Les perspectives salariales des "bas salaires" dans les années 1990
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Le milieu des années 1990 est marqué par une stabilisation de l'emploi non qualifié dans l'économie, en rupture avec les années quatre-vingt. Elle peut être notamment rapprochée de la mise en place de politiques d'allégements du coût du travail ciblées sur les bas salaires à partir de 1993. L'amélioration de l'accès à l'emploi des non qualifiés s'accompagne d'une forte progression de la part des salaires rémunérés au mieux 1,3 Smic temps complet. Cette diffusion de l'emploi faiblement rémunéré se traduit par une réduction des inégalités parmi les salariés à temps complet ; toutefois, pour l'ensemble des salariés, la disparité des rémunérations continue d'augmenter en raison de la progression de l'emploi à temps partiel. Enfin, si l'accès à l'emploi des non-qualifiés est facilité ou au moins stabilisé au cours de cette période, le fait de percevoir un salaire considéré comme « bas » apparaît comme une situation relativement persistante.

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Les perspectives salariales des « bas salaires »dans les années 1990BertrandLhommeau(Dares)
Le milieu des années 1990 est marqué par une stabilisation de l’emploi non qualifié dansl’économie, en rupture avec les années quatre-ving t. Elle peut être notamment rapprochée de lamise en place de politiques d’allégements du coût du travail ciblées sur les bas salaires à partirde 1993. L’amélioration de l’accès à l’emploi des non qualifiés s’accompagne d’une forteprogression de la part des salaires rémunérés au mieux 1,3 Smic temps complet.Cette diffusion de l’emploi faiblement rémuné ré se traduit par une réduction des inégalitésparmi les salariés à temps complet ; toutefois, pour l’ensemble des salariés, la disparité desrémunérations continue d’augmenter en raison de la progression de l’emploi à temps partiel.Enfin, si l’accès à l’emploi des non-qualifiés est facilité ou au moins stabilisé au cours decette période, le fait de percevoir un salaire considéré comme « bas » apparaît commeune situation relativement persistante.
Dans les années 1990, en raison de l’important taux de chômage des personnes les moinsformées, diverses politiques publiques ont été mises en oeuvre pour augmenter la demandede travail peu qualifié, dont la part dans l’emploi total avait décliné régulièrement durant ladécennie précédente [3]. Afin de maintenir le niveau du Smic tout en baissant le coût du tra-vail, des mesures d’allégements des cotisations patronales, en faveur des salaires mensuelsles plus faibles, ont été mises en place. Ces m esures ont contribué à stopper la baisse de l’em-ploi peu qualifié en France. Elles ont sans doute eu également un effet indirect sur le bas desdistributions salariales : cela a déjà fait l’objet de premières études [2]. Cette analyse montrequ’il est difficile d’affirmer que l’emploi faiblement rémunéré a massivement augmenté enFrance, mais que les emplois à temps partiel et peu qualifiés, donc faiblement rémunérés, sesont développés, en liaison avec les mesures d’allégements du coût du travail. Elle ne metpas en évidence une dégradation significative des perspectives salariales des « bas salaires ».Cet article revient sur cette question en anal ysant les principales évolutions des bas salaires(encadré1) de 1984 à 2001 et l’impact des mesures mises en œuvre sur la distribution des sa -laires à partir de l’exploitation d’un panel de salariés, celui des déclarations annuelles dedonnées sociales (DADS) de l’Insee (encadré2). Un salaire est considéré comme « bas » s ‘ilest inférieur à un certain seuil, défini de manière conventionnelle. Selon le seuil retenu, lediagnostic sur l’évolution du nombre de personnes à « bas salaires » peut varier de manièresubstantielle. Dans cet article, ce seuil est fixé à 1,3 fois le Smic à temps complet. L’utilisa -tion d’autres seuils, faisant intervenir par exemple le salaire médian, la productivité, où l’é -volution des prix, apporte des éclairages différents [2].Il s’agira aussi de décomposer, dans les évoluti ons des proportions de salariés faiblement ré -munérés, ce qui résulte d’une part, d’une modification des embauches à la suite des incita -tions en faveur des bas salaires et d’autre pa rt, d’un allongement possible des périodesrémunérées à bas salaires, ou d’une moindre p rogression salariale de ces personnes embau -chées suite à l’introduction de cette plus grande progressivité du coût salarial.Pour apprécier en toute rigueur l’évolution des pe rspectives salariales des « bas salaires » aucours des années 1990, il faudrait prendre en c ompte un autre phénomène, celui de l’entréedans l’emploi de personnes qui en étaient antérieurement exclues. Cela concerne les per -sonnes peu qualifiées, bénéficiaires des politiques de réduction du coût du travail menées àpartir de 1993. Ce biais de sélection n’est pas corrigé ici.
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