Aperçu de l évolution des études pénales en Espagne au cours des cinquante dernières années - article ; n°1 ; vol.7, pg 35-52
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Description

Revue internationale de droit comparé - Année 1955 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 35-52
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 82
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Juan del Rosal
Aperçu de l'évolution des études pénales en Espagne au cours
des cinquante dernières années
In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 7 N°1, Janvier-mars 1955. pp. 35-52.
Citer ce document / Cite this document :
del Rosal Juan. Aperçu de l'évolution des études pénales en Espagne au cours des cinquante dernières années. In: Revue
internationale de droit comparé. Vol. 7 N°1, Janvier-mars 1955. pp. 35-52.
doi : 10.3406/ridc.1955.9159
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ridc_0035-3337_1955_num_7_1_9159Aperçu de révolution des études pénales en Espagne
au cours des cinquante dernières années"
PAR
JtJ^N DEL HOSAL
Doyen de la Faculté de droit de l'Université de Valladolid
I. — Préliminaires
L'Espagne possède une riche tradition juridique qui trouve sa
source dans la ligne des théologiens et des juristes des xve et xvie siè
cles, parmi lesquels il faut détacher, par ordre chronologique, les
noms de Vitoria, Molina, Covarrubias, Soto et surtout Suarez, dont
le système réalise l'harmonie des directions les plus opposées de la
pensée et nous offre une source inépuisable de spéculation juridique,
y compris ce qui touche à la peine. En ce qui concerne cette der
nière, nous devons mettre en relief la personnalité du franciscain
Alfonso de Castro, qui est considéré comme le fondateur de notre
science des délits et des peines (1).
Au cours des siècles postérieurs, l'évolution de la science des
délits et des peines en Espagne présente le panorama d'une expres
sion tardive des mouvements européens, bien qu'il ne faille pas,
malgré tout, méconnaître nos précurseurs, comme par exemple Mon-
tesinos, dans la pratique du système pénitentiaire progressif, ou
Cubi y Soler, au regard des problèmes anthropologiques révélés par
* Traduit de l'espagnol par J. B. Herzog.
(1) V. Juan del Roaal, Acerca del pensamiento penal espanol, Madrid, Burgos,
1942 ; du même : Alfonso de Castro Antologia y prologo, Madrid, Editoria Nacio-
nal, 1942 ; Jaime Masaveu, Contribucion al estudio de la ciencia penal espanola,
Madrid, Ed. Reus, 1922 , Eloy Bullon, El concepto de la soberania en la escuela
juridica espanola del siglo XVI, Madrid, 1938 ; T. Olarte, Alfonso de Castro, Costa
Kica, 1946. Récemment, G. Ambrosetti, II diritto naturale délia riforma cattolica,
Una giustificazione storica del sistema di Suarez, Milano, Giuffré, 1951, et Nazio-
nalità e storicità del Diritto, Milano, Giuffré, 1953. 36 aperçu de l'évolution des études pénales en espagne
la suite par l'Ecole positiviste italienne (2). On peut prendre comme
point de départ de ce schéma la publication de l'œuvre de Luis Sil-
vela : El derecho penal estudiado en la legislation vigente en
Espana (Le droit pénal étudié dans la législation en vigueur en
Espagne) de l'année 1903. Certains considèrent cet ouvrage comme
le premier Traité de droit pénal, mais d'autres, au contraire, ne
l'estiment pas comme tel, pour la raison qu'il s'agit d'une œuvre
« trop personnelle » (3). Il n'y a pourtant aucun doute que l'œuvre
de Silvela contient des considérations sur l'interprétation de notre
législation qui sont subtiles et suggestives et qui demeurent vala
bles pour la doctrine pénale contemporaine. Il développe en quelque
sorte ses conceptions pénales autour de l'idée du correctionnalisme,
qui a été importé d'Allemagne, mais qui s'est facilement imposé au
mouvement intellectuel à la fin du siècle en Espagne. Cela est
explicable par le fait que le climat romantique et individualiste
dans lequel cette doctrine s'est développée est à l'unisson des préoc
cupations spirituelles de la mentalité espagnole, sans compter qu'il
ne faut pas oublier que les idées du correctionnalisme ont été expos
ées, il y a plusieurs siècles, par Alfonso de Castro, dans une œuvre
qui porte une profonde empreinte théologique (4).
Nous laisserons de côté la polémique concernant « l'Ecole pénale
espagnole ». Certains en voient la représentation dans la personnal
ité de Alfonso de Castro y Lardizabal. Saldana a voulu la carac
tériser en la faisant remonter à Sénèque, dans l'œuvre duquel appar
aît la synthèse de la correction au moyen de l'expiation et en signa
lant au nombre de ses défenseurs Concepcion Arenal, Valdes, Arre-
dondo, Bravo, etc., etc. (5). D'autres sont d'avis qu'il faut chercher
l'origine de cette « Ecole » dans la thèse du correctionnalisme par
venant à la tutelle pénale et acquérant ce développement par le
système protecteur des criminels proposé par Pedro Dorado Mon-
tero (6). Nous allons, sous une forme très succincte, distinguer dans
les cinquante dernières années, trois périodes ou trois phases dont
chacune se singularise par une orientation distincte dans les études
pénales. Il ne sera toutefois pas superflu de donner au préalable
notre opinion sur 1' « Ecole pénale espagnole », en précisant qu'à avis il convient moins de parler d'une orientation nettement
espagnole que de parler de notre tradition juridico-pénale, symbol
isée par Alfonso de Castro.
(2) V. Federico Castejon, M. Cubi y Soler, Antropologo criminalista espanol
anterior a Lombroso, Lisbonne, 1923.
(3) V. Lui3 Jimenez de Asua, Tratado de Derecho penal, Buenos-Aires, Ed.
Losada, 1950, T. I, p. 696.
(4) V. les œuvres citées de Juan del Rosal. Comme celle mentionnée de Olarto.
.Egalement Santiago Castillo, Alfonso de Castro y el problema de las leyes pénales,
Salamanca, 1941.
(5) V. les œuvres citées de Masaveu et del Rosal et celles que nous citerons
de Saldana.
(6) V. Jimenez de Asua, Tratado, T. II, p. 120 et s. AU COURS DES CINQUANTE DERNIÈRES ANNÉES 37
II. — Phase de rénovation : Salillas, Dorado Montero
ET LE P. JERONIMO MONTES
La publication de l'œuvre de Luis Silvela, alors professeur de
droit pénal à l'Université de Madrid, est intervenue à une époque
où les études pénales suscitaient en Espagne un intérêt certain dû,
en grande partie, à l'attrait exercé par la doctrine positiviste sur
divers Espagnols. En effet circulaient alors en Espagne quelques
publications où ladite doctrine était exposée, sous les plumes de
Pedro Dorado Montero et d'Aramburu (7) et dans lesquelles se
dessinait la révolution déclenchée par l'Ecole positiviste dans le
domaine criminologique. Si l'on ajoute à cela les antécédents dont
nous disposons en Espagne, et qui ont été magistralement étudiés
par le Père Jeronimo Montes (8), on comprendra que les pénalistes
du début du siècle, en nombre réduit, aient eu une idée assez comp
lète du panorama de notre discipline, entendue dans son sens le
plus large. Cette première phase est représentée, à notre avis, par
un anthropologue qui suit de près la direction positiviste ; par un
pénaliste qui unit un positivisme fécond à ses idées du correctionna-
lisme comprises à la manière espagnole ; et par un néo-classique, au
travers duquel se profile le plus remarquable de notre tradition juri
dico-pénale.
Rafaël Salillas (1854-1923) se consacra à l'anthropologie dans
son aspect pratique. Il s'adonna à la recherche des causes du délit,
à l'analyse poussée et minutieuse des caractères de la criminalité en
Espagne, et Lombroso a dit que, s'il n'avait pas inventé lui-même
l'anthropologie criminelle, c'est Salillas qui l'aurait créée en Espa
gne (9). Salillas est un positiviste au sens pur du terme, sauf qu'il
n'admet pas la thèse du délinquant- type dans sa forme lombrosienne.
L'originalité de la pensée de Salillas devait se manifester dans la
valeur qu'il attribue à « l'argot », qu'il ne considère pas comme un
moyen de dissimulation, mais comme l'expression exacte des associa
tions de malfaiteurs. Ce langage révèle la plus intime psychologie du
délinquant : les manières de comprendre et de sentir qui tiennent à
(7) V. Felix de Aramburu et Zuloaga, La nueva Ciencia penal (Exposition y
critica), Madrid, Seville, 1887, dans laquelle il nous expose en plusieurs confé
rences les genèses de la nouvelle école, le délit, le délinquant, la peine, le juge
ment et Notas a la tradu

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