Le travail frontalier : une dynamique qui s essouffle ?
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Description

Après la hausse des années 80, le nombre des frontaliers tend à se stabiliser. L'attractivité liée aux possibilités de travail en Suisse diminue, tandis que de nombreux jeunes actifs quittent la région. Si le chômage reste faible, la diversification de la zone se fait difficilement, sauf à Pontarlier qui a su étendre sa zone de chalandise et créer davantage d'emplois tertiaires. La croissance démographique reste forte, mais elle risque d'être remise en cause par les départs de jeunes.

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Langue Français

Extrait

Démographie
u fait de la proximité 1990. Dans la zone frontalièreAprès la hausse des années 80,
géographique, de la (telle qu’elle est définie dansle nombre des frontaliers tend à
communauté de lan- l’encadré), le travail fronta-
se stabiliser. L’attractivité liée aux gue, des traditions in- lier concerne près de 20% des
dustrielles voisines et du dé- actifs. Le montant de l’impo-possibilités de travail en Suisse
veloppement des moyens de sition moyenne dans cettediminue, tandis que de
communication, la Suisse voi- zone montre que l’impact surnombreux jeunes actifs quittent sine offre encore de nombreu- le revenu est favorable. Le
la région. Si le chômage reste ses possibilités d’emplois pour taux de chômage reste nette-
les Francs-Comtois. La diffé- ment moins élevé, mais l’im-faible, la diversification de la
rence des salaires pratiqués portance des migrations d’actifs,zone se fait difficilement, sauf à
des deux côtés de la frontière et les dynamiques démogra-
Pontarlier qui a su étendre sa rend le déplacement intéres- phiques repérables à partir des
sant pour les Français. En derniers résultats du recense-zone de chalandise et créer
1999, sur 14 000 actifs ayant ment conduisent à relativiserdavantage d’emplois tertiaires.
déclaré travailler hors métro- ces bons résultats.La croissance démographique pole, 13 300 traversent quoti-
reste forte, mais elle risque diennement la frontière pour Une dynamique
se rendre en Suisse. Ils occu- moins favorabled’être remise en cause par les
pent souvent des emploisdéparts de jeunes.
d’ouvriers dans l’industrie, Alors que le nombre de fron-
mais depuis quelque temps des taliers avait cru de façon con-
opportunités d’emplois se pré- sidérable au cours de la précé-
sentent dans le secteur de la dente période intercensitaire,
santé. passant d’un peu plus de 4 000
Les frontaliers représentent en 1982 à plus de 14 000 en
3% de la population active 1990, année qui correspond à
occupée de la région, soit une un pic, on assiste depuis cette
légère baisse par rapport à date à une stabilisation desNº 54 - AOÛT 2002
INSEE Franche-Comté - L'ESSENTiEL Nº 54
ESS025418 Prix : 2,20€LE TRAVAIL FRONTALIER DANS L’HEXAGONE Les frontaliers en France : 250 000 emplois
Haute-SavoieEn 1999, 250 000 actifs résidant dans un département
Haut-Rhin
de France métropolitaine occupent un emploi de l’autre Ain
Doubscôté des frontières. La Suisse en accueille quelques
Jura100 000. La Franche-Comté ne représente que 13% des
Territoire de Belfort
flux de travail vers la Suisse. Les autres frontaliers Bas-Rhin
Mosellesuisses résident dans le Haut-Rhin, la Haute-Savoie et
Alpes-Maritimesl’Ain. L’Allemagne, pour sa part, offre 63 000 emplois, SuisseNord
Allemagneprincipalement aux Alsaciens et aux Mosellans. Ces Meurthe-et-Moselle
Belgique
Pyrénées-Atlantiquesderniers et leurs voisins de la Meurthe et Moselle se Espagne
(1) Andorre, LuxembourgMeuse Italie,rendent aussi au Luxembourg. La Belgique accueille prin- MonacoArdennes Grande-Bretagne,
Autres pays (1) Pays-Bascipalement les gens du Nord et la principauté de Monaco Autres départements
est attractive pour le département des Alpes-maritimes. 0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000
Source : Recensement de la population 1999Vers l’Espagne, les déplacements sont peu nombreux.
effectifs. L’âge moyen des Pontarlier, mais aussi de Saint- exemple, plus de 2 000 titu-
frontaliers a augmenté sensi- Claude que les excédents mi- laires d’un baccalauréat gé-
blement passant de 32 à 38 gratoires les plus forts étaient néral ont quitté la zone, alors
ans. L’INSEE ne dispose pas enregistrés, Morteau étant que moins de 1 000 la rejoi-
des trajectoires individuelles déjà en déficit migratoire. gnaient. Le solde est positif
des salariés concernés, mais Entre 1990 et 1999, la situa- pour les diplômes techniques
ce vieillissement de 6 ans de tion se dégrade très fortement et professionnels, ce qui cor-
la population sur une période à Saint-Claude. Le solde mi- respond à la situation actuelle
de 9 ans permet de penser que gratoire reste équilibré à Pon- de la zone en matière de spé-
la population s’est assez peu tarlier, tandis qu’à Morteau la cialisation. Ce départ de jeu-
renouvelée. L’afflux de jeu- situation ne se modifie pas. nes actifs joue un rôle impor-
nes ne s’est pas poursuivi. Le travail fronta- tant dans l’ajus-D’importants départs
Parmi les nouveaux arrivants lier n’est bien en- tement du mar-de jeunes actifsdans la zone frontalière, à tendu pas respon- ché du travail. Le
peine un sur six travaille en sable de l’ensemble de la si- travail frontalier joue aussi un
Suisse. tuation, mais il y contribue rôle, puisque plus de 11 000
La stabilisation du nombre des par la limitation du nombre personnes sont employées en
frontaliers contribue de fait à des arrivants. Dans le même Suisse, mais la régulation par
une baisse du solde migratoire. temps de nombreux départs se le départ, souvent définitif, de
Entre 1982 et 1990, la totalité produisent. la zone doit également être
des régions frontalières con- Ces départs touchent un bon mentionnée. Des deux fonc-
naissaient dans ce domaine de nombre d’actifs, et tout parti- tions du travail frontalier au
bons résultats. C’est autour de culièrement des jeunes. Par cours de la période
intercensitaire précédente
(maintien sur place des rési-Le travail frontalier est spécialisé dans quelques activités industrielles
dents et attraction de nouveaux1999 1990
habitants), seule subsiste la
première, avec la tendance à
Primaire 4 5 1 6 6 1
Secondaire 35 46 69 41 52 71 la pérennisation des emplois
dont équipement du foyer 4 14 32 5 11 32
de frontaliers. La seconde ne équipements mécaniques 2 2 4 3 4 7
équipements électriques et électroniques 1 2 4 2 2 4 fonctionne plus guère, ce qui
métallurgie et transformation des métaux 5 8 11 5 7 12
construction 6 6 6 6 7 11 fait davantage apparaître les
Tertiaire 61 49 30 53 42 28
dont commerce et réparation automobile 2 2 6 2 2 2 départs. Ceux-ci influent à la
santé action sociale 12 10 7 9 5 4 baisse sur le taux de chômage,Ensemble 100 100 100 100 100 100
qui reste toujours inférieur àSources : Recensements de la population 1999 et 1990, sondage au ¼
INSEE Franche-Comté - L'ESSENTiEL Nº 54D’OÙ VIENNENT, OÙ VONT LES FRONTALIERS ?
Des flux de travail
le long de la frontière Deux critères sont retenus pour définir la zone frontalière :
soit la part des travailleurs frontaliers de la commune estVesoul
supérieure à 15% de la population active ; soit la commune
envoie plus de 20 travailleurs en Suisse.Où résident
les frontaliers ? Au titre de la part, 106 communes ont été retenues. Pour une
(nombre) trentaine d’entre elles, au moins un actif sur trois travaille en
plus de 75 Suisse. À Jougne, Montancy, Petite-Chaux et Saint-Antoine,
de 30 à 75
de 15 à 30 c’est plus d’un actif sur deux. Avec le critère du nombre sont
Moins de 15 rajoutées des communes où, à l’instar de Pontarlier, Morez ou
Besançon Morbier le flux de travailleurs est au moins égal à 20. On inclut
ensuite les communes isolées et incluses qui ne répondent
pas à ces deux critères pour constituer un espace homogène
et sans enclaves (exemple : Chapelle-des-Bois). À l’inverse,
les communes isolées extérieures à cette zone ont été ex-
clues (exemples : Besançon, Montbéliard et Belfort qui avaient
des flux supérieurs à 20). L’ensemble comprend 169 commu-
nes pour une population totale de 137 194 personnes. 59 406
ont un emploi dont 11 446 en Suisse. La zone regroupe 86%
des travailleurs frontaliers.
La répartition du lieu de résidence des travailleurs frontaliersOù travaillent
les frontaliers ? est représentée en dégradé de vert, le lieu de travail en dégradé
(flux en nombre) de rouge. Les navettes s’effectuent soit vers des destinations
plus de 75 proches, soit vers des pôles urbains plus éloignés (Lausanne,
de 30 à 75© Megrin 1997
de 15 à 30 Delémont, Neuchâtel ou Yverdon-les-Bains), mais offrant un© IGN 1999,
moins de 15
INSEE 2001 fort potentiel d’emplois. Neuf sur dix ont un emploi dans les
So

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