrent leurs affaires. Loreleï et Sacha, avaient pris place au premier rang, de même que la blonde Anita qui continuait de temps à autre, à toiser Mia d'un air revêche. La fillette se demandait d'où pouvait lui venir une telle animosité. Sur les conseils d'Eléonore, elle choisit de passer outre, et de se concentrer sur ce qui allait suivre. « Aujourd'hui, commença monsieur Pinson, je vais vous enseigner comment marcher dos droit et tête haute, vous devez acquérir une véritable allure princière. Qui veut commencer ? » Anita se porta immédiatement volontaire. Le professeur l'invita donc à le rejoindre sur l'estrade . Il saisit un manuel, et le posa délicatement sur son propre crâne. Il fit alors plusieurs allers-retours sur cette scène improvisée. Afin de ne pas faire tomber le livre, monsieur Pinson était contraint de se tenir tête droite, les épaules en arrière, et d'adopter une allure altière. C'était le but et la difficulté de l'exercice. Quand il considéra avoir suffisamment montré l'exemple, il enjoignit Anita de faire de même. La fillette éxécuta l'exercice de manière parfaite et sans aucune difficulté. « Je vous félicite Mademoiselle, votre démarche était digne d'une princesse . Quelqu'un d'autre souhaite t-il essayer à son tour ? » demanda t-il en se tournant vers la classe. Devant le mutisme général, il décida de désigner un élève de son choix. « Vous mademoiselle, approchez donc » Il s'adressait à Loreleï, et ce fut d'un pas tremblant que la jeune fille obéit. Anita lui tendit le livre en lui jetant un regard moqueur. Loreleï s'appliqua du mieux qu'elle put, malheureusement, elle eut bien du mal à avancer sans devoir rattraper le livre qui menaçait de tomber à chaque pas. Elle regagna sa place d'un air confus et penaud malgré les encouragements de ces camarades. Leur premier cours touchait à sa fin, monsieur Pinson leur conseilla vivement de s'entrainer en vue des prochains examens. « Ton amie n'est vraiment pas très douée » chuchota Anita à l'oreille de Mia alors qu'elles se dirigeaient vers le cours suivant, l'apprentissage des bonnes manières avec mademoiselle Martin. La petite princesse opta pour l'indifférence et ignora cette remarque acerbe. Ils patientaient depuis quelques minutes dans le corridor, quand mademoiselle Martin
apparut. Elle semblait avoir couru, et il lui fallut un bon moment pour reprendre son souffle. Elle se confondit ensuite en excuse sur son manque de ponctualité, inadmissible selon elle pour un premier jour. C'était une petite femme, l'air affable, semblant sans cesse avoir crainte de tout et de tout le monde, telle une minuscule souris perdue dans un monde de géant. Elle était connue pour être d'une profonde et indicible gentillesse. Lorsque les élèves eurent rejoints leur place, elle annonça le sujet sur lequel allait porter la leçon. Devant un grand tableau noir, était disposée une table, recouverte d'une nappe d'une blancheur immaculée, et de couverts en argent . Mia n'avait jamais vu autant de cuillères et de fourchettes de taille différentes, disposées les unes à côté des autres. Il y avait également plusieurs sortes de verres. « Deux volontaires s'il vous plait ? » demanda timidement mademoiselle Martin. Eléonore leva la main, suivie d' Anita, qui ne manquait jamais une occasion de montrer l'étendue de ses connaissances. Les deux fillettes s'assirent face à face, et répondirent aisément aux questions que leur posait leur professeur. Quels couverts pour quel plat ? En quelle occasion ? Quel verre pour quelle boisson ? Eléonore prouva qu'elle maitrisait parfaitement l'art de la table et Anita fit un sans faute . Le cours touchait à sa fin. Cette journée s'achevait de façon positive pour Mia et ses nouveaux amis.
Chapitredeux:
Disparition
Les semaines, puis les mois passèrent, sans qu'aucun incident ne vienne troubler la tranquillité de nos écoliers en herbe. Pour Mia, il était bien loin le temps des premières inquiétudes, des premières angoisses. La petite princesse devait bien se l'avouer, elle aimait sa nouvelle vie, et avait fait connaissance d'amis fidèles et loyaux. Néanmoins, les vacances approchaient, et la fillette se réjouissait de retrouver sa famille, Lilas, et bien évidemment, sa chère Nougatine qui lui manquait tant. Pour l'heure, il fallait se préparer au cours de sport de monsieur Alphonse. Elle se rendit sur le terrain d'entrainement, que jouxtait l'aile nord du château. Le professeur, liste des élèves en main entreprit de faire l'appel. Chacun répondit présent à l'exception de Louis. C'était un jeune garçon d'une nature timide et réservée, et qui il faut bien le dire, passait la plupart du temps totalement inaperçu auprès de ses camarades et de ses enseignants. Mia avait bien essayé de nouer des contacts avec lui, mais devant l'attitude fuyante du garçon, elle avait renoncé. A vrai dire, si monsieur Alphonse n'avait pas fait l'appel, personne ne se serait rendu compte de cette soudaine absence , et personne ne semblait s'en émouvoir outre mesure. La leçon se déroula donc comme à l'accoutumée, seule Eléonre paraissait troublée. Elle fit part de ses doutes à Mia. « Tu ne trouves pas bizarre que Louis ait disparu sans rien dire ? » « Disparu ! Tu exagères, il est surement malade, où alors il a simplement eu un empêchement. » « Il n'était pas là au petit déjeuner, ni de toute la matinée d'ailleurs. » « Bon, si tu veux, nous irons à l'infirmerie tout à l'heure, et s' il n'y est pas, nous irons voir dans sa chambre, d'accord ? Mais je suis sûr que tu t'inquiètes pour rien. » « Je l'espère » répondit Eléonore sans grande conviction. Après une brève collation, les deux amies se rendirent dans un batiment adjacent à l'école, faisant office de cabinet médical . Un médecin et une infirmière y officiait, prenant en charge petits bobos et désagréments quotidiens. Lorsqu'elles eurent annoncé la raison de leur présence, on leur répondit qu'on n' avait pas vu, ni même aperçu Louis depuis un certain temps déjà. Les fillettes les remercièrent et se rendirent dans la
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