Bonne foi et exercice du droit dans la tradition du civil law - article ; n°4 ; vol.50, pg 1055-1092
40 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Bonne foi et exercice du droit dans la tradition du civil law - article ; n°4 ; vol.50, pg 1055-1092

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
40 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue internationale de droit comparé - Année 1998 - Volume 50 - Numéro 4 - Pages 1055-1092
L'institution juridique de l'exceptio doli est originaire de la procédure du droit romain. Malgré la disparition de son fondement processuel, cette figure juridique a pu subsister dans les sources justiniennes ainsi que dans \tjus commune. Notamment la pratique allemande du droit romain commun connaissait cette idée. Cette ancienne tradition subsiste encore aujourd'hui dans l'interprétation apportée aux §§ 826 et notamment 242 BGB par la jurisprudence allemande. Les solutions trouvées par les cours allemandes — et l'idée que le juge puisse corriger et limiter l'exercice de positions juridiques formelles — ont fait leur entrée dans le droit suisse et récemment aussi dans le droit autrichien et néerlandais. La pratique judiciaire dans les pays latins, notamment en France, ignore toujours cet usage du principe de bonne foi. Une analyse comparative et fonctionnelle de la jurisprudence démontre par contre que les solutions sont en réalité semblables, non pas dans leur motivation mais du moins dans leurs résultats concrets.
Romanic Courts still ignore — and this is particularly true for the French juridical practice — such a use of the principle of bonne foi (good faith). A comparative and functional analysis demonstrates though a similarity of the solutions obtained, if not in view of the motivation, but regarding the concrete results.
Das Römische Recht kannte das Institut der exceptio doli. Diese Rechtsfigur lebte trotz Verlustes des prozefirechtlichen Hintergrunds in den Justinianischen Rechtsquellen und im Jus commune fort. Insbesondere kennt die deutsche Rechtspraxis zum Röàmischen Gemeinen Recht diesen Rechtsge-danken. Dièse alte Tradition lebt heute noch in der Auslegung durch die deutsche Rechtsprechung zu den §§ 826 und vor allem 242 BGB fort. Die Lösungen der deutschen Gerichte und der Gedanke, dafi der Richter unter Berufung aufdie Regel von Treu und Glauben die Ausubung von Rechtsposi-tionnen korrigieren und einschranken kann, hat Eingang auch in das schwei-zerische und neuerdings auch in das österreichische und das holländische Recht gefunden. Die Gerichtspraxis in den romanischen Ländern, vor allem die französische, kennt bis heute eine solche Heranziehung des Gedankens der bonne foi nicht. Eine funktional vergleichende Analyse der Judikatur zeigt jedoch, dafi, wenn nicht in der Begrundung, so doch im konkreten Ergebnis, dhnliche Losungen erreicht werden.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

M. Filippo Ranieri
Bonne foi et exercice du droit dans la tradition du civil law
In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 50 N°4, Octobre-décembre 1998. pp. 1055-1092.
Citer ce document / Cite this document :
Ranieri Filippo. Bonne foi et exercice du droit dans la tradition du civil law. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 50
N°4, Octobre-décembre 1998. pp. 1055-1092.
doi : 10.3406/ridc.1998.1044
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ridc_0035-3337_1998_num_50_4_1044Abstract
Romanic Courts still ignore — and this is particularly true for the French juridical practice — such a use
of the principle of bonne foi (good faith). A comparative and functional analysis demonstrates though a
similarity of the solutions obtained, if not in view of the motivation, but regarding the concrete results.
Zusammenfassung
Das Römische Recht kannte das Institut der exceptio doli. Diese Rechtsfigur lebte trotz Verlustes des
prozefirechtlichen Hintergrunds in den Justinianischen Rechtsquellen und im Jus commune fort.
Insbesondere kennt die deutsche Rechtspraxis zum Röàmischen Gemeinen Recht diesen Rechtsge-
danken. Dièse alte Tradition lebt heute noch in der Auslegung durch die deutsche Rechtsprechung zu
den §§ 826 und vor allem 242 BGB fort. Die Lösungen der deutschen Gerichte und der Gedanke, dafi
der Richter unter Berufung aufdie Regel von Treu und Glauben die Ausubung von Rechtsposi-tionnen
korrigieren und einschranken kann, hat Eingang auch in das schwei-zerische und neuerdings auch in
das österreichische und das holländische Recht gefunden. Die Gerichtspraxis in den romanischen
Ländern, vor allem die französische, kennt bis heute eine solche Heranziehung des Gedankens der
bonne foi nicht. Eine funktional vergleichende Analyse der Judikatur zeigt jedoch, dafi, wenn nicht in der
Begrundung, so doch im konkreten Ergebnis, dhnliche Losungen erreicht werden.
Résumé
L'institution juridique de l'exceptio doli est originaire de la procédure du droit romain. Malgré la
disparition de son fondement processuel, cette figure juridique a pu subsister dans les sources
justiniennes ainsi que dans \tjus commune. Notamment la pratique allemande du droit romain commun
connaissait cette idée. Cette ancienne tradition subsiste encore aujourd'hui dans l'interprétation
apportée aux §§ 826 et notamment 242 BGB par la jurisprudence allemande. Les solutions trouvées
par les cours allemandes — et l'idée que le juge puisse corriger et limiter l'exercice de positions
juridiques formelles — ont fait leur entrée dans le droit suisse et récemment aussi dans le droit
autrichien et néerlandais. La pratique judiciaire dans les pays latins, notamment en France, ignore
toujours cet usage du principe de bonne foi. Une analyse comparative et fonctionnelle de la
jurisprudence démontre par contre que les solutions sont en réalité semblables, non pas dans leur
motivation mais du moins dans leurs résultats concrets.R.I.D.C. 4-1998
BONNE FOI ET EXERCICE
DU DROIT DANS LA TRADITION
DU CIVIL LAW
Filippo RANIERI *
L'institution juridique de Yexceptio doli est originaire de la procédure
du droit romain. Malgré la disparition de son fondement processuel, cette
figure juridique a pu subsister dans les sources justiniennes ainsi que dans
\tjus commune. Notamment la pratique allemande du droit romain commun
connaissait cette idée. Cette ancienne tradition subsiste encore aujourd'hui
dans l'interprétation apportée aux §§ 826 et notamment 242 BGB par la
jurisprudence allemande. Les solutions trouvées par les cours allemandes
— et l'idée que le juge puisse corriger et limiter l'exercice de positions
juridiques formelles — ont fait leur entrée dans le droit suisse et récemment
aussi dans le droit autrichien et néerlandais. La pratique judiciaire dans les
pays latins, notamment en France, ignore toujours cet usage du principe
de bonne foi. Une analyse comparative et fonctionnelle de la jurisprudence
démontre par contre que les solutions sont en réalité semblables, non pas
dans leur motivation mais du moins dans leurs résultats concrets.
The rule of the exceptio doli has originally been developed in Roman
law. Although its processual background had disappeared, this principle
was preserved as part of the Justinian sources and the jus commune. It above all incorporated in the German practice of Roman law. This
ancient tradition lives on the interpretation of the §§ 826 and in particular
242 BGB by the German Courts. The German solutions — including the
idea that the judge may refer to the principle of Treu und Glauben to
correct or to limit the exercise of a formal legal title — have been received
also in Swiss law, and recently in Austrian and Dutch law as well. The
* Professeur à l'Université de la Sarre à Sarrebruck. L'auteur remercie son ami et
collègue Claude WITZ qui a bien voulu lire le manuscrit de cet article et en discuter avec
lui. 1056 REVUE INTERNATIONALE DE DROIT COMPARE 4-1998
Romanic Courts still ignore — and this is particularly true for the French
juridical practice — such a use of the principle of bonne foi (good faith).
A comparative and functional analysis demonstrates though a similarity of
the solutions obtained, if not in view of the motivation, but regarding the
concrete results.
Das Römische Recht kannte das Institut der exceptio doli. Diese
Rechtsfigur lebte trotz Verlustes des prozeßrechtlichen Hintergrunds in den
Justinianischen Rechtsquellen und im Jus commune fort. Insbesondere kennt
die deutsche Rechtspraxis zum Römischen Gemeinen Recht diesen Rechtsge
danken. Diese alte Tradition lebt heute noch in der Auslegung durch die
deutsche Rechtsprechung zu den §§ 826 und vor allem 242 BGB fort. Die
Lösungen der deutschen Gerichte und der Gedanke, daß der Richter unter
Berufung auf die Regel von Treu und Glauben die Ausübung von Rechtsposi-
tionnen korrigieren und einschränken kann, hat Eingang auch in das schwei
zerische und neuerdings auch in das österreichische und das holländische
Recht gefunden. Die Gerichtspraxis in den romanischen Ländern, vor allem
die französische, kennt bis heute eine solche Heranziehung des Gedankens
der bonne foi nicht. Eine funktional vergleichende Analyse der Judikatur
zeigt jedoch, daß, wenn nicht in der Begründung, so doch im konkreten
Ergebnis, ähnliche Lösungen erreicht werden.
1. Introduction
Afin d'introduire le lecteur à cette recherche, nous évoquerons tout
d'abord la figure juridique de l'exception de dol, en particulier ses origines
dans la tradition historique du droit romain et du droit romain commun.
Il est connu qu'en droit romain, générale de dol ne se réfère
pas à un véritable dol qui serait déjà commis par le défendeur (ex. doli
praeteriti) au moment de la naissance de l'acte juridique sur lequel l'action
en justice s'appuie. Au contraire, il s'agit là d'un dol improprement dit,
qui ne peut être imputé à son auteur que s'il intente une action en justice
en vue d'obtenir une condamnation de la partie adverse. Bien que cette
procédure soit tout à fait conforme au droit strict, le juge tient compte
du fait qu'elle aboutirait toutefois à des injustices, en raison des divers
rapports et relations de confiance entre les parties. Pour éviter de telles
injustices, on admettra alors l'exception de dol (ex. doli praesenti).
Dans la doctrine du Civil law actuel, la question a souvent été soulevée
de savoir si cette figure juridique existe encore dans le droit moderne
Abréviations
ABGB = (Österreichisches) Allgemeines Bürgerliches Gesetzbuch ; Banca, borsa e tit.
cred. = Banca, borsa e titoli di credito ; BGB = ; BGBL. = Bundesges
etzblatt ; BGE = Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts ; BGH = Bundesger
ichtshof ; C. civ. = Code civil ; cod. civ. it. = codice civile ; Enc. Dir. = Enciclopedia del
diritto ; Foro it. = II Foro italiano ; Giur. it. = Giurisprudenza italiana ; JBL. = Juristische
Blätter ; JZ = Juristenzeitung ; NJW = Neue Juristische Wochenschrift ; Noviss. Dig. it. =
Novissimo Digesto italiano ; RabelsZ = Rabeis Zeitschrift für ausländisches und international
es Privatrecht ; Riv. dir. civ. = Rivista di diritto civile ; Riv. dir. comm. = Rivista di diritto
commerciale e del diritto delle obbligazioni ; Rev. trim. civ. = Revue trimestrielle de droit
civil ; RGZ = Entscheidungen des Reichsgerichts in Zivilsachen ; Riv. trim. dir. proc. civ. =
Rivista trimestrale di diritto e procedura civile. F. RANIERI : BONNE FOI ET EXERCICE DU DROIT EN CIVIL LAW 1057
codifié. En effet, un regard porté au droit allemand au-delà de la codifica
tion de 1900 révèle une continuité exacte et une interdépendance entre
les cas d'application originaires de l'exception de dol dans la jurisprudence
allemand

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents