Éditorial Extension du domaine de l’avocat armi les préconisations du rapport remis au Président de la République par notre confrère Jean-Michel Darrois, la moins novatrice n’est pas celle qui concerne l’exercice de l’avocatPen entreprise. Dossier pourtant ancien, dès l’origine nourri des propositions de l’Ace qui d’ailleurs n’était pas sans éprouver sur ce thème les affres d’un certain isolement. L’idée suscite aujourd’hui moins d’opposition. Beaucoup s’y rallient. Mais pour être moins passionnel, le débat n’est pas nécessairement plus consensuel. Le projet s’est progressivement recentré sur la création d’un statut de l’avocat exerçant en entreprise. Personne ne conteste au rapport Darrois sa clarté sur la question de l’accès à la profession : l’avocat en entreprise sera titulaire du CAPA. Et ceci rendra sans objet la passerelle permettant au juriste d’entreprise de devenir avocat au terme d’un exercice professionnel de huit années. Même si le délai de huit ans mérite réflexion, cette proposition est essentielle : le projet ne se confond plus avec une intégration massive des juristes dans la profession d’avocat. Pour autant ce statut n’a pas que des supporters. Certes de zélés contempteurs énumèrent à l’envi les difficultés techniques pour parvenir à repousser cette nouvelle évolution de la profession, mais ces excès ne doivent pas nous rendre sourds aux inquiétudes qui aujourd’hui encore s’expriment de bonne foi.