Découverte d'une nécropole de la civilisation des champs d'urnes à Orval, près St-Amand-Mont Rond (Cher) - article ; n°2 ; vol.4, pg 125-140

B. Vannier, P. Abauzit

Description

Revue archéologique du Centre de la France - Année 1965 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 125-140
B. VANNIER et P. ABAUZIT,
Découverte d'une Nécropole de la civilisation des Champs d'Urnes à Orval, près de Saint- Amand-Montrond (Cher).

Sur un site connu des chercheurs locaux, mais ayant livré seulement, jusque-là, en surface, une industrie vraisemblablement néolithique, — a été décelée l'existence d'une nécropole à incinération pouvant être datée, approximativement, de l'extrême fin de la période C.U. II de Kimmig (fin du bronze final II b de Hatt). Outre les premiers tessons, appartenant à une tombe détruite par le bulldozer, trois autres tombes ont été trouvées en place ; Tombe 2 : Urne bi-conique à carène assez élevée et petit col légèrement évasé, sans décor, remplie d'ossements brûlés et contenant un petit anneau de bronze, seul élément métallique livré par la nécropole à ce jour. Tombe 3 : Grande urne bi-conique à grand col cylindrique réserré vers le haut et petit rebord évasé, décoré de larges cannelures obliques et peu profondes sur la carène ; elle devait être recouverte d'une assiette à. décor gravé intérieurement. Tombe 4 : Urne bi-conique assez basse, col cylindrique, contenant une petite tasse ansée soulignée de sillons en U. Quelques éléments appartenant au gisement néolithique ont été également rencontrés.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DU_CENTRE_DE_LA_FRANCE
• Publié le: 01 janvier 1965
• Nombre de lectures: 43
• Langue: Français
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Extrait

B. Vannier
Pierre Abauzit
Découverte d'une nécropole de la civilisation des champs
d'urnes à Orval, près St-Amand-Mont Rond (Cher)
In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 4, fascicule 2, 1965. pp. 125-140.
Résumé
B. VANNIER et P. ABAUZIT,
Découverte d'une Nécropole de la civilisation des Champs d'Urnes à Orval, près de Saint- Amand-Montrond (Cher).
Sur un site connu des chercheurs locaux, mais ayant livré seulement, jusque-là, en surface, une industrie vraisemblablement
néolithique, — a été décelée l'existence d'une nécropole à incinération pouvant être datée, approximativement, de l'extrême fin
de la période C.U. II de Kimmig (fin du bronze final II b de Hatt). Outre les premiers tessons, appartenant à une tombe détruite
par le bulldozer, trois autres tombes ont été trouvées en place ; Tombe 2 : Urne bi-conique à carène assez élevée et petit col
légèrement évasé, sans décor, remplie d'ossements brûlés et contenant un petit anneau de bronze, seul élément métallique livré
par la nécropole à ce jour. Tombe 3 : Grande urne bi-conique à grand col cylindrique réserré vers le haut et petit rebord évasé,
décoré de larges cannelures obliques et peu profondes sur la carène ; elle devait être recouverte d'une assiette à. décor gravé
intérieurement. Tombe 4 : Urne bi-conique assez basse, col cylindrique, contenant une petite tasse ansée soulignée de sillons en
U. Quelques éléments appartenant au gisement néolithique ont été également rencontrés.
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Vannier B., Abauzit Pierre. Découverte d'une nécropole de la civilisation des champs d'urnes à Orval, près St-Amand-Mont
Rond (Cher). In: Revue archéologique du Centre de la France. Tome 4, fascicule 2, 1965. pp. 125-140.
doi : 10.3406/racf.1965.1215
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/racf_0035-0753_1965_num_4_2_121511-60
DECOUVERTE D'UNE NECROPOLE
DE LA CIVILISATION DES CHAMPS D'URNES
A ORVAL, PRES SAINT-AMAND-MONTROND (Cher)
par B. VANNIER et P. ABAUZITf)
I. — SITUATION DU GISEMENT
La découverte de sépultures par incinération en urnes, datables
de l'âge du bronze, a eu lieu sur un terrain appartenant à la com
mune d'Orval et exploité comme sablière depuis plusieurs années 1.
Ce terrain est situé au Sud du nouveau cimetière d'Orval ; on y
accède par une petite route dite « Chemin de Villaine ». Sur la
carte E.-M. au 1/50 000% feuille XXIII-26 de St-Amand, les coor
données Lambert sont 4 596 et 51 746 (Fig. 1).
La carrière est à 170 m d'altitude. A 150 m à vol d'oiseau vers
l'Est coule la Loubière, petit affluent du Cher, lequel se trouve à
1 100 m de là. L'endroit est cadastré sous le nom de « Champ des
Arondes ». Il s'agit très probablement d'une terrasse fluviatile du
Cher, qui renferme des fossiles ferrugineux et des galets de rivière.
On peut noter que le « Camp de César » et le « Tertre de la
Loge », sites qui ont été occupés à diverses époques, et très certa
inement à l'âge du bronze, se trouvent à 5,5 km au S.-E. d'Orval,
dominant la vallée du Cher. Dans la région, des tumuli ont donné un
beau matériel appartenant au premier âge du fer, alors que des
sépultures en tombes plates de la Tène I ont fourni quelques orne
ments en fer2. Notons enfin que le champ d'urnes même s'est
superposé à une belle station, vraisemblablement néo-chalcoli-
thique, dont les derniers éléments ont été notés vers 0,35 m de pro
fondeur ; l'enfouissement des urnes paraît bien avoir été effectué
parfois dans cette couche. Pour être complets, signalons un grand
bronze romain usé et une monnaie d'Henri IV récoltés lors des
fouilles, indices d'occupation ou plus vraisemblablement de mise
en culture du site à une époque ancienne.
(*) Collaborateurs principaux pour les fouilles : MM. Hugoniot, Thevenon
et Poirier.
1. Dès le début des découvertes, la demande d'autorisation de fouilles a
été faite par l'intermédiaire de M. Ch. Picard, Directeur de la Circonscription
de Paris-Sud, alors que les sépultures, réduites à l'état de tessons, n'étaient
pas étudiées, ni datées.
2. En partie au Musée de Saint-Amand. 126 B. VANNIER ET P. ABAUZIT
Fig. I
Emplacement du champ d'urnes d'Orval. Hachures : premières découvertes
(tombes! à 4). Une découverte ultérieure a prouvé que la nécropole se prolonge
sous le cimetière actuel. Echelle : 1/3.333. (Dessin Abauzit, d'après Vannier). DES CHAMPS n'URNES A OHVAL 127 NÉCROPOLE
II. — CIRCONSTANCES DE LA DECOUVERTE
La carrière d'Orval a toujours été surveillée par les quelques
chercheurs locaux, mais uniquement en vue de récolter des fossiles
et des silex, assez abondants en surface ou dans la coupe de la
carrière.
Les premières découvertes furent modestes : un bulldozer
ayant été employé pour réaliser un découvert de la carrière, quel
ques tessons d'aspect fruste furent récoltés en novembre 1(.)63. Ils
formaient un fond de vase attribué à l'origine au chalcolithique.
mais qui doit être rattaché au champ d'urnes : sépulture presque
entièrement détruite par l'engin mécanique (Tombe 1).
Le 8 février 1064, notre jeune collègue Poirier, de St-Amand,
s'étant rendu sur les lieux, aperçut un tesson à la limite du décou
vert et à 0,30 m de profondeur par rapport à la surface non dégagée
par le bulldozer. Ayant enlevé la terre avec précaution, il se trouva
en présence d'une urne presque intacte, quoique fragmentée en très
gros tessons : seule manquait la majeure partie du col. .La terre
qui entourait le vase contenait des galets de quartz, mais ceux-ci
sont communs dans la sablière et il ne semble pas que l'on doive
attacher une importance particulière à ce fait. Par contre, il a été
observé qu'à 0,08 m à partir de la surface- dégagée par les travaux,
et sur une épaisseur de 0,07 m, apparaissait une couche de terre
franchement noire dans laquelle se sont rencontrés quelques frag
ments d'os brûlés. L'urne elle-même contenait près d'un kilo de
débris osseux, manifestement brûlés, dont 5 dents. Une faible por
tion de boîte crânienne a pu être reconstituée. Enfin, seul élément
métallique rencontré jusqu'ici dans la nécropole, un simple anneau
de bronze avait été déposé au fond de l'urne (Tombe 2).
A la suite de cette découverte, nettement plus importante que
la précédente, une séance de sondage et d'exploration autour du
point précédent, décidée pour le dimanche 9 février (équipe
M. Hugoniot, Conservateur du Musée de St-Amand, Thévenon,
Poirier), aboutit à l'exhumation, à 3 m à peine de la tombe 2, d'un
amas confus de tessons, impressionnants par leur nombre, leur
mauvais- état et leurs petites dimensions, et mêlés d'ossements. En
raison de cette circonstance et surtout de l'heure tardive, cette
tombe « écrasée » et son contexte immédiat (terre, débris d'os,
galets) ont été enlevés en bloc pour étude. Profondeur de la sépul
ture : 0,35 m.
La reconstitution, extrêmement ardue, de la céramique 3, a
permis de constater que cette tombe comprenait une grande urne
recouverte d'une assiette à décor intérieur gravé. A noter que son
contenu osseux était notablement plus faible que celui de la tombe
précédente et presque pulvérulent. Absence de mobilier métal
lique (Tombe 3).
Après ce sauvetage, opéré pour ainsi dire sous la pelle du bull
dozer, il convenait d'alerter M. Ganne, Maire d'Orval, dont nous
3. Tout le matériel récolté a été déposé au Musée de Saint-Amand. 128 H. VANNIER ET P. ABAUZIT
devons souligner ici l'amabilité et l'extrême compréhension : non
seulement l'autorisation de continuer la fouille fut accordée, mais,
de plus, l'exploitation de la carrière fut immédiatement inte
rrompue et l'est encore.
Le prolongement éventuel de la nécropole sur le terrain com
m