Quelques réflexions méthodologiques sur la comparaison en science juridique - article ; n°2 ; vol.9, pg 353-369
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Description

Revue internationale de droit comparé - Année 1957 - Volume 9 - Numéro 2 - Pages 353-369
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. Langrod
Quelques réflexions méthodologiques sur la comparaison en
science juridique
In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 9 N°2, Avril-juin 1957. pp. 353-369.
Citer ce document / Cite this document :
Langrod G. Quelques réflexions méthodologiques sur la comparaison en science juridique. In: Revue internationale de droit
comparé. Vol. 9 N°2, Avril-juin 1957. pp. 353-369.
doi : 10.3406/ridc.1957.10831
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ridc_0035-3337_1957_num_9_2_10831QUELQUES RÉFLEXIONS MÉTHODOLOGIQUES
SUR LA COMPARAISON EN SCIENCE JURIDIQUE
Maître Professeur de recherches à la Faculté au Centre de National droit LANGROD de l'Unirersité de la Recherche de la Scientifique Sarre
I
L'orientation comparative de la science juridique, toute frag
mentaire qu'elle reste encore à l'heure actuelle, a déjà un long
passé et peut se référer à des précurseurs des plus respectables ;
il suffit de mentionner dans cet ordre d'idées Montesquieu en
France, Bacon en Angleterre, Leibniz en Allemagne. Depuis plus
d'un siècle des chercheurs éminents ont repris dans presque tous
les pays civilisés ces idées déjà anciennes. L'initiative méritoire
et l'action incessante de la Société de législation comparée à Paris,
qui fêtera dans 12 ans son premier centenaire, en fait aussi foi et
constitue un modèle pour plusieurs institutions analogues ou appa
rentées dans diverses parties du globe. L'acte constitutif de l'TJ.N.
E.S.C.O. contient l'article 3, bien connu, qui préconise la connais
sance et la compréhension mutuelles des nations par le développe
ment, à l'échelle universelle, de l'étude des droits étrangers et par
l'utilisation de la méthode comparative ; cette disposition fondament
ale, ainsi que l'action tendant à l'organisation des comparatistes
dans le domaine du droit sur un plan universel, aux fins d'échanges
d'idées et de recherches communes, constituent une preuve supplé
mentaire du rôle qu'on commence à attribuer à l'époque moderne à
l'approche plus large aux phénomènes juridiques, à la confrontat
ion méthodique des solutions adoptées dans le cadre des Etats à
différentes époques. Ainsi, bien que dans l'enseignement universi
taire la conception comparative du droit continue à être traitée en
(*) Cet exposé est extrait d'une plus ample étude inédite : « Introduction à
la science comparée' du droit » (cours de Fauteur pendant Tannée universitaire
1955-1956 au « Centre français d'études juridiques » à la Faculté de droit et des
sciences économiques de FTJniversité de la Sarre) . 354 QUELQUES RÉFLEXIONS MÉTHODOLOGIQUES
parent pauvre, une nouvelle époque semble s'annoncer et les signes
précurseurs ne manquent guère. Apparemment — par suite de nos
traditions séculaires, de nos habitudes intellectuelles, de limitations
et de l'optique de notre enseignement compartimenté — la situation
reste encore telle que l'a- décrite en 1950 René David (1) : « le juriste
seul (parmi les représentants des sciences sociales) considère qu'il
lui est permis d'ignorer l'état et le progrès de la science du droit en
dehors de son pays... seul parmi tous les autres chercheurs il n'est
pas en mesure de comprendre de piano les livres écrits à l'étranger
sur la science qui l'intéresse, la science du droit... ». Et pourtant
il n'est peut-être pas exagéré de constater, à la lumière de certaines
expériences nouvelles aux Etats-Unis et en Europe, que — bien que
nous l'apercevions difficilement de prime abord — cette conception
désuète de la science du droit fait progressivement place à une con
ception nouvelle, notre présent étant déjà dans un sens du passé.
Pour reprendre les idées de René David, on peut signaler les tendanc
es, de plus en plus générales, à « restituer au droit le caractère qu'il
n'aurait jamais dû perdre, d'une science universelle. ».
Il est grand temps que les comparatistes en prennent conscience
et se décident conjointement à appuyer par tous les moyens cette
orientation de la science juridique moderne. C'est le cas, à l'heure
actuelle, dans une assez faible mesure. En effet, la science comparat
ive du droit ne paraît pas encore sortie de la période des maladies
infantiles. Des confusions conceptuelles et sémantiques graves subsis
tent toujours et les comparatistes sont plus enclins à entreprendre
des recherches monographiques ou à décrire les différences d'opi
nions entre auteurs des rares manuels qu'à prendre décidément
parti, en précisant quelques solutions de base sur le plan des prin
cipes. La science comparative du droit a l'air de piétiner toujours
sur place, sans qu'il y ait un accord généralisé quant aux problèmes
essentiels qu'elle pose. Le juriste-comparatiste agit isolé, comme s'il
était seul à comparer parmi d'autres chercheurs scientifiques. En face
du rôle de plus en plus dominant qu'acquiert progressivement la
méthode comparative dans la science moderne toute entière (2), il est
(1) Traité élémentaire de droit civil comparé. Introduction à l'étude des
droits étrangers et à la méthode comparative, Paris, 1950, p. 214.
(2) Citons à titre d'exemple les opinions suivantes : Wilhelm Dilthey (« Auf
bau der geschichtlichen Welt in den Geisteswissenschaften », I, p. 25/26) : » Von
der aristotelischen Schule ab hatte die Ausbildung der vergleichenden Methoden
in dsr Biologie der Pflanzen und der Tiere den Ausgangspunkt für deren An
wendung in den Geisteswissenschaften gebildet. Durch diese Methode war «he
antike politische Wissenschaft zur höchst entwickelten Disziplin der Geisteswi3-
senschaf'ten im Altertum erhoben worden. Indem nun die historische Schule die
Ableitung der allgemeinen Wahrheiten in den Geisteswissenschaften durch abs
traktes konstruktives Denken verwarf, wurde für sie die vergleichende Methode
das einzige Verfahren, zu von grösserer Allgemenheit aufzusteigen.
Sie wandte dies Verfahren auf Sprache, Mythos, nationale Epik an, und die Ver
gleichung des römischen mit dem germanischen Recht, dessen Wissenschaft eben
damals empor blühte, wurde der Ausgangspunkt für die Ausbildung derselben
Methode auf dem Rechtsgebiet... Eine einzige, ich möchte sagen morphologische .SUR LA COMPARAISON EN SCIENCE JURIDIQUE 355
toujours à se demander si la science comparative du droit (ou., comme
on continue hélas à la nommer en français : « science du droit com
paré ») est une branche, plus ou moins autonome, de la »science juri
dique lato sensu ou bien seulement le résultat de l'emploi conscient
d'une méthode comparative particulière ? On ne se rend toujours pas
compte de l'objet possible des comparaisons (le droit positif seul ou
bien aussi la jurisprudence, la coutume, la doctrine et l'influence de
tout le milieu donné), des fins de ces recherches (satisfaction de la
« universel curiositas » ou bien établissement du « ius unum » ? Amél
ioration du propre système juridique ou rapprochement de systèmes
divers ?), de la technique du rassemblement de la documentation
quant aux droits étrangers, de la chronologie des recherches à effec
tuer, de l'attitude psychologique du compara tiste, etc. Tout paraît
laissé à l'appréciation purement individuelle de chaque chercheur qui
est condamné à forger lui-même ses instruments de travail en se fiant
à son flair d'abord, à sa routine ensuite.
Il s'agit qu'un pas décisif en avant soit fait, qu'on ordonne les
notions en cours, repense les fondements de notre science et prépare
ainsi le terrain propice pour l'action d'une nouvelle génération en
marche à qui incombera, plus tôt qu'on ne le pense, la tâche d'assu
rer un véritable progrès à la science comparative du droit. Evidemm
ent, il n'est pas question d'esquisser dans le cadre d'un bref
exposé le programme d'une telle action dont l'urgence saute aux
yeux. Il s'agit d'extraire d'un tel programme quelques questions
essentielles, relatives à la méthodologie comparative, indépendam
ment de la façon dont on conçoit la nature et le rôle de notre science.
En effet, il y a lieu de se rendre clairement compte que l

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