Le poids des grandes entreprises dans l emploi - Baisse dans l industrie, augmentaion dans les services et le commerce
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Entre 1985 et 1997, le poids des grandes entreprises dans l'emploi total a diminué. Ce mouvement global recouvre deux évolutions opposées : dans le commerce et les services, la concentration de l'emploi s'est accrue en raison du développement des grandes surfaces et de l'intérim ; inversement, les entreprises industrielles affichent une nette déconcentration de l'emploi. Dans les services hors intérim, le mouvement de concentration des entreprises présentes sur toute la période a été limité par la création de nombreuses petites entreprises. A l'inverse, dans l'industrie, la déconcentration entraînée par les entreprises pérennes a été contrebalancée par les disparitions d'entreprises relativement petites. Ainsi, les créations et cessations d'entreprises ont atténué les mouvements de concentration. Dans l'ensemble, la réduction de la taille des grandes entreprises apparaît comme un fait majeur dans de nombreux secteurs, dont l'industrie manufacturière. Cette déconcentration de l'emploi dans les entreprises s'accompagne d'une stabilité de la concentration de l'emploi dans les groupes.

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Langue Français

Extrait

N°683 - NOVEMBRE 1999
Prix : 15 F (2,29€)
Le poids des grandes entreprises
dans l’emploi
Baisse dans l’industrie,
augmentation dans les services et le commerce
Karim Moussallam, division Synthèse des statistiques d’entreprises, Insee
ntre 1985 et 1997, le poids des et 1997, la part des 100 plus grands groupes
dans l’emploi est stable (21 %). Au niveaugrandes entreprises dans l’emploi
des entreprises, la concentration de l’emploiEtotal a diminué. Ce mouvement (cf. Pour comprendre ces résultats) a légère-
global recouvre deux évolutions oppo ment augmenté entre 1994 et 1997, reve- -
nant à son niveau de 1985 (graphique 1).sées : dans le commerce et les services,
Cette évolution résulte, d’une part, des mou-
la concentration de l’emploi s’est accrue vements d’emploi au sein des entreprises
en raison du développement des grandes pérennes, i.e. présentes du début à la fin de
la période, d’autre part, de la « démographie » :surfaces et de l’intérim ; inversement, les
créations et disparitions d’entreprises.
entreprises industrielles affichent une Par ailleurs, ces mouvements sont différen-
ciés selon les secteurs. Le mouvement denette déconcentration de l’emploi.
déconcentration de l’emploi de 1985 à 1997Dans les services hors intérim, le mouve-
est très net dans l’industrie. En revanche,
ment de concentration des entreprises dans le commerce et les services, le poids
des grandes entreprises a augmenté. Ainsi,présentes sur toute la période a été limité
en 1985, les dix plus grandes entreprisespar la création de nombreuses petites en-
de l’ensemble du champ industrie-com-
treprises. À l’inverse, dans l’industrie, la merce-services (hors grandes entreprises na-
tionales) appartenaient toutes à l’industriedéconcentration entraînée par les entre-
prises pérennes a été contrebalancée par
les disparitions d’entreprises relative-
Déconcentration de l’emploi industriel,
ment petites. Ainsi, les créations et ces- concentration dans les services
et le commercesations d’entreprises ont atténué les
mouvements de concentration.
Dans l’ensemble, la réduction de la taille
des grandes entreprises apparaît comme
un fait majeur dans de nombreux sec-
teurs, dont l’industrie manufacturière.
Cette déconcentration de l’emploi dans
les entreprises s’accompagne d’une sta-
bilité de la concentration de l’emploi dans
les groupes.
Les opérations de fusions, d’acquisitions et
Note : l’axe vertical représente l’indicateur de concentrationla multiplicité des OPA donnent le sentiment
d’Herfindahl multiplié par 10 000 (cf. Pour comprendre ces résultats).que la concentration de l’emploi dans un
Pour la lisibilité du graphique, le secteur de l’énergie, très concentré,
nombre de plus en plus réduit d’unités est la n’est pas représenté.
Source : Inseerègle. Dans les faits, en France, entre 1985
INSEE
PREMIEREmanufacturière ; en 1997, ce n’était plus constitue une réponse à la recherche Évolution de la concentration
le cas que de quatre entreprises, les six par les entreprises d’une flexibilité sectorielle entre 1985 et 1997
autres places étant occupées par les accrue de leur main-d’oeuvre. Mais elle
secteurs de l’intérim et de la grande dis vient « brouiller » les statistiques de-
tribution. Toutefois, le commerce et les concentration car la majorité des intéri-
services restant peu concentrés par rap maires travaillent dans l’industrie. La-
port à l’industrie, l’augmentation relative réaffectation de ces emplois aux entre-
de leur poids tend à faire baisser la prises qui les ont accueillis limiterait la
concentration globale. déconcentration de l’industrie.
Cette analyse de la concentration exclut Dans le commerce, la croissance de la
les Grandes entreprises nationales concentration est imputable au déve-
(GEN) en raison de leurs particularités loppement des super et hypermar-
(cf. encadré 1). chés. La part de ce type d’entreprises
dans l’emploi salarié du commerce est
passée de 12 à 17 % entre 1985 etIntérim et grandes surfaces
1997. Si l’on exclut les grandes surfa-augmentent la concentration
ces, la concentration du commerce est
dans les services
restée quasiment stable sur la pé-
et le commerce riode, à un niveau d’ailleurs compa-
rable à celui des services hors intérim.Dans les services, la forte crois-
L’emploi correspondant a augmentésance de la concentration s’explique
* Industrie, Commerce, Services.faiblement (+ 1 %, contre+6% pourpar le développement de l’intérim.
Lecture : la concentration de l’emploi dans l’industrie manu-
l’ensemble du commerce y comprisHors intérim, la concentration reste facturière a diminué de 5,8 (sur 10 000) entre 1985 et 1997.
les grandes surfaces). Pour les entreprises qui ont existé tout le long de la périodestable et les services demeurent une
(dites “pérennes”), la déconcentration est de -15,8.activité où l’emploi est très peu concentré.
Le secteur de l’énergie n’est pas représenté, en raison de
Si l’intérim a un tel impact sur l’en- Les créations et cessations l’ampleur disproportionnée de sa déconcentration.
semble du secteur, c’est parce qu’il est Source : Inseed’entreprises atténuent les
très concentré : en 1997, les quatre variations de la concentration
plus grandes entreprises d’intérim re-
Pour une part, les modifications degroupaient plus de 80 % de l’emploi de La concentration de l’emploi a évolué
structure ont un impact sur les effectifsce domaine. De plus, l’emploi intéri comme celle des entreprises péren- -
des entreprises pérennes et donc sur leurmaire a triplé sur la période, et excède nes, présentes sur l’ensemble de la pé-
concentration. Par ailleurs, elles peuvent370 000 emplois (équivalent temps riode 1985-1997 (graphique 2), en
engendrer de nouvelles unités ou, auplein) en 1997, alors que l’emploi de raison, notamment, de leur poids (envi-
l’ensemble des services n’a augmenté contraire, conduire à la disparition de cerron 55 % de l’emploi). -
« que » de 71 %. C’est d’ailleurs le ra Les autres entreprises, apparues ou taines.-
lentissement puis la forte baisse disparues au cours de la période, relè Les créations et disparitions d’entrepri- -
conjoncturelle de l’emploi des entrepri vent de ce qu’on appelle la « démo ses recouvrent donc à la fois les nais- - -
ses de travail temporaire entre 1990 et graphie » des entreprises : naissances sances et les morts liées au cycle
économique et celles qui résultent des1993 (-29 %) qui expliquent l’inversion (créations ex nihilo), morts (dispari-
modifications de structure. Elles inflépassagère du mouvement de concen tions définitives) ou encore modifica -- -
chissent l’évolution de la concentratration des services. tions de structure. Ce dernier cas -
tion, mais avec une moindre ampleurCette modalité particulière d’emploi recouvre les fusions, absorptions, etc.
et, surtout, dans un sens opposé à ce-
lui des pérennes.
Encadré 1 Globalement, les créations et dispari-
Le cas particulier des Grandes entreprises nationales (GEN) tions concernent essentiellement les pe-
tites unités : hors restructurations, les
La SNCF, la RATP, EDF, GDF, Charbon Les GEN se distinguent aussi par leur posi- -
grandes (plus de 1000 salariés) ne meu-nages de France (dont les Houillères), la tion dominante dans leur secteur d’activité,
rent presque jamais et sont rarementPoste, France Télécom et Air France leur taille et surtout leurs fortes variations d’ef-
créées ex nihilo. Les entreprises ayantconstituent les Grandes entreprises natio fectifs. Entre 1985 et 1997, l’emploi dans les-
cessé leur activité au cours de la périodenales (GEN). Elles forment un ensemble à GEN a diminué de 18 %, alors que celui du
part au sein des entreprises de l’industrie, reste du champ industrie-commerce-services sont relativement petites par rapport à
des services et du commerce, notamment augmentait de 4,7 %. La prise en compte de celles présentes de 1985 à 1997 : les
en raison des missions de service public et ces entreprises perturbe le niveau de la disparues ont une taille moyenne deux
du rôle économique que leur a confié leur concentration de l’empl

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