Disparités du revenu dans l agriculture - Outre la spécialisation, avantage à la taille et à l intensification
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Disparités du revenu dans l'agriculture - Outre la spécialisation, avantage à la taille et à l'intensification

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En 2000, la moitié des exploitations agricoles professionnelles ont un revenu supérieur à 20 400 euros. Ce revenu médian varie fortement selon la spécialisation : il atteint 36 300 euros dans la viticulture d'appellation, mais est inférieur à 13 000 euros dans l'arboriculture fruitière. Pour une spécialisation donnée, le revenu augmente avec la surface de l'exploitation. L'intensification joue toujours un rôle important, même si le lien entre rendement et revenu s'est affaibli avec les réformes de la PAC. En zone défavorisée, les revenus restent en moyenne plus faibles mais certaines exploitations s'y sont bien adaptées.

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Langue Français

Extrait

N° 1049 - NOVEMBRE 2005
PRIX : 2,20€
Disparités du revenu dans
l'agriculture
Outre la spécialisation, avantage à la taille
et à l'intensification
Bernard Chevalier, division Agriculture, Insee
n 2000, la moitié des exploitations la viande, la viticulture autre que d'appellation
et l'élevage d’ovins-caprins (graphique 1).agricoles professionnelles ont un
Pour les revenus les plus élevés, l'avantageErevenu supérieur à 20 400 euros. Ce
comparatif de la viticulture d'appellation est
revenu médian varie fortement selon la
encore plus net (graphique 1 et tableau 1):le
spécialisation : il atteint 36 300 euros dans revenu dépassé par 25 % des exploitations
la viticulture d'appellation, mais est infé- viticoles les mieux placées est une fois et
rieur à 13 000 euros dans l'arboriculture demie plus élevé que dans le maraîchage-
horticulture, orientation qui se situe justefruitière. Pour une spécialisation donnée,
après. Le rapport passe à 2 pour les 10 %le revenu augmente avec la surface de l'ex-
d'exploitations aux revenus les plus élevés.
ploitation. L'intensification joue toujours
Le rôle des subventions dans le soutien du
un rôle important, même si le lien entre revenu agricole est toujours primordial pour les
rendement et revenu s'est affaibli avec les spécialisations correspondant aux produits
réformes de la PAC. soutenus par la politique agricole commune
(PAC) : le total des subventions et indemnitésEn zone défavorisée, les revenus restent
reçues dépasse le revenu lui-même pour lesen moyenne plus faibles mais certaines
grandes cultures (céréales notamment), l'éle-
exploitations s'y sont bien adaptées.
vage de bovins pour la viande et l'élevage
d’ovins-caprins (tableau 2).
Pour la première fois, les données comptables La hiérarchie entre spécialisations n'empêche
des déclarations fiscales des exploitations agri- pas une très forte disparité au sein de chacune
coles ont été complétées par les informations d'entre elles. Dans toutes les spécialisations
physiques du recensement agricole de 2000. coexistent des revenus très élevés et des reve-
Parmi les 660 000 exploitations agricoles recen- nus très faibles (tableau 1), naturellement dans
sées en France métropolitaine, 390 000 sont des proportions diverses. L'éventail des reve-
professionnelles (définitions). Elles représentent nus est particulièrement ouvert dans les spé-
l'essentiel de la production agricole, soit 95 % de cialisations de produits non aidés par la PAC
la marge brute standard (MBS, définitions)de comme la viticulture en général, le maraî-
l'agriculture métropolitaine. En fonction du type chage-horticulture et l'arboriculture fruitière
de culture ou d'élevage, elles sont regroupées (graphique 1). Seules quelques exploitations
selon leur spécialisation (définitions). reçoivent des subventions, qui proviennent
largement d'activités secondaires. Ces sub-
ventions ne peuvent donc pas soutenir le
La viticulture d'appellation revenu des exploitations ayant subi une mau-
vaise année et contribuer à une réduction destire les revenus vers le haut
écarts avec celles qui, au contraire, ont mieux
La viticulture pour vins d'appellation et, dans réussi leur saison.
une moindre mesure, l'élevage de granivores Les exploitations à très fort revenu relèvent
(porcins-volailles) sont les spécialisations pour les deux tiers de la viticulture d'appella-
dégageant les revenus médians (définitions) tion, des grandes cultures ou de l'agriculture
les plus élevés, hors périodes de crise. À mixte culture-élevage (tableau 1). Les plus hauts
l'inverse, dans quatre spécialisations, le revenus de ces deux dernières spécialisations
revenu médian est nettement plus faible : l'ar- se situent cependant loin de ceux de certaines
boriculture fruitière, l'élevage de bovins pour exploitations de la viticulture d'appellation ou du
INSEE
PREMIEREmaraîchage-horticulture et restent égale- Revenu des exploitations agricoles professionnelles en 2000
ment en deçà de l'arboriculture fruitière et
milliers d'euros
de l'élevage de granivores. À l'autre
70,6
70extrémité des revenus, 9 % des exploita-
er etions agricoles ont été déficitaires en 60 1 quartile médiane 3 quartile moyenne
59,2
2000. Toutes les spécialisations sont 50
47,1
concernées et particulièrement les gran- 43,0
40
38,736,2 36,3des cultures, l'agriculture mixte et même 35,734,7 33,830,6 32,5 30,530la viticulture d'appellation. Ces trois spé- 27,6 27,726,426,0 26,0 24,7 25,725,6 25,3
21,1 21,419,7 21,9 20,8 20,4 20,920cialisations fournissent plus de la moitié 16,7 17,0 17,6
14,115,2 14,9 13,614,6 12,8 13,2 9,6 9,5des effectifs du décile d'exploitations à 10
7,1 6,7 9,1 9,0 8,2
très faible revenu. 2,2
0
- 4,3
-10
Le revenu varie fortement
selon la surface
Lecture : plus le revenu moyen d'une spécialisation (Otex) est élevé, plus les revenus sont dispersés, à l'exception notable de la
viticulture hors AOC, de l'arboriculture fruitière et à un degré moindre des exploitations mixtes. Les Otex sont classées par re-Une modélisation permet de séparer les
venu moyen croissant.
effets propres des principaux facteurs Sources : Recensement agricole 2000, déclarations fiscales, RICA. Calculs Insee
influençant le revenu des exploitations :
Les exploitations ayant eu un revenu faible ou élevé en 2000surface utilisée, intensification (produit
brut rapporté à la surface utilisée, défi-
Présence de chaque Otex parmi les 10 % des exploitations de l'Otex
nitions), spécialisation, statut juridique,
10 % d'exploitations agricoles ont un revenu de
Orientation agricolelocalisation, âge du chef d'exploitation
aux plus
(OTEX) aux plus moinsde… plus de …(tableau 3). Cette modélisation ne peut faibles revenus
forts revenus (%) (milliers d'euros) (milliers d'euros)cependant pas intégrer des facteurs (%)
comme les aléas climatiques ou sanitai- Grandes cultures 24,4 25,7 0,0 64,6
res, qui peuvent avoir un rôle prépondé- Maraîchage, horticulture 2,7 3,6 1,4 70,5
Vins d'appellation 9,5 27,1 0,4 131,7rant dans la formation du revenu
Autre viticulture 5,1 1,4 - 5,4 42,3agricole.
Fruits 8,9 3,6 - 7,6 66,4
Outre la spécialisation, la surface uti-
Bovins lait 7,0 9,3 5,4 46,9
lisée et l'intensification expliquent large- Bovins viande 8,3 2,8 1,6 36,7
ment les disparités de revenu. Les Bovins lait-viande 1,6 2,5 7,6 54,1
Ovins, autres herbivores 6,3 1,1 0,1 36,8autres facteurs retenus (statut juridique,
Porcins, volaille 5,4 5,6 - 2,6 69,5âge, localisation) ont une influence
Exploitations mixtes 20,8 17,3 - 0,2 58,9
secondaire.
Ensemble 100,0 100,0 0,8 59,9
À l'intérieur de chaque spécialisation,
Lecture : parmi les 10 % d'exploitations aux plus faibles revenus, 8,9 % sont spécialisées dans les fruits.10 % des exploitations
les exploitations ayant une surface agri-
spécialisées dans les bovins lait ont gagné moins de 5 400 euros.
cole utilisée élevée ont ainsi de fortes Sources : Recensement agricole 2000, déclarations fiscales, RICA. Calculs Insee
chances d'avoir un revenu supérieur
Les exploitations professionnelles selon leur spécialisation en 2000aux petites exploitations (après élimina-
tion des effets des autres facteurs pris
Intensifica- Subventions
en compte dans la modélisation). Dans Part tion et indemnitésSAU
les spécialisations peu subventionnées Orientation agricole Répartition dans la médianemédiane Part dans
(OTEX) % MBS Répartitionque sont la viticulture et le maraî- (en ha) (milliers le revenu
% %chage-horticulture, il n'est pas surpre- d’euros/ha) %
nant que les exploitations les plus Grandes cultures 21,7 25,6 84,0 1,3 39,9 134,0
grandes dégagent, en moyenne, les Maraîchage, horticulture 3,2 4,1 2,0 44,4 0,9 20,0
Vins d’appellation 9,2 16,0 11,5 8,7 1,5 6,0revenus les plus élevés. Dans les spé-
Autre viticulture 3,4 2,6 19,7 3,1 0,9 33,0cialisations où les aides communautai-
Fruits 3,1 4,6 15,1 5,5 1,9 64,0
res contribuent très fortement au
Bovins lait 17,9 13,4 50,8 1,8 10,0 46,0
revenu, comme l'élevage de bovins et Bovins viande 10,9 5,1 60,7 0,9 12,7 138,0
les grandes cultures (tableau 2), l'effet Bovins lait-viande 3,0 2,6 70,0 1,3 3,0 77,0
Ovins, autres herbivores 5,7 2,9 48,7 1,0 5,5 120,0de la taille tient en partie au fait que les
Porcins, volaille 4,1 5,1 27,3 6,5 2,7 42,0grandes exploitations concentrent la
Exploitations mixtes 17,8 17,9 60,3 1,6 21,0 93,0
plus grande part des subventions
Ensemble 1

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