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COLLOQUE IFRI du lundi 4 octobre 2004. « Quelles options pour l'évolution du système français d'innovation ? » Intervention Nicole LE QUERLER à la table ...

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COLLOQUE IFRI
du lundi 4 octobre 2004
« Quelles options pour l’évolution du système français d’innovation ? »
Intervention Nicole LE QUERLER à la table ronde
« Options pour le système français d’innovation » (10 mn)
--------------------------
Question :
Que faut-il changer dans l’université française pour qu’elle contribue à
améliorer les performances de la France en matière de recherche fondamentale
et d’innovation ?
)
Performances au plan européen et au plan mondial.
On a vu en effet dans les tableaux présentés dans la table ronde précédente par
Thomas Andersson que la France est soit mauvaise élève soit élève moyenne
sur le plan européen et mondial. En particulier, le rôle des universités est
notoirement insuffisant, au contraire de ce qui se passe aux
E
tats-
U
nis ou en
Suède.
Pourtant, et pour répondre à la question posée tout à l’heure, les universités ont
changé de mentalité, à l’égard des partenariats avec les entreprises, depuis 6 ou
7 ans : j’ai vu l’évolution se faire en Conseil d’Administration.
Mais en même temps, un certain nombre d’obstacles, dont je parlerai plus loin,
font que par exemple le nombre de prises de brevets a baissé en France depuis
1992, particulièrement dans le domaine des télécoms (- 29 %), des composants
électroniques (- 17 %) et des biotechnologies (- 17 % aussi).
Pour répondre à la question que j’ai posée au début de cette intervention, je
voudrais proposer quatre pistes :
I-
Il faut des universités plus fortes
II-
Il faut que la France garde les cerveaux qu’elle a formés, et qu’elle
en attire plus encore de l’étranger
III- Il faut augmenter et mieux distribuer les financements de la
Recherche
IV-
Il faut réorganiser le système global de recherche publique, et son
lien avec la recherche privée
Je dois dire que ces réflexions, je les ai faites aussi, depuis le printemps dernier,
au sein de trois groupes nationaux auxquels j’appartiens :
-
CPU,
-
CIP, Comité d’Initiative et de Proposition, présidé par les Professeurs
Baulieu et Brézin,
-
Commission Camdessus, dont le rapport a été rendu à M. Sarkozy la
semaine prochaine et paraîtrait très prochainement dans une collection de
poche.
Un préalable avant d’aborder les quatre points que je voudrais développer
rapidement :
)
Les universités constituent 75 % du potentiel humain et des locaux
consacrés à la recherche publique française (source : Ministère de la
Recherche).
Donc formidable potentiel, à la fois en matière grise et en mètres carrés. A faire
fructifier !
I-
Il faut des universités plus fortes
Prononçons d’emblée le mot qui fait peur : autonomie.
Les universités disposent déjà d’une certaine autonomie, qui leur permet en
particulier, pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, d’établir des contacts et des
partenariats avec les entreprises. Mais cette autonomie doit être accrue :
-
autonomie en matière de gouvernance (« The President of University
is a nice guy but has no power » comme l’a dit Frieder Meyer-Krahmer tout à
l’heure : même si ce n’est pas tout à fait vrai en France, ni pour « nice guy » ni
pour « no power », car il a pas mal de pouvoir en interne ;
-
autonomie en matière de DRH : pouvoir recruter, au moment où elles
en ont besoin, les personnels (chercheurs, enseignants, administratifs,
techniques) nécessaires ;
-
autonomie en matière de budget : le budget global permettrait aux
universités de mener une politique plus déterminée dans tous les domaines, et
surtout en recherche et innovation ; la création récente de SAIC, Services
d’Activités Industrielles et Commerciales,
n’a pas permis de résoudre toutes
les lourdeurs administratives dans les partenariats avec les entreprises ;
-
autonomie pour établir des partenariats, des contrats de collaboration
et d’objectifs ; actuellement, le contrat de développement est signé seulement
avec l’
E
tat et le CPER est signé par le Préfet et le Président de la Région :
l’Université n’est pas signataire, c’est le Préfet qui signe pour les questions
universitaires sur proposition du Recteur ; il faudrait un contrat de
développement signé entre l’Université et le Président de la Région, plus
proche des acteurs économiques aptes à collaborer avec l’université,
-
autonomie par rapport aux organismes de recherche : partenariat à
égalité, collaboration réelle, aussi bien pour la recherche fondamentale que
pour l’innovation, qui se nourrissent l’une l’autre.
II-
Il faut garder nos cerveaux et en attirer davantage venant
de
l’étranger
-
Pour cela, il faut rendre plus attrayant le métier de chercheur et
d’enseignant-chercheur : salaire, carrière, reconnaissance, initiative, conditions
matérielles de travail. Un chercheur à l’université bénéficie pour sa recherche
d’un financement égal à la moitié de celui dont bénéficie un chercheur
d’organisme ! (de même : un étudiant d’université coûte 1/3 de ce que coûte un
étudiant de grande école, et coûte moins qu’un élève du secondaire).
-
Pour les jeunes chercheurs, il faut plus d’allocations de recherche, de
bourses post-doctorales, d’emplois dans les laboratoires, les universités, les
entreprises, sans avoir été des « esclaves » pendant plusieurs années, comme
cela a été dit tout à l’heure.
-
Il faut également une politique volontariste de l’
E
tat pour garder en
France les activités de R&D des entreprises et pour les y développer.
-
Enfin, il faut attirer des chercheurs de l’étranger, encore davantage.
Là, la France n’est pas trop mauvaise (French way of life ?) : de 1990 à 2002,
le nombre de chercheurs étrangers en France ayant déposé un brevet est passé
de 5 à 18 % (source OCDE).
III-
Il faut argumenter et mieux distribuer les financements de la
Recherche publique et les mesures incitatives pour la recherche privée
Pour atteindre les mythiques 3 % du PIB, il y a encore du travail ! Parce que les
atteindre est non seulement une question de moyens, mais aussi une question
de répartition de ces moyens.
Il faut plus d’argent pour la recherche, c’est sûr, on l’a vu (moyens des
laboratoires, carrières des chercheurs, incitations pour la R & D des entreprises,
engrais pour les pépinières de jeunes chercheurs, etc…).
Mais il faut surtout savoir où et comment distribuer ces moyens, pour que ça
fasse « décoller » la recherche et l’innovation françaises.
-
Les universités sont à sauver de leur très grande pauvreté
-
Agence de moyens
-
Haut Conseil de la Recherche
-
Aide aux projets innovants issus de la base (down-top, et pas toujours
up-down).
IV-
Il faut réorganiser le système global de recherche publique, et son lien
avec la recherche privée
Au niveau régional et au niveau national, pour qu’elle soit plus efficace
dans le contexte européen et mondial.
-
Au niveau régional :
Création de PRES, Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur.
Les PRES regrouperaient universités, grandes écoles, organismes, R &
D des entreprises en présence. Plutôt que 7 ou 8 pôles d’excellence en
France, dont un bon nombre d’universités, de grandes écoles, de
laboratoires propres des organismes seraient exclus, je prône une autre
organisation.
Ces pôles correspondraient, selon les forces en présence, à des aires
géographiques variables.
Par exemple : 2 ou 3 PRES à Paris, 1 à Lyon, 1 à Marseille. Et deux
régions administratives pourraient se regrouper pour former un PRES.
-
Au plan national :
Le regroupement dans un même grand Ministère de l’Enseignement
Supérieur, de la Recherche et de la Technologie permettrait sans doute
dans ces domaines une politique plus volontariste de l’
E
tat.
Une simplification nationale des structures de recherche, avec une
diminution du nombre des organismes et des différentes instances
d’évaluation et de distribution des moyens, de lancement d’appels
d’offres, tout cela permettrait à coup sûr aux chercheurs de se consacrer
davantage à la recherche et à leurs partenariats avec les entreprises.
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