Carthagène : les éléments d une renaissance - article ; n°405 ; vol.74, pg 560-590
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Description

Annales de Géographie - Année 1965 - Volume 74 - Numéro 405 - Pages 560-590
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Christian Verlaque
Carthagène : les éléments d'une renaissance
In: Annales de Géographie. 1965, t. 74, n°405. pp. 560-590.
Citer ce document / Cite this document :
Verlaque Christian. Carthagène : les éléments d'une renaissance. In: Annales de Géographie. 1965, t. 74, n°405. pp. 560-590.
doi : 10.3406/geo.1965.18442
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1965_num_74_405_18442Carthagène :
les éléments d'une renaissance
par Christian Verlaque
En 1962, Carthagène se classe au premier rang des ports espagnols, avec
un trafic de marchandises évalué à 10 854 678 tonnes, cependant que l'aggl
omération urbaine atteint 76 944 habitants, tandis que la circonscription
municipale en dénombre 124 495.
Ces données peuvent paraître relativement modestes. Elles sont néanmoins
le signe d'un nouvel essor pour une ville dont la population municipale
était tombée à 98 752 au recensement de 1920, tandis que le port ne manip
ulait encore en 1950 que 849 307 tonnes de marchandises. Ce sont les
raisons de ce nouvel essor que nous tâcherons d'étudier ici, tout en examinant
les conditions permanentes ou passées de l'activité de Carthagène.
I. LES CONDITIONS DU DÉVELOPPEMENT
DE CARTHAGÈNE
A. Situation géographique
Carthagène, port de la région levantine, se situe sur une incurvation de
la côte méditerranéenne regardant vers le Sud, sur un parallèle proche de
celui de Grenade, sur un méridien voisin de celui d'Oran. Le site est un site
de collines, incorporées dans les dernières manifestations orientales des
chaînes Bétiques ; la côte est dans le détail assez découpée, souvent marquée
par des falaises. Il n'existe pratiquement pas de plaine littorale en direction
de l'Ouest, et ceci se traduit par l'absence de toute voie de communications
importante le long de la côte. La liaison essentielle est celle qui se pratique,
par route et par voie ferrée, avec Murcie, au Nord, à 48 km à l'intérieur des
terres. Par Murcie, Carthagène se trouve alors en communication avec Grenade
et l'Andalousie intérieure après une série de dépressions dont la principale
est celle de Baeza, avec la Nouvelle Castille par la percée du rio Segura et la 561
Ann. de Géog. — lxxiv« année. 36 ANNALES DE GÉOGRAPHIE 562
région d'Albacete, avec Valence et à nouveau le littoral méditerranéen par
plusieurs voies de communication dont la caractéristique commune est
d'être désavantagées par la topographie et d'être contraintes à un certain
nombre de sinuosités (fig. 1).
Tout ceci résulte, bien entendu, de la disposition du relief, qui présente
une réelle complexité.
La région de Gartagène s'insère dans un ensemble de collines et de petites
plaines, situé entre la Sierra de los Filabres au Sud-Ouest, coupole cristalline
dont le sommet atteint 2 168 m, et la Sierra de Aytana ou massif d'Alcoy au
Nord-Est, dont la crête calcaire culmine à 1 558 m, adossé enfin aux Sierras
de Espuňa (1 584 m) et de Crevillente (835 m) au Nord-Ouest. Toutes ces
hauteurs relèvent de l'architecture d'ensemble de la cordillère Bétique.
Mais les influences structurales continuent de se manifester dans la région
relativement basse où se situent Carthagène, Murcie, Alicante, et notamment
dans l'orientation des alignements de collines, séparant des dépressions plus
ou moins parallèles, d'une altitude décroissante de l'intérieur vers la mer,
orientation qui est dans l'ensemble SO-NE.
Ainsi, au pied de la Sierra d'Espuna, la dépression de Totana-Murcie,
drainée par le Segura inférieur et son affluent le rio Sangonera, se poursuit,
vers le Nord-Est, en direction d'Alicante, par les bassins d'Orihuela et
d'Elche. Elle est bordée, au Sud-Est, par l'alignement de collines des sierras
de la Almenara (882 m), de Garrascoy (1 068 m) et d'Escalona (647 m), que
la route Murcie-Carthagène franchit par un petit « col » (Puerto de la Gadena),
à 343 m. On passe alors à une dépression subhorizontale, à 100 m d'altitude
en moyenne, qui s'insinue à l'Ouest entre la Sierra de la Almenara et les
collines côtières, et qui s'élargit au contraire à l'Est en une plaine littorale
encore mal consolidée.
Elle est en effet partiellement occupée par un étang littoral, de 180 km2
environ, plus vaste que Г Albufera de Valence, la Mar Menor, d'une profondeur
maximale de 7 m, fermée du côté de la mer par un cordon littoral qui s'appuie
sur le cap de Palos et file vers le Nord pour n'autoriser qu'un seul passage à
une quinzaine de kilomètres.
On arrive enfin à l'alignement des collines littorales, élevées de 200 à
500 m en moyenne, et dont l'orientation devient franchement Ouest-Est, de
manière à former au cap de Palos un angle droit avec la direction du cordon
littoral de la Mar Menor.
Ces détails permettent de comprendre les possibilités de communication
de Carthagène avec l'arrière-pays, de concevoir une possibilité de zone
agricole dans la dépression qui s'étend entre la Sierra de Garascoy et les
collines littorales, d'envisager une activité de pêche d'un genre particulier
dans la Mar Menor. La structure, avec la violente tectogénèse tertiaire de la
cordillère Bétique, offre l'explication de la minéralisation intense qui affecte
les collines littorales. Mais tout ceci permet encore de saisir le tracé général
de la côte et le site particulier de Carthagène. RENAISSANCE DE CARTHAGÈNE 563
В. La côte et le port
Contrastant en effet avec la ligne basse et sableuse du cordon littoral
de la Маг Menor au delà du cap de Palos, en allant vers l'Ouest, la côte
devient abrupte et découpée, avec ses calas d'eau profonde, ses promontoires
dont le plus marqué, au Sud-Ouest de Carthagène, est le cap Tiňoso, quelques
îles (Isla de las Palomas, Isla Escombreras), mais pas d'écueils. Tout ceci
naît du contact de l'alignement des collines littorales et de la mer. Sur cette
côte, deux échancrures profondes et voisines constituent deux excellents
abris naturels. La première, ouverte au Sud, mais la plus encastrée à l'intérieur
des terres, devait devenir le port de Carthagène. La seconde, ouverte au
Sud-Ouest, située au Sud-Est de la précédente, devait constituer, aménagée
à une date toute récente, la rade ď Escombreras.
La première échancrure constitue donc, dans sa quasi-totalité, le plan
d'eau du port de Carthagène. Il est presque partout accessible à des navires
d'un tirant d'eau de 10 mètres. Le passage vers le Sud a été encore rétréci
par la construction de deux digues, en sens inverse, décalées et parallèles
l'une à l'autre. A la périphérie, les collines qui servent de site à Carthagène
constituent autant de hauteurs isolées les unes des autres, et qui ont joué un
rôle permanent dans la défense, dans la fortification du port et de la ville.
A l'Ouest, la colline de Galeras (219 m), couronnée par des fortifications, et
la Sierra de Pelayo (242 m), surmontée du Castillo de Atalaya. A l'Est, la
colline de San Julian (298 m), également fortifiée, les cabezos de San Pedro
(149 m) et du Gallufo (126 m), qui séparent les rades de Carthagène et
d'Escombreras.
Vers le Nord, les altitudes s'abaissent. La plaine intérieure signalée plus
haut vient au contact de la mer. Avant que la ville ne se construise, ce
contact a dû être assuré par les alluvions d'un torrent méditerranéen le plus
souvent à sec, la rambla de Benivida, mais des buttes escarpées et isolées
conditionnent la structure même de la ville. Ces buttes, du Parque Torres
(69 m), du Castillo de los Moros (56 m), du Cerro de San José (50 m), du Monte
Sacro (50 m), ont servi de cadre, la première notamment, au développement
de la vieille ville. Elles ont à la fois favorisé, par leurs possibilités de forti
fication, et gêné, à cause de la pente, ce développement. Actuellement, la cité
s'échappe vers le Nord, vers la dépression intérieure subhorizontale, où elle
a tout loisir de s'étendre, mais elle se concentre le long des axes de communic
ation routiers et ferroviaires.
С Le climat
Enfin, parmi les conditions physiques du développement de

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