Carole:Mise en page 1
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Carole:Mise en page 1

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23/1 1  page en iMeslo:eCra
Du terrain du risque au terrain de la crise Fondamentaux à l’usage des organisations
Carole DAUTUN
© Fotolia
Depuis plus de trente ans, les crises, qu’elles soient organi-sationnelles, industrielles, naturelles ou environnementales, sont étudiées sous différents angles de recherche selon des approches théoriques et pratiques. L’intérêt que nous portons sur ces situations n’a jamais été aussi important que ces dernières années. Face à un contexte particulièrement labile, propice à l’apparition de situations limites et dépassant les cadres habituels de référence, les États, les organisations publiques et privées, ainsi que les populations, doivent réagir promptement. Cet article a pour objectif de clarifier certains concepts et d’apporter des éléments de réponses aux diverses questions que se posent les acteurs impliqués dans la résolution de ces situations.
Carole Dautun Docteur en science et génie de l’environnement, chargée d’études et de recherches en gestion de crise au Département sécurité économique et gestion de crise à l’INHES, elle a soutenu une thèse sur la gestion des crises de grande ampleur ou comment améliorer l’aide à la décision en situation de crise. Ces fondamentaux théoriques sont issus d’un travail de recherche mené dans le cadre du GIS AGECRIS (Groupement d’intérêt scien-, tifique d’aide à la gestion des crises) créé en 2004 conjointement par l’INHES l’École des Mines d’Alès (EMA), l’Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) et l’École nationale des officiers de sapeurs-pompiers (ENSOSP). 1 9
From risk management to crisis management: basic tenets for the use of organisations Researchers- both theorists and practical experts - have been studying all aspects of crises in organisations, industries, nature and the manmade environment for more than thirty years. Interest in these situations is now higher than ever. The present context is particularly sensitive and prone to give rise to situations that may slip over the edge of the usual frameworks of reference. States, public and private organisations and the general public have to react quickly. This article aims to clarify some points and propose some answers to the types of questions raised by people involved in crisis management.
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aCrole:Mise en page 1  23/11/09  9:44  Page 20
Cahiers de la sécurité – n°10 – octobre-décembre 2009 s 1976, Edgard Morin dans son essai Pour ne crisologie soulignait que « la notion de crise D ux ans plus tard, Barry Turner, dans son tait en crise » et s’interrogeait sur « la manière ’éclairer ce concept et de le rendre éclairant ». e Man Made Disasters , 1979, donnait naissance au premier modèle explicatif des « désastres anthropiques ». Selon lui, les crises résulteraient d’un long processus d’incubation impliquant les organisations comme cause. Depuis plus de trente ans, les crises, aussi variées soient-elles, ont été étudiées à la fois par les sciences humaines, les sciences sociales, les sciences de gestion, les sciences de l’ingénieur selon des approches théoriques et pratiques. Certains pourraient penser aujourd’hui que l’étude des crises est démodée. Or, il n’en est rien. L’intérêt que nous portons pour ces situation ’a jamais été aussi important s n que ces dernières années, preuve en est la multiplication des ouvrages, des conférences et des cursus universitaires sur cette thématique. Cet intérêt croissant résulte avant tout d’une évolution de nos sociétés et des modes de gouvernance. Le monde actuel est très différent de celui d’il y a cinquante ans. L’apparition de nouveaux risques et de nouvelles menaces favorise le développement d’un climat d anxiété chez nos concitoyens. L’augmentation des connaissances véhiculées par les médias engendre le fait que certains risques naguère tolérés le sont difficilement aujourd’hui. Chaque jour, de nouveaux risques jusque-là ignorés ou considérés comme peu menaçants sont révélés au public. Ainsi, les citoyens, acteurs et victimes des crises, sont demandeurs à la fois d’information, de sécurité et de protection vis-à-vis des risques et des menaces. C est dans ce contexte particulièrement labile que s’ins-crivent les décisions et les actions des organisations. Ce dernier impose aux États, aux organisations publiques comme privées, mais également aux populations de s’armer pour faire face à des crises qui dépassent nos cadres habituels de pensées et d’actions : une rupture des modes de gouvernance s’impose. Pour que cette « évolu-tion intellectuelle » puisse s’opérer, certains fondamentaux se doivent d’être posés afin de supprimer le flou et l’ambi-guïté qui règnent généralement autour du concept de crise. Cet article a pour vocation de participer à la clarification des concepts principaux, étape nécessaire à l’amélioration de la connaissance sur la gestion des risques et des crises.
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Vers une clarification du concept de crise Au cours des siècles, la signification du mot crise a revêtu différents sens. Étymologiquement, crise signifie décision. Le terme était employé en médecine pour désigner le moment à partir duquel le médecin devait décider du traitement du malade, car il était en phase grave d’une maladie et pour qualifier un état (crise de nerf, crise d’adolescence). Par extension, le terme est utilisé dans différents domaines pour qualifier des moments d’ex-tinction en géologie et biologie (crise du permien et du crétacé correspondant à l’extinction de certaines espèces animales), une phase de rupture, de déséquilibre entre des grandeurs économiques (crise économique), une remise en question du pouvoir exécutif (crise politique, minis-térielle). Dans la langue chinoise, le sinogramme de la crise est défini à partir de deux symboles, l’un signifiant danger, l’autre opportunité. Opportunité de capitaliser, d’apprendre, d’améliorer les pratiques managériales. Divers essais de conceptualisation et de définition de la crise ont été menés ces dernières années [Forgues, 1998 ; Lagadec, 1991 ; Jacques, 1997, Libaert, 2003]. Ces travaux ont ouvert la réflexion sur ce sujet, mais les définitions données semblent difficilement agrégeables et opérationnelles puisque, selon les domaines d’étude et les courants de pensée adoptés, les crises sont étudiées de manières différentes. Plusieurs angles de vues sont envisagés pour comprendre l’essence même des crises : énumération de leurs caractéristiques, détails de leurs causes et de leurs conséquences au travers de définitions synthétiques, développement de typologies de crise fondées sur des observations de similarités. Cette première partie, à partir d’une analyse de la littérature existante, a pour ambition d’esquisser les contours d’une définition de la crise, première pierre nécessaire à l’édifice d’une culture de crise. Définitions et caractéristiques des crises Deux types de crises sont envisagés dans notre propos : les crises « organisationnelles » et les crises dites de « catastrophes ». Le premier type est étudié principalement par le domaine des sciences de gestion qui mettent au centre de la réflexion l’organisation en tant qu’initiateur de la crise. Le second type, quant à lui, peut être rattaché à l’étude plus générale des catastrophes et des désastres provoqués par un agent naturel ou anthropique.
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