L économie - 374 BBI mars 2009
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L'économie - 374 BBI mars 2009

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L ’é c o n o m i e Décideur
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4
Interview deCarlos Ghosn président de Renault
À l’issue d’un long entretien entre Pierre-Christophe Baguet et Carlos Ghosn,BBIen a profité, alors que le secteur de l’automobile est en pleine tourmente, pour interroger le Président de Renault et de Nissan qui a réaffirmé son attachement à Boulogne-Billancourt.
Boulogne-Billancourt Information :Renaultla disparition de la plupart des bâtiments d’ori-et Boulogne-Billancourt ont une histoiregine de Renault, quelques vestiges demeu-commune depuis plus de cent ans. Quellesrent, comme le « bâtiment X ou Pierre Drey-en sont, pour vous, les grandes étapes ?fus » ou encore le grand portail de l’île Seguin. Carlos Ghosn :Boulogne reste le berceau de Renault. Si, auLa première grande étape de cette histoire commune, c’est évidemment l’ou-cours de ses 110 ans d’histoire, l’entreprise verture du premier atelier de Louis Renaults’est développée et internationalisée, elle a à Boulogne-Billancourt en 1898. C’est là qu’amaintenu un ancrage historique fort dans sa été fabriquée la fameuseVoiturette. Louisville natale. Je pense d’ailleurs que dans l’es-Renault a ensuite étendu son territoire dansprit tant des Boulonnais que dans celui des Boulogne à mesure que son entreprise se déve-employés de l’entreprise, Renault et Boulogne loppait, en achetant des terrains et en y ins-sont encore étroitement associées. tallant de nouveaux ateliers. « Boulogne Autre grande étape : l’achatBBI :Plus d’unité de de l’île Seguin, en 1929, etproduction à Boulogne-la construction de la pre-reste le berceauBillancourt, mais votre mière usine de montage desiège social quai Le Gallo, de Renault » Renault.le Square.Com sur le Juste avant la Seconde Guerre mondiale, l’en-Trapèze, un musée rue des Abondances... treprise se déployait dans Boulogne-Billan-Renault et Boulogne-Billancourt ont-ils court sur 100 hectares. Mais, la guerre, jus-encore un avenir commun ? tement, et la nationalisation de RenaultCarlos Ghosn :Renault et Boulogne ont une marquent la fin de toute cette période delongue histoire commune. Il n’est pas prévu conquête. À leur apogée, les sites de Bou-que cette histoire s’arrête. Notre siège est à logne comptaient 35 à 40 000 employés etBoulogne ainsi qu’un certain nombre de produisaient environ 70 % de la productionbâtiments qui lui sont rattachés. Nous n’avons totale de Renault.aucun projet de déménagement comme je l’ai S’amorce ensuite une décrue de Renault dansconfirmé au Député-Maire. la ville. L’entreprise commence à se décen-traliser en construisant d’autres usines (Flins,BBI :À la tête de Renault depuis 2005 Cléon, Sandouville...) pour répondre à laquelles sont vos principales réalisations ? hausse de la demande. Progressivement, l’îleVotre plus grande fierté ? Seguin, en ville, apparaît de moins en moinsCarlos Ghosn :Nous avons lancé le plan Renault adaptée aux nouvelles exigences de produc-Contrat 2009 en faisant le pari de la crois-tivité et à la modernisation de l’organisationsance. Toute l’industrie doit malheureusement du travail. Elle finira par fermer définitive-faire face aujourd’hui à une crise que personne ment ses portes en 1992. C’est évidemmentn’avait prévue il y a trois ans. Si la profondeur un tournant dans l’histoire commune dede la crise met deux de nos trois engagements Renault et Boulogne : la « forteresse » dehors de portée (la croissance et la profitabilité), Billancourt a disparu.elle ne remet en cause ni les grandes orienta-Aujourd’hui, Renault conserve néanmoinstions du plan ni les progrès accumulés grâce une présence symbolique forte dans Boulogne,à l’énorme travail accompli par les hommes et puisque son siège social et plusieurs bâtimentsles femmes de Renault depuis trois ans. abritant différentes fonctions centrales de l’en-J’en citerais trois, dont je suis très fier. treprise y sont toujours localisés. Une pré-D’abord, Renault a fait sa révolution en matière sence historique a aussi été maintenue. Malgréde qualité et notre engagement est en passe
Boulogne~Billancourt Informationmars 2009
Carlos Ghosn, Président de Renault et Pierre-Christophe Baguet, Député-Maire de Bouloge-Billancourt.
d’être atteint. Selon une étude indépendante, Lagunaest déjà classée dans le « top 3 » de sa catégorie en France et en Allemagne, et la nouvelleMéganeest partie pour faire encore mieux. Côté service, l’amélioration de la qua-lité dans la vente et l’après-vente nous a permis de passer, en trois ans, de 72 % à 80 % de clients « tout à fait satisfaits ». Ce bond repré-sente 800 000 clients tout à fait satisfaits supplémentaires. Deuxième percée : nous avons significative-ment enrichi notre offre de produits et de technologies. Notre gamme a été étoffée et élargie par les 17 nouveaux produits lancés depuis le début du plan. Quant aux techno-logies, elles ont été principalement enrichies dans deux domaines : la sécurité, où Renault maintient son leadership en Europe, et l’en-vironnement, avec le souci de proposer à nos clients des véhicules à la fois efficaces en matière de consommation et d’émission de 2 CO etabordables. En 2008, 60 % des véhi-cules vendus par le Groupe émettaient moins 2 de 140 grammes de COpar kilomètre en Europe (contre 48 % en 2007) dont plus d’un tiers émettait moins de 120 grammes. Troisième percée : la multiplication de nos sources de profitabilité. En 2005, les résultats de Renault étaient encore très dépendants d’un seul marché – la France – et d’un seul véhicule –Mégane. Aujourd’hui, Renault peut compter sur trois piliers de profitabilité dans sa gamme (Mégane, les véhicules utilitaires, la familleLogan) et sur une meilleure répar-tition de ses résultats par région – les ventes hors d’Europe représentent aujourd’hui 37 % des ventes du Groupe, contre 27 % en 2005. Ce sont des atouts solides sur lesquels Renault va pouvoir s’appuyer pour traverser la crise.
BBI :L’industrie de l’automobile est confrontée à une crise majeure. Comment Renault peut-il faire face ? Carlos Ghosn :La crise à laquelle l’industrie
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